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. médiane, 8c de parties paires,_ qui occupent les
cotés de cette ligne. Mais, outre cette divifion
longitudinale , on obferve encore des Iciflures qui
partagent l’encé.phale dans le fens de fa largeur;
& qui permettent de le confidérer, pour la facilité
de l’étude feulement, comme compote de
quatre parties très-différentes par leur volume, par
leur fituation, leur texture & leur forme : la première
eft le cerveau,, qui occupe la plus grande
portion de la cavité du crâne 5 la fécondé eft le
cervelet, beaucoup moins confidérable 8c logé dans
les foffes occipitales inférieures ; la troifième eft la
protubérance cérébrale ou le méfocéphale, fitué à la bafe
du crâne ; 8c la quatrième eft la moelle vertébrale.
Nous consacrons, dans ce Dictionnaire, un article
particulier à chacune de ces parties de l’encéphale;
nous prions en conféquence le ledteur d’y
avoir recours , pour la defeription de l'extérieur
de l’organe. Dans celui c i, en effet, nous n’avons
à examiner que la nature de l’encéphale en général
& fa ftruéture intérieure, que l’on ne peut confi-
dérer ifolément dans aucune de fes divifîons. On
devra confulter également, pour compléter le tableau
d’un organe aufïi important, les articles
A r a c h n o ï d e , C r â n e , D u r e - m è r e , M é n i n g e s ,
P i e - m e r e , N s r f s , S i n u s , R a c h i s .
Si nous nous occupons d’abord des matériaux
qui concourent à la formation de l’enfemble,
nous rejconnôîtrons bientôt que la fubftance encé
phalique eft molle 8c pulpeufe ; mais que fa cbnfif-
tancevariefuivant l’âge, & que, diffluence 8c pref-
que fluide dans le foetus, elle devient plus ferme à
mefure qu’on avance en âge. Sa pefanteur fpécifi-
que dans l’adulte eft iy co a 1000. Son odeur eft
fade, comme fpermatique, tenace, foluble dans
l ’eau, infoluble dans lalcohol 8c dans-les huiles.
Cette fubftance n’eft point homogène partout;
mais on y diftingue :
i° . Une fubftance grîfâtre, molle, fpongieufe,
comme vafculaire ( fubfiance corticale de la plupart
des anatomiftes ) , formant le plus fouvent une
efpèce d’enveloppe füperficielle aux diverfes parties
de l ’o rgane, mais répandue auffi dans diffé-
rens endroits de fon épaineur, 8c quelquefois mélangée
d’unê manière plus ou moins intime avec
la fubftance blanche : Cette pulpe, fans organifa-
tion bien apparente, reçoit une quantité confidé-
rable de vaiffeaux artériels; elle eft rougeâtre
chez les enfans, cendrée chez les vieillards, pale
8c incolore dans les hydropiques, fans doute à
caufe de la quantité plus ou moins grande du fang
qui lui parvient. Dans quelques endroits du cerveau
que nous ferons connoïtre , cette fubftance
acquiert une couleur noire ou jaune. Sa couleur le
détruit par la macération dans l’eau, les acides ou
l'alcohol. Par la co&ion dans l’eau 8c dans l’huile,
elle prend une apparence grenue.
9 Examinée au microfcope, elle paroît compofée
d’une immenfe quantité de globules irrégulièrement
arrondis, d’ une grofleur inégale, 8c huit
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fois plus petits que les .globules du. fang ; j|s f
unis eiitr'eux par un tiftu tranfparent très-fin °1
• paroiflènt entaffés «©onfufément.
Z°. Une fubftance blanche ( fubft. médullain ,1
auteurs), plus ferme, plus denfe, moins g0J S
de fluides que la précédente, ce qui fait qup||6
réfîfte un peu plus à la putréfaction, 8c que par|S
defticcation elfe ne perd que les fîx dixièmes/
fon poids, tandis que l’autre en perd lts h/
dixièmes. Elle prédomine auffi par (a mafle fllr|.
fubftance grife, 8c elle occupe furtout l’intérieur
& la bafe de l’ organe. Elle eft parfemée de beaucoup
de rameaux* vafculaires très-fins, dont là
feftion repréfènte autant de petits points rouges’
Elle devient évidemment fibreufe en beaucoup
d’ endroits ; les globules qui la compofent paroif.
fent au microfcope difpofés en lignes droites. Les
opinions fur fa ftrudture intime font très-variées;
les^ uns enfeignent qu’elle eft folide | les autres
qu’elle eft tubuleule; on a d it, tantôt qu’elleétoit
absolument dépourvue de vaiffeâiix , 8c tant«
qu’elle en étoit entièrement compofée; on l’aregardée
, enfin , comme médullaire.
L’ idée la plus généralement adoptée par np.
port à ces deux fubftances, c’eft que la première
de nature prefqu’entièrement vafculaire, eft u»
organe fécrétoire, 8c que la fécondé eft un anus
de vaiffeaux excréteurs , ou au moins de filamens
conducteurs; que les nerfs font des faifcèaux i
ces vaiffeaux; que la moelle vertébrale eft elle-
même un de ces faifcèaux, mais plus grand oue
! les autres Dans ces derniers temps V beaucoup de
; phyfiologiftes ont, avec plus de raifon, eonfidére
le fyftème nerveux, dans fon enfemblè, comme
un réfeau dont toutes les portions participent
l'organifation .&c aux fondions du tout, & non
plus comme, un arbre divifé en branches & en rameaux
: c’eft 1 opinion de M. le dodeur Gall;
mais il penlè en.outre que la matière grife efth
matrice des ftlets médullaires ÿ partout ou elle exille,
il naît de ces filets; chaque fois qu’un faifeeae
médullaire traverfe de la matière grife, il groÉ,
par les filets qu’elle lui donne, 8c aucun de ch
faifcèaux ne groffit fans le concours de cette
matière ; il ^ regarde la moelle vertébrale nos
comme un faifceau de nerfs defcendantdu cerveau,
mais comme un compofé de fubfiance grife qui
fe renfle au niveau de chaque paire de nerfs, h
donne naiffance aux filets blancs qui J a doivent
former parleur affemblage; il démontre encore
que le cerveau 8c le cervelet ne font eux-mêmes
que des déveloopemens de faifcèaux venus de la
moelle vertébrale ,;auxquéls font annexées d’au'
très mafles de fibres blariches parties de la cou*
che grife qui enveloppe les hémifphères- Enfin,
il aflîmûe cette derniere aux ganglions répandus
dans tout le corps; 8c, félon lui, dans [’encéphale
elle forme plufieurs de ces ganglions que
nous aurons foin d’indiquer bientôt.
Au refte, ces deux fubftances de* l’encéphale M
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ILnpofeht point une ma (Te pulpeufe, difpofée au
ihafti'd; outre les nuances 8e couleur qu’elles pré-
Ifen.tent, on les voit affecter dans certains endroits
liés formes déterminées con fi animent lès mêmes
Hans les-différées individus, & fort régulières On
[Jes voit former des. émftien'ces, des cavités, des-
lames, des cloifons,- 8cc. . toutes différentes par
||urvolume, leur pofition , leur teinte, leur con-
[fiHance, 8cc. Le plus ordinairement, pour étudier
||s diverfes parties, on fait au cerveau 8c au
prvelet des coupes horizontales , obliques
ou verticales; on les répète à diverfes hau-
pèurs ; mais, de cette manière, lés vrais rapports
qu’elles ont entr’elles , leur connexion intime ,
nous échappent. En effet, avec un. peu de foin ,
Ion parvient à reconnoître que toutes fe dirigent
werscertains points communs d’ origine, 8c qu elles
ne font- nullement ifolées.. lès unes des autres.
Nous fuivrons donc une méthode particulière
plans l’examen de l’encéphale co'nfîdéré à l ’irrré-
Nieür, 8c cette méthode fer à. le résultat de la com-
pnaifon des divers procédés fuivis jufqu’à ce jour
Mans la diflectlon de cét organe. C ’eft celle que.
gjbus avons adoptée, dans le Traité d'anatomie que
nous avons livré au public pour la première fois,
pi y a déjà quelques années, 8c dans les leçons
que nous avons eu occafion de faire fur la même
[matière. 11 nous à femblé que, quoiqu’afiez com-
pliquée en apparence,, elle offroit beaucoup
d’avantages 8c pouvoir être facilement fuivie 8c
des le&eurs 8c des auditeurs.
■ A. Structure du cerveau en particulier. — Tous
les faifcèaux de fibres médullaires qui, par leur
epanouiffement, doivent conftituer le cerveau,
font placés à la partie fupérieure dé la moelle ver-
■ tebrale : ce font fpéçialement les éminences pyramidales
antérieures 8c les éminences- olivaires.
Par rapport aux premières, il y aune particularité
pes-notable à remarquer, c’eft qu’elles ne contribuent
point à former le cerveau du côté même
ou elles naiflent : ainfi les fibres inférieures de la
.pyramide antérieure du côté droit, par exemple 3
fi réunifient en petites bandelettes dont le nombre
varie depuis deux jufqu’ à cinq, à quinze lignes
environ au-deflous de la protubérance cérébrale;
ces bandelettes vont fe porter au côté gauche
, qui en envoie également au côté droit,
Jhis de manière à ce que l’une d’ elles pafie le
plus fouvent par-defliis une autre, 8c par-défions
|Te tr°tfième, d’jbu il réfulte un entrelacement
femblable à un tiffii natté 8c de trois à quatre lignes
d étendue, au-defliis 8c au-deflous duquel on
tyouve un cordon tranfverfal plus ou moins apparent.
Après leur entre-croifement, les bandelettes
montent fur'la face intérieure de l’extrémité fu-
prieure de la moelle, en acquérant progreffive-
ent plus de volume, de manière à être plus lar-
P e,f haut qu’en bas, 8c c ’eft ce qui produit la
-Utme des pyramides. Celles-ci font un peu étran-
es dans feur rencontre avec la protubérance cé-
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r-ebrale, 8c, dans- leur trajet, elles envoient fréquemment
quelques fibres- fe contourner autour
des corps olivaires.
Bientôt les pyramides antérieures pénètrent
dans la protubérance, cérébrale, 8c fe divifent tout
de fuite en un afiez grand nombre de faifcèaux
plongés dans la. fobftance grife, qui elle-mênie
donne naiflance à de nouveaux faifcèaux qui fe
joignent aux premiers, 8c les renforcent : tous
fuivent différentes diredtions 5 i ’s font ftratifiés, ou
entre-croifés entre eux &• avec les fibres de la face
antérieure de la protubérance; enfin , ils-fe réunif-
fent, 8c on les voit fortir fur les cotés de l ’extrémité
fupérieure de cette portion de l’encéphale,
8ç fo-rmer, à la face inférieure du cerveau, la
plus grande partie de deux larges 8c gros cordons
fibreux, bla ics, qui, d’ abord très-rapprochés
l’un de l’autre, fe portent en divergeant 8c en
augmentant de volume, en avant 8c en dehors, 8c
que l’on nomme les pédoncules du cerveau. Les
fibres^ de cès pédoncules font longitudinales, faf-
ciculees, très-apparentes à l’extérieur, 8c en
avant; à leur face inférieure, elles laiflent entr’ elles
des intervalles, des ftries plus ou moins marquées,
que remplit de la fubftance grife ; ils font eux-mêmes
réunis l’un .à l’autre, au milieu, parla lame,
blanche qui forme le plancher du troifième ventricule.
Ils renferment, dans leur intérieur, de la
fubftance grife, qui a une teinte plus foncée que
celle du refte de l’encéphale, 8c fouvent même
noirâtre; fa confiftance eft auffi plus ferme, fa
coupe tranfverfale forme une tache femi-lunaire.
Cette fubftance leur fournit, dans leur trajet, de
nouvelles fibres qui en augmentent fans cefle le
volume. Leur bord externe répond au nerf optiq
ue, qui fe contourne autour d’eux, 8c leur eft
attaché en avant par une couche de fubftance
molle. A dater de cet endroit, les filets médullaires
des pédoncules du cerveau s’écartent les uns
des autres, 8c s’épanouiflent : i's forment des
couches de longueur inégale , dont les extrémités
font couvertes de fubftance grife, 8c qui confti-
tuént le centre de chacune des circonvolutions inférieures,
antérieures 8c extérieures des lobes
cérébraux antérieurs 8c moyens.
Les éminences olivaires émettent de leur partie
fupéiieure un faifceau fibreux qui fe joint à quelques
autres faifcèaux fortis des côtés.de la moelle,
8c qui monte , comme ceux des pyramides antérieures,
à travers les fibres de la face antérieure de
la protubérance cérébrale : pendant ce trajet, il
n’ augmente pas de volume d'une manière auffi marquée
que les précédens, 8c il vient former la partie
pofténeure 8c interne des mêmes pédoncules cérébraux.
L à , il rencontre une groffe mafle de fubftance
g r ife , en reçoit de nouveaux filets, qui
fuivent diverfes direètions dans fon intérieur, 8c
conftitue ce que l’ on nomme les couches des nerfs
optiques.
Ces couches'des nerfs optiques font revêtues
M m z