
& vient s'épanouir furie corps du même nom qui
la fépare de la dure-mère. Elle èmbraffe l’artère
carotide interne à fa fortie des linus caverneux >
elle paffe fur la fcifluredeSylvius & fur l’ouverture
demi-circulaire des ventricules latéraux , fans
fuivre la pie-mère dans ces cavités 5 elle fe porte
enfuite fous la protubérance cérébrale , étant fé-
parée largement de la pie-mère dans tout Pefpace
qui exifte entre cette protubérance & la commif-
fure des nerfs optiques : elle en eft aufli ifo lé è ,
mais par un intervalle moins marqué, au niveau
de la protubérance & des rainures qui bornent
latéralement les prolongemens antérieurs. Elle
donne aufli des gaines aux nerfs moteurs oculaires
communs, pathétiques, trifaciaux, moteurs oculaires
externes, faciaux & acouftiques. Elle fe dirige
enfin fur les parties latérales du cervelet, fur les
prolongemens pofiérieurs , fur les nerfs pneumo-
gaftriques, fpinaux, hypoglofles& fous-occipitaux,
fur les artères vertébrales, & fur la moelle elle-
même , à laquelle elle ne tient que par un petit
nombre de filets cellulaires faciles à rompre , &
qui le plusfouvent exiftent à peine, en forte que,
par l’ infufllation, on peut très-aifément l’en détacher.
Sur les côtés de la moelle vertébrale,
l ’arachnoïde fournit à chaque nerf une enveloppe
conique, qui fe réfléchit fur la dure-mère au moment
où le nerf pénètre celle-ci r elle en dpnne
également une aux vaifleaux qui rampent fur fes
faces antérieure & poftérieure.
Enfin , parvenue à la dernière, extrémité de la
m o e lle , elle fe termine par une forte de canal
étroit & fort lo n g , grêle & cylindrique, qui
defcend verticalement au milieu du faifceau des
nerfs lombaires, jufqu’à l’extrémité du canal facré,
où il fe réfléchit fur la dure-mère.
C ’eft par le moyen de ce canal & de toutes les
enveloppes des nerfs & d e s vaifleaux, qu’on peut
concevoir comment l’arachnoïde recouvre dans
toute fon étendue la face interne de la dure-mère,
& lui donne l ’afpeCt lifte & poli qu’elle préfente.
Il eft, au refte, a flez difficile de feparer l’ une de
l’autre ces deux membranes à l’aide du fcalpel, à
moins qu’on ne prenne des foetus ou de très jeunes
enfans.
2°. Arachnoïde intérieure ou cérébrale. En fe
portant du méfolobe fur le cervelet, l’arachnoïde
s’enfonce dans le ventricule moyen par une ouverture
ovalaire que Bichat a le premier découverte.
C ’eft l’orifice d’ un canal pratiqué dans la portion
de pie-mère qui va former la toile choroïdienne &
qui embrafTe de toutes parts les veines de Galien
& leurs nombreafes racines , auxquelles l’arachnoïde
fournit une enveloppe. Prolongé enfuite
fous ces veines r entre le conarium & les tubercules
quadrijumeaux , ce canal vient s’ouvrir dans le
troifième ventricule, au-deflous de la toile choroïdienne
, entre les amas de granulations du conarium.
C ’ eft de-Ià que part l’arachnoïde pour ta-
pifler les parois, du troifième ventricule ^ &:la face
inférieure de la toile choroïdienne ; elle paffe
enfuite, à l’aide des ouvertures de communication
, dans les ventricules latéraux, où elle recouvre
les plexus choroïdes, en bouchant la fente
qui exifte entre le trigône cérébral , les corps
frangés, & les couches des nerfs optiques. Enfin,
par l’ aquéduc de Sylvius, elle defcend dans le
vehtricule du cervelet, dont elle bouche toutes les
ouvertures.
L ’arachnoïde eft très-mince & d’ une tranfpa-
rence prefque parfaite., en forte que l’ on voit les
parties qu’elle recouvre prefqu’aufli bien que fi
elles étoient à nu. Sa ténuité ell extrême dans les
ventricules.
On n’a point encore obfervé de vaifleaux fan-
guins dans c,ette membrane, même iorfqu’elle eft
phlogofée.
Mafcagni & Ludwig font les feuls anatomiftes
qui y aient aperçu des vaifleaux lymphatiques.
On n’y a point non plus fuivi ae filets nerveux.
Les-propriétés de l’arachnoïde font celles des
membranes féreufes en général.
Elle enveloppe , protège l’encéphale, & fem-
ble. favorifer, par la préfence de la rofée féreufe
qui lubrifie fa furfàce , les légers mouvemèns imprimés
à lamafle cérébrale par le fa n g , mouve-
mens qui paroiffent nécefîaires à l’intégrité des
fondions fenfitives.
Elle eft d’autant plus mince que l’individu fui
lequel on l’examine eft moins avancé en âge, & on
l’aperçoit à peine dans les premiers temps d,e la
conception.
Dans le foetus elle eft moins adhérente à la
dure-mère que chez l’adulte, & contient plus de
férofité.
L’arachnoïde, que Bichat a fait connoître exactement
chez l’homme, exifte dans tous les animaux
à fang chaud. Dans ceux à fang froid , chez
lefqiiels le cerveau ne remplit pas à beaucoup près
toute la cavité du crâne, elle eft remplacée pat
une cellulofité lâche qui occupe tout l’efpace compris
entre les deux autres méninges, & elle eft
ordinairement abreuvée d’ un liquide qui a l’apparence
d'une gelée ou d’une humeur huilçufe.
ARANE EN, e n n e , ad]., araneus 3 araneofus.
! Ce mot a été propofé pour remplacer celui d'ara-
! chnoïde. Il n’eft pointencore adopté généralement.
; Il dérive immédiatement du latin. Quelques écri-
j vains ont nommé, dans cette langue, la membrane
arachnoïde, aranea oüaraneofa tunica. Voy>
A rachnoïde.
ARBRE DE V IE , arbor vit&. On a ainfi appelé
autrefois l’image ramifiée en forme d’arbre, que
préfente, dans une coupe verticale du cervelet,
le centre médullaire de chacun des Lobes de cet
organe. Voye\ C e r v e l e t .
ARC x f. m., arcus ; nom donné, par les anato-
A R C
miftes, à quelques parties, àcaufe de la courbure i
qu’elles préfentent. . '
On dit, par exemple, les arcs anterieur 8cpoj-
térieur de l ’atlas ; Y arc du colon. Kay ci A ltas &
C olon.
• A R C AD E , f. f. Ce mot eft très-fouvent employé
en anatomie & a prefque la même fignifica-
tionque le précédent. On s’en fert, du refte , plus
particulièrement dans les defcriptions des os & des
vaifleaux. Les exemples fuivans feront fuffifam-
ment connoître les cas où il convient de l’appliquer.
A rcade a n a stom o t iq u e .On appelle ainfi la réunion
de deux vaifleaux qui s’ abouchent en décrivant
une ligne courbe. Ainfi, les artères du méfen-
tère s * anafiomofent par arca.de, Voye[ A nastomose
& A n a stom o t iq u e .
A rcade c r u r a l e . Voye[ C r u r a l .
A rcades d e n t a ir e s . On nomme ainfi les deux
rangées de dents encore en place. Poy. D en t a ir e
& Dent.
A rcade q r b it a ir e . On appelle ainfi la partie
fupérieure du contour de l ’orbitè, laquelle.eit formée
par une crête courbée & légèrement faillante.
Voye\ O r b it a ir e & O r b it e .
A rcade pa lmair e . Elle eft formée , dans la
paume de la main , par la terminaifon des artères
tz des veines radiales & cubitales. Voye[ P almaire,
C u b it a l & R ad ial.
A rcade p la n t a ir e . .Elle eft conftituée, à la
plante du pied, par la terminaifon des artères &
des veines plantaires. Voy. P la n ta ir e Sc T ib ia l .
A rcade t em po r a l e . V^oye[ A rcade zygomat
iq u e .
A rcade zygomatique . C ’ eft uneefpèce d’avance
ofleufe , qui borne inférieurement la fofle temporale
& qui elt formée par l’apophyfe zygomatique
de l’os temporal & par l’ os malaire.
• Dirigée en avant, doublement courbée, eh forte
quelle eft tout à la fois convexe en deflus &
convexe en dehors , féparée du refte de la têre
par un efpace vide confidérable, l'arcade zygomatique
prefente, dans fon milieu, une future qui ré-
fulte de la réunion des deux os qui la conftituent,
& qui eft difpofee dans une obliquité telle que
c ’eft fur l’os malaire qu’appuie le temporal : cette
future eft fortement dentelée.
Dans les mammifères, Vétude de l’arcade zygomatique
conduit à des confidérations très importantes
» car le nombre & la difpofition variable
des os qui la compofent, déterminent fon étendue
& fa folidité. Sa courbure dans le fëns vertical
indique, félon qu’elle eft plus ou moins convexe en
deflus & concave en deffous, une plus ou moins
grande réfiftance & , par conféquent, un point
appui plus ou moins l’olide pour le mufcle maf-
A R C 7 7
fêter j tandis que fa courbure dans le fens horizontal,
laiflânt plus ou moins d’efpace entre l ’arcade
& le crâne, eft un indice delàpuiflance du mufcle
crotaphite. .
Quelques finges ,.le callitriche, en particulier,
ont, pour la formation de cette arcade, un os fpé-
ciaîqui remplace l’angle zygomatique de l’os malaire
de l'homme , & qui / formant prefque tout
le bord inférieur de l’arcade, femble la doubler
en dehors.
Dans les carnafliers > la future zygomato-tem-
po. ale occupe prefque toute la longueur de l arcade
, tant elle eft oblique. En forte que cette
arcade ne varie point feulement pour fes courbures
fuivant les mammifères où on l’obferve, elle
offre encore quelques différences fous le rapport
de fa compofition. Nous indiquons à leur place
refpe&ive toutes ces variétés.
Les fourmiliers n’ ont point d’arcade zygomatique.
Dans le dauphin & le marfouin, l’arcade zygo -
matique eft unfimple ftylet ofleux qui, dans l'état
frais, forme le bord inférieur de l’orbite, & s’ unit
en devant à une apophyfe pointue de l’os fuf-
maxiilaire qui double la paroi fupérieure de l’orbite.
Voye\^ Z y g om a t iq u e .
A R CAD I-TEM PO RO -M AX IL LA IR E . C ’eft
ainfi que Dumas a appelé le mufcle crotaphite ou
temporal.
ARCHÉE, f. r ç . , arckius , de principe 7
puiflance, commencement C e mot, introduit dans
le langage phyfiolofyquepar Bafile Valentin, pour
défigner le feu central qu’ il regardoit comme le principe
de vie de tous les végétaux, aété adopté enfuite
par Paracelfepour défigner u» génie, un démon qui,
maître de l’eftomac, ayant une tête & des.mains ,
préfide aux opérations chimiques nécefîaires à la
digeftion, & fépare le poifon que contiennent tou-
joûrs les alimens de leur partie vraiment nutritive.
Brillant de génie ,doué de l'imagination la plus
vive & la plus poétique , Van-Helmonta faifi dans
le fyftème du fougueux auteur d’ une foule d'er-
! reurs & d’abfurdités , l’ idée de l’Archée fabuleux
pour en faire la caufe réelle des principaux phénomènes
de la vie.
D'aprèsVan-Helmont, l’ Archée repréfente donc
à l’efprit le principe intérieur de nos mouvement
& de nos actions. C'eft uu agent immatériel,
[impondérable, fubtil, invifiblei doué dlune intelligence
propre, mais non immortel comme
l’ame, qui fe dégage des corps vivans, qui eft
répandu dans toute la Nature , & q u i , dans les
êtres organifés , joue le rôle d’architecte & de
médecin. Préexiftant à la fécondation dans le
fperme , il allume la vie , pénètre la matière , devient
le noyau fpirituel qui l’agite , le moule qui
l’élabore, l'agent qui la pétrit, la defline, la tranf-
forme, l’oblige à parcourir des développemens