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fucceflîfs, & préfide à tous les phénomènes de
T.organilation animée. Mêlé à la matière, identifié,
avec elle , en embrafiant les mafles jufque dans
leur intime profondeur, en ébranlant les molécules
, les altérant, les changeant, leur imprimant
des propriétés nouvelles, ce moteur aëtif &
intelligent, cet aura vitalis organorum , fuprême
régulateur de la vie * a fon fiége à la partie fupé-
rieure de l’eftomac , aux environs du cardia , . &
de-là, comme du haut d'un trône, il exerce fes nobles
• fondions fur l'économie entière, 8c dirige
félon les befoins qu’elle éprouve tous les mouve-
mens vitaux.
Outre cet Archée dominateur &-univerfel, placé
dans chacun des êtres vivans de la Nature, il
exifte encore dans chacun de ceux-ci une foule,
d’autres Archées fubalternes que le premier tient
fous fa dépendance, qui font deftinés à transmettre
, à exécuter fes ordres, mais qui parfois
négligent de s’acquitter de leurs fonôtions &
même s’infurgent contre leur fuzerain. Il y a autant
de ces agens fecondaires que de vifcères diftinêts,
le fo ie , la rate, les -inteftins , par exemple , ont
chacun le leur ; mais le plus féditieux de ces Archées
eft celui de l’utérus, lequel n’écoutant que
fa fougue & fa turbulence, foufile le leu dè la dif-
corde entre les organes 8c tente de les entraîner
dans fa faétion. .
C'efi cette lutte entre les Archéës fecondaires 8c
l ’Archée principal qui produit la maladie, laquelle
fe manifefte par des mouvemens qui s’éloignent de
l'ordre accoutumé & eft toujours eflèntiellement
aétive._
- Au refte, toujours dans le fyftème de Van-Hel-,
mont, l’Archée ne gouverne pas immédiatement
l ’économie'généraleiil fe fertpour cela des firmens,
qui font des moyens matériels deftinés à Inexécution
de fes deffeins. Il y a autant de fermens d’une
nature particulière que d’Archées. Celui entr’au-
tres qui opère la digeftion, eft acide.
En réfumé donc , le fyftème des Archées confiée
à avoir perfonnifié la caufe inconnue de la
v ie , 8c les Archées ne font rien autre chofe que les
propriétés vitales admifes de nos jours par tant
de phyfiologiftes du premier mérite.
A R ËO L A IR E , ad j., areolaris • qui a rapport
aux aréoles. On d it, par exemple, un tiffu aréo-
laïre , une texture aréolaire.
ARÉOLE , f. f . , areola , diminutif de area. Les
anatomiftes ont employé ce mot pour défigner les
vacuoles, les petits interftices, :esefpaces étroits,
qui exiftent entre des fibres , des lames ou des
vaifleaux entre-croifés.
En général, le tiflu de tous les organes du
corps des animaux eft creufé d'aréoles plus ou
moins marquées. Les'fibres ou lames qui en conf-
tituent la trame primitive & eflentielle forment
des réticules auxquels s’aftocient des ramufcules
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[ vafculaires des filets nerveux, 8c dont lesmaillejï
font remplies d’ une fubftance plus ou moins!
fluide, fécrétée par des vaifleaux, & douée d ’une,
confiftance & de qualités qui varient fuivant \C
nature & l’état de l’ organe. C ’ eft ainfi que dan$!j
les os , par exemple , les aréoles formées par h’
trame lamineyfe, fervent de réfervoir à un felj
terreux qui donne à ces organes la confiftance^
qu’on leur connoît. La théorie de cette difpofition^
organique a été furtout très-bien démontrée par
M. le profeffeur Chauflier. Voye\ Parenchyme &
A c c ro is sem en t .
A réol e du mame lo n. Quelques anatomiftes,
mais à tort évidemment, ont remplacé par ces}
mots ceux & auréole du mamelon, Voyes^ A uréole,
A R E T E S , f. f. pl. On nomme ainfi vulgairement
les os longs, minces & pointus qui font enveloppés
par la chair des poiflons.
ARMES, f. m. p l . , arma. En traitant de l’ orga*
nifation des animaux, les anatomiftes défignent,
par ce nom colleé fîf, \esTornes, les dents , les
’ griffes , & c . , des mammifères > les épines , les àp-i
pareils éleftrïques de certains poiflons} leS dards,
les aiguillons des infeétes j les ergots, \es protubé-;
rances cornées de la tête de quelques oifeaux.
ARM US , mot latin qui a été employé pari
quelques anciens auteurs pour humérus. Foy. Humérus.
ARRIERE-BOUCHE, f. f . , os pofterius. Voyt\
Ph a r y n x ,
A r r iè r e -d e n t , f. f . , dens ferotinus. On donne
ce nom à la dernière dent molaire, parce q u ’elle
naît plus tard que les autres.
A r r iÈr e - faix , (ub. m. 3 fecunde ,fecundin&. Onl
appelle ainfi les dépendances du foetus qui reftentl
dans l’ utérus après l’ expulfion de ce dernier hors del
la cavité dece vifcère, c ’eft-à-dire, le placenta, une!
portion du cordon ombilical & les membranes.de!
l ’oeuf. Ces parties , en effet, ne font, dans la plu-|
part des c a s , chaflees qu’après le foetus, quoique!
parfois pourtant elles puiffentfortir en même temps!
que lui. Le mot arrière-faix, qui, du refte»', elt|
Vieux & répond entièrement à- celui de délivre,
qu’emploient vulgairement nos accoucheurs , exprime
donc les reftesdu faix ou fardeau , dont h “
femme étoit chargée pendant la geftation. VoytA
A c c o u ch em en t , D é l iv r a n c e , F oe tu s & OE uf. I
A r r iè r e -m a in . Les vétérinaires ont ainfi appelé!
la partie poftérieure du cheval, c ’eft-à-dire, celle!
qui comprend la croupe, la queue, l’anus, la vulve, I
les hanches, les fefles 8c les jambes de derrière. I
A r r iè r e -m é s e n t é r iq u e , adj. Winilow feu h ”
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employé ce mot & dans un cas tout à-fait particulier.
C ’eft lu i , en effet, qui a donné le nom de
troujfeaux arrière-méfenténques au plexus nerveux qui
eft fitué e ntre les deux plexus méfenteriques dont il
dépend, & qui defcend dans le baflîn pour concourir
à la formation du plexus hypogaftrique.
A rrière-n a r in e s , f. f. p l ., eXtremA ndres,
oftia.pofteriora narium. On appelle fouvent ainfi les
ouvertures poftérieures des folles nafales.
C ’eft conftamment entre la voûte & le ptanchér
des fofles nafales, poftérieurement, que font
fitüées ces ouvertures, féparées l’ une de l’autre
par le bord libre de la-cloifon. Ce bord eft mince
8c tranchant en bas5 mais il eft plus épais 8c plus
large en haut, où il offre une échancrure cordiforme
pour embrafler l’ apophyfe du fphénoïdej il eft
toujours incliné en avant, furtout chez les enfans.
L’ouverture elle-même eft ovalaire > elle eft bornée
latéralement 8c en dehors par les ailes internes des
apophyfes ptérygoïdes ; en h au t, par le corps du
fphénoïde > en bas, par le bord poftérieur de la
portion horizontale ae l’ os palatin & le voile du
palais.
Dans le crocodile, ces ouvertures fe rencontrent
fous le trou occipital, jufqu’auquel parviennent les
foftes nafales , chacune fous la forme d’ un tuyau
long & étroit , creufé dans les os du palais & dans
un os particulier qui tient lieu de l’apophyfe ptéry-
goide. Chez les oifeaux, elles font remplacées par
une fente qui exifte à la bafe du bec , entre les
deux arcades palatines. Dans lès chéloniens , c.e
font deux trous ronds qui répondent prefqu’au
milieu du palais'. Dans les raies 8c les fquales , on
n’ en trouve point.
La dire&ion & la hauteur des arrière-narines
font différentes chez l’enfant, l’adulte 8c le vieillard.
S Elles ont pour ufage évident de faire communiquer
lesx fofles nafales avec le pharynx. Voye[
Fosses nasales.
:A R S , f. m. Les vétérinaires appellent de ce
nom le pli qui, dans les quadrupèdes domeftiques ,
exifte à la réunion de la poitrine U du membre
antérieur.
, ARTÈRE , f. f . , arteria des Latins , oiflyoi#
des Grecs. Ce mot, d’ abord employé par ces derniers,
dérivant de «jjç (air) 8c de'jijpth (garder)-,
afété primitivement 8c uniquement appliqué à la
trachée-artère, & plus tard a fervi à Erafîftrate
ppur défigner les vaifleaux qui portent encore au -
lourd hui ce nom, 8c que jufqu’ à lui on confond
i t avec les veines. Les Anciens, au refte , fe
font fait diverfes idées plus ou moins erronées fur
f | nature de ces canaux 8c fur les ufages auxquels
jlf- font deftinés. Galien avoit déjà une idée de
leur communication avec les veines ,.mais on ne les
A, R T m
connoît bien réellemeut que depuis les travaux
de Véfale & de Gabriel Fallopio.
Quoi qu’il en foit , aujourd'hui les anatomiftes
s’accordent généralement à dire que les artères font
des vaifleaux qui repréfentent une efpèce d’arbre
très-ramifié , dont le trône commun , formé par
l’aorte, commence ail ventricule gauche ciu coe u r ,
8c dont les rameaux aboutiflent à la périphérie
du corps & des organes. On en trouve dans toutes
les parties de l’économie animale en général , à
l’exception des poils , de l’épiderme, &rc.
De cette artère aorte Jiaiflent donc des troncs
fecondaires, des branches, de* rameaux , des ramufcules
en fort grand nombre. Cependant on
obferve que pour chacune des artères qu’elle fourn
it1, la quantité des points de divifion ne s’élève
point au-delà de vingt à vingt-cinq , ce qui eft
beaucoup*moins qu’on rje l’a prétendu quelquefois.
C ’eft ce qu’il eft facile d’obferver fur quelques
artères qu’on peut fuivre très-loin, comme l’artère
ophthalmique, dont la centrale du cryfta'.linforme
la dernière extrémité.
En fe divifant, les branches des artères forment
des angles fort variables : ainfi les artères
l intercoftales fupérieures abandonnent l ’aorte fous
! un angle obtus, les lombaires fous un angle droit ,
les fpermatiques fous un angle aigu. Au niveau de
chaque divifion , à l’ intérieur du vaifleau , eft
une faillie qu’on nomme éperon , & que forme U
membrane interne : cette faillie eft circulaire fi la;
: divifion a lieu fuivant un angle droit 5 elle eft demi-
î circulaire 8c plus faiilante fi l’angle eft aigu.
Les artères communiquent fréquemment enfem-
ble par de véritables anaftomofes , en forte que le
fan g peut pafler des unes dans les autres. Ces
anaftomofes ont lieu entre des troncs égaux qui
s’ abouchent, ou entre un tronc plus volumineux
8c un petit rameau qui fe joignent. — Dans le
premier cas , l’anaftomofe forme un angle aigu ,
comme iorfque les deux vertébrales fe réunif-
fent pour former la bafilaire j ou bien une branche
tranfvérfale unit deux troncs féparés , comme aux
artères cérébrales antérieures > ou bien enfin les-
deux troncs s’abouchent en formant une arcade ,
comme on le voit dans les artèresméfentériques.
Au re fte , plus les divifîons des artères commencent
à s’éloigner du coe u r , & plus elles oré-
fentent d’anaftomofes : dans leurs derniers ramufcules,
ces inofculatior.s font tellement nombreufes,
qu’ elles conftituent un lacis inextricable.
Envifagées d’ une manière générale , les artères
forment unenfemble de vaifleaux qui vont fuccefli-
vement en décroiflant 5 mais en les comparant les
unes aux autres, onreconnoît que ce décroiflement
progreflif eft loin d’être une loi-confiante. Souvent
deux ou trois branches, nées d’ un même tronc ,
ont chacune le volume de ce tronc lui-même!
Souvent aufli, des ramifications fort ténues vien- -
nent immédiatement des plus grofles branches.