.Anciens; Galien & Arétée la décrivent très-bien.
EUe, eft pulpeufe, blanchâtre, plus épaiffe dans
les premiers temps, s'aminciflânt graduellement,
& ne paroiflant enfuite que par lambeaux lorfque
les fe* ondines font expuîfées ; elle préfente peu de
refinance ; elle adhère au chorion7 ce qui fa fait
nommer chorion pulpeux ou velouté, 8c Amplement
chorion par Haller, quiappeloit mtmbrana media notre
chorion. Elle.enveloppe l'extérieur de l'oeuf.
On l’obferve avant la formation du placenta ; elle
adhère 8c à la matrice 8c au chorion. D'abord
elle eft formée de deux lames contiguës, qui fe
réunifient bientôt l'une à l'autre, 8c qui , après
le milieu de la grolTefle , ne font plus diftinétes ;
Hunter la regarde comme de même nature qike
les fauffes membranes ; Bertnndi l'a retrouvée au
commencement de la groffefle chez les femmes
où il y avoit conception extra-utérine; ce qui femble
en devoir faire rapporter l'origine à une altération
de fécrétion. Quand l ’oeuf fe porte dans la
matrice en quittant la trompe, il doit pouffer
cetre membrane d-. vant lui, ce qui établit les
deux lames. Un Allemand a reconnu que dans le
commencement de la grofleffe, elle s'érendoit
à fix lignes dans les trompés. On n’ y a jamais
trouvé de vaiffeaux. V^oye[ C a d u c .
Le chorion, msmbrana media de Haller, tranf-
parent, mollaffe, formé d’une feule lame, enveloppe
l'oe u f de toutes parts, & eft uni à l’amnios
par un tiftii cellulaire très-fin, que quelques auteurs
ont cru fufceptible de s'infiltrer, &_de donner
ainfi naiffauce aux fauffes eaux. Il fe prolonge
au devant du placenta, jufque vers le cordon, 8c
envoie dans le placenta des cloifons. On en con?
no it peu l’ organifafion. Ori lui a donné pour
ufage de fou tenir les vaiffeaux qui rampent derrière
l'amnios.
L'amnios, par fa face interne, en rapport avec
les eaux, 8c par l'externe avec le chorion , fe réfléchit
fur le placenta, & fur le cordon jufqu'à
l'omb:!ic, où commence la peau.
Cette membrane eft très-mince, fort tranfpa-
rente ; fon organifation eft peu connue. Chez les
ruminans on voit qu’elle reçoit des vaiffeaux des
troncs utérins par le moyen de i’inje&ion. En
injeétant chez l’homme, avec de l'eau chaude, les,
vaiffeaux ombilicaux, pn la voit fuinter par 1'amnios.
Le placenta femble deftiné à produire une communication
entre b mère & l ’enfant par le cordon.
Sa forme eft ordinairement orbiculaire ; il eft du
diamètre de fept'à huit pouces, d'un pouce d’é-
paiffeur ; il varie beaucoup, au refte, pour fa grandeur.
Sa forme varie beaucoup auffi; il eft en raquette,
femi-lunaire-, annulaire; il y a quelquefois un
placenta furnuméraire ; il eft quelquefois doub
l e , ^ . '
Sa face externe eft mamelonnée, 8c les filions
qui féparent les mamelons, font d’autant plus
apparens que le placenta a été plus manié. Sa fjc,
fetale eft liffe, & offre les ramifications des vj?
féaux ombilicaux ; fon bord eft plus mince quefo*
centre.
Vers le milieu de la grofleffe, on rencontre une
membrane pulpeufe à l'extérieur du placenta
offrant quelquefois des granulations calcaires1
mais fa nature eft peù connue. ’
La malle de cet organe paroît compofée des ramifications
des vaifleaux utérins & d’un tilfu cellulaire
, qui les unit. Son bord femble entouré pat
un finus qui communique avec les vaille aux utérins
; il renferme des fibres blanchâtres plus ou
moins nombreufes, qui fembleht n’être que des
vaiffeaux oblitérés.
Les ramifications des vaiffeaux font très-
flexueufes dans le placenta, & lemblent offrir des
fortes de granulations, mais on peut les développer.
Vers tes dernières ramifications, la veine fen>
ble" s ’aboucher avec l'artère, & il eft facile de
faire paffer l’inje&ion de l'une dans l'autre, également.
Ces vaiffeaux offrent des étranglemens
comme les lymphatiques, ce qui les fait dégénérer
quelquefois en tumeurs hydatiques.
Sa couleur eft d'un rouge brun plus on moins
foncé; elle difparoît par la lotion. Voye-i Plac
e n t a .
Le cordon ombiîfcal eft long pour l’ordinaire
.de dix-huit à vingt pouces. Haller dit qu on en a
vu de fix pouces, de dix pouces. Baudelocqueen
a obfervé un de quarante-huit pouces ; l'Héritier
en a vu un de cinquante- fept pouces ; Morlane, un
de foixante pouces ou cinq pieds. Van.der Viel
dit avoir vu un foetus à deux -placenta & deux
cordons. Le cordon fe bifurque quelquefois dans
le placenta ; fe rend quelquefois dans lès membranes
, où il rampe, &c.
Il eft formé de trois vaiffeaux, deux artères &
une veine; les deux artères réunies n’ont pas un
diamètre égal à celui de la veine. Ces vaiffeaux
font affemblés par un tiffù cellulaire denfe.
A une certaine époque de la grofleffe, le cordon
renferme les vaiffeaux omphalo-méfentériques.
On n’y trouve pas de lymphatiques. Le plexus l’o-
laire femble lui envoyer quelques nerfs, foyq
O mPI-IALC-MÉSENTÉRJ QU E.
Le foetus à terme a ordinairement de dix huit à
vingt pouces de long. ï'oederèr'en a vu un de
vingt-quatre pouces. Son poids, d'après Roederec,
eft de fix à ftpt livres & demie. Bauddocque en a
vu un qui ne pefoit que quatre livres moins un
quart; & Roederer en a reçu un de huit livres
deux onces; Baudelocque en a vu un de treize
livres, & un de douze livres.
La tête eft fort développée ; les membres inférieurs
le font très-peu relativement au relie du
corps ; ce qui a donné à M. Chauffer le moyen de
déterminer l’âge des foetus abortifs par le moyen
du point central du corps.
La tête d’un foetus à terme, a ordinairement
I ;s «onces fc demi d ’une bofle pariétale à l’autre;
[un peu plus en avant,-on ne trouve que trois pou-
I ces ou trois pouces on huitième. Du front à l’oc-
Içiput, elle a quatre pouces & demi ; de la fonta-
Inelle antérieure à la bofle occipitale, elle a trois
[pouces trois quarts. Du menton à l’occiput, il y a
Icinq pouces ; du menton au. Commet de la tête, il y
L ^ois pouces & demi.
I Les épaules ont trois pouces 8? demi de largeur.
I Les os longs font epiphyfés; les os plats de la
[têtene fe touchent pas par leurs bords, 8c laiflent
[entr’eux des efpaces membraneux. Leurs angles
[laiffent entr’eux d’autres efpaces qu’on a nommés
[fontanelles. Les fontanelles font au nombre de
[fix. L’antérieure eft lozangique; la poftérieure eft
[triangulaire & plus petite. Les latérales font peu
[marquées. Eoyeç Fowtanelle.
Le fyftème mufculaire eft peu développé.
[ Le tilïii cellulaire graiffeux a des fibres moins
[marquées & moins confiftantes que chez l ’adulte ;
la graille eft beaucoup plus folide, granuleufe,
«pelotonnée.
[ Le fyftème circulatoire offre des différences
Iconfidérables. Il eft très-développé. L'aorte fë di-
[ vife en artères iliaques primitives, qui fe fubdivi-
[fenten deux branches comme chez l'adulte; mais
l'hypogaftrique femble fe continuer avec le tronc
[de l’ombilicale* qui manque chez l'adulte : elles
[fortent par l’ombilic pour gagner le placenta. La
[veine ombilicale, qui manque chez l'adulte, fe di-
Ivife dans le foetus, en deux branches, la veine
[porte & le canal veineux. L'artère pulmonaire eft
[peu marquée. Elle communique avec l’aorte par le
[canal artériel. On remarque encore dans j'abdo-
|men des vaifleaux qui n'exiftent plus déjà lors de
lia naiffance, 8c y dans le coe u r , le trou de Botal,
I fa valvule, la valvule d’Euftachi, 8cc. Foye^ ces
Idifférens mots,
| Le fyllème abforbant eft très-développé chez le
[foetus, furtout lés vaiffeaux lymphatiques des
[membres 8c leurs ganglions.
[ Les poumons 8c le larynx font peu développés;
[les premiers font rougeâtres.
[ Le fyftème digeflif eft peu développé. Le foie
feul eft bien plus volumineux que chez l'adulte. !
I Le foetus préfente quelques organes à lui partir
leuliers; le thymus dans la poitrine & les cdpfules
ïfurrénales dans l’abdomen, par exemple.
[ i» ^,a Efface des membranes du foetus adhère à 1
[1 utérus par un tifîii cellulaire très-fin & par des
| vaiffeaux très-ténus, qui s'oblitèrent vers la fin de
| la geftâtion : le placenta adhère de la même ma-
mere, mais plus ou moins, fuivant les individus,
I & moins auffi à la fin de la grofleffe.
[ Les Anciens 8c Deventer ont cru que le pla-
[ tenta étoit toujours attaché au fond de la matrice.1
jBuyfch le premier a obfervé le contraire. 11 peut
s ^planter fur tous les points de la matrice,
l'Rieme fur fon orifice , en effet.
[ ^U'intérieur des membranes, l'enfant affeQe
une fituarion particulière. Les Anciens le croyoient
accroupi, la tête fléchie fur la poitrine : mais
pour expliquer la fortie de la tête en premier lieu,
ils admettaient une culbute, & Levret avoit même
cette idée. Depuis long-temps déjà l’autopfie des
cadavres a montré qu’il n’en eft pas ainfi.
La tête répond au col de la matrice ; le menton
fe rapproche.de la poitrine fans y toucher, ce qui
n'arrive que lors au travail : le tronc eft courbe
ên devant; lescuiffes, les jambes, les pieds fontf
fléchis; les talons fe rapprochent des feffes.'Les
avant-bras, les poignets font fléchis; mais de
cette manière l’enfant n'eft pas gêné, comme il le
feroit fi, comme on l’a dit, il fôrmoit un corps
rond.
On a attribué cette pofition à la plus grande
force des mufcles fléchifleurs.
Le dos eft tourné en avant ; les feffes en haut.
Comme la matrice eft toujours déviée à droite
ou à gauche,le ventre de l'enfant correl’pond à un
des çôtés du rachis.
Il forme un corps ovoïde dont les dimenfions
font én rapport'avec celle dè l’utérus.
Avec ces -dimenfions il eft impoflible que cet-
enfant change de pofition dans la matrice. Il n'y
auroit plus de rapport entre leurs diamètres. Cela
ne peut avoir lieu que fi l'enfant eft petit & plongé
dans beaucoup d’eau, c'eft-à-dire, feulement avant
le fixième mois.
On a émis un grand nombre d'opinions diverfes
fur la manière dont le foetus fe nourriffoit pendant
la geftation. Quelques Anciens ont cru qu'il fe
nourriffoit dans la matrice par fuccion , en prenant
par la bouche des fucs analogues au lait
contenu dans lès cotylédons de la face interne
de l’utérus; mais on n'a pu avoir cette idéë que
tant qu'on a étudié ces organes chez les quadrupèdes
feulement, comme chez les ruminans.
D'ailleurs, le foetus ne refpirant pas, ne peut fu-
cer, & , de plus, chez la femme, il n’exifte pas de
cotylédons.
On a penfé allez généralement, d’autre part, que
le foetus tire fa nourriture de la matrice par le
cordon. Cowper, Wïeuffens, ont cru que le fang
paffoit fans intermédiaire des vaifleaux de la mère
dans ceux du foetus. Manget dit que Wieuffen;
les a injectés au mercure. On a obfervé dès
femmes mortes d'hémorrhagie, chez^ lefquelles le
foetus étoit privé de fang. Si on coupe le cordon #
dit-on enfin, avant !a L-paration du placenta, le
fang continue de couler.
Cependant il paroît plus jufte de croire que cette
communication n'eft qu’indireéte. Monro, Roe derer,
Hunter, n’ont jamais pu injeéter les vaiffeaux
les uns par les autres. Meckel le père dit
pourtant y avoir réufli ; mais fon fils établit des
doutes à ce fujet. Monro & Haller ont laiffé mourir
une chienne pleine par une hémorrhagie de la
carotide ; 8c ayant introduit du mercure par cette
, artère, tous les vaifleaux de la matrice en furent
Y l 1