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par un fuc huileux, inflammable, blanchâtre ou '
jaunâtre, fluide pendant la vie , fe préfentant
fous la forme de paillettes ou de petits grains
brillans après la mort.Ce fuc-a reçu le nom de
m o e lle y il eft fourni par exhalation.
Le tiflu celluleux des extre'mités des os longs ,
le diploe des os plats, 8c l’intérieur des os courts ,
font tapifles par une membrane, qui neparoîc être
qu’ un épanouiflement de vaiflfeaux anaftomofés
mille 8c mille fois les uns avec les antres : ce
réfeau vafculaire fournit aufli un fuc gras, analogue
au précédent.
Le fluide médullaire ne fe rencontre pas feulement
dans la grande Cavité des os longs ô i dansle
tiflu fpongieux ; il remplit encore les interftices
des lames du tiflu compacte , les porofités dont
elles femblent percées.
Les finus 8c les cellules aeriennes des os du
crâne n’en contiennent point. Koyc? M é d u l l a i r e
& Os.
MOELLE A LO NG É E , meçLulla, o b lo n g a ta . On
a donné ce nom a la portion de la maflfe encéphalique
qai s’étend de la partie inférieure du méfo-
céphale jufqu’ au niveau du tronc occipital. V o y e%
C é r é b r a l e (protubérance) ( i ) 8 c Q u e u e d e l a
HOELLE ALONGÉE.
MOELLE ÉPINIÈRE ou V ERTÉ BRA LE ,
m c d u lla a o r fü li s fp in & . On nomme ainfi un gros &
long cordon de matière cérébrale irrégulièrement
cylindroïde, qui , véritable prolongement de
l’encépha'e avec lequel il fe continue manifefte-
ment par le trou occipital, defcend de la protubérance
cérébrale dans le canal vertébral, juf- !
qu’au niveau de la première ou de la deuxième ,
vertèbre des lombes, & toujours, chez l’adulte,
plus bas que dans l’enfant. Son poids varie de la
dix-neuvième à la vingt-cinquième partie du cerveau
dans l’homme adulte ? dans Penfant naifîant,
il n en forme guère que la quarantième partie: ce
poids, au refte, diminue proportionnellement par
la déification, bien plus que celui des autres portions
de l 'encéphale. Son volume eft différent aans
les divers points de fon étendue : fort renflée à
fon origine , qui n’ eft diftin&e de la protubérance
cérébrale que par un enfoncement tranfverfal, elle
fe rétrécit beaucoup enfuite , puis offre un nouveau
renflement au milieu de la région cervicale. Rétrécie
encore vers la fin de cette région, elle
acquiert plus de grofleur au haut du dos , puis
diminue dans fa partie inférieure, pour fe terminer
enfin par une efpèce de tubercule ovale 8c renflé.
Elle n’eft point vacillante dans le canal yertébral ?
elle n’eft point non plus appuyée contre les fur-
faces offeufes ? mais elle eft conftamment fou-
tenue d’une manière fixe dans le milieu de cette
cavité , un peu plus rapprochée pourtant de
paroi antérieure que de ia poftérieure. On diûin-
gue, dans la moelle vertébrale, une partie moyenne I
ou c o r p s , 8c deux e x t r ém i té s .
A. E x t r ém i t é fu p é r ie u r e ou B u lb e rachidien, Ren,
fermée dans le crâne, elle forme une forte déf
renflement étendu de la protubérance cérébrale
au grand trou occipital ? elle fe rétrécit à mefure!
qu’elle d e f c e n d & e f t l é g è r e m e n t c o m p r im é e d ’avant
en arrière. Sa f a c e a n té r ieu r e , large, convexe, en]
rapport avec l’ occipital, eft remarquable par quatre!
éminences fymétriquement placées les unes à
côté des autres. Deux font en dedans, réparées!
l’une d.e l'autre par une rainure médiane , beaii-J
coup p lu s profonde en haut qu’ en bas, rempliej
par la pie-mère, & fe continuant fur toute lai
face antérieure de la moelle, jufqu’ à fon extré-J
mité lombaire : ce font les én iin en c e s pyramidahà
ou ém in e n c e s m é d ia n e s : elles femblent naître del
l’extrémité inférieure de la protubérance céré-j
; braie, où elles ont plus de largeur & de faillie!
1 8c après huit à dix lignes de trajet, elles difpi-l
roiffent infenfiblement dans le tiflu de la moelle :
à la hauteur de l’ atlas on n’en reconnoît déjà plusj
de traces. Les deux éminences latérales font appelées
o l iv a i r e s ': réparées des précédentes par une}
légère dépreflion , elles- font très-confiliantes J
oblongues, Taillantes dans leur milieu, 8c arrondies!
à leurs extrémités : elles font blanches à l’extérieur.
La f a c e p o fté rieu r e de l’ extrémité fupérieure de
la moelle vertébrale concourt à former le quatrième
ventricule, 8c fe continue fans démarcation!
avec la protubérance cérébrale : elle eft creufée,!
fur la ligne médiane, par une partie du calamsl
fc r ip to r iu s 3 qui eft fermé en bas par un repli de]
l’arachnoïde, 8c qui le termine à la hauteur du troul
de l’occipital. De chaque côté on obferve deux!
éminences oblonguesblanchâtres, appeléesi>«j
c tjfu s r e fiifo rm e s parRidley, pyramidespojtérieum
pâr Gall : elles contribuent à la formation du cer-j
velet.
( i) Page 149.
M O E
«marque de M.Chauflîer, auquel nous emprunt
s plulîeurs détails importans, reçoivent un re-
Llide la membrane propre de la moelle, 8c ferlent
au trajet d’un grand nombre de ramufcules
vafculaires, qui , par une infinité de petits trous,
Lénètrent dans Lépaifîeur de cette moelle & s’y
ïubdivifent. Dans le fond de chacun d’eux on voit
e couche de fubftance blanche : pour le pofté-
frieur, cette couche eft formée par deux failc.eaux
longitudinaux j pour l ’antérieur elle eft formée de
Slamens tranfverfes qui s’entre-croifent fur la ligne
médiane> 8c elle préfente plus d’épaifleur au cou
Le dans le refte de fon étendue. P a r la difpofition
de ces filions, l’organe eft divifé profondément fur
toute fa longueur, & comme partagé en deux
; cordons intimement unis dans toute leur
Itendue.
j Au refte, furies faces antérieure 8c poftérieure
Uu corps de la moelle , de chaque côté 8c à quelque
diftanc.e du fillon médian , font des filions collatéraux,
fuperficiels, allez larges , dans îefquels
viennent s’implanter les racines des .nerfs verté-
Eaiixj en nombre égal à celui des trous de conju-
fcaifon de la colonne vertébrale.-Parmi ces filions,
Ses poftérieurs, plus marqués , ont des bords arrondis
& très-blancs, 8c un fond rougeâtre, formé
j>ar une fubftance très-molle ; ils commencent par
*ne ligne peu fenfible entre le corps olivaire 8c la
lyramide poftérieure , 8c ils s’élargiflent 8c deviennent
plus profonds en defcendant : depuis
l ’axis jufqu’a la neuvième vertèbre dorfale, ils ont
Ine demi-ligne de largeur? enfuite chacun d’eux fe
[fortage en deux lignes parallèles, féparées par de
la fubftance blanche 8c qui fe perdent peu à peu fur
l’extrémité lombaire. Dans tout leur- trajet, ils
Ijfrent une férié de petits trous régulièrement
Jfpofés les uns au-deflus des autres, 8c où les
«cinés des nerfs étoient implantées.
I Les deux filions collatéraux antérieurs commentent
entre les éminences pyramidales 8c olivaires?
pfont moins apparens, moins larges, plus fu-
ierficiels ? leur fond eft moins rouge , plus ferme
V plus denfe.
ICesfilions s’aperçoivent beaucoup mieux furies
fefans nouveau-nés que fur les adultes.
! le s faces la té ra le s d u corps de la moelle corref-
Ipndent à la bafe des apophy fes tranfverfes ? elles
|ont étroites 8c arrondies ? on n’y aperçoit aucune
pce de fillon ni de divifion longitudinale, comme
P veulent quelques anatomiftes.
C. Vextrémité inférieure de la moelle préfente
l^x renflemens : l’un fupérieur, ovoïde,, plus
|pJumineux? l’ autre inférieur, plus petit 8c conque.
§ Laconfiftance de la fubftance qui forme cette
l'oelle varie beaucoup fuivanc l'âge 8c quelques
Jtconftances particulières : dans l’adulte elle eft
^uia'ement m° ins ferme que le tiflu de la pro-
, berance cérébrale, mais plus denfe que le cer-
r âu & le cervelet, quoiqu’après la mort elle
fy ft, A n a t. T om e I .
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s’altère bien plus promptement, 8c femble fe
liquéfier prefque fur-le-champ : aufli faut-il difie*
quer cet organe fur des cadavres très-frais, ou fur
des enfans, chez Iefquels fa confiftance eft plus
marquée que dans un âge avancé. M. Chauftier a
obfervé aufli que dans les femmes, fa mollefle étoit
plus grande.
A l’extérieur, la moelle préfente une couche
de fubftance blanche, plus ou moins pulpeufe, d'une
demi-ligne d’épaifleur, qui femble excavée pour
renfermer de la matière grife, laquelle eft 0 autant
plus abondante que le fujet eft plus jeune.
Cette matière grife peut être divifée en trois portions
: une moyenne 8c deux latérales.
La première eft tranfverfale, plus épaifle &C
plus large dans le cou , plus déliée 8c plus étÿoitô
au d o s , 8c de nouveau plus volumineufe, mais
non pas plus large, dans la région lombaire.
* Les deux portions latérales "font courbées de
manière à être oppofées par leur convexité, tandis
que leur concavité eft tournée en dehors? leur
| bord poftérieur fe prolonge jufqu’ aux filions colla-
( téraux poftérieurs ? l’antérieur eft arrondi 8c plus
épais. Ces deux portions font très-prononcées dans -
le haut du cou? elles diminuent enfuite jufqu'à la
partie inférieure de la région dorfale, où elles (ë
renflent manifeftement.
Les éminences olivaires font enveloppées,
comme le refte de la moelle, d’une écorce blanche;
fi on l'enlève, on y trouve un noyau oblong,
de fubftance grife, ferme 8c denfe, qu’on peut
féparer des parties voifines, 8c qui eft entouré,
dans tout fon pourtour, d’ une ligne flexueufe,
jaunâtre, comme feftonnée. En coupant les éminences
olivaires tranfverfalement fuivant le plan
de leur épaiflèur > on obtient au centre de chacune
d'elles une forte de figure d en d ro id e , terminée par
un pétiole au fillon médian antérieur, & formée
par ces noyaux de fubftance grife.
Plulîeurs anatomiftes ont afiuré avoir trouvé
dans le centre de la moelle un canal qui dsf-?
cendoit plus ou moins, 8c étoit la fuite du c a la -
m u s f c r ip to r iu s : M. Chauffier en regarde l’exif-
tence comme due aux moyens employés pour le
démontrer. Mais récemment, MM. Gall8c Spurz-
heim ont rencontré, furtout chez les enfans nouveau
nés , un canal dans chacune des moitiés
latérales de la moelle : ces canaux commencent
dans la région lombaire, 8c fe continuent dans la .
protubérance cérébrale,.fous les tubercules quadrijumeaux,
dans les pédoncules du cerveau, 8c
jufqu’aux couches optiques, dans l’intérieur def-
quelles ils forment une cavité qui, étant infufflée ,
a le volume d’une amande. Je les ai fuivis chez
deux fujets avec beaucoup de fuccès.
La moelle vertébrale eft enveloppée par des
prolongemèns de la dure-mère 8c de l’ arachnoïde*
Elle eft fixée fur fes côtés par le lig am en t dentelé- »
Dentelé.) UpQ membrane p ropre eft en
outre appliquée immédiatement fur elle.
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