
ginëe. C e font celles que Bichat a moins heureu-
fernent nommé parties fibreufes, & que M. Béclard
propofe d'appeler, dans leur enfemble, fyfteme
OU tijfu dej'meux. Voye% D esmeux.
Quelques anatomiftes ont appelé le péritefte
membrane albugineufe.. Voye[ Pé r it e s t e »
ALBUMEN, f. m ., albumen ovi. Les anatomiftes
donnent ce nom à ce qu’on appelle vulgairement
la glaire ou le blanc de l*ceufy c’eft-à-dire,
à une matière liquide, vifqueufe te gluante, qui
enveloppe le jaune, & qui eft compofée de deux
fubftances fuperpofé^s très-diftinctes, qu’il, ne
faut pas confondre *u *■ eavec l’autre.
Plufieurs auteurs ont aonné à ces deux fubftances
le nom.commun de blancs.
La première çouçhe, ou le blanc extérieur, eft
une humeur féreufe te très-limpide. Placée immédiatement
fous la fécondé enfeloppe membra-
neufe commune, elle laifie nager dans fon fein
le fécond blanc, le jaune & fes annexes, qui y
font comme fufpendus.
Le fécond blanc ou le blanc intérieur, qui mérite
proprement le nom d‘albumeny eft plus denfe, plus
tenace, plus confinant. Il entoure immédiatement
le jaune & conftitue la plus grande partie delà
mafle de l’oeuf. Ayant l’éclat & la tranfparençe
du cryftal, il eft fitué en grande partie vers la
petite extrémité de l’oeuf.
C e fécond blanc adhère fortement au centre du
grand hémifphère du jaune, dans la région oppo-
lee à la cicatricule. •
L’adhérence eft même, fi .intime dans l’oe u f qui
a été couvé, qu’on eft obligé de recourir au fcal-
pèl pour la détruire.
Dans un oeuf qui n’a point été fournis à l’incubation
, la proportion de la mafle du fécond
blanc, comparée à celle’du blanc extérieur, eft
dans le rapport de 4 ou y à i .
Les deux blancs font féparés l’ un de l’autre par
des limites très-marquées, & , quelques efforts
que l’on Fafle en les battant fortement enfemble,
on ne réuffit point à en opérer le mélange.
La vifcofité plus grande du fécond, due en
partie à la propre nature du liquide, dépend aufli
en partie d’une membrane légère , tranfparente,
filamenteufe te vafculaire , qui le traverfe de toutes
parts te le retient dans des efpèces de véfi-
cules parfaitement diaphanes, abfoiument comme
la membrane hyaloïde conferve dans fes cellules
l'humeur vitrée de l'oeil.
Au refte, le degré de vifcofité & de tranfpa-
rence de l’ albumen des oeufs varie fuivant les
çfpèces d’ oifeaux où l’on examine cette humeur.
Sa faveur eft fade, fon odeur à peu près nulle.
Il fe diifout facilement dans l’eau te verdit les
couleurs bleues végétales : effet qui eft dû à ce
qu’ il contient de la fôude à l’état libre.
* Expofé au fe u , il s’épaiflit, devient blanc,
opaque te folide*
1 Par l ’a&îon d’une chaleur douce te long-temps
continuée, il fe defîèche en une matière jaune,
caflante, tranfpârente te fucciniformë.
Les acides le coagulent, les alcalis le rediflolvent
en partie ; les diflolutions métalliques te
Peau de enaux le troublent te le précipitent.
Suivant M. John, chimifte pruflien, le blanc
d’oe uf contient beaucoup d’eau te d’albumine, un
peu de gélatine, de la foude, du phofphate de
chaux, te peut-être de l’oxyde de fer. Fourcroy y
a trouvé du foufre te de l’hydro-chlorate de fonde.
Il paroît démontré que les blancs de l’oe uf fervent,
durant les premiers temps de l'incubation-,
à la nourriture te au développement du poulet.
Voye\ I ncuba tion te (E u f .
ALBUMINE, f.,f., albumen. Nom donné à un
principe immédiat des animaux, très-abondamment
répandu dans leur économie, qui fait la majeure
partie du blanc de l’oe uf des oileaux, & que
Pon trouve encore dans le ferum du fan g ,.le
chyle , la fynovie, les liquides verfés à ,1a furface
des membranes féreufes, dans le fluide de la vé-
ficule des hydarides te des acéphalocyifes, dans
les mufcles 3 les humeurs de l’oe il, la bile des oi-
feaux, tec.
L’ albumine, à l’état pur te liquide, eft'incolore,
trafifparente, légèrement fapide, inodore te fuf-
ceptibïe de verdir le firop de violettes, à raifon
d'une certaine quantité de foude libre ou de fous-
carbonate de foude qu’ elle contient. Elle moufle
fi on l’agite, furtout fi elle a été mêlée avec de
Peau. Elle fe coagule à la température de 74° du
thermomètre centigrade , effet qui ne dépend
point de Paétîon de l'oxygène, puifqu’il a lieu
également dans le vide. Comme toutes les fubftances
animales, elle fe putréfie lorlqu’on l’abandonne
à elle-même, te donne naiflance alors ,
entr’autres produits, à du gaz. acide, hydro-ful-
furique.
L ’alcool coagulé fur-le-champ l’ albumine. La
plupart des acides forts te le chlore forment
avec elle des compofés blancs infolubles. Les
diffolutiops de potafle, de foude, de baryte,
d’ammoniaque, de ftrontiane te de chaux la fluidifiant.
Elle précipite, de Peau qui les tient en dif-
folution, la plupart des fels métalliques, te eft
elletmême précipitée abondamment en jaune par
le tannin.
Suivant^MM. Gay-Luflac & Thénard, l’albumine
eft formée de y 2,8^ 3 parties de carbone , de
23,872 d’o-xygène, de 7^40 d’ hydrogène, te de
l S>7°5 d’aaote. D’après M. Bérard, elle confifle
en 1600 parties de vapeur de carbone, 127 de
gaz azote, 810 de gaz hydrogène te 170 de
gaz oxygène : elle contient en outre du foufre.
ALBUMINEUX, euse , ad j., albuminofus j qui
contient de l’albumine. On dit un fluide albumineux
, une humeur albumineufe, un flocon albumineux
3 &ç,
p.
A L L
M. Chauffier, en particulier, appelle l’épi-
derme te l’épichorion membranes albumineufes ,
parce qu’il les regarde comme de l’albumine coagulée.
Poyei E p id e rm e te E pichorion.
ALBUMOR. On a , parfois, fait de ce mot un
fynonyme d’albumine, royeç A lbumin e.
ALCOLITA. Dans Paracelfe, ce mot efl Anonyme
d’urine. Voyej Urine.
ALDARABAM. V^oye^ A lbadara.
ÀLÉPIDOTE, ad j., alepidotus. On applique
cette épithète aux poiflons dont la peau eft dépourvue
d’écailles. Le mot alépidote dérive de « priv. te de as ms, écaille.
ALIBILE, adj., alibilis; ce qui eft propre à
nourrir. On appelle alibile la portion du chyme
qui, pour être abforbée, fe fepare de la matière
excrémentitielle.
ALIFORME, adj., aliformis. Quelques anato- i
miftes ont appelé procejfus aliformesy les apophyfes
ptérygoïdes du fphénoïde , & mufcles alif'ormes
(mujculi aliformes) , les mufcles ptérygoïdiens.
Voye[ Ptérygoïde & Pté ryg o ïd ien .
ALIMELLES. Voye^ A nimelles.
AL L AITEM EN T , f. m ., laStatus. Mode d’alimentation
propre à l’homme & aux petits mammifères
pendant les premiers temps qui fuivènt la
naiflance, te dont la fubftance eft fe lait qu’ ils
tirent, au moyen de la fuccion, des mamelles de
leur mère.
Les mammifères, feuls animaux pourvus de mamelles
, font aufli les feuls qui allaitent leurs petits,
foit que,, comme cela a lieu chez la femme
& les femelles desfinges,qui portent leurs mamelles
fhr la poitrine, la mère foit obligée de fai-
fir fon nourriffon te de l’élever jufqu’à fon fein j
foit que, comme cela arrive chez tous les autres
animaux de cette claffe > les petits eux-mêmes
aillent chercher l’organe nourricier.
[ C ’ eft par un mécanifme que-nous ferons con-
; noître à l’article S u ccio n, que les enfans des
j hommes & les petits des mammifères tirent le
[ lait fécrété dans les mamelles de leur mère, lef-
quelles fe gonflent quelque temps déjà avant l’ac-
[ couchement, & ne fourniflent dans les premiers
movnens qu’un liquide féreux, jaunâtre & peu
: abondant, connu chez la femme en particulier,
fous le nom de coloftrum. V^oyer ce mot.
Il exifte à ce fuiet un préjugé dont on a peine
encore à s’ affranchir. PlufieurS perfonnes, croyant
en effet que le coloftrum eft nuifibleau jeune ani-
nial, ne le laiflent point approcher de fa mère tant
que dure cette première fécrétion. Mais cette
Syfl. Anat. Tome /.
A L L 33
méthode a de graves inconvéniens pour la mère
& pour l’enfant. Si l’ on diffère de préfenter le
mamelon à celui-ci, la fortie du méconium eft retardée,
& les mamelles de la mère deviennent
le fiége d’un engorgement douloureux au moment
delà fièvre de lait, qui fignale l’établiflement de
la véritable fécrétion.
Le coloftrum acquiert effe&ivement peu à peu
les qualités du lait, & devient de plus en plus
abondant, jufqu’ à l’inftant où l’ allaitement doit
ceffer. Alors la fécrétion diminue par degrés.
La durée de l’allaitement varie, au refte , félon
chaque efpèce. Elle eft, en général, proportionnée
à la lenteur de l’accroiflèment comme à la durée
de la vie & de la geftation. Sous ce triple rapport,
la femme eft un des animaux dont l'allaitement
eft des plus prolongés.
Chez elle aufli, tant que dure l’allaitement,
l’écoulement menftruel céfle d avoir lieu. Dans
les mêmes circonftances, les femelles des animaux
n’entrent point en chaleur. S i , pendant le
cours de cette fécrétion , l’imprégnation a lieu ,
le lait diminue de quantité , s’altère & acquiert
I fouvent des qualités nuifibles.
Les farigues, leskanguroos & tous les animaux
didelphes, eh général, offrent fous le rapport de
^allaitement une particularité bien digne d’ être
notée. Peu de temps après la conception , chez
eux , le germe s’échappe de l’ utérus étant encore
à peine vifible, & pafle dans la bourfe que la
mère porte fous le ventre ; il s’ attache à un
des mamelons que renferme cette bourfe, fe
développe» & ne l ’abandonne que lorfqu’il a
déjà acquis un certain degré de force. Long-temps
en co re , après être forti pour la première fois,
de ce réduit hofpitalier , le petit animal s’ y réfugie
au moindre danger ou lorfque la faim le
prefie. Voyt^ L act at ion & L a it .
A L L A ITER , v. a ., lattare; nourrir de fon lajt.
C e verbe eft applicable également à la femme
& aux femelles des animaux;. Une femme allaite-
fon enfant comme une chienne allaite fes petits.
A L L AN TO ÏD E , f. f. , allantois , membrana
farciminalis. On a ainfi appelé, du grec «AA us y
boudin, & ti&osy figure, une poche membrineufe
ordinairement cÿlindroïde te alongée, qui eft
fîtuée entre le chorion te l’amnios dans l’oeuf
des mammifères , te qui, au moyen du canal ou-
raque, communique avec la cavité de la veflie du
foetus.
Chez l’homme, cette poche eft très-difficile à
apercevoir, te a reçu le nom de véficule ombilicale.
Yoyei ces mots te (E uf humain.
Elle e ft, au contraire, très-manifefte dans la
plupart des mammifères,, chez lefquels, félon
l'opinion commune, elle eft deftinée à ferviy de
réfervoir à l ’urine du foetus.
Dans les oifeaux, une poche abfoiument ana-
E