
Le pins fouvent , le vaifleau qui réfulte d’une
ànaftomofe eft plus volurnineux que chacun des.
vaifieaux réunis pris à part“, mais il eft moindre
que la tomme de ceux-ci.
A nastomoses des v e in e s . Les anaftomofes des
veines, plus multipliées, fans aucun doute, que
celles des artères, & en particulier au-deflous des
tegumens , préfentent néanmoins à peu près la
même difpoution.
C ’eft ainfi que l’on voit les troncs des veines
jugulaires , des veines fuperfidielles de la cüifle &
du bras communiquer entr’eiix par dés branches,
allez volumineufes , & que la veine azygos elie-
même peut être regardée comme un tronc d’ aflaf-
tomofe entre .les deux veines caves.
C ’eft encore ainfi que certaines veinés s’abouchent
par leurs extrémités , en formant une arcade.
Les yeines méfentériques font dans ce cas.
Enfin, les rameaux des veines s’anaftomofent
avec les troncs , & , dans le £ÿftème capillaire ,
leurs radicules s ’unifient fréquemment entr’elles
ainfi qu’avec les dernières ramifications des artères.
'
II exifte pourtant une difpofition anaftomotiqiie
particulière aux veines. C ’eft celle o ù , autour
d’un tronc., il y a un entrelacement de rameaux
qui .forment un véritable plexus.
C ’eft ce que l’ on obferve en particulier autour
des v.aifteaux fpermatiques.
A nastomoses ©es vaisseaux lym ph at iq ues. •
Elles font encore beaucoup plus nombreufes que i
celles des veines, & fe font de plusieurs manières. ;
Ainfi': .
i . Un yaîfieau lymphatique communique avec I
un autre qui lui eft contigu par des branches fou-;j
vent aufii volumineufes que le tronc lui même ,
lequel femble alors le bifurquer ;
‘2°. Les vaifieaux .lymphatiques fous-cutanés
peuvent envoyer des branches de communication
aux vaifieaux intermufculaires des membres, &
ceux qui rampent au-deflous des membranes 1ère
ufes en recevoir des troncs qui parcourent le
parenchyme des or-gmés j
3°. Les vailfeàtix.lymphatiques des régions fu-
périeures fe joignent , dans quelques points , à
ceux des régions inférienrês ;
4°. Enfin, ceux qui vont au canal thoracique
s’anaftomolent aufii par endroits avec ceux qui
vont fe vider dans la grande- veine lymphatique
droite.
A nastomoses -des nerfs, Les communications
des nerfs entr eux offrent à peu près les mêmes
particularités que celles des vaifieaux, & ont reçu
le nom d’anaftomofes également, parce qu’ on a
confidéré les nerfs comme des canaux formés par
le névrilemme & deftinés à conduire le ‘fluide nerveux.
pjgpqf Nerfs,
ANASTOMOSER ( s ’ ) , v. r . , inofculariy s’aboucher
, fe réunir par anaftomofe. Les artères
vertébrales s*anaftomojent pour former le tronc ba-
filaire. Voyej A nastomose,
ANA STOM OT IQ UE , adjeéL, anaftomoticus;
qui a rapport aux anaftomofes. C ’eft dans ce fens
que l’ on dit cercle, branches, rameaux anaftomôtiques,
ANATOMIE, f, f. , atiatome ou anatomia, en
grec eivet'jaf/.})3 dérivé de ett^ipvuv, difiequer. C ’eft
la fcience de l’ organjfatiqn à proprement parler ;
c ’eft aufii l’ art de féparèr mécaniquement, d’ifoler
toutes les parties des corps organifés, c ’eft-à-dire
de ces êtres qui ont été doués , pendant un ef-
pace de temps déterminé, de la faculté de réfiftcr,
jufqu’ à un certain point, aux lois générales de la
Nature, qui tendent fans ce fie à-lès détruire, &
avec lefquêlles ils' font dans une* forte de lutte
continuelle.
C ’eft cette faculté qui cara&érife là vie dont
jouiftent les êtres dont nous parlons en ce moment
; on en trouve la fource dans F exigence des
organes qui les compofent, & la fcience qui' s’ occupe
de l’examen de ces organes ou de ces wfi-
trumens de la vie e f t , comme nous venons de
T an n o nce r , 1 ’anatomie.
L’anatomie peut donc être appliquée, d’ après
cela, à chaque-corps organifé en particulier, ou
bien comparativement à plufieurs , à un grand
nombre , & même à la totalité des êtres organifés
connus.
Dans ce dernier cas , c’ efi-à-dire lorfqu’on l’ applique
à Tufiîverfalité des êtres donc elle peut
s’occuper , l'anatomie a reçu les noms de comparative
& de philqjbahique, parce qu’elle compare-,
dans les diftérens êtres, les parties organifées di-
Vcrfenient modifiées , parce qu’elle "cherche à "découvrir
ainfi dans chaque organe ce qui lui éft
eflentiel & commun: dans tous les ê tres , & Ce
qui lui eft fpécial, de-manière à.varier dans- chaque
cîafie & à n’appartenir qu’ à telle ou telle
efpèce.
O r , comme on a divifé les êtres vivans en deux
grandes fé étions , les végétaux. & les animaux,
on diftingue de même deux fortes d'anatomie epin--
par^tïveÿ “ • . . ^ g
]Q. Celle des végétaux, ou Phytotomie.
2°. Celle des animaux , ou Zootomie.
Cette dernière a-, pour objet fpécial, laconnoif-
fancede l’ organifme animal , coufidéré matériellement,
ou l’étude de l ’enfemble &" du rapprochement
de toutes les qualités apparentes des organes
qui entrent dans la compofition du cofps des animaux
j elle indique le nombre, la fituation, les
formes, les proportions, les connexions, la ftruc-
ture, le tifîii intime de chacun d’euxj elle aide à dé-
couvrin&à expliquer les lois qui régiflent les fonctions
qu’ils font appelés à remplir. On en acquiert
la çonnoiflànce par les recherches & par le-s expç?
v îrences faites fur lès cadavres , foit à l’aide de la
diffeétion, foit par une foule d'autres procédés.
I Quand elle confifte dans la difleétion & l’obfer-
vation d’un feul corps organifé, l’ anatomie prend
le nom particulier de ce corps, & voijà dans quel
: fens on dit : l’anatomie de /’ homme, Y anatomie de
l'éléphant, celle de la feiche , du faumon, de Ca-
.bç'lle, &c. ' " ’ . . S
Mais, confidérée.fuivantune divifion plus générale,
la zootomie fe partage effenriellement en
anthropotomie & en anatomie des animaux.
L’anthropotomie , qu’avec affez peu de juf-
tefie on a aufii appelée and/otomie, traite de I’or-
ganifation de l’homme en particulier. C ’eft d'elle
que l’on s’ eft plus fpécialement occupé jufqu’ à
■ preferitj c’eft elle que l'on défigne ordinairement
parle mot anatomie ? employé d’une manière ab-
; folue & fans épithète.
A urefté, dans le corps de l’homme comme
dans celui de tout animal en général, dn trouve
' des parties folides & des parties fluides qui réa-
| giflent continuellement les unes fur les autres.
L’anatomifte a à s’occuper également de leur
j examen.
L’étude des fluides ou des humeurs eft une
blanche de la- zootomie qui prend le nom particulier
de \oockymie ou ;d‘hygrûlogie.
* Celle des folidës a été appelée fléréologie. Voy.
| ces mots.
I - Si l’on approfondit la firuéture des parties fi
i nombreufes & fi variées qui conftituent le corps
| des animaux, on ne tarde point à reconnoître
qu’un grand nombre d’entr’elles font compofées
|d:èS' mêmes partiels folides ou tijjus 3 & abreuvées
|p'ar des humeurs de la même nattné.
! • De-là, un nouveau mode de claffi fi cation.
La partie delà fcience qui traite de la ftruéture
& des propriétés des différens tiffus communs à
plufieurs organes, prend le nom d’ anatomie gêné-
■ raie. C ’eft celui que les travaux de Bichat femblent
I à voir confacré à jamais , quoique M. Meyer, de
Bonn, ait propofé de lui fubftituer celui tihiftologic,
|qui n’eft point encore adopté.
I Quand on confidère les organes fous le. point
Ide vue des formes qu'ils pvéfentent & des rap-
Iports qu’ ils ont entr’eux , on s’occupe d’une
iafitre branche- de l’ art généralement appelée ,
iquoiqu’improprement. peut-être, anatomie defcrip-
lïn^. l
j Celle-ci traité donc de l’étude de chaque organe |
|en particulier, 6c ne mérite point le nom de mor- j
|phologie, par lequel M. Meyer a voulu qu’elle j
jfût défignée, puifqu’eile s’occupe aufii de l’e x a - ]
|men de îa texture intime ld:ês parties,
f Quoi qu’il en foit, l'anatomie particulière des '
>organes a été l’objet d’un affez grand nombre de.
|cl.ifiificarions différentes.
j Aflè? géneraleihent autrefois , on a diftribué les
[organes, d’ après leur àna4ogié,,jeh' plufieurs fec-
tions diftinétes & diverfement dénommées.
Ainfi, l’on a appelé fquelettologie la feétion dans*
laquelle viennent fe ranger les parties dures du
corps, tandis qu’ on a. nommé farcologie, celle
dans laquelle font comprifes les parties molles.
Là Squelettologié elle-même a été fubdi-
vifée en oftéologie & en fyndtfmologie, fuivant
qu’elle s’occupent des os uniquement, ou qu’elle
traitoir des ligamens & de leurs autres annexes.
L a Sarcologie conftituoit la- myologie, la né-
Vrologie , Yangïologie, Yadénologie , la fplanchnolo-
gie, la dermologie, fuivarir qu’elle avoir pour objet
les mufcles, les nerfs, les vaijfeaux , les glandes,
les vijcéres, o u , enfin, les tégument généraux.
Voye^ chacun de ces différens mots.
» Aujourd’hui, dans Eétude de l’anatomie, on
If fuit un ordre qu’on peut appeler phyfiologique, &
i qui confifte à clafier les organes d'après les fonc-
r rions auxquelles ils concourent -pendant la vie.
[:Un des grands avantagés de cette méthode, eft
de lier intimement l’anatomie à la phyfiologie.
• Bichat, MM. les profefieurs Duméril & Béciard ,
ont adopté cet ordre, que jJ-ai moi-même fuivi
dans le Traité d’anatomie de L'homme, que j ’ai
i publié depuis plufieurs années déjà,
i De cette manière, on examine fucceflivement
[ les organes fuivant qu’ils fervent à nous mettre
1 en rapport avec les corps qui nous environnent,
qu’ils ont pour ufage de concourir à la nutrition
de l ’individu, ou qu’ ils doivent être employés à
■ la propagation de l’efpèce.
O r , dans- la première claffe, fe trouvent placés
les organes dé la locomotion, de la v o ix , de la
fenfibilité. '
Dans la fécondé, fe rencontrent ceux de la di-
geftion , de la refpiration, de la circulation ôj de
l’abforption, des fécrétions.
Dans, la troifième, font contenus ceux de la
génération.
; C ’eft encore en fuivant cette bafe de clafiîfi-
cation , que M. Béciard a propofé de divifer
l’anatomie particulière en :
i° . Oftéologie, ou defciiption des os & de leurs
dépendances ;
2°. Myologie3. on defçription des mufcles & de
leurs annexes j
3° . Aëfthéféiologie, ou defçription des organes
des fens ;
4°. Névrologie, ou defçription du fyftème nerveux
;
• 5°. Angéiologie , ou defçription des organes
circulatoires j- ’
t 6°. Splanchnologie, ou defçription dos org.ines
dig.eft.ifs, urinaires & génitaux;
i' 70. Embryologie 3 ou defçription, du fcetus%r de
l ’oeuf |
Confidérée pratiquement ou comme un a r t ,
l ’anatomie ne confifte pas feulement dans la difiec-
tion des parties, mais elle a recours à une foule
d’autres Opérations mécaniques & chimiques ,
qu’il feroit trop Long de faire cbnnoure ici. Cj^