
de la gvaifle, principalement vers les ouvertures
des narines.
La peau du nez fournit une forte d’huile douce
& muqueufe (fmegma cutaneurn)i qui fe répand
dans le fil Ion qui le fépare de la joue, & qui efc
moins épaifie & moins colorée ici qu'aux aines
& aux aiffelles , où une pareille difpofition s'ob-
ferve. Cette humeur eft fournie par une. foule
de petits follicules jaunâtres, utriculaires , qui
ex i fient dans l’épaifleur des tégumens, & furtout
dans la rainure des ailes du nez. La preftion fait
fortir , fous la forme d’un vermiiïeau, le fluide
fébacé qu’ils renferment, foit pendant la vie, foit
après !a mort* mais leurs orifices-, quoique plus
larges que ceux des follicules des autres régions
du corps , ainfi que l'a noté fort exaôtement Al-
binus, font principalement rendus apparens par
la macération ou par l’afperfîon d’eau bouillante. 3'ai vu ces follicules, bien plus prononcés dans
les foetus que dans les adultes, faire faire à la
peau, chez les premiers, une faillie manifefte
dans le lieu qu’ils occupent. Leur forme eft. en
général celle d’un petit fac ovoïde, dont l’ouverture
eft légèrement rétrécie; ils femblent ta-
pifles en dedans par une forte de membrane mu-,
queufe, & leur orifice eft garni de quatre ou cinq
poils exceflivement fins, en quoi ils ne s'éloignent
p is de la difpofition générale des follicules fé-
bacés, qui-, fuivan-t la remarque de feu le docteur
Gauthier, dans toutes les régions de la
peau, font conftamment affociés à l’organe pili-
fere. Souvent çet orifice a line teinte noire ,
parce que le fluide épais qui féjourne dans l'utri-
cule (e trouve altéré, dans ce point, par le contact
de l’air & des corps environnans ; quelquefois
tufti cet orifice eft l'entrée d’un canal commun à
plufieurs follicules à la fois, qui viennent s'ouvrir
flans fon trajet, comme l'ont remarqué Boerrhaave
& Duverney. Le nombre de tous les follicules du
niz eft cônfidérable ; ils font plus petits qüe les
glandes cérumineufes, & leurs orifices donnent à
la peau du nez l'afpeét d'un réfeau. Ces organes
font fort bien repréfentés dans les fig. 17 & 18
delà planche 91 du beau Répertoire anatomique
de Caldani.
Dans les oifeaux, c’eft une portion de la peau
qui revêt le bec qui forme les narines externes,
li n'y a , chez ces animaux, ni fibro-cartilages ni
mufcles qui y foienc affeétés. Scarpa, en les irritant
de diverfes manières, n'a jamais pu les faire
* ni fe dilater ni fe rétrécir. Mais la forme & la po-r
fition de ces ouvertures préfentent de fi grandes
variétés, qu'elles ont fervi utilement de caractères
3ux ornithologiftes dans leurs clalfifiçations. Ainfi
les narines font linéaires dans les hérons (.Ardea)i
tabulées dans les pétrels (Procdlaria) , garnies de
plumes roides dans les corbeaux (Corvus corax)\
dans le roi des vautours (Sarcoramphus papa, Du-
Uiér.), elles font creufées dans une peau épaîfte
& de couleur orangée qui entoure la bafe bec ;
dans les couroucous (Trogon) & dans les barbus
( Bucco) , elles font protégées par des faifceaux de
poils; dans les gallinacés, par une membrane
charnue ; dans les hirondelles de mer ( Scerna)
elles correfpondent à un trou de la cloifon, enl
forte que l'on voit par elles au travers du bec]
dans le cormoran ( Phalàcrocorax carbo), fuivant]
M. d’Azara, leur ouverture eft à peine vifible, &
eft garnie d'une petite valvule, que l'oifeau ouvre
& ferme à volonté, & c ., S^c.
B. Mufcles du he\. Les différens mufcles du nez
ayant pour auxiliaires & pour coopérateurs, dans
beaucoup de leurs mouvemens , ceux de la lèvre
fupérieure, forment à cet organe une efpèce d’enveloppe
mevnbianeufe & charnue , interrompue
en divers points par des efpaces cellulaires & apo.l
névrotiques. Ces mufcles font les pyramidauA
les tranfverfiux, les releveurs communs de M M
du nez 6* de La Lèvre fupérieure , & l'abaijfeur del'aik]
du ne^. Nous les avons décrits. Ils adhèrent tel
lement aux tégumens voifins, qu’ils ne peuvent
fe mouvoir fans les entraîner dans leurs mouve-
; mens. Cette adhérence eft furtout prononcée
! vers les ailes, où ils tiennent également à la peau
1 ôc aux fibro-cartilages , en forte que la première
| ne peut point gliifer fijr les derniers.
Ces différens mufcles impriment à l’organedes
mouvemens que Bichat a fort bien analyles, &
auxquels concourt for-t peu le pyramidal, qui eft
entièrement appliqué fur les o s* & qui ne peut
fervir qu'à fournir au mufcle. frontal un point
d'appui fur le. ne7., au moment où, il ramène les
tégumens du crâne en devant.
Les ouvertures des narines font toujours libres
naturellement, en vertu, de l'élafticité des fibro-
cartilages qui les forment, fans que les mufcles
parôitient y contribuer en rien dans l’état ordinaire.
Elles ne fe dilatent d’une manière active que
dans les inlpirations fortes , comme au moment
de la mort, ou bien dans le cas de gêne profonde]
de la refpiration, ou enfin lorfqu’ôn veut recevoir
une grande quantité de particules odorantes. Alors
les fibfo-cartilages des ailes lont portés en haut par
la contraction de la portion de l’élévateur commun
qui vient s’y fixer, tandis qu'ils font tirés en dehors
par les tranfverfaux, qu'on avoit regardes
autrefois .comme remplifiant un ufage contraire,
c’eft-à-dire, comme pouvant rétrécir les orifices
des narines. '
Le refierrement de ces orifices fe fait fimple*!
ment par je retour des parties à leur état naturel»!
il n’exifte en effet autour des cartilages aucun muf-l
cle propre à reflerrer. Cependant Riolan, apres
Véfale, en décrit un petit qui, dit il, caché fouslaj
membrane pituitaire., fe porte de l’os du nez.ai
l'aile, qu'il tire en dedans. Thomas Bartholm &|
Spieghel le reconnoilfent également; mais le meme
Riolan, dans un aupre ouvrage, avertit que £ej
m.ufcle ne fe rencontre que chez ceux qui ont un
gros nez j & d’aillewrs Çolornbo, André du
lènJ » a‘n^ <lu® ^es anatomiftes modernes, en ;
En mitre, Thomas Bartholin décrit un mufcle
conftrifteur ou fphin&er des narines, dont il
donne même la figure. Riolan, C. Spon & Man-
. l’admettent pareillement. Mais on ne le rencontre
point, fuivant Morgagni ; opinîbn que
JnÜatent les recherches fur les cadavres. Le feul
Inufcle qui puiffe contribuer à refferrer l’ouverture
des narines eft le myrtiforme, qui abaifle
faile du nez, en même, temps que la lèvre fupé-
leure, qu’il concourt aufli à appliquer contre les
[ Les mouvemens du nez ont un but tout different
de celui d’exprimer les pallions, qui fe peignent
au contraire avec tant d’énergie dans les
brganes voifins ; ils n’ont abfolument rapport qu’à
[refpiration & à l’olfa&ion, & en cela, ils ne
[elfemblent pas du tout à ceux des autres parties
: la face. On a vu cependant des individus, par
ie exception remarquable, avoir la faculté de
[aire mouvoir, à volonté & en divers fens, le
bout de leur nez. Mofcha cite un fait de ce genre.
[ Dans les mammifères, les mufcles du nez ne
font pas les mêmes que dans l'homme. Plufieurs
fearnalfiers, les chiens, par exemple, ne paroif-
|nt avoir que le releveur commun & l'abaifleur de
l'aile. Dans la taupe, on trouve de chaque côté du
nez quatre mufcles qui, fixés au-deftus de l’oreille,
viennent fe. terminer au tuyau nafal par»
fies cordelettes tendineuses. Les tendons fupé-
fieurs de chaque côté s'unifient enfembJe fur le
jios du nez ; les inférieurs en font autant au-
lelTous de l’organe ; en outre . un petit mufcle,
parti du bord alvéolaire, abaiffe le mufeau. Le
loutoir du cochon offre une difpofition analogue ;
biais les tendons ne fe confondent point, & le
quatrième mufcle, venant de l'os du nez, fe porte
p bas, en paflant fous les tendons des autres :
pboutoir, comme celui de la taupe, eft enveloppé
par une expanfion du mufcle labial. Les
daleaux du cheval font aufli mis en mouvement*
par quatre mufcles de chaque côté, plus un, qui
p commun aux deux narines,, & que Bourgelat
[a nommé le trànfverfal. Le dugong ( tlalicore du-
tong, llliger), Cit animal dont l'anatomie paroît
pfrir tant de faits curieux, doit avoir un mufcle
fphin&er des narines; car il jouit de la faculté de
ües refermer dès qu’ il a refpiré. Camper penfe
[cependant que c’eft au moyen d’une forte de fou
tape, ■ ; ^
j Nous avons déjà dit que les narines des oifeaux
poient deftituées de mufcles.
I Dans les lézards. on obferve quelques minces
pouches charnues autour du nez. Chez les batraciens
on remarque des mouvemens dans les na-
pines; mais les mufcles en font fort peu diftindts :
ps mouvemens font furtout fore apparens dans
Fs grenouilles. Chez les poiffons, ces mufcles
»ont fort vifibles » les narines mêmes peuvent quei-
ïyft. Anat. Tome I.
quefois proéminer fous la forme d'un petit tube
mobile, comme dans les carpes, les anguilles, les
congres.
C. Cartilage & Fibro-cartilages du ne%.
a. Cartilage du neç. Il eft le feul organe de
cette nature que l’on rencontre dans le nez, dont
il occupe la région moyenne ; il eft formé de trois
portions réunies à angle aigu, & diftinguées par la
plupart des anatomittes en cartilages latéraux, qui
font placés en avant & en dehors, & en cartilage
de la cloifon, qui eft «tué en arrière & en dedans.
Cette dernière portion, qui eft la plus confidé-
rable, fe prolonge dans les folfes nafales. Triangulaire
& placée, le plus ordinairement, fut la
ligne moyenne du corps, dans une direction verticale
, elle peut être déviée, plus ou moins fenfi-
blement, à droite ou à gauche , en forte que fes
deux furfaces latérales, au lieu d’être planes,
offrent alors une convexité d’un côté & une concavité
de l’autre. Ces deux furfaces font revêtues par
la membrane pituitaire » elles préfentent un grand
nombre de petites porofités qui les font paroitre
comme chagrinées, & qui reçoivent des prolon-
gemens de la même membrane. Quelquefois aufli
ce cartilage eft percé d’un trou qui fait communiquer
entr’elles les deux fofles nafales.
Son bord fupérieur eft inégal, très-oblique en
arrière & en bas, & articulé avec le bord inférieur
de la lame perpendiculaire de l’ethmoïde, qui fe
divife quelquefois en deux feuillets pour le recevoir.
L’inférieur préfente deux portions ; l’une ,
poftérieure, plus longue. un peu oblique en basi
& en avant, eft enchâflee dans une rainure du
vomer; l’autre, antérieure, plus courte, arrondie,
libre & fans aucune adhérence avec les parties voi-
fines, eft placée entre les branches internes des
fibro-cartilages des ouvertures nafales, auxquelles
elle tient feulement par un tiflii cellulaire lâche ,
& avec lefquelles elle concourt à former la cloifon
du nez. Quant au bord antérieur, fous-cutané,
Taillant & fort épais en haut, il s’amincit inférieu-
• rement & fe trouve entièrement caché par ces
mêmes fibro-cartilages, entre lefquels il fe réunit,
par un angle obtus ; avec le bord inférieur. Caldani
a donné la defcription & la figure d’un véritable
ligament horizontal qui l’attache à l’épine
nafale antérieure.
C’ eft de la moitié fupérieure de ce bord que
naiflent les deux portions latérales, qui lui font
continues dans cet endroit, mais qui, plus bas ,
s’en trouvent féparées par une fente remplie de
tiftu cellulaire. Elles fe portent obliquement fur
les côtés du nez, au-deflous de fes os propres ;
leur forme eft triangulaire » de courtes fibres liga-
menteufes les fixent, en haut & en arrière, aux os
du r.ez & aux apophyfes montantes des os maxillaires
fupérieurs ; un tiftu beaucoup moins, ferre,
qui n’eft quelquefois qu’une fimple membrane,
dans laquelle fe développent quelques noyaux
t'fibro-cartüagineux amorphes, les unit en bas.aux
Ppp