
Ton volume »‘augmente point indéfiniment, & que la décompofirion y contre-balance la compo-
fition. C ’eft cette abforption que d'autres ont
nommée- décomposante ou moléculaire, que Bichat
a défignée par le nom de nutritive, & dont Buil-
fon a fait Ton abforption organique. Elle s’exerce
far les molécules qui, dans le travail de la nutrition
, abandonnent les organes & cèdent leur
place à celles qui font nouvellement introduites
dans l’économie. Elle préfide donc à la décompofition
des tiflus. Elle eft d'ailleurs auffi, comme
les précédentes, dans une activité continuelle.
L’âbforpticn interftitielle eft démontrée évidemment
par des faits & des expériences. Ayant nourri,
pendant quelque temps, des animaux avec des
alimens quEcontenoient de la garance, Duhamel,
par exemple , a obfervé que les os dé ces animaux
étoient teints en ïouge , mais reprenoient
à la longue leur couleur ordinaire , fi l’ on ceffoit
de joindre de la garances leur nourriture.
C ’eft auffi, bien certainement, cette efpèce
d’abforption qui creufe le canal médullaire des
«os longs, les fin us' des'os maxillaires , les cellules
de l’ethmoïde i c’eft elle qui ufe les racines
des dents de lait au moment de la fécondé dentition
> q u i, avec l’âge, fait difparoître le thymus
& femble atrophier les capfules furrénales.
Cette abforption n’ eft point de la même nature
dans chaque organe , & , par fuite, il y en a autant
d’efpèces qu’il y a de tiifus diftinéts dans le
corps. Voyei -Nu t r it io n *-
A bsorption moléculaire. Voye{ A bsorption
INTERSTITIELLE.
A bsorption muqueuse. L ’abforption que les
membranes muqueufes exercent fur les matières
étrangères qui font miles en contaét avec elles, eft
remarquable par' fa grande aêfivité, abftraétion
faite du chyle dont elles s’emparent dans les in-
teftins & de l’ oxygène de l’ air qu’elles paroilfent
pomper dans les bronches. ( Voyaç A bsorption
digest ive & A bsorption aérienne. ) Les ab-
forptions, qui agiflent fur ces deux matériaux rentrent
dans la claffe dés abforptions nutritives, &
celle dont nous allons nous occuper peut être
confédérée comme éventuelle. Elle a , du refte ,
les plus grands rapports avec l 'abforption cutanée.
Très-fouvent, en effe t, à la furface même de
l’ inteftin, des molécules non chylifiées des alimens
& des boiffons font manifeftement abforbées, de
même que certaines fubftances non alimentaires
ui fe trouvent introduites dans les voies de la
igeftion. Souvent le liquide des lavemenseft évacué
par la- voie de l’urine, ce qui ne fauroit avoir
lieu fans une abforption préalable. Le favant pro-
feffeur Chauffier, dans une expérience inftruétive,
a prouvé que le gaz acide hydro-fulfurique pouffé
dans le rectum d'un animal, déterminoit promptement
une afphyxie mortelle, & de nombreufes
obfervations rapportées par Hunter, Kaaw Boër-
<
haave & Flandrin, démontre.nt à quel point l’abforption
eft énergique fur la furface de cet in-
teftin.
Il en eft de même de la membrane muqueufe
ui tapilfe les bronches, & qui devient ainfi uns
es voies les plus fréquentes des contagions. C ’eft
à l’abforption qu’elle exerce, qu’ il faut même
fouvent rapporter une partie des phénomènes
qu’ on attribue communément à l’abforption cutanée.
La refpiration d’un air chargé duvprincipe
odorant de l ’huile effentielle de térébenthine,
communique à l’ urine l’ odeur de la violette ,
par l’effet de l’ inhalation des* molécules volatiles
de cette fubftance dans l’intérieur des voies aériennes.
Les-miafmes émanés des matières animales
en putréfaéfiort font abforbés de même dans
l’ aéte de la refpiration , & communiquent la fétidité
qui les caradtérifè aux.gaz qui s ’échappent
par l’anus. Les liquides même, par un femblable;
mécanifme , peuvent difparoître dans les bronches
après avoir été verfés dans la cavité de
ces conduits. M. Gohier l’a expérftnenté fur des-
chevaux dont* il avoit ouvert la trachée-artère ,
& , tous les jours, nous voyons les médecins
confeiller avec fuccès l’ infpiration dé" vapeurs
chargées-de principes médicamenteux, qui paf--
fent par fuite dans le torrent de la circulation.
„On connoît auffi la facilité avec laquelle la
membrane muqueufe de l'appareil génital abforbe
le virus fyphilitique.
L’abforption cutanée, & celle qui s’opère à la
furface des membranes muqueufes autrement que
fur le chyle & l ’oxygène de l ’air atmofphérique ,
font les deux efpèces principales d’abforptions
accidentelles qui peuvent avoir lieu dans le corps
des animaux. Mais il en exifte encore beaucoup
d’autres du même genre, qui, pour être moins
fouvent mifès en jeu.5 n’en méritent pas moins
une grande attention. Frefque toutes les parties
du corps humain peuvent en offrir des exemples
frappans. Nous nous bornerons aux fuivans.
M. Magendie, après un grand nombre d’aütres
expérimentateurs, a démontré que les fubftances
liquides injeêtées dans la cavité des membranes,
féreufes ou dans les aréoles du tiflii cellulaire,
y étoient bientôt abforbées. C ’eft ce qu’avoit
déjà prouvé Hunter, quand, après avoir pouffé
dans le péritoine une folution d’indigo, il vit les
vaiffeaux lymphatiques de l’abdomen être colorés
en bleu. Flandrin a recueilli également des faits
analôgués. Mafcagni a trouvé fur des animaux
morts d’un épanchement de làng dans le thorax,
ou l’ abdomen, les vaiffeaux lymphatiques du
poumon Use du péritoine gorgés de fang, comme
il les a vus pleins de férofité dans un cas d’hydro-
pifie. M. Defgenettes a trouvé les vaiffeaux abfor-
bans.du foie diftendus par une lymphe amère, &
ceux des reins par un fluide urineux, de même
que Soemmering a reconnu du lait dans ceux de
Taiffelle, chez une femme qui nourriffoit.
11 fe paffe des phénomènes analogues dans le
parenchyme même des organes.
Ayant introduit une'concrétion calculeufe dans
une plaie faite à un animal, & dont la cicatrilà-
tion fut enfuite déterminée, M. Chauffier a vu,
avec le temps, le calcul être détruit & difparoître
par le fimple effet de l’abforption.
C ’eft encore par l’exercice de cette fonction ,
que l’air qui diftend tout le tiffu cellulaire dans
l ’emphyféme, fe diffipe d’une manière invifible
& par une voie qui p.aroît inconnue au premier
coup d’oeil.
MM. Achard,- Chauffier, Nyften , & quelques
autres, ayant injeêté dans les tiffus intérieurs des
organes, divers gaz, comme du gaz oxygène & du
gaz acide carbonique, ont obfervé le même phé
nomène.
C ’eft de la même manière que difparoiffent tous
les épanchemens qui peuvent furvenir dans notre
économie, par fuite de'la bleffure ou de la rupture
de quelque organe.
C ’eft encore ainfi que , dans beaucoup dé cas
d’iétère, là bile retenue danyfon réfervoir eft ré-
forbée & va,teindre les tégumens l’ urine en
jaune.
A bsorptions n u t r it iv e s . Quelques phyfiolo- 1
giftes ont réuni collectivement, fous ce nom,
1 abforption du chyle, l’abforption de F oxygène dans
la refpiration, l’ abforption inter(litielle, celle des humeurs
fecretees & -celle qui s'opère fur certains prin- \
cipes des matières excrémentitielles.
A bsorption o rganique. Buiffon a ainfi appelé
l ’abforption interftitielle. Voye^ ce mot.
A bsorption pulmonaire, Voyeç A bsorption
aérienne & A bsorption muqueuse.
A bsorption respiratoire. Voyeç A bsorption
AÉRIENNE.
A bsorption ve ineu se. Voye[ V ein e.
ACCÉLÉRATEUR. Plufieurs auteurs ont défi^
1}® le mufcle bulbo-caverneux fous la dénomination
de mufcle accélérateur ( mufculus acceleraior^,
parce qu’en fe contractant, il comprime le bulbe
de I urèthré, & , rend plus prompte l*émiffion de
1 urine ou du fpêrmè.. Voye£ Bulbo- caverneux.
A CC É LÉR A T IO N , f. f . , acceleratio. On emploie
ce mot, en.phyfiologie, pour exprimer la
viteile plus grande avec laquelle s’accompliffent
“ fe repètent certains aàes de la vie. Il eft très-
iouventapplique, en particulier, auxmouvemens
‘de larérpiration & aux pulfalions du coeur & des
arteres. Le pouls eft accéléré fi, dans un temps
û.onne/ le, nombre des battemens de l’artère eft
plus cônfidërable que dans l’état ordinaire.
ACC E S SO IR E , adj. En anatomie on affigne
le' nom d'accejfoires à certaines parties jointes à
d'autres , dont elles féînblent dépendre, & qui
paroiffent plus importantes. C'eft ainfi que les
ligam’ens & les cartilages ont été regardés comme
les accejfoires des os , parce qu’ils fervent à réunir
ceux-ci en un tout qui eftle fquelette. C ’ eft encore
i ainfi que Ies foufcils, les paupières, les voies lacrymales
ont été appelés les accejfoires de l’oeil. Mais
on a donné plus particulièrement l’épithète dont
il s’agit, à des apophyfes, à des ligamens, à des
mufcles, à des nerfs, à des parties de glandes,
& c .
Les phyfiologiftes ont appelé accejfoires, cer-
tains phénomènes qui s'aflocient, comme fuite
, ou comme dépendance, a d autres phénomènes
effenriels & primitifs. Tel e ft, dans f a d e de la
refpiration, l’ effet fecondaire des mouvemens du
diaphragme fur les vifcères abdominaux, fur la circulation,
en conféquence, fur toute l’économie.
A ccessoijies (Arteres). On diftingue généralement
paf ce^ nom, les petites artères qui vont’
fe diftribueri un organe qui en reçoit d'ailleurs
de plus groffes.
On donne, en particulier, l’épithète i ’ accef-
foire à une artère méningienne moyenne & à une
artère vertébrale. Kqycj M ékimgienne moyenne
& V e r t é br al e .
A ccessoires "(Glandes). Foyrç G landes de
COWPER.
A ccessoire de la p ar o t id e . Quelques au-
t teurs, Haller fpécialement, ont applique ce nom
a une petite glande qui accompagne le canal de
Jtenon fur la joue, & qui n’eft le plus fouvent
qu’un prolongement de la parotide elle-même.
A ccessoires (Ligamens). On a appelé ainfi
certains ligamens des cotes, du radius, du carpe
du facrum. r -
A ccessoires (Mufcles). Plufieurs mufcles portent
ce nom j tels font :
l° . Le mufcle acceffoire du long fléchijfeur des orteils.
i lace en arrière de la plante du pied, aplati
mince, quadrilatère, ce petit mufcle eft attaché
aux faces inférieure & ihterne du calcanéum,
d ou , marchant horizontalement en avant & un
peu en dedans, il fe porte en dehors & au-deffous
du tendon du mufcle grand fléchiffeur commun des
orteils, vers le point ou il fe divife. C ’eft là qu’il
le termine. 1
C e mufcle porte auffi le nom de chair carrée de
la plante du pied.
„ 11 t £ f & P 'W Ê ,au mofde grand fléchiffeur,
& en rectifie i obliquité.
2°. Le mufcle acceffoire du facro-lombairc. Voye{