
lames, & que l’on retrouve enfin les apophyfes
tranfverfes dans les apophyfes maftoïdes du temporal.
Une analogie aum frappante acquiert encore
de la valeur par la comparaifon des mufcles qui
fervent à mouvoir l’ échine & la tête , & par l’étude
des diverfes modifications que ces deux
parties offrent dans les différentes claffes d’animaux.
La tê te , ' lorfqu’elle eft placée fur un plan horizontal
, repofe fur les'dents incifives & fur les
condyles occipitaux.; ceux-ci font difpofés de manière
à occuper le niveau de la partie moyenne
d’une ligne qu’on tireroit de ces dents au point
le plus raillant de l’occiput; c’eft donc là que
fe trouve tranfporté le centre de gravité de la
tê te , & voilà pourquoi elle eft fi bien maintenue
en équilibre fur l’épine.
Le plan du trou occipital fe trouve aufli parallèle
à celui du palais, & c’eft pour cela que nous
avons la bouche tournée en devant.
Au refte, c’eft chez l’Européen feul que nous
retrouvons ces deux difpofitions d’une manière
complète. Chez les Nègres déjà, la portion anté-
rieure de la ligne indiquée eft plus longue que la
poftérieure, à caufe de l’alongement des mâchoires
; mais, à mefure que l’on defcend vers les
claffes inférieures des animaux vertébrés, cette
particularité devient beaucoup plus frappante y
ainfi que l’ a obfervé Daubenton : car chez eux ,
non-feulement les mâchoires s’alongent, mais encore
les condyles*fe portent en arrière.
| Quoique formée par le crâne & la fa c e , la
tête doit être décrite à part, & nous offre quelques
particularités à obferver, qui réfultent de la
réunion même de ces deux parties. Ainfi, d’abord
quatre cavités confidérables font creufées
dans la tête aux dépens ^du crâne & de la face tout
enfemble 5 ce font les Fojfes orbitaires , qui renferment
l’oe i l , 8c les Fojfes n a ja les 3 ou fe trouve
placé l’ organe de l’odorat. Il en eft de même de
deux enfoncemens qui occupent fes régions latérales
, & qu’on nomme les Fojfes zygomatiques.
Enfin, la Fojfe temporale , formée en grandé partie
par le crâne, eft complétée par la,face. Nous
avons déjà décrit cette foffe {voyez T emporal)
& fait connoître les futures qui réfultent de la
jon&ion du crâne & de la face (voyez S c tu re ) .
La F osse z y goma tique eft J ’efpace compris1
entre le bord poftérieur de l’ aile externe de l’apo- ;
phyfe ptérygoïde & la crête qui defcend de la j
t ibérofité malaire. Nous avons déjà indiqué (voy. j
F ace ) la plupart des objets qui s’y rencontrent ;
ce que nous devons dire actuellement, c’eft que
la tubérofité maxillaire eft féparée, en haut, de
l’apophyfe ptérygoïde par une fente qui donne
pairage à l’art.ère maxillaire interne, & que Bichat
a.nommée ptérygo-maxillaire. Cette fénteeft verticale,
large fupérieurement, étroite inférieurement;
elle s’unit dans le premier fens prefqu’ à
angle droit, avec la fente fphéno-maxillaire » & ,
dans le fécond, elle fe çontinue avec deux pe*.
rites futures verticales , très-rapprochées l ’upç
de l’autre, un peu écartées feulement en bas, i;
formées par l’articulation de l’os palatin avec l’a-
pophyfe ptérygoïde d’une part, & avec la tubé-
rofîté maxillaire de l’autre.
La fente ptérygo-maxillaire conduit dans la
Fojfe Jphéno-maxillaire OU Sommet de la fojfe zygomatique.
Cette foffe, profonde, étroite, qui fe
continue derrière l’orbite, eft formée par le fphé-
noïde en arrière, par l’os maxillaire fupérieur
en avant, par l’ os du palais en dedans j les fentes
fphénoïdale, fphéno-maxillaire 8c ptérygo-maxil-
laire viennent s’y terminer, en femblant fe confondre
entr’elles 5 on y rencontre en outre cinq
ouvertures qui font, en arrière 8c de haut en bas,,
les orifices antérieurs du trou maxillaire fupérieur
& des conduits vidien & ptérygo-palatin ; en dedans,
le trou fphéno-palatin ; en bas, l ’orifice fupérieur
du canal palatin poftérieur.
Les deux organes du goût & de l’odorat occupent
la plus grande partie de la face ; plus ces
deux fens font développés, plus elle acquiert de
volume, 8c cela aux dépens du crâne, qui eft
d’autant plus confidérable pai? rapport à la face,
que le cerveau eft plus grand.
Il eft également d’ obfervation qu’antérieure-
ment la face ria point une direction verticale;
elle eft fenfiblement inclinée en avant. Il eft clair
que plus le crâne augmente en volume, moins ’
cette inclinaifon doit être marquée; que plus le
goût & l’odorat ont de grandes cavités pour loger
leurs organes, plus, au contraire , il doit y avoir
d’obliquité.
O r , comme la nature de chaque individu dépend
en grande partie de l’énergie relative de
chacune de fes fondions , & que les fens dont il
s’agit font ceux des appétits brutaux; comme le
cerveau eft , au contraire , le fiége des facultés
intellectuelles, il en réfühe que la forme de la
tête & les proportions dés deux parties qui la
I Cftmpofent, peuvent être un indice de la manière
[d ’être fous ce rapport, & c e la , d’autant plus
qu’elle a un volume donné 8c une déftinatio.n déterminée;
qu’elle doit loger d’une part le centre
des fenfations & des voûtions, & de l’ autre, les
organes de l’olfa&ion, de la maftication & de la
guftation ; que le crâne 8c la face font refpeéti-
vement confacrés à ce double ufage, & que le
volume donné de l’un ne peut point diminuer
fans que celui de l’autre augmente dans un rapport
égal.
, Nous voyons en effet que les animaux qui ont
le mufeau le plus alongé femblent ê tre , pour
tout le monde, le type de 'la fottife : telles font
les-grues , les oies & les bécaffes; tandis qu’on
attribue un haut 'degré d’intelligence à ceux qui
ont un front très-prononcé, comme l’ éléphant
& la chouette, que les Grecs avoient donnée
pour compagne à la déeffe de la Sageffe. Quant, à
ï*homme, qui a reçu la noble prérogative de l’intelligence
, qui .doit penfer encore plus que s’occuper
de fes befoins phyfîques, _ il a le crâne
d une beaucoup plus grande capacité que la face.
Dans les reptiles, & chez beaucoup de poif-
fons, c’eft la bouche feule, avec fes deux énormes
mâchoires, qui femble conftituer la tête, & ce
font les plus voraces & les plus féroces des animaux.
Ils femblent ne vivre, pour ainfi dire, que
pour fe nourrir. Sans forrir de notré propre efi-
pèce , nous fommes portés à regarder comme
ftupide & comme gourmand un homme dont le
bas de la face eft fort Taillant, & les artiftes, lorf-
qu’ils veulent repréfenter des héros ou des dieux,
ont foin d’éviter cette faillie, & font avancer le
front de manière à donner aux yeux l’apparence
d’une habituelle méditation.
Qn a cherché à apprécier, d’après ces données,
les proportions refpeérives du crâne & de la face ;
l’un des moyens les plus Amples que l’on ait mis
en ufage pour y parvenir eft \angle facial indiqué
par Camper, 8c formé par la réunion de deux
lignes idéales , dont l’une paffe par le bord des
dents incifives fupérieures & par le point le plus
Taillant du front, tandis que l’autre s’étend du
niveau du conduit auriculaire au même point.
Plus cet angle approche de l’angle droit, plus
le crâne fait de faillie en avant, & plus, par
conféquent, le cerveau eft volumineux ; plus
ûl devient aigu, plus la face s’alonge, plus les
organes du goût & de l’odorat fe prononcent ; il
peut donc, en faifant, par fon degré d’ouverture,
apprécier ainfi, jufqu’à un certain point, les proportions
refpeélives du crâne 8c de la face, indiquer
d’une manière approximative le développement
de l’intelligence individuelle.
Dans les têtes européennes, cet angle eft ordinairement
de 80 degrés ; il en a 75 dans celles
des Mongols, & 70 feulement chez les Nègres.
On obferve que les fculpteurs. grecs ont donné
jufqu’à ico degrés à l’angle facial de leurs divinités.
Son acuité fe manifefte de plus en plus au,
contraire, 8c fucceflîvement, à mefure que l’on
defcend fur l’échelle zoonomique, & que l’on
paffe des mammifères aux oifeaux, aux reptiles &
aux poiffons.
Mais ce moyen d'appréciation eft peu fidèle,
parce que fouvent, en raifon de leur grand développement
, les finus frontaux gonflent tellement
le crâne, qu’ils relèvent la ligne faciale beaucoup
au-delà de ce qu’exigeroit la proportion du
cerveau. Cependant, on peut obvier à cet inconvénient
en s’attachant à un moyen propofé par
M. Cuvier, qui confeille deconfidérer le crâne
& la face dans une coupe verticale 8c longitudinale
de la tête, & de comparer les aires que ces
deux parties peuvent offrir. Or, dans l’Européen,
l'aire du crâne eft à peu près quadruple de célle
delà face; tandis que dans le Nègre, celle-ci
augmente environ d’un cinquième, 8 c que dans
les rongeurs 8c les folipèdes, elle devient à fon
tour plus grande.
Il eft facile d’apprécier ainfi les différences individuelles.
Voyez C râne & Fa c e .
TÊTES DES OS. On a donné ce nom à des
apophyfes ou éminences arrondies, plus ou moins
fphériques , foutenues ordinairement par un col
rétréci. Voyez A pophyse.
L’humérus, le fémur, ont chacun une tête.
T E X TU R E , f. f . , textura. On donne ce nom
à la difpofition particulière qu’ affedlent les divers
tifliis de l’économie dans la compofîtion des organes.
Lestèndons font remarquables parleur texture ;
la rate offre une texture lâche.
THALAMUS. Voyez Couche.
THÉBÉSIUS. Chriftophe - Adam Thébéfius
étoit un anatomifte allemand qui avoit décrit,
comme s’ ouvrant dans les ventricules du coeur,
certains rameaux des veines coronaires 3 que
beaucoup d’auteurs on t, pour cette raifon ,
nommés Veines de Thêbéjius} mais dont l’exiftence
eft aujourd’hui tout-à-fait révoquée en doute.
THËNAR, f. m. thénar 3 êivocç. Les anatomiftes
ont donné le nom à*éminence thénar à la faillie que
forment, à la partie antérieure & ‘externe de la main,
les mufcles’ court abdufteur , oppofant & court
fléchiffeur du pouce.
Riolan & Winflow' ont appelé Mufcle thénar la
maffe charnue que conftituent, à h main, les mufcles
court adduéteur & oppofant du pouce conjointement
avec la portion antérieure de fon court
fléchiffeur.
Le dernier de ces auteurs nomme Mufcle thénar
du pied la réunion des mufcles abdu&eur & court
fléchiffeur du gros orteil.
THÉRIOTOMIE, f. f ; , theriotomia, du grec
èqploii .(bête fauvage) & té^véλ (couper). Voyez
Z ootomie.
THORACHIQUE ou TH O R A CIQ UE , adj.,
thoracicus y qui a rapport ou qui appartient au
thorax où à la poitrine.
On a appliqué cette épithète à plufieurs parties.
1 ° . A rtère thoracique ext ern e in férieure»
V , A rtère mammaire ext ern e inférieure ( i ) ,
2°. A rtère thoracique externe longue»
V . A r t èr e mammaire externe inférieu re (2)»
50. A r t èr e thoracique externe supér ieu re»
Voyez A r t èr e thoracique supérieure.
(1) Page 432.
(2) Ibidem,
T t t t 2