
^ Angle o pt iq u e . On rlomme ainfi, en phyfiolo-
gie, l ’angle qui réfulte de la jon&ion de deux rayons
lumineux , partis de deux objets différons ou des
extrémités d’un même ob je t, & qui viennent fe
rencontrer dans la pupille.
A ngle du pub is. Il eft formé par la réunion
des branches horizontale & verticale du pubis»
Angle sacro-v e r t é b r a l . C ’ eft la faillie qui réfulte
antérieurement de la jonction du facrum avec
la dernière vertèbre lombaire. Les accoucheurs le
nomment promontoire.
| A ngles de l ’oeil. Ils font le réfultat de la jonction
des paupières fupérieure & inférieure, fur
chacune des parties latérales de l’oe il, & les ana-
tpmiftes leur donnent encore fouvent le nom de
canthus.
De ^ces deux angles, celui qui eft interne eft
appelé plus particulièrement le grand angle ,• l’externe
porte fréquemment le nom de petit angle:
ANGULAIRE, adj., angularis ; qui appartient à
Üangle , & non , comme le veulent quelque lexicographes
, ce qui a des angles. Dans ce dernier
c a s , on fe fert du mot anguleux.
L’épithète d’ angulaire a , du relie, été donnée à j
différens objets, parmi lefquelsnous fignalerons :
1°. Les apopkyfes angulaires du coronal , qui
font fituées vers les angles des yeux. C e font elles
que l’on nomme plus habituellement apophyfes orbitaires.
V^oye\ O r b ita ir e .
2°. L3 artère angulaire , arteria angularis. La plupart
des anatomiftes ont donné c e nom à la branche
de terminaifon dè l’artère faciale, parce qu’elle
pâlie par le grand angle de l’oeil. D’autres,• en
petit nombre , ont appliqué ce nom à i’artère faciale
elle-même, parce qu’elle fe glifle fous l’angle
d elà mâchoire inférieur^. Voye£ Facial.
3°. Les;dents angulaires. On a , parfois , ainfî
appelé les dents canines, parce qu’elles femblent
répondre à l’angle ou à la commiffiire des lèvres.
Voye\ C anine, C onoïde & Dent.
4°. Le mufcle angulaire de Comoplate, mufculus an-
gùlarisfcapuls.. Ç ’eft unmufclealongé,.aplati,qua-
dricipité, plus large en haut qu’ au bas , lîtué à
la partie latérale poftérieure du cou ,& à la partie
fupérieure du dos. Il s’attache au fommet des apophyfes
tranfverfes des quatre premières vertèbres
cervicales, par autant des portions diftinétes ,
d’abord tendineufes, puis charnues , qui viennent
.fe réunir vers l’angle fupérieur de l’omoplate,
qu'elles embraflent en fe terminant en un faifceau
unique qui fe prolonge un peu fur, la partie voifine
des deux bords de l’o s , & qui fe confond évidemment
avec le mufçle grand dentelé.
Cette dernière circonftance a fait que M. le j
profelfeur Duméril a confidéré le mufcle angulaire I
comme une quatrième portion du grand d&ntelé, I
opinion à laquelle l’anatomie des quadrupèdes;;
ajoute un nouveau poids, ainfi qu’ on pourra s’en!
convaincre dans le,cours de cet ouvrage.
Quoi qu’il én fo it, le mufcle angulaire déprime»;
le moignon de l’épaule en élevant l’angle porté-;
rieur de l’ omoplate , à laquelle il fait exécuter
un mouvement de rotation. S’ il agit de concettf
avec le trapèze, l’épaule eft élevée directement. U
peutaulfi incliner le cou de Ton côté ou le fixer dans;
fa reétitude , s’il agit fimultanément aveç fou
femblable.
M. Chauffier lé nomme mufcle trackélo-fcapu-
laire, en raifon de fes.attaches, & M. Soemme-H
ring, mufculus levator angùli fcapuls, , à caufe defon
office.
y°. La veine angulaire. C ’eft celle qui corref-
pond à l’artère du même nom. Voye% A rtère an.
g u laire.
ANGULEU X , }£use , ad j., angulofus. On donne
cette épithète à des organes- qui préfentént des
angles indéterminés ou qu’ on ne compte point..
Certains os du carpe font dans ce cas. Tels font
le trapèze & le trapézoïde en particulier.
ANIMAL , f. m ., animal. On donne ce nom,
qui dérive de anima , ame , à tout être animé.
& pourvu d’organes digeftifs, ne feroit-Ce qu’un;
fimple tube , comme dans les polypes.
Tous les animaux, fans exception, font des
êtres organifés qui jouiffent de là faculté de dé-|
couvrir, de diftinguer, de rëconnoître d’une manière
èxàCte les propriétés & les qualités des corps!
qui les environnent, & qui, à la ide de certains^
inftrumens dont ils font pourvus, réfiftent pendant-
un temps déterminé à toutes les lois générales de
la Nature , à ces lois qui régiflent la matière,-;
depuis les affres qui roulent dans leurs orbites,
jufqu’aux grains de fable qui couvrent le rivage des
mers.
Tout animal fe meut & eft fenfible; il eft im*|
poffible d’en imaginer un qui feroit doué de fenli'i
bilité & privé de la faculté de fe mouvoir, dei
même qu’ un être locomôtile ne fauroit être infen« J
fible. La liaifon la plus intime réunît l’une à l'autre ^
la fenfibilité & la locomorilité. Que la première,
celle d’exifter, & la fécondé fer'a bientôt anéantie,I
& réciproquement* La preuve de cette liaifon gît j
d’ ailleurs toute entière dans le fait fuivant : c’eft
la crainte .& ledefir, effets immédiats de la fenfiBi*j
lite,qui déterminent tous les mouveméns chez les |
animaux. Les m’ouvemens , d’ailleurs , dans uni
être privé de fentiment,ne ferviroîont qu’ à leçon« 1
duire rapidement à fa perte.
D ’après cela, la plante n’eft donc point, comme |
on l’a prétendu, un arlimalenraciné ; l'animal neill
point non plus une plante ambulante. Une pareille!
métaphore eft au moins hafardee; pour qu’on |
puifle l’adopter raifonnablement ,iï exifte de tropI
grandes différences entre les deux fortes d’êtres I
H qui
qui partagent le règne organique en deux grandes
clafles.
i Un fimple coup d’oeil fuffit effectivement pour
faire reconnoître que dans les végétaux , les principaux
organes de la vie font finies à l’ exterieur,
: tandis que dans la plupart des animaux , ils occupent
des cavités creufées dans l’intérieur des
corps.
i-J Cette première obfervation conduit à reconnoître
bientôt aufli l'influence univerfelle de la lo-
comotilité , c ’eft-à-dîre, de la faculté de changer
'de lieu en vertu d’ un force intérieure, fatuité
dont jouiffent les animaux & dont font dépourvus
les végétaux. Par cela même, en effet, que ceux-
là ^changent de place & qu’ils ne reftent pas conf-
t.unment dans le même milieu, leurs pores ablor-
bans ne peuvent s’ ouvrir à la périphérie du corps >
fuivant une expreflion aufli ingénieufe que vraie ,
ils ont leurs racines a L3intérieur ; ils tranfportent
.avec eux leurs alimens en tous lieux ; ils peuvent
abforber à loifîr les fucs utiles ; e n un mot, ils
digèrent dans toute l’étendue du terme (i) .
jîf D’un autre cô té , une différence analogue ca-
•raétérife l’exercice de la génération chez les animaux
& chez les végétaux. Dans ceux-ci, la manière
qui féconde les germes eft une pouflîère
qui fe répand dans l’air, fluide dans lequel font
plongées les plantes; chez ceux-là, c’eft un
liquide qui eft porté immédiatement fur le germe,
ou qui fé diflout dans l’eau,' mais dont l’atmof-
phère n’ eft jamais le véhicule. Et en effet, les
animaux peuvent volontairement s’approcher des
germes pour les vivifier; les végétaux, qui demeurent
immobiles, fixés au fol-qui les a vu
naître, font obligés de confier ce foin à un agent
-extérieur, lequel agent eft néceflairement l’ air.
La durée de la vie eft, en outre, un peu différente
cher les uns & chez les autres. En général,
les 1 imites de cette durée font beaucoup plus
étendues dans les végétaux, où l’on voit des
.Champignons & des moififfiires ne vivre que quelques
heures non loin du gigantefque baobab qui
atravetfé Pimmenfîté des fiècles. La diftance eft
bien moins grande entre l’éphémère, qui ne vit
qu’ un feul jour à l’ état parfait, & le cygne, par
^exemple, qui ne dépafle guère cent cinquante ans.
f En général aufli, Torganifation eft beaucoup
plus fimple dans les végétaux que dans les animaux,
& cela devoit être ainfî; ils ont bien moins
de fondions à remplir. Chez ceux-ci, le méca-
inifme eft compliqué en raifon de la multiplicité
(des dgtes à exercer; on trouve une foule de
corde s, de poulies, d’inftrumens de phyfique &
[meme de chimie, dont font privés-ceux-là. Aufli,
ftout animal auquel on retranche quelque partie,
fen devient plus ou moins malade. Tous les jours,
I: ( 0 Digerere, chez les Latins , paroît avoir eu pour figni-
:fication primitive celle de porter çà & là , ainfî que l’étude
[des racines du mot ierableroit l’indiquer à p riori•
fyjl* Anatd Tome 1,
au contraire, le jardinier mutile des végétaux, &
ils n’en vivent que mieux.
Prefque toujours, d’ailleurs, l’ufage fixe des
organes eft déterminé d’avance dans les animaux ;
on ne peut 4e changer en entier ; tandis qu’il n’eft,
pour ainfi dire, aucune partie des végétaux dont
on ne puifle pervertir la deftination; les branches
enterrées fe transforment en racines; les étaminês
deviennent des pétales; & c . j &c.
Si l’on avoir befoin d’une nouvelle preuve en
faveur de l’aflertion énoncée dans le moment,
l ’analyfe chimique la fourniroit ; elle offre une
fource féconde de différences entre les deux
claflès d’êtres organifés. L’excès d’azote paroît le
caraélère propre de l ’organifation animale; le
carbone domine dans celle des végétaux. Il en
réfulte que [es principes des matières animales
peuvent fubir. des combinaifons beaucoup plus
promptes & plus faciles, qu’ils font plus diffu-
fibles.
Ceci aide à concevoir comment les fubftances
animales fe décompofent incomparablement plus
vite que les matières végétales, furtout quand on
fe rappelle ce fait avéré, que dans les animaux, il
y a proportionnément plus de liquide que dans
les végétaux; & que, chez les premiers, la matière
fluide eft fouvent accumulée en mafles plus
ou moins confîdérables dans des réfervoirs, tandis
que, chez les féconds, elle eft toujours divifée
par molécules ou par filets très-fins, dans des
vacuoles ou dans'des vaifleaux.
Pour réfumer donc, on peut dire que les animaux
fe diftinguent des végétaux habituellement
par les caractères généraux fuivans :
i° . Ils peuvent changer de lieu & fe mouvoir
volontairement; les autres font attachés à la terre
par des racines;
2°. Ils ont, pour leur nutrition, un fac intérieur,
dans lequel les alimens fubilfent une préparation
fpéciale, & où leurs, principes aflîmilables
font abforbés par une foule de radicules, tandis
que les végétaux n’ ont point ce fac intérieur, &
vont pomper dans les corps voifins les matériaux
de leur nourriture, & cela à l’aide de racines
extérieures.
Il ne faudroit pas croire néanmoins qu’ il exifte
entre ces deux clafles d’êtres organifés, des
différences générales telles qu’on ne pût jamais
les confondre. Jl n’eft certainement point facile d’ é- '
tablirentr’elles uneligne.de démarcation bien tranchée;
elles femblent le reunir par leurs individus les
plus éloignés; fur l’échelle des êtres organifés, les
derniers animaux paroiflent s’ identifier avec les
derniers végétaux, & quoique rien ne femble fi
aifé que l’ animal à définir; il devient très-difficile
d’appliquer.la définition la plus fimple & la plus
claire qu’ oiven puifle donner , lorfqu’il s’ agit de
déterminer fi un être fournis à notre obfervation
eft ou n'eft pas un animal.
C eft ainfî que les épongés & les lithophytes