
M
M a CHELIÈRE , adj. Voye\ M o l a i r e .
M A CH ER , -v. a6t., mafticarei broyer avec les
dents. Voyt[ M a s t i c a t i o n .
MACHINAL, a l e , ad j., mechanicus. Les phy-
fiologiftes appellent mouvement machinal t détermination
machinale, ceux de ces a&es auxquels la
volonté ne paroît avoir aucune part.
MACHOIRE , f. f . , maxilla. On appelle mâr
ckoires les os de la face qui foutiennenc les dents,
& q u i, par le moyen de celles-ci, fervent à l’ac-
compliflement de la maûication.
On dillingue dans l’homme & dans tous les
mammifères, deux mâchoires, Tune fupérieure-,
l ’autre inférieure, lefquelles, par leur réunion, constituent
la face. V’oyej Face.
1°. M â c h o ir e i n f é r i e u r e ou Os m a x i l l a i r e
i n f é r i e u r , os maxillare infrius, mandibula. On
appelle ainfi un os qui e ft, fans aucun d ou te, le
plus grand & le plus fort de tous ceux de la face,
dont il occupe la partie inférieure en avant, car
en arrière il monte jufqu’ à la région moyenne 8c
poftérieure.
C e t os eft Symétrique & d’ une forme parabolique
i mais les extrémités de la courbe qu’il
décrit font relevées à angle droit fur le plan de
leur épaiflèur j la portion de i’os qui eft horizontale
8c moyenne eft nommée corps de la mâchoire
par les anatomiftes, lefquets appellent branches les
parties qui font verticales 8c fituées en arrière.
La mâchoire peut être partagée en :
A. Face externe ou cutanéet prefqu’à nu fous la
peau antérieurement, plus profondément fituée
latéralement & en arrière, convexe, & présentant
, fur la ligne médiane, la Jymphyfe du menton,
efpèce de ligne verticale qui indique le point.de
réunion des deux pièces dont cet os eft compofé
chez l’enfant, & qui Surmonte une Surface Saillante,
plus ou moins marquée Suivant les Sujets, ru-
gueufe, triangulaire , à Sommet tourné en haut,
nommée apophyfe du menton.
Au-deffus de cette éminence , de chaque cô té ,
on aperçoit unefoffctte Superficielle, dans laquelle
s’implànte le mufcle appelé houppe du menton , &
plus en dehors, immédiatement au-deffous de la
fécondé petite dent molaire ou de la première ,
l’ orifice externe du canal dentaire inférieur, qu’on
appelle trou mentonnier, 8c par où pallent les vaif-
feaux & les nerfs du même nom : il eft ovale &
coupé obliquement.
monte enfuite obliquement en arrière pour fe
continuer avec le bord antérieur de l’apopWJ
coronoïde : c ’eft la ligne oblique externe, à laquel'e]
s’infèrent les mufcles carrés du menton, triangy-
' laire des lèvres, 8c peaucier, 8c qui s’efface un]
peu dans fon milieu. Le long de cette ligne faiu
iante, à côté des alvéoles, règne une gouttière
qui fe termine au côté interne de Tapophyfe coronoïde,
Des deux angles inférieurs de l’apophyfe du ,
menton part, à droite 8c à gauche, une ligne légèrement
Saillante , q u i, d’abord horizontale , i
& qui donne attache, dans (a moitié pot
térieure, au mufcle buccinateur.
Enfin, tout-à-fait en arrière, eft la face externe
de la branche de la mâchoire , laquelle eft quadrilatère,
un peu inégale , 8c recouverte parle
mufcle mafleter, qui s’y implante.
B. Face interne ou linguale, laquelle eft convexe I
tournée vers la cavité buccale, revêtue en haut par I
la membrane muqueufe de cette cavité, fillonnée
dans fon milieu par la fymphyfe du menton, au bas
de laquelle on voit quatre éminences nommées!
apophyfes géni, 8c placées par paires les unes!
au-deflus des autres. Les deux Supérieures don-1
nent attache aux mufcles génio-gloffes, & lçsj
I deux inférieures aux génio-hyoïdiens : fouventcesl
tubercules font épineux j quelquefois il n’y en a
J que deux de marqués.
j Au-deffus des apophyfes géni', & de chaque!
cô té , font deux enfoncemens qui logent les glandes
Sublinguales, & , au-deffous, deux follettes
inégales qui donnent attache aux mufcles digaftri-
ques; j mais, à leur niveau-même, naili'ent les
lignes obliques internes ou myloïdiennes, plus fail-l
lantes que les externes , Surtout en arrière, oui
elles forment une forte de boffe ; montant également
versé es apophyfes' coronoides , fournil*
faut des iqjêrtions, en devant aux mufcles my-l
lo - hyoïdiens, & poftprieurement aux mufclesl
conftridter.rs Supérieurs du pharynx.
Au-deffous de la ligne oblique interne, & en
arrière , on remarque une foffe oblongue, Super* I
ficielle, où Se place la glande fous-maxillaire, &
où l’on voit la trace d’ un fillon qui monte vers un
trou affez grand, irrégulier & comme, déchire
dans Son contour. Ce trou eft l’entrée du
maxillaire ou dentaire inférieur y il offre en haut une
épine très-prononcée, 8c, dans le refte defoncon*
tour, plufieurs inégalités pour i’infertion du ligament
latéral interne de l’ articulation de la mH
choire j il donne paffage aux vaiftèaux & au nerf dul
même nom, dont un rameau parcourt le fillon haie
au-deffous de lui. Cet-orifice occupe le centre délai
mâchoire, qui préfente, tout-à-fait en bas, des me* j
galités auxquelles viennent, fe fixer les fibres du I
mufcle ptérygoïdien interne. I
C . Bord inférieur, qu’ on nomme aufli bafeét^I
mâchoire, lequel eft horizontal, arrondi, obtus
avant, rétréci en arrière, traverfé, à la réunion de
I les deux tiers antérieurs 8c de fon tiers poftéri'eu.r,
launiveau de l ’avant-dernière dent molaire, par
lune gouttière afeendante qui correspond à l’artère
Ifaciale. Il préfente un renflement remarquable dans
lie milieu de fon trajet, & donne attache au mufcle
Ipeaucier. \
I D. Bord fuperieur ou alvéolaire, qui a une lar-
I geur confîdérable, & cependant plus marquée en
lanière, où il eft un peu déjeté en dedans , qu’en
lavant, où il confervefa rectitude. Dans Son épaif-
Ifeur Sont creufés le plus Souvent Seize alvéoles
I quelquefois feulement quatorze ou quinze, très-
I rarement dix-huit, lefquels Sont deftinés à loger
lies racines des dents inférieures, 8c conftituent,
| par leur enfemble, Y arcade alvéolaire inférieure.
| Comme à la mâchoire fupérieure , les alvéoles
Ipréfenrent ici des formes variables Suivant l’ef-
Eèce de dents qu’ils reçoivent : les deux de la
(partie moyenne font les plus petits 8c les plus'
(étroits ; ceux qui leur Succèdent ont des dimenfions.
(un peu plus marquées ; 'mais les troifîèmes , d e .
■ chaque côté, font évidemment les plus profonds ; ;
■ ils font en rapport avec la dent canine 5 ceux des
(petites molaires, qui viennent après, ont moins de
(longueur, 8c font le plus Souvent uniloculaires i ;
[le fixième, qui eft carré 8c ordinairement bilo- ■'
(culaire, eft auflï le plus large, de même que- le
«Septième ; mais le huitième fe rétrécit, devient ■
[triangulaire, 8c, dans beaucoup de cas , ne pré- '
[Sente qu une loge : fa paroi interne fait une faillie
remarquable au-deffus de la ligne myloïdienne,
[•& eft bien moins épaiffe que l’externe. Toutes ces
[cavités font percées, à leur Sommet, de petites
[ouvertures pour le paffa*ge des vniffeaux 8c des <
j nerfs qui vont Se diftribuer aux dents. Les alvéoles
| font indiqués , ainfi que leurs cloifons , fur les
[deux lèvres de l’arcade, par des faillies variables,
[que féparent des enfoncemens affez fenfibles, &
[toujours plus évidens au milieu 8c en avant, que
[fur les cotés 8c en arrière , où quelquefois on ne
[les remarque pas du tout. Ces parties font recou- ,
[vertes par les gencives.
f L’arcade alvéolaire eft Surmontée poftérieure-
[ment par Yapophyfe coroioïde, éminence triangu-
pire, inclinée légèrement à fon Sommet, plus ou
[moins grande, plus ou moins aiguë, plus ou moins
[contournée, Suivant les individus. Elle Semble
[naître antérieurement de la réunion des lignes
[obliquesexterne 8c interne, qui Se rapprochent en
montant 8c laiffent entr’elles une gouttière où
|S implante le mufcle buccinateur. La ligne myloï-
j.diennefe prolonge Sur Sa face interne, 8c y forme
.une faillie affez apparente. Le fommet de cette
apophyfe eft embraffé par le tendon dp mufcle
pmporal. Sa face externe répond au mufcle maf-
péter, l’interne au mufcle ptérygoïdien interne.
E. Bordpofiérieur ou parotidien, lequel eft libre,
■ moufle, à peu près vertical, 8c forme, avec l’infé-
: ^eur, Y angle de la mâchoire proprement dit, angle
plus ou moins obtus , rarement d ro it, Souvent
déjeté en dehors, 8c où le mufcle ma (Téter s’implante
dans ce fens, le ptérygoïdien interne en
dedans, 8c le ligament ftylo-maxiliaire en arrière
8c entre-deux.
Ce bord, qui correfpond, dans prefque tout«
fon étendue, à la glande parotide, s’élargit in-
fenfiblement vers fa partie fupérieure, 8c fe termine
en haut par une éminence oblongue , convexe
, plus élevée en dedans qu’en dehors, recourbée
en ayant, dirigée obliquement en dedans
8c en arrière, de manière à ce que Son axe prolongé
faffe, avec celui du côté oppofé , un angle
de 110. à 136° : c ’eft le condyle de la mâchoire, qui
Sert à fon articulation avec le temporal, 8c q u i, à
cet effet, eft encroûte de cartilage. En arrière,
cette éminence perd infenfiblement fa forme convexe
j en avant, elle fe courbe d’une manière
prononcée, 8c préfente une crête inégale à l’endroit
où ceffe le cartilage } en dehors, elle offre
un petit tubercule qui donne attache au ligament
latéral externe de l’articulation. Le condyle eft
Supporté par une forte de pédicule qu’on nomme
fon col, lequel eft creufé antérieurement par une
foiïette où. s’implante le mufcle ptérygoïdien externe,
8c donne auffi attache, en dehors 8c en
haut, au ligament latéral externe. Une échancrure
appelée figmoide Sépare le condyle de l’apophyfe
coronoïde j le nerf 8c les vaiffeaux maffétérins la
traversent.
L’os maxillaire eft formé par une lame épaiffe ,
recourbée fur ai’ e-même , compaête à l’extérieur,
cellulcufe dans fon centre, 8c parcourue dans la
plus grande partie de fon étendue par le canal
dentaire inférieur. C e canal, dont la pofi.tion varie
iuivant les diverfes époques de la v ie , traverfe
obliquement, en diminuant graduellement de diamètre
, l’épaiffeur de l’ o s , à la bafe de l’apophyfe
coronoïde 8c Sous le Sommet des alvéoles, depuis
le milieu de la face interne, des branches de la
mâchoire jufqu’aux dents incifives j une fois qu’ il
y elt parvenu, il revient fur lui-même, en formant
un.angle, 8c fe termine au trou mentonnier. Mais,
du coude qu’il produit en fe recourbant, partent
deux petits canaux Secondaires, l’un inférieur,
l’autre Supérieur, qui fe perdent dans le tiffu celluleux
de la mâchoire. Il eft tapifle, dans toute
fon étendue, par une lame, compadle, qui eft
Surtout apparente près de Ses orifices, car dans la
partie moyenne , elle eft percée d’ un fi grand
nombre de trous qu elle Semble celluleufe j de
ces trous, les uns , plus grands, pénètrent dans
les alvéoles, de manière à ce que' chacune de
leurs loges Soit percée à fon fond 5 les autres
tranfmettent des vaiffeaux nourriciers dans le tiffu
aréolaire de l’o s , qui eft fort abondant : quelquefois
la cloifon qui Sépare le canal des alvéoles
vient à manquer, 8c alors on le voit à découvert
lorfqu’ on a enlevé les dents. Les parois des alvéo*-
les & leurs clqifons font très-fpongieufes.