
ÉRE CTEU R. Voyeç Ischio-caverneux.'
É R E C T IL E , adj. ; qui eft fufceptible d’ une dilatation
active , d’une forte d’éreCtion.
Les anatômiftes de nos-jours donnent ce nom
à un tiffu. particulier de l’économie anima'e, que
les Anciens nommoient caverneux ou fpongieux > 8c
qui., effentiellement va feula ire tic nerveux, paroît
formé par un amas de vaiffeaux artériels & veineux,
accompagnés de beaucoup de filamens
nerveux, pelotonnés, anaftomofés entr’eux, &
conftituant, par leur aflemblage , une mafle fpori-
gieufe, celluleufe , dont les aréoles , les vacuoles
communiquent les unes avec les autres, & qui fe
gonfle , fe diftend, entre en éreétion fous le ftimu-
lüs de divers agens.
C e tiffu exifte dans le corps caverneux de la
verge & du clitoris, dans la partie inférieure du
vagin, dans la portion fpongieufe de l’urèthre,'
dans les lèvres, le mamelon-, l ’iris, les papilles
nerveufes, les villofités inteftinales, & c . Ÿoye\
C averneux.'
ÉR E C T IO N , f. f . , ereftio. Les phyfiologiftes
délignent par ce mot l’état d’une partie qui, de
molle qu’ elle étoit d’abord, devient roide, dure
tic gonflée par fuite de faccum'ilation du fan g
dans les aréoles de fon tiffu. Voye% Erectile.
On dit l’érection du mamelon, du clitoris, de là
•verge 3 &'C.
E R G O T , f. m», calcar. En parlant des mammifères,
les naturaliftes donnent communément le
nom d’ergot aux ongles des doigts imparfaitement
développés & qui fe trouvent en général placés
derrière les autres. Ainfi les doigts rudimentaires
du cochon domeftique tic des ruminans font des
ergots.
Beaucoup d’oifeaux ont aufli va ergot ou éperon,
' c’eft-à^dire ,-un doigt litué derrière le pied. i
Ergot, f. m. On donne ce nom à une faillie
qu’ on obferve dans la cavité ancyroïde des ventricules
latéraux du cerveau. Voye\ Encéphale.
ÉR1G-NE, f- f uncus3 uncinus. On donne généralement
ce nom à un inftrument formé d’une tige
d'acier, aplatie dans fon milieu , tic dont les.extrémités
font pointues & recourbées en crochets.
Quelques érignes font munies d’un manche a l’une
de leurs extrémités , tandis que l’autre porte lin
ou deux crochets 5 ce qui conflitue Vérigne fimple
tic Vérigne double; dans cette dernière, les crochets
tantôt font inamovibles, tic tantôt ils peuvent
être, écartés ou rapprochés l’un de. l’autre, au
moyen d’un anneau coulant. Les érignes fervent
aux anatômiftes tic aux chirurgiens pour faifir tic
foulever certaines parties dont la difieôripn eft dé-,
licate, ou qui gliffent entre les doigts, pour en
éloigner d’autres qu’ il feroit fâcheux d’endoj
miger.
Le tenaculum. dont les chirurgiens anglais foJ
ufage pour faifir les artères dont ils veulent fai«
la ligature , .n’ eft autre chofè qu’une petite éri«ns
à manche dont la pointe èft peu courbée &W
acérée.
ÉRINE, f . f . Voyei É k i g n e .
ÉRU C TA T ION , f. f ., eructdtio,- aélion d’ex*
pulfer par la bouche les gaz contenus dans l’ef.
tornac.
ÉRYTHROIDE , adj., erythroïdes. Les anciens)
anatômiftes , d’après le mot- grec eçuôçoj} quj
lignifie rouge , avôient nommé tunique erythrok
l’enveloppe mufculèufe & rougeâtre que fournitle
crémafter au cordon tefticulaire. Voye^ Cordox
TE ST IC U LA IR E tic C r ÈMASTËR.
ESPRITS ANIMAUX. On appeloit anciennement
ainfi lin. prétendu fluide fubtil qu’on fuppo-
foit formé dans le cerveau , d’ où il fe dillribuoiq
pour entretenir la vie » dans les différentes parties
du corps, au moyen des nerfs.
ESQUINE-, mot peu employé & d’ufage feulement
en hippiatrie. oye[ É c h i n e .
ESSIEU, f..m. Quelques Anciens ont défignélî
fécondé vertèbre du cou , par ce mot, qui eft aujourd’hui
inufité. VoyeT^ Axis.
ESTOMAC, f. m ., ventriculus. On nomme ainfi
l’organe principal de là digeftion, celui où s’opéra
la chypiification.
C ’eft un réfervoir mufculo-membraneux, co-
noide, alongé, courbé de devant en arrière & de
bas en haut dans le fens de fa longueur, déprimé fur
deux faces oppofées, fe continuant d’un côté avec
l’oefophage , de l ’autre avec le duodénum, fituéj
au-deffous du diaphragme, entre le foie tic la rate,;
derrière les fauffes côtes gauches, occupant, à la
partie fupérieure dé l’abdomen, l’ épigaftre & une
portion de l’hypochondrè gauche, & deflinéà
fluidifier, à convertir en chyme les alimensavant
de les tranfmettre aux inteftins. <
Le volume de c e vifeère ëft très-expofé à changer
dans les diverfes circonftances- de la vie, en
forte que bien fouvent il n’eft plus caché parles
fauffes-côtes, mais qu’ il defeend au-deffous d ’elles,
derrière les parois abdominales : c’ eft ce qui arrive
en particulier lorfqu’il eft diftendu par &
alimens. En général aufli l’ eftomac eft plus ample
chez les individus qui mangent beaucoup, W
chez les autres perionnes.
Son plus grand, diamètre eft tranfverfal > lePe‘
t i t , qui eft vertical, diminue g rad u ellem en t en
allant de l’oefophage vers le duodénum. Ses deu* : orinc»
f rifices font confidérablement rétrécis, tic font di-
RLJ en haut & en arrière.
1 Sa direction eft communément prefque tranf-
rfale, tic feulement un peu oblique en bas, à
[droite tic on avant, en forte que fon extrémité
[droite eft un peu antérieure & inférieure à la giu-
[che. Lorfque le vifeère eft rempli par les alimens,
cette obliquité augmente encore , & l’eflomac fe
rapproche de la direction verticale.
[ On diftingue à l’eftomac une furface extérieure,
[unefurface intérieure, deux courbures ou bords,
& deux extrémités , ayant chacune un orifice,
[l’une plus groffe à gauche, l’autre plus petite à
[droite. ; < ;.u
A. La face antérieure de TEftomac confideré a l'extérieur
3 eft plus convexe que la poftérieure ; fe
tournant unpeu en haut dans l’état de réplétion ,
[elle correfpond, de droite, à gauche, au lobe
[gauche du fo ie , au diaphragme tic aux fauffes
[côtes, & , dans l’état de diftenfion feulement, à
[h paroi antérieure de l’abdomen , dans une étendue
plus ou moins grande. Sa direction eft conf-
[tamment oblique en bas &: en avant.
I B. Szfacepofiérieure, aplatie , oblique comme
la précédente, maisvmoins étendue qu’elle , regardant
en bas pendant la réplétion du vifçère,
[eft toujours entièrement cachée dans l'arrière-ca-
Ivité des épiploons , tic fe trouve en rapport avec
[le méfocolon ti aniverfe, tic quelquefois même
[avec l’arc du colon & le duodénum.
Ces deux faces font liftes tic polies, continuellement
humides , parcourues par un grand nombre
de vaiffeaux fanguins , tic a une couieur blan-
khâtre.
1 C. Lzgrande Courbure de l'Efiomac eft l’endroit
loù les deux faces de ce vifeère fe réunifient extérieurement
en bas & en avant. Cette efpèce de
bord eft convexe , tic s’étend de l'un des orifices
à l’autre} dans le voifinage de la rate m à gauche,
fa convexité eft plus marquée qu’ailleurs. Elle
korrefpond au méfocolon tranfverfe tic à l’arc du
[colon} elle fe trouve, pour ainfi dire, logée dans
un écartement des lames du f. uillet antérieur du
[grand épiploon , en forte q u e , dans l’etat de va
jçuité, le péritoine n’eft point exactement app.i-
[qué fur elle :-c*eft à cet efpace que correlpondent
les artères gaftro-épiploïques droite & gauche, tic,
[un certain nombre de ganglions lymphatiques.
! A droite, la grande courbure de 1 cftomac
[forme une efpèce de coude, lequel répond à un
[enfoncement intérieur, qu’on appelle 1 e peut Cul-
\<k-fac. A gauche, elle offre une faillie confidéra-
ple, nommée la Tubérofité ou le grand Cul de-fa c de
yEfiomac s laquelle, placée au-deflous de l’ orifice
|oefophagien, fe prolonge dans l’hypochondre &
fort de la direction générale du vifeère. Elle augmente
d’une manière marquée fa longueur , tic
[correfpond à la moitié antérieure de la face in-
Kerne/de la rate , à laquelle elle tient par un repli
ou péritoine qui loge les vaiffeaux çourts.
Anat. Tome Z.
D. La petite Courbure de l'Efiomac eft concave &
réunit les deux faces du vifeère en haut tic en
arrière. Elle correfpond à .l’aorte, à la grande
feiffure & au lobule du foie, tic s’étend d’un orifice
à l’autre fans préfenter ni dilatation ni cul-de-
fac , ce qui fait qu’elle a des dimenfions moins
marquées que la courbure précédente. Mais,
comme elle aufti, elle n’eft point revêtue immédiatement
par le péiitoine} elle s’enfonce en effet
. entre les deux lames de l’épiploon gaftro-hépatique,
tic eft côtoyée par l’artère coronaire ftomachique.
E. La furface intérieure de l'Efiomac eft d’ un
blanc rougeâtre, comme marbrée , continuellement
enduite d’une mucofité épaifte , tic rapiffée
par la membrane muqueufe. Sa formé correfpond
parfaitement à celle que le vifeère offre à l’exté-
I rieur : feulement on y obferve des rides nom*
breufes tic irrégulières qui difparoiffent hors de
l’état de vacuité. Elle eft recouverte d’une humeur
vifqueufe très-abondante.
F. Le Cardia ou Orifice gauche de l'Efiomac fé-
pare à gauche les deux courbures . tic Ce trouve
placé au-deffous du diaphragme &: au deffus du
grand eul-de-fae, à la réunion des deux tiers
droits tic du tiers gauche de l’eftomac : c’eft lui
qui reçoit la termînaifon de Toefophage. Il eft environné
par un cercle que forment l’artere tic la
veiné coronaires ftomacnicfues, tic contourné par
les extrémités des cordons oefophagiens des nerfs
pneumo-gaftriques. 11 fe trouve aufti en rapport
avec une partie du lobe gauche tic le lobule du
foie , tic avec le côté antérieur correfpondant de
la colonne vertébrale.
G. Le Pylore ou Orifice droit de l'Efiomac eftfitué
: dans l’épigaftre, plus bas & plus en avant que le
: cardia j il termine à droite l’eftomac, en formant
le fommet du cône repréfenté par ce vifeère, &
^ le fait communiquer avec le duodenum. Dirigé
i dans le fens des deux courbures à la fois, il com-
1 mence par un évafement infundibuliforme, tic fe
‘ termine brufquement par un rêtréciffement circu-
• laire. Il monte en général en arrière tic un peu à
' droite jufqu’à la reunion des deiu feiffuresdu foie.
Il correfpond en haut tic en devant au fo ie , en
bas & en an 1ère au pancréas, en arrière directement
à 1 artere gaftro épiploïque droite , à droite
au col de la.vcficule biliaire. Souvent il eft coloré
" par la tranffudation de la bile au travers des parois
de ce:te veficule, tic toujours il eft entoure
par un grand nombre de rameaux vafculaires tic de
! filets nerveux.
i Les parois de l’eftomac font formées par trois
membranes fuperpofées , l’une féreufe ,. l’autre
mufculeufe \ tic la troifième muqueufe. Il entre en
outre dans leur compofition du tiffu cellulaire,
des vaiffeaux &’ des nerfs-
j i° . La Membrane ou Tuniq-,e féreufe eft formée
par le péritoine, tic n’ exifte point le long des
courburès, lorfque 1 cftomac eft vide , comme
{ nous layons déjà dit; ilréfulte de cette difpofition
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