
& les anaftomofes fréquentes des vaifleaux facilitent
beaucoup leur circulation.
Enfin , quel que foit l'endroit où ils aient été
inhalés , tous les liquides abforbés fe- rendent
dans le canal thoracique ou dans la grande veine
lymphatique droite, après avoir toutefoistraverfé
un certain nombre d’organes d’apparence glandu-
leufe & nommés ganglions lymphatiques, & font
mêlés, dans les veines fous-clavières, avec le fang
veineux. Voye^ C anal th o r a c iq u e , G anglions
LYMPHATIQUES , V.EINE'LYMPHATIQUE.
Quoiqu'il en foit, fous le rapport de fes a gens,
comme fous celui de fon mécanifme , l’abforption
eft loin d'être une & indivifible dans le corps d’un
même animal. Cette fonction peut fe partager en
un certain nombre d’efpèces, plus ou moins tranchées.,
& dont les unes font confiantes , tandis
que les autres ne s’accompliflènt c^vl accidentellement.
L’accompliflement des premières entre né-
ceflairement dans le mécanifme de la nutrition i
par elles, les matériau# recueillis font élaborés
de-manière à pouvoir fervir à former le fang.
L'exercice des fécondés nuit le plus fouvent à
l'économie, il n’ a aucune influenee.fur la matière
abforbée-
Les abforptions digeftive & interftitielle font
des abforptions du premier genre, des abforptions
confiantes.
L’ abforption de certains médicàmens appliqués
à la furface du corps, rentre dans le.fécond
genre : c'eft une abforption accidentelle.
Dans plufieurs des articles fuivans, nous tâcherons
de donner à nos leéteurs une idée précife de
quelques-unes' des e fpèce s d'abforptions, & de
leurs agens , en renvoyant, pour les autres, aux
fonctions auxquelles elles appartiennent.
A bsorptions a ccid en t elle s . Voye\ A bsorption
cutanée & A bsorption muqueuse.
•Absorption aérienne. Quelques phyfiologif-
tes ont donné ce nom à l’ abforption qui agit fur
l'air à la furface interne du poumon, & qui puife
dans ce fluide le principe exclufivement nécefifaire
pour la formation du fang artériel. Généralement,
on fait de- cette abforption une fonction fpéciale,
fous le nom de R espiration. Voye% ce m o t,
& H ématose.
Quoi qu'il en fo i t , cette efpèce d’abforption
e f t , avec celle qui s'opère dans les^ voies de la
digeftion fur le ch y le , la feule qui porte dans
le corps de l'homme1 tk des animaux vertébrés
en-général, des matériaux nutritifs puifés au dehors.
Elles feules entretiennent auffi les organes
dans leur état d'intégrité & peuvent concourir à
réparer les pertes journalières que fait l ’économie;
Par fuite de leur indifpenfable néceffité dans
le fyftème général delà nutrition, leur fufpenfion
entraîne inévitablement une mort plus ou moins
prochaine. Auffi s’exercent-elles c-onfiammen?, à
toutes les époques & dans toutes les circonltan-
çes de la vie.
A bsorption a l im en ta ir e . Voye^ A bsorption
d ig e st iv e .
A bsorption chyleuse. Voye[ A bsorption d ig
e s t iv e .
A bsorption cu tané e. C ’eft celle qu'exerce la
peau fur les fubftances étrangères, tant folides
que liquides & gazeufes, avec lefcjuelles cette
membrane eft mife en contaét. Elle doit être mife au
rang de celles qui ne fe produifént qu’ éventuel-
lement dans l’économie de l’homme, dont l'accompli
ffe ment n'entre pas forcément, comme celui
de l'abforption chyleufe , dans le fyftème général
de la nutrition, & qui peuvent tour à tour
fervir ou nuire. Comme les autres abforptions accidentelles
auffi, elle laiffe le plus fouvent pref-
qu’intadtes , ou au moins altère fort peu les matières
qu’elle introduit dans l’organilme.
Cette absorption ne fauroit être mife en dou-e.
Une foule de faits différens en atteftent l’exif-
tence , furtout chez 1 homme , & Paracelfe , donc
il faut tant fe défier à caufe de l’exagération qui
caraétérife fon genre d'efprit, peut cependant en
être cru quand il nous rapporte avoir foutenu des
malades par l’ufage des bains de lait ou de bouillon.
Nous avons affez fouvent occafion de vérifier
cette aflertion. Il n'eft point de voyageur dans
les contrées équatoriales qui ne lâche que la foif
eft çalmee , fous le ciel le plus ardent , par l’application
de vêtemens mouillés fur le'corps. Per-
fonne n'ignore non plus que le corps augmente
un peu en poids à la fuite d’un bain prolongé , &
qu’ alors , afin d’expulfer l’eau qui a été furabon-
damment abforbée, la fécrétion de l’ urine devient
plus copieufe. .
Loriqu’on féjourne long-temps dans l’air humide
des cavernes ou dans une atmofphère chargée -de
brouillards,, on peut fé convaincre de mêmé de
l’inhalation de l’eau fufpèndue dans le gaz ambiant,
& Fontana, Gorter, Ke il, pourroient nous
fervir d’autorités , fi nous avions befoin d’en citer
pour un phénomène uniyerfellement reconnu.
11 n’eft point d’anatornifte non plus , qui ne
puifle certifier avoir abforbé par la peau les miaf-
mes putrides qui chargent l’air corrompu des amphithéâtres
de diffeètion. Les expériences de Bi-
chat .font déeifives à cet égard, & ont été dirigées
de manière à ce qu’on ne puilfe en aucune façon
admettre au nombre de leurs-réfultats 1 influence
de -l’ abforption pulmonaire.
Enfin , on ne peut fe refufer à reconnoître i’ ab-
forp.ti.on .cutanée, quand on. voit les tégument
du corps ouvrir une voie facile aux princip.es-de
contagion & faire pénétrer dans l'économie de
nombreux germes de maladies j quand on voit les
ganglions lymphatiques des aines devenir plus volumineux
.après l’immërfîoh prolongée des pieds
dans l’eau s & furtout, quand on fe rappelle que
les médecins obtiennent fouvent des effets thérapeutiques
très-marqués en appliquant tel ou tel
médicament fur la peau. On fait généralement , en
effet, que les fri étions mercurielles ont une grande
influence contre la fyphilis , que les onéfcions avec
une pommade chargée de quinquina font toniques,
que celles d’un mélange d’axonge de porc & d’opium
font fédatives , que l’application de la fcille
ou du jalap , avec de la faiive , fur le ventre, détermine
des purgatio’hs, &c. Les expériences multipliées
faites à l’hôpital de la Salpêtrière , par
MM. Duméril & Alibert, ont mis ce fait hors
de doute.
L’ abforption cutanée eft beaucoup plus aétive
que partout ailleurs dans IeS’endroits où la peau
ejt mince & recouverte; d’un épiderme humide.
Elle eft plus énergique chez les femmes & les en-
fans , qùe chez les hommes , les adultes & les
vieillards. Durant le fommeil, elle paroît auffi
s'exercer avec plus de force.
Elle a lieu beaucoup plus facilement, au refte,
lorfqu’on' a préalablement friétionné l’épiderme.
Il femble q u e , par cette opération , on foulé ve
les petites écailles dont cette membrane protectrice
paroît formée, & qu’on mette ainfi à découvert
les bouchés inhalantes des vaifleaux lymphatiques'
tégumentaires.
A bsorption décomposante. Voyer A bsorption
IN TERSTITIELLÉ.
A bsorption d ig e s t iv e . On nomme ainfi l’efpèce
d’abforption qui fe fait dans l’intefti» grêle
où elle s’opère fur les alimens & les boitions ,
après que ces fubftances étrangères ont fubi l’action
préalable de la digeftion. C ’ eft une des abforptions
les plus évidentes, les plus faciles à
concevoir ; on en diftingue l’agent fpécial, [’appareil
chylifère y on en voit nettement le nroduit,
le fluide appelé chyle. Voye^ C hylifère , CrfY-
lificàtion , D ig est io n .
A bsorption des humeurs sécrétées .ou exhalées
dans le sein de nos organes. Cette efoèce
d’abforption recueille tous les fucs verfés à la fur-
face des organes qui n’ont aucune ifliie au dehors
, fucs. dont la quantité augmenteront ainfi
indéfiniment s’ ils n’étoient repris à. iriefure qu’ils-
font épanchés-. Elle enlève auffi quelques principes
aux fluides fécrétés excrémentitiels & fes dépouille
ainfi de ce qu’ils peuvent contenir encore
d’utile.
| C ’eft cette abforption ,. par conféquent, qui
s empare , au befoin, de la férofité du péritoine,
des plèvres ou de l’arachnoïde de la fynovie qui
lubrifié nos articulations > de la graifife qui s’accumule
dans les. intervalles de nos organes.,, de la
moelle qui remplit les cavités de nos os ; de la
vapeur lymphatique que contient le tiffu cellulaire.
C'eft elle auffi qui s'empare de quelques-uns des
élemens des humeurs perfpirées, cutanées ou mu-
queufes , du fluide lacrymal, de la faiive, du fuc
pancréatique , de l’urine, de la bile , du la it , du
I fpernje. C ’eft par elle que l'urine fe colore 6c s’é-
j paiffitdansla veffie, que ia bile hépatique fe change
en bile cyftique dans la véficule du fiel, &c.
On trouvera de nouveaux détails fur Fabforp-
J tion dont il s a g i t , à l’article confacré fpéciale-
! à chacuné des humeurs que nous venons
j de nommer. Nous dirons feulement i c i , d’ une
| manière générale, que, dans l’antiquité', lorfqu’on
n’a voit encore aucune connoifiance du fyftème
j lymphatique , on regardoit les veines comme fes
agens. Plus tard, c’eft-à-dire après la découverte
ii importante de ce fyflème, & quand on eut reconnu
que les vaifleaux la étés desinteftins étoient
les agens de l’àbforption du chyle, on dit que
les vaifleaux lymphatiques étoient les agens
exclufifs de toutes les abforptions , & on penfa
que les veines n’y contribuoient en rien. Aujourd’hui
, quelques phyfiologiftes diftingués , fans
fe prononcer, avec le plus grand nombre , pour
1 une ou 1 autre de ces opinions, les embraflent
toutes deux à la fois.
Mais, dans cette efpèce d ’abforption , comme
dans l’abforption interftitielle, ce n'eft encore que
fur des preuves négatives & par voie d’exclufîon,
en quelque forte, qu’on peut regarder.les veines
ou les vaifleaux lymphatiques comme charges de
la fonction. Au moment même , en e ffe t, où la
matière eft abforbée , fa nature eft changée 5 on
ne peut donc jamais la reconnoître fdremént dans
les vaifleaux où elle a été introduite ; ce feroit
pourtant là la feule preuve véritablement irrécu-
fable de fon abforption.
Quoi qu’ il en foit du mécanifme immédiat de
-cette abforption, lequel', comme celui de toutes
les autres , échappé à nos fens, puifqu'il confifte
. en une action vitale qui fe pafîe aux extrémités
imperceptibles d’ un tiflli vafculaire de la plus
grande délicateffe ; quoi qu’il en foit de fes agens
j exclufifs, il eft toujours certain que fon produit ,
j joint à celui de l ’abforption interftitielle, eft la
lymphe. Voye^ ce mot, Lymphat iqu e & L ymthose.
j La lymphe, fimulcanément avec le ch y le , eft
dévcrfée dans le.fang veineux , qui repréfente ,
ainfi alimenté par ces deux humeurs, tous les élé-
I mens que les abforbans ont faifis, & qui v a , dans
le poumon, les foumettre à l ’action de l’air & fe
changer en fang artériel.
A bsorptions in tern e s . Voye^ A bsorption
DES HUMEURS SÉCRÉTÉES , & ABSORPTION INTERSTITIELLE.
A bsorption in t e r s t it ie l l e . Humera ainfi appelé
l’abforption qui reprend dans tout organe du
corps un certain nombre de matériaux, pour que