
troncs vafculaires qui pénètrent dans le cerveau.
Souvent auflï elle reçoit dans cette région, un
ou deux petits filamens médullaires qui la font pa-
roître palmée.
L’ interne, qui eft la plus courte & la plus large,
préfente, comme la précédente, une couleur ar- \
gentine & blanche ; elle paroît fe confondre en
arrière & en dedans avec la fubftance médullaire
qui occupe la partie interne de la fciflure de Syl-
vius, & , quelquefois bifurquée, elle fe prolonge
jufqu’à la partie antérieure du corps calleux ; mais,
ainfi que l’autre, elle femble toujours incruftée
dans la fubftance grife, & paroît deflinée feulement
fur le cerveau.
Souvent le mode d’origine de ces deux racines
n’eft pas le même à droite & à gauche, comme l’a
remarqué Bichat. Souvent aufti , dans l’angle qui j
réfulte de leur réunion/on voit quelques .filets !
blancs qui viennent fe joindre à elles-, & qui font
partis de la circonvolution cérébrale la plus voi-
fine. Nous rencontrons dans cette difpofition la |
raifon pour laquelle les anatomiftes ont tant varié •
fur le nombre des racines médullaires des nerfs
olfadlifs.
Quelquefois encore, comme l’ont noté plufieurs
auteurs, & comme j’ai pu m'en convaincre par moi-
même, l’ une ou l’ autre des racines médullaires 1
fe partage, dans le milieu de fon trajet, en deux
branches qui ne tardent pas à fe réunir, en forte
qu’elles circonfcrivent entr’èlles une efpèce d’île
de fubftance cendrée.
La troifième racine eft formée de fubftance grife
ou corticale : pour la voir, il faut foulever le nerf
d’avant en arrière. Elle a la forme d’un corps pyramidal
, couché fur le point de jondlion des deux
précédentes, & réuni à elles par fon fommec, qui
eft tourné en avant. Après cette jondlion, éMe:/
devient un cordon mince, toujours grilâtre, qui
règne fur le milieu de la face fupérieure du nerf.
En la fendant fuivant le fens de fa longueur, on
trouve fon centre occupé par de la fubftance blanche.
A trois ou quatre lignes au-devant de fa
réunion, on voit la matière cendrée s’ amincir
peu à peu & difparoître enfin toüt-à-fait, de manière
à laiffer à nu cette partie médullaire centrale.
Scarpaa vu une fois cette racine fe partager
en avançant en deux filets blancs , réunis bientôt
après, 8c di vile s de nouveau en beaucoup de fibrilles
de la même teinte, qui alloient au fommet du
nerf.
On obferve, entre les trois racines du nerf olfactif,
une portion de fubftance blanche du cer-
■ veau, qui eit là tout-à-faitextérieure, & que Vicq-
d'Azyrappelle perforéey elle eft percée d’ un grand
nombre de trous plus ou moins verticaux pour le
paflage d’ artérioles } en forte que ces racines font,
pour ainfi dire, environnées de comme pénétrées
de vaifleaux.
A l’endroit de leur réunion, le nerf préfente un
renflement triangulaire} il s’aplatit auffitôt, fe rétrécit
& fe dirige en devant, horizontalement au.
deflous du lobe antérieur du cerveau , placé dans
un fillon qui lui eft fpécialement deftiné, q j
cache entièrement fa portion grife & qui l'empê.
che de faire faillie en bas & d’être comprimé fur
les os de la bafe du crâne, comme l’a, le pre.
mier, remarqué Santorini. Ce fillon fe prolonge
toujours en avant plus loin que l’extrémité du
nerf. La furface inférieure de celui-ci, qui pré-
fente fept ftries longitudinales, dont trois font
cendrées & quatre blanches, eft recouverte pat
la membrane arachnoïde} elle eft aplatie maniref-
teme.nt, tandis que la ftipérieure offre une arête
qui pénètre dans le fillon, lequel eft beaucoup]
plus profond à la partie moyenne qu’ à fes deux ex*
trémités, &c fuit une. ligne droite. 11 réfulte de
cette difpofition que le nerf femble renfermé dans
un canal, dont la partie fupérièure eft formée par
ce fillon du cerveau, & l’ inférieure par la membrane
arachnoïde.
A mefurê qu*il avance , le nerf olfadlif fe porte
un peu en dedans, de manière à fe rapprocher
de fon fembiable , & à n'être plus enfin féparé de
lui que pay l’épaifteur de l’apophyfe crifta-galli.
Sa forme prifmatique change aufti infenfiblement,
de manière qu’il ne préfente pas dans tous les
! points fon étendue une coupe également triangulaire.
11 re’pofe poftérieurement fur la furfaceI
liipérieure du corps du fphénoïde, & antérieurement
fur la gouttière ethmoïdale, où il devient
plus, volumineux , & où il forme même une faillie]
qu’elle reçoit, & qui eft une efpèce de bulbe ou
dt>* ganglion olivaire, plus arrondi en avant qu’en]
arrière, lequel contient beaucoup de fubftance
cendrée, mais ne reflèmble aux autres ganglions
nerveux que par fa couleur.
H Pendant ce trajet, le nerf, quelquefois p'us
'gros- à droite qu’ à gauche, 8c réciproquement,,|
■ :eft mou & pulpeux, & non enveloppé par unn-H
vrilemme. Beaucoup dJauteurs, Gollins, Glafer,
Bohn,Slevogt, W illis, Diemerbroeck , ontavancél
qu’i l e t o i t creufé par un canal dans toute fonl
étendue. Cette opinion paroît abfolument erro*|
née. Les recherches les plus minutieufes n’ont pal
me le faire découvrir, & en cela je me trouve
d’accord avec Metzger & avec les anatomiftesj
les plus récens , excepté le dodteur Gall : car le
célèbre Soemmering n’eft pas même fut que cettftj
difpofition le rencontre chez les foetus de trois
mois. - . !
C ’eft de la face inférieure du bulbe qui remplit,
la gouttière ethmoïdale , que.panent des ramtanl.
qui doivent fe diftribuer dans les foifes nafales ,
qui traverlent les ouvertures de la lame criblée.
Leur nombre, leur volume & leur direction va*
rient beaucoup : fouvent les trous les plus grands
I en reçoivent deux ou trois} mais on les peut tou- j
jours diftinguer en externes, en internes & en
moyens. «
Leur nombre eft très-différent fuivant les fajets*i
3ntôt ils font très-fins & très-multipliés; tantôt »
Ln’eïï trouve que fort peu, & ils font beaucoup
blus gros. Chacun d’eux eft embrafte par un petii
Conduitinfundibuliforme & fibreux, fourni par la
jure-mère, lequel cefle un peu au-delà du trou ,
gc fe continue avec la coüche extérieure de la
membrane pituitaire. Ils font aufti enveloppés par
|a membrane arachnoïde, qui leur adhère lâchement,
& qui les abandonne après un court trajet
pour fe porter fur le conduit fibreux & rentrer.
Sans le crâne , en formant une forte decul-de-fac.
[jne lame grife tranfparente, & la pie-mère, qui
(lelcend plus ou moins loin dans les foires nafales ,
tes accompagnent aufti.
[ Une fois enveloppés par la dure-mère, les radeaux
du nerf olfadlif s’épaifiiftent & durciftent
tellement, qu’ils ne reflemblent plus à ce qu’ils
itoient d’abord , quoique Zinn & Haller aient
affirmé qu’ils étoient mous & diffluens au point
ne ne pouvoir pas être pourfuivis par le fcalpel de
’anatomifte dans l’épaiifeur de la membrane pitui-
Kiire.
I Les rameaux externes fe prolongent dans les
conduits qu’on remarque fur les cornets} ils s’ y dir
pilent & s’y fubdivifent en s’anaftomofant entr’eux
fans abandonner ces conduits , qui s’anaftomofent
eux-mêmes. Lorfqu’ils en font fortis, leurs anafto •
mofes deviennent encore plus fréquentes , & ils
forment un véritable plexus, que l’on peut bien
[percevoir en diftequant fous l’eau. Les pofté-
jieursfont en très-grand nombre furie cornetfu-
Périeur i ils fe recourbent en arrière de maniéré à
[e que leur convexité foit tournée vers le finus du
|henoide. Ceux de la partie antérieure, plus
[ombreux, font prefque verticaux. Les moyens
ont les plus longs de tous} ils fe recourbent auflï .
[n arrière fur le cornet ethmoïdal & s’y ramifient
jeaucoup, mais fans palier à fa furface concave, à
P membrane des cellules ethmoïdales, à celle des
fnus, & au cornet inférieur.
Les rameaux internes, déjà divifés avant d’ avoir
pitté la lame criblée, fuivent la cloifon, fur la-
fiudk ils fe partagent de nouveau en un grand
[ombre de filamens > entre les deux couches de
y membrane pituitaire. D ’abord au nombre de
pouze ou dê quatorze, chacun d’eux fe lubdivife
I point de paroître pénicelliforme , & d’être l’ori-
d’un faifceau très-compofé. Plufieurs de ces
Ipmens, joints enfemble , forment des bandelettes
blanchâtres de diverfe longueur, dont une
pu deux atteignent prefque le bas de la cloifon.
IP avant, ils ne vont guère au-delà de fon milieu.
f arr^re, ils font beaucoup plus courts., & fe
pcourbentfur la convexité desfinus fphénoïdaux.
t Les rameaux moyens, parvenus dans les folles
( j‘esj fe perdent prefqu'auflitôt dans la portion
#e U membrane qui tapilfe leur voûte.
[Comment fe terminent ces rameaux? Beaucoup
anatomiftes ont cru que C’étoient eux qui for-
Pmtntles papilles ou les viilofités de la membrane
pit itaire. Les difleélions les plus foignées, & à
t'aide même de divers réaélifs, ne m’ont rien appris
à ce fujet. Scarpa n’a pu s’en aflïirernon plus
a l'aide du mierpfeope} il les a feulement vus
former en ferpentant une efpèce de membrane
propre. C ’eft: aufti l’opinion de M. Blumenbach,
qui penfe que les filets du nerf olfactif, loin de fé
terminer par des papilles , comme ceux des nerfs
du tadt & du goût, fe fondent pour ainfi dire dans
le parenchyme de la membrane. Mais M. Soemmering
les a vus difhndtement ne plus fipvre, vers
leur terminaifon , fur la cloifon ,• une diredtion
confiante, augmenter de volume d'une manière
remarquable & irrégulière, former des efpèces de
tourbillons, & ne plus compofer, pour ainfi dire,
qu’une mafle médullaire difficile à décrire} cette
difpofition ne fe rencontre point pour les filets
qui fe diftribuent à la paroi externe des fofles natales
} il n’y a ici, comme nous l’avons déjà dit,
qu'un véritable plexus.’
Au refte', les nerfs olfa-drifs, en raifon de leur
mollefte, fe putréfient avec une extrême facilité,
& placent I’anatomifte dans la néeeflité de ne les
étudier que fur des cadavres peu anciens.
Les nerfs olfadlifs, dans leur tronc, reçoivent
des artères qui font très-exadtement repréfentées
dans les planches de Ruyfch & de Haller. Elles
naiftènt des artères calleafes antérieures, 8c fe
répandent dans la portion de la pie-mère qui recouvre
la face inférieure du nerf. Elles font très-
nombreufes} & lorfque cette membrane a acquis
une nouvelle force en s’engageant dans les gaines
de la dure-mère, elles continuent à fuivre les filets
du nerf, & paroiflent quelquefois à travers la
membrane de Schneider, ce qui fait penfer à
Pfeffinger que la pie-mère enveloppe les nerfs jufqu’à
leur extrémité. Richard Carf a fait connoïtre
les vaifleaux lymphatiques qui les accompagnent'.
On peut voir leurs vénüles fur ies foetus afphyxiës.
D’ après ce qui vient d’être d it, il me femble
que les nerfs olfadlifs diffèrent de tous les autres
par les caradtères fuivans :
A. Us ont trois racines que concourent à former
deux des fubftances du cerveau}
B. Us convergent l’un vers l’autre en avançant}
C . Leur forme eft celle d’un prifme triangulaire}
D. Ils font logés dans un fillon fpécial du cerveau
}
E. L’arachnoïde ne leur fournit point une
gaîne., & ne les recouvre que fur une de leurs
faces}
F. Leur tronc eft entièrement pulpeux & fort
mou,
G . Us manquent de névrilemme}
H. Ils r»e s’anaftomofent avec aucun autre nerf>
quoi qu’en ait dit Winflov, qui les fait communiquer
avec des filets de l’ethmoïdal& du maxillaire
iupérieur}
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