
fuivanc une foule de circohftances'? Pourquoi
augmente-t-elle dans le doigt qui eft le fiége d’un
panaris? Pourquoi ditninue-telle, au .contraire,
dans un ' membre paralyfé , & où la circulation
ri’eft nullement' altérée ? On n’évite même pas;
l’effet de ces puifiantes objections en fiippôfant
que la combuflion de l’oxygène ne s’opère point
feulement dans le poumon &r qu’elle continue à fe
faire dans la totalité du fyftème valculaire fan-
g:uin.
Crawford a adopté toiitës tes bafes dé la théorie
de L&voifier j mais, lui fàifant fùbir une modi*
fication notable, il a voulu trouver .là caufe de la
calorification vitale dans la différente capacité
qu’ont pour le calorique le fang artériel & le fang
veineux.
D ’autres- phyfîo.lc gifles, appliquant aux fonctions
nutritives les.lois .de la. condenfation , ont
fuppofé que de calorique, introduit avec les ali-
mens dans l’eftomac, circule avec le chyle dans,
les vaiflêauxabforbans..& artériels, & ne fe trouve,
dégagé que dans le fy.iièm^ capillaire, par la foli-
dification des fluides nourriciers. Cette théorie,
qui eft celle de M. JqfTe, fuppofe que l’eftomaç eft,
comme l’étoit le poumon dans la théorie.précédente
, le foyer primitif de la chaleur vitale. Elle
eft, par conséquent, fufcepiibie d’être combattue
par les mêmes objections, outre celles qu’on peut
lui oppofer fpécialement.
. Ces diverfes théories, toutes fondées' fur des
explications phyfiqucs ou chimiques, ne pouvoient
être adoptées par les phyfiologiftes qui voyoient
dans un agent impondérable & inappréciable par
nos fens, la fôurce de tous les phénomènes de
l’organifine animé.
Bichat, en particulier , l’ un de ceux qui a re-
pouffé avec le plus de force les applications de la
phyfique & de la chimie à la feience de la vie,
n’admettoit, pour la chaleur animale, aucun centr
e , aucun foyer principal, aucun organe producteur,
aucun fyftème générateur : il vouloit qu’elle
fe manifeftât dans toute l’économie d’après des
lois uniformes, qu’elle fût une conféquence de
l ’exercice même de la vie , un phénomène puré -
ment local & appartenant en propre à chaque
point du corps. Mais il n’ a point cherché à pénétrer
le mécanifme intime de cette fonction, admettant
cependant que le calorique eft introduit dans
le corps avec tous les élémens réparateurs que celui
ci a le pouvoir de s’approprier, qu’ il circule
combiné avec le fang & qu'il ne devient libre que
dans le fyftème capillaire, où il fe dégage comme
par exhalation, & fous l’influence des forces vitales
de la partie, en forte que chaque organe a fon
mode fpécial de calorification, comme fon mode
fpécial de nutrition , de fenfibilitë, &e.
; Lès nerfs o n t, d’ailleurs , une aCtion incontef-
table dans la production de la chaleur animale,
puifque la feCtion des troncs nerveux qui yont fe
diftribuer à un membre, eft prefque’ conftamment
fuivie de la perte de la chaleur de celui-ci.
Cette aétion, qui n’avoit point échappé au gé,
riië de Bichat, fcft devenue l’objet de recherches
importantes dè la part de M. Brodie, qui en
181 i a pubjjé un mémoire pouf prouver que h
production de la chaleur eft fous la dépendance
immédiate du cerveau & des nerfs, théorie dont
les conclufions ont été combattues par Legallo*
& foutenües avec force par MM. Ghofïat &
Prèvoft.
Les expériences dé cès derniers,-d’ accord avec
tous les faits de la phyfiologie & de la pathologie,
tendent à confirmer, aurefte ,Topinion de Bichat,
celle qui e ft 'le plus généralement reçue aujourd’hui
, ce lle , enfin, qui placé le fiége de.la cha,
: lèur non dans le poumon,mais bien dans le fyf.
tèmè capillaire.
' Quoi qu’ il en foit du fiége & de la nature intime'
de Ta chaieur animale, on peut dire,.en réfiimé
& en faifant abftraCtiôn de toute explication hypothétique,
i° . qu’ elle eft fin phénomène mixte,
phyfique dans fon mécanifme & vital dans fon
principe J 2°. que lecorps des animaux n’a aucunô
propriété fpécifique pour rélifter lbit au froid,
foit à la chaleur, tend fans ceffe à s’échauffer ou
"à fe refroidir comme tous lès autres corps de (a
nature, & ne fe maintient a un degré de chaleur1
i conftant, qu’ à l’aide de phénomènés purement
| phyfiques} 3°. que ce corps poflfëde en lùi-mêmô
dés moyens de produire , fuivant le befoin, & du
frôid & du chaud.
; CHAMBRE, f. f . j caméra. Depuis un devni-
j fiècle environ, les anatomiftes donnent le nom
de chambres de ïoe il aux intervalles qui exiftent en-
: tre la cornée & l’ iris, d’une part, & entre cette
: membrane & le cryftallin de l’autre.
Ces intervalles, que'remplit l’humeur aqueufe,
communiquent librement l'un.avec l’autre, chez
! les adultes, par l’ouverture de la pupille. Voyt{
OE i l .
1°. C"HAMBRÉ ANTÉRIEU RE DE L’ OEIL. ^Sittlée,
entre la face poftéfieure de la cornée. & la face
antérieure de l’iris, cette chambre a beaucoup
plus d’étendue que La poftérieure.
2°. C h a m b r e p o s t é r i e u r e d e l ’ o e i l . Celle-ci
eft pratiquée entre la face antérieure du cryftallin1
& la face poftérieure de l’iris. Voye£ OE i l .
CHANFREIN, f. m. Les hippotomiftes appellent
ainfila portion de la face antérieure de la tête
du cheval, qui eft comprife entre les yeux & les-
nafeaux.
CHARNU, uE, ad j., carnofus/ qui eft de ta
naturé de la chair j qui appartient à la’ chair, &
principalement à la chair mufculaire. C ’eft dans ce
fens qu’on donne le nom de gordon charnue à ta
Lm ed 'u n mufcle qui eft formée de fibres-rouges
Kflentiellemenccontniftiles. V oy e iMuscle. „
B i® C olonnes charnuEs é iTçoeue. On nomme
Ëînfi généralement les faifceaux mufculaires faill
i s qu’ on tfouvë dans les cavités du coeur. Voy.
■ Coeur.
i 2o Paisceau charnu. On appelle dé ce nom un
laflemblage fafciculë • de fibres charnuesr Lé muf-
■ cle deltoïde eft 1 ; en particulier, compote de plu-
Ifieursfuifceaux charnus. Voyez. Faisceau .
I. i k Fibre charnue. On donne ce nom à la fibre
[primitive desmufcles. Voye^ F ibre.
1' 4°. Pannicüle charnu. C ’eft« chez certains
lânimaux, une membfane mufculeufe adhérente à |
lia peau ,*&■ pouvant lui imprimer des mouveméns
■ très-prononcés, Peaücier.,
I CHASSIE, f. f . , lema , lippa , lippitudo, g.luma3
I oramiaj humeur, febacée, ondueufe, jaunâtre,
Iqui s’amaffe au bord des paupières, & eft fournie
Ip-ar les follicules glanduleux de MéibomiuS , lo-
||és dans l’épaiffeur des cartilages tarfes. Voyei
| (E il & Paupière.
k Ses ufages paroiffent être de lubrifier la con-
IjonCtive & d’enlpêcher les larmes découler fur
Bes joues..
I CHATAIGNE, f. f . Les vétérinaires & les
îhippotomiftes donnent ce nom àun petittuber-
icule corné fitué. à. la partie interne des jambes du
fcheval , au-defifus de l’articulation du genou dans
Wes membres peéforaux, & au-deffoûs du jarret
pans les membres pelviens.
î CHATON DE L’APOPHYSE STYLOÏDE.
IQuelques anatomiftes ont ainfi appelé une lame
ioffeiife, contournée fur elle-même, & quiembralTe
|k bafe de l’apophyfe ftyloïde du temporal. Voyeç
JT emporal.
K CHEVELU, u e , adj.; qui eft garnie couvert
p e cheveux.
» Beaucoup d’anatomiftes ont appelé cuir chevelu
Ba peau qui recouvre le crâne & qui donne naif-
ifance aux cheveux-
| CHEVELURE, f. f. > capiilitium, cafaries,
'\60™a > affemblage des cheveux qui couvrent la
^fête.
■ § CHEVEU, f. m., capillus. On appelle, dans
B homme , cheveux les poils qui couvrent le crâne.
B- Leur forme, leur longueur, leur couleur, leur
.nombre varient beaucoup, fuivant les diverfes ra-
fiçes humaines , les pays, les climats, les âges., les
|tempéramens individuels, &c.
B . Ita peuvent être , par exemple, noirs, kruns., I
mhâiainsy blonds r, blancs^ roux x & c . 5. tantôt' longs I
& plats, tantôt courts. & frifés, & , chez les nègres
même, ils font fins, crépus & comme laineux.
Les progrès de l’âge , certaines maladies,les
chagrins profonds & violensles rendent blancs.
Leur organifation & leurs propriétés chimiques
font abfolument ferqblables. à celles des autres
poils. Voye-[ P o i l ,
CHEVILLE DU PIED. Dans le langage vulgaire
, on donne ce nom à la réunion des deux
malléoles. Voyeç M a l l é o l e .
CHOANOIDE, a.lj., choanoideus. C e mot dérive
du grec %o'woç ( entonnoir) & «1«? ( figure )■ ,
& fignifie : qui a la forme d'un entonnoir, qui ejl
infuadibuliforme. Les anatomiftes ne s'en ferventf
guère que dans un feul cas, & appellent mufcle
choanoïde, mufculus choanoïdeus, un mufcle qui,
manquant chez l’homme, entoure, chez les quadrupèdes,
le nerf optique dans l’ orbite.
Ce mufcle s’attache, d’une part, au fond de la
cavité olfeufe, & fe termine, de l’ autre, fur là-
fclérotiqué, comme les- mufcles droits.
11 paroît avoir pour ufage de retirer le globe dé
l’oeil dans l’orbite. '
CHOLÉDOGRAPHIE, f. f ., choledographia ;■
defctiption dè ce qui a rapport à la bile.
Ce mot vieht du gret bile ) & ypxçû'v'
(décrire).
CHOLÉDOLOGIE , f. f . , choledologia ; traité-
de la bile-.
Ce mot dérive de (bile) & de a «y os (dif-
cours fur).
CHOLÉDOQUE, ad j., choledocus,
Ce mot, qui vient dé ( bile) & de
(je r e ço is ), étoit une épithète généralement appliquée
par les Anciens à toutes les voies que
parcourt la b ile , & Galien , par exemple , appelje
la véficule du fiel Kurfis Aujourd’hui,
on ne fe fert plus de cholédoque que dans une
: feule circonftance,c’eft lorfqu’ il s'agit de défignet*
: le canal formé par la réunion des conduits cyfti-
que & hépatique,. canal qui a confervé le nom de
canal cholédoque. Voyez F o i e .
Ce canal defcend entre l’artère hépatique & la
veine-porte, derrière l’extrémité droite du pancréas,
& vient s’ouvrir dans la partie poftérieure
delà fécondé courbure du duodénum , après avoir
obliquement traverfé les tuniques de cet inteftin,
& s’être quelquefois réuni avec le canal pancréatique.
:
J CHO N DRO - GLOSSE, adj., chondro-glojfus,
Albinus a nommé mufcle chondro-gloffe la portion
■ du mufcle hyo-glofie qui s’attache à la petite corne
I de l’os hyoïde ainfi. qu’ au cartilage placé entre ia