
viij DISCOURS PR ÉL IMINA IR E.
oeuvre les nombreux matériaux conquis par les âges précédens; d’en former un
corps de doctrine : Non minor est virtus quàni quaerere , parta tueri.
Nous avoiis en conséquence exposé avec un soin scrupuleux les découvertes
faites dans la science, soit par des Français, soit par des étrangers, depuis
l’époque où nos derniers traités ont vu le jour. Nous avons approfondi, médité
notre sujet} nous avons visité les bibliothèques, parcouru les hôpitaux , profité
des lumières des savans distingués avec lesquels nous avons eu le bonheur de nous
trouver en rapport; nous n’avons rien avancé, rien décrit, sans avoir auparavant
vérifié sur le cadavre et à plusieurs reprises la réalité de nos assertions.
C’est le scalpel à la main que nous avons cru devoir faire ce livre; c’est à ceux
qui ont le scalpel à la main que nous le laissons surtout à juger.
Quelques détails d’anatomie descriptive nous appartiennent en propre, et quoiqu’ils
se rapportent à des découvertes sans doute assez peu importantes, on aplus
d’une fois évite de nous rendre justice, à cette occasion, dans d’autres circonstances.
Nous nous en sommes consolés en nous rappelant que certains arbres
qui n’blïfent point de fruits aux regards avides du voyageur altéré, répandent
seulement autour d’eux une ombre délétère qui peut empêcher de fleurir les
humbles buissons qui s’élèvent dans le voisinage. Nous consignons ici de nouveau
les résultats spéciaux de nos travaux particuliers.
Nous venons d’exposer les principes d’après lesquels nous nous sommes conduits
dans la confection de l’ouvrage que le lectçur a actuellement sous les yeux.
Il nous a paru utile de les lui faire connoître d’abord. Puissions-nous avoir, en
les suivant, mérité quelqu’estime de la part de ceux qui s’intéressent aux progrès
de la science ! C’est notre voeu le plus ardent, celui qui nous soutient dans
une entreprise de si longue haleine et qui a exigé de si laborieuses recherches.
Nous nous estimerions trop heureux si, après avoir surmonté les dégoûts
inséparables de la plus pénible des études , nous étions venus à bout d’aguerrir
les autres contre les tristes impressions qui naissent de la manière dont on
est obligé de s’y livrer ; si nous avions contribué à arracher un seul homme des
rangs de ces esprits vulgaires, devant lesquels la vérité verse en vain tousses trésors.
La science doit être, pour ceux qui la cultivent, ce que la grande pyramide
qu’ils élèvent, dit-on, au milieu de leur contrée, est pour les liabitans du
Mexique : en passant sur la route, chacun d’eux ramasse une petite pierre pour
la porter au lieu où l’on construit le monument gigantesque ; npl peut-être ne
lui donnera son nom; mais tous auront contribué à une entreprise dont le résultat
doit survivre à tous.
SYSTÈME
SYSTÈME ANATOMIQUE.
DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES TERMES D’ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE.
A
A b a i s s e m e n t , f. m., depreffto. Les anatomiftes
emploient ce mot pour délïgner l’état d’ une
partie qui , fufceptible d’élévation , fe trouve
maintenant abaiflee. Dans ce fens, Ton dit : la
mâchoire inférieure, le.voile du palais, les paupières,
& c ., font dans 1‘abaiffement.
, C e que les phyfiologiftes, au contraire, appellent
abaiffement, eft l’aétion d’abaifler elle-
même. Ils difent /’abaiffement du bras quand ils
veulent faire comprendre que ce membre fe porte
en bas après avoir été élevé. On d it, avec le
même b ut, abaiffement des yeux, desfourcils 3 de la
tête y &c.
ABAISSEUR S , f. m. pi,, mufculi depreffores..
On donne génériquement ce nom aux mufclesqui
font deftinés à abaifler quelque partie * c’eft-à-
dire, à la diriger plus ou moins vers le fol, ce
qui,, chez l’homme, en particulier, ne peut jamais
avoir lieu qu’en éloignant cette partie de
l ’extrémité céphalique du tronc. Il n’ên eft point
conftamment de même dans les animaux où cette
dernière condition manque quelquefois, comme
dans les muf clés, a bailleurs de la queue des oifeaux
& des quadrupèdes.
A baisseur de l’ aile dû nez , depreffor aUnùfî.
Mufcle petit & mince, de figure quadrilatère, &
fitué, à droite & à gauche. près de la ligne médiane,
derrière la lèvre fupérièure & au-deflous
de la narine.
Lorfqu’il fe contracte, il tire en bas & en arrière
le fibro-cartilage de c e lle -c i, en même
temps qu’ il déprime la lèvre fupérieùre. C e mouvementée
faiiroit avoir lieu fans un rétréciflement
marqué de la narine.
M. Chauflier ne diftingue point ce mufcle du
labial.
A baisseur de l’ angle des lè v r e s , depreffor
aiiguli oris. Quelques anatomiftes, Bichat en par*
Sy fl. Anat, 1 'orne I.
ticulier, ont ainfi nommé un mufcle mince , triangulaire,
fitué au-deflous de la commiflure des
lèvres, & deftiné à abaifler celle-ci.
A baisseur de la cloison des narines. Quelques
anatomiftes aufli, Albinus fpécialement, ont
admis ce petit mufcle au nombre des organes moteurs
de la face,' mais il n’ eft réellement point
diftinét de l’orbiculaire des lèvres.
C ’eft le nafalis labii fuperioris d’Albinus.
A baisseur De l’ é p ig l o t t e . Voye£ T hyro- é p i-
GLOTTiQUE.
A baisseur de la lè vre in fé r ieu r e , depreffor
labii inferioris. C ’eft un petit mufcle comme
membraneux, carré y qui eft fitué dans l’épaif-
feur de la lèvre inférieure, & qui fert à l’abaifler.
Il fe confond en partie avec l’ orbiculaire des
lèvres.
- A baisseur de la lè vre sup ér ieu re. Voye£
A baisseur de l’aile du n e z .
A baisseur de l’hyoïde. Voye* Ste rn o -hygï-
d ien .
A baisseur de la mâchoire in fé r ieu r e. Voyez
D ig a str iqu e .
A baisseur de l’ oeil. Voyez D ro it in férieur
de l ’ oeil.
A baisseur de la paupière in fé r ieu r e . C ’eft
un petit faifeeau charnu très-fujet à manquer,
fitué derrière le mufcle orbiculaire des paupières,
& que la plupart des anatomiftes confidèrenc
comme une portion de celui-ci ou du mufcle petit
zygomatique.
Heifter, Genga, & quelques autres feulement,
l’ ont décrit féparément.
A