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mais n’a point une enveloppe fpéciale, comme le
prétend oie Bavtholm. Sur Tes deux faces on voit
manifestement des vaillesux & des nerfs considérables
qui font fpéclatement deftinés au diaphragme.
Le diaphragme fert à féparer l’une de l’autre
deux des cavités fplanchniques du corps , & à
contenir les vifeères qu’elles renferment. Mais en
outre il exécute des mouvemens qui, en faifant
vaivier les dimenfions de ces cavités , .ont la plus
grande influence fur beaucoup de fonctions. Lorf-
qu’il fe contracte , la convexité qu’il forme dans
la poitrine difparoît ; fes .fibres, de courbes
qu’elles étoienc, deviennent droites : le centre
apônévrotique acquiert plus d'obliquité; la poitrine
eft ainfi agrandie 5c l’abdomen diminué : il
eft donc dans ce cas .un mufcle efTentielLement
infpirateur; & dans les circonftances ordinaires ,
il eft même le feul qui a gifle pour produire i’inf-
piration. Si la contraction eft portée plus loin , il
peut rapprocher les. côtes de la colonne vertébrale,
ce qui rétrécit les diamètres trani Ver faux dse la
poitrine. Lorfque le diaphragme, au contraire,
le relâche, -il reprend fes premières dimenfio,ns ,
remonte dans le«thorax, y forme la même voûte,
comprime les poumons & contribue ainfi à l’expiration.
Remarquons que, par l’effet de la contraction
, les parties latérales du diaphragme defcen-
dent bien plus que Impartie moyenne , qui eft retenue
par le péricarde & par le médiaftin.
Pendant la contraction du mufcle , l’oefophage
peut être comprimé, parce que l'ouverture qui lui
livre paffage eft toute charnue ; mais il n’en eft pas
de même de la veine cave, de la veine azygos, de
l’artère aorte & du canal thoracique ; la circonr
ference de leurs ouvertures eft en effet aponévro-
tique.
C’eft auffî par les mouvemens de ce mufcle que
nous pouvons expliquer plufieurs phénomènes
remarquables, .comme le foupir, le bâillement ,
Y anhélation , i a toux , 13 éternuement, le rire , le
fanglot, le hoquet, qui tous fe rattachent plus ou
moins aux mouvemens d’infpiration & d’expiration.
11 fert aufii-à l odorat dans l’aétion-de flairer,
à former le corps 4e la voix dans les cris , les -
chants, &c. En preflant fans celle fur les vifeères
abdominaux , il les foumet par fes mouvemens
d’élévation & d’abaiffement à un halètement qui
en favorifè les fonctions. C’eft aufli lui qui, en fe
contractant fortement, contribue furtout au vomif-
fement, comme le prouvent les belles expériences
de M. Magendie, à l’excrétion des matièresfterco-
rales, de l’urine, & à l’expulfion du foetus lors de
l’accouchement.
Enfin c’eft dans le diaphragme que beaucoup de
phyfi.ologiftes ont placé le fiége des pallions, fous
le nom de centre épigafirique.
,Le mufcle que nous venons 4e décrire dans
l’homme manque dans un grand nombre d’animaux,
ainfi que l’on s’en convaincra facilement en étij-
D I D
d la lit la férié dès faits'-an atomique s "qui conipofJ
principalement l’ouvrage qiîe nous publions. y0
R e s p i r a t i o n & P o i t r i n e .
D i a p h r a g m e d u . c e r v e a u . On a a in fi
quelquefois la tente du cervelet. Voj q Dure,
m è r e . .
DIAPHŸSE , f. f ., diaphyfis. Ce mot, quidg.
rive du grec (je nais entre); a été emolovg
par beaucoup d’anatomiftes pour défigner la partie
moyenne ou le corps des os longs- Foyer Os,
DI ARTHRÔDI AL, a l e , ad}., diankrodi,rIS;
qui a rapport aux articulations mobiles , ou dur-
throfes..
I e* . A R T IC U L A T IO N S DI ARTÏI.ROD TALES. Vo\(i\
D i A RTHRO SE .
2 P . C a r t i l a g e d i a r t h r o d i a l . V o y e ç C artil
a g e . : -
DI ARTHROSE | f. f ., dian b o fi.C è mot vient
du grec fae> indiquant ‘fépa-ratioff \ & -tfMpems, articulation.
Il fert à indiquer toute articulation
mobile en général , toute articulation dans b
quelle1 les os peuvent fe mouvoirifolémentlesuns
fur les .autres, FoyezArticulation.
Oh a rangé.en deux dalles lès diverfes efpèces
dè diarthrofes :
i° . La D iarthr o s e d e c o n t i n u i t é , dans b
quelle les furfaces articulaires font unies , dans
toute leur étendue, par un tiflu ligamenteux ou
fibr.o cartilagineux, Fpye^ Amph t .a r t .h r o s e .
2°. La Diarthrose pe poNTiGUiTÉ ou Dm-
t h r -o s è proprement .dite , dans laquelle les fur-
faces font fimplement pontiguës. Foyei A;vnctif
lation.
DIASTOLE, f î. 3 'diajlole. Les phyfiologiilés
ont défignépar cemot, qui vient du grec far] an
(je dilate ), 1 état de dilatation du coeur & des
artères, lorfqiie le fang pénètre dans la cavitédç
ces organes. F o y e ç C i r c u l à t i OxN.
DIAZOME. C emot, employé autrefoiscornna-
fynonyme de diaphragme, n’eft plus. d’ufage & e»
évidemment d’origine grecque y , en gr,c
lignifiant diaphragme.
DIAZQSTER. Ce mot, dans le même casqu?
le précédent, c’eft-à-dire , inufité de notre
& venu du grec ( au niveau de la ceinture),
aTeivi à défigner, pendant un temps, la dou-j
zieme vertèbre du dos-. r^y6î Vertèbre.
DIPAÇTYLE, ad j., didaçiylus^ épithète,^
animaux qui, tels que l’aqttuche, ont $$$
DI G
Koiets à chaque pied. Ce mot vient du grec fa
■ deuxjj 8 dttxfjéMs (doigt). V oyeç. Doigt.
11 DîDYME/f. m.: didymosy vieux mot employé
homme fynonyme de tefticule ,--eh-. grec iïtPppcoç.
Wffoyeï Testicule.
K DIGASTRIQUE ,; adj., digafricus. Cette épi-
fthète , qui vient du grec-3V ( deux ) & yuoquç
|(ventre),a été donnée àplufieurs mufcle s qui présentent
deux faifeeaux charnus réunis par un
tendon moyen ; elle fert de nom propre à deux de
{ces mufcl'es. ^
■ l ° . M u s c l e d i g a s t r i q u e c e r v i c a l , M u f iu fu s •- |
Vvcntérccrvicis. On à parfois ainfi appèle le mufcle
grand complexus. F'oyeç C o m p l e x e s .
K 2°. M u s c l e d i g a s t r i q u e proprement dit, Muf-
ttulus digaftriùus, ou M. bivèhter maxilU inferio'ris.
Jl appartient à la région hyoïdienne fupérieure.
Placé fur les parties latérale-; fnpérieûre & anté-
lieure du cou , au-deflou-s de la mâchoire inférieure,
ce mufcle eft épais & charnu à fes extrémités,
grêle & tendineux dans fon miHêh, ou il
éprouve une réflexion fur lui-même. Il fe fixe
|'|oftérieurement, par des fibres aponévrotiques-;
dans la rainure maftoïdienne du temporal; il en def-
cend obliquement en dedans & en avant, d’abord
plus large & plus épais,-mais s’aminciffinc enfuite
par degrés ,' & fe changeant en un* tendon ar-
■ ondi, affez fort, plutôt apparent en'•-dehors
;|u’en dedans, d’environ deux pouces' d’étendue,
& qui traverfe la partie inférieure du mufcle ftylo-
Jyoï.usq ou pafie derrière elle. L à » ï-l; eft reçu
dans une efpèce d’anneau aponévrotique ; garni
én dedans d’une petite bourfe fynoviale, large
dune ligne ou deux, d’une longtiêuf variable, qui
tient au bord fupérieur de l’os hyoïde, & en rapproche
plus ou moins la partie moyenne du mufcle.
Bnfuite une aponévrofedarge & mince fe détache
P bord- inférieur du tendon , qui change d'e direction
en cet endroit & qui forme un coude ; elle
flefeend devant le mufcle mylo^hyoïdien , contracte
avec lui de fortes adhérences, & va fe fixer
igalement au corps de l ’os hyoïde. Alors lé dï-
galtrique monte en avant & en dedans vers la bafe
Je la mâchoire, devient de nouveau' ch-arnu &
épais, fe rapproche de celui du côté-oppofé, &
Simulante , d.ins une petite foffette fpéciale, fur
les'cotés delà fymphyfe du menton, par desfibres
aponevroiiques qui s’entre-croifent quelquefois
||vec celles de l’autre’mufcle.
■ Sa./üC£ externe eft couverte poftérieureme'nt par
! |S( v ï c!es Pet’c complexus, fplénius & fterno-
J .0ld/le-n j au milieu , par la glande maxillaire qui
L ;°§ee dans f angle formé par le tendon ; en
K n|3. Par le mufcle peaucier. Sa face .interne eft-
les mufcles ftylo-hyôïd-ien ,- f ty lo - '
K* e - yi0'pharyngîen, fur les- artères caro-
M cs externe & interne v la b ia le lin g u a le ; - fur
D I G 255
• !a veine.jugulaire interne, fur le nerf hypoglofie,
fur les mufcles hyo glofie & mylo-hyoïdien.'
Ce mufcle abaifle la mâchoire inférieure, oir
élève l’os hyoïde ^ le porte en avant. Sa portion
poftéi-ieure paroît contribuer à l’élévation de la
mâchoire fupérieure, en a giflant fur le crâne , au
moins fuivant quelques anatomiftes.
M. Chau flier l’a nommé mu ft le maftôïdo-géhien.
DIG ES 11F, î v e , adj. ; qui a rapport à la digef-
tion.,C eft ainfi que l’on dit organes digefiifs, forcés
digefiv e s , &c. Voyè[ D i g e s t i o n .
DIGEST IO N , f f ., digefiid:-On défigne par ce
mot une fonètio'n én vertu dé laquelle des fubf-
[,tances, introduites dans des cavités intérieures du
I corps des animaux , f éprouvent une altération particulière,
& telle qu’ellés fe partagent en deux portions,
l’une qui fèrt à la formation, à l’entretien ,
à 1 accroiflement du corps ou s’opère la digeftion;
1 autre qui doit être rejetée au dehors comme
inutile..
La digeftion ne commence à s’exercer véritablement
q-u’après la naiflainee-, & eft une fpnaion
plus ou moins fimple, plus ou moins compliquée,
fuivant les animaux dans le 1 quels on l’ obiërve.
y o y e \ A n im a l .
Dans l’homme , en particulier, elle exige, pour
fon aceomplrfièment, le concours d’un nombre
confidérable' d’organes diffère ns. Elle néceflîte
1 action fuccefiive dés Vevtes, des dents, des joues,
des mâchoires & des mufcles de ces divërfes parties
pour accomplir la trituration des alimens
{voyeç M a s t i c a t i o n ) ; celle des glandes falivai-
res, pour les réduire en une pâte humide (voyez
I n s a l i v a t i o n ) ; celle de la langue, dü voile du
pàlais, du pharynx, de l’oefophage, pour en opé-
rerla déglutition ( voycy ce m o t); celle de l’efto-
nrac , pour les convertir en chyme ( voye^ Chyme
8z. Chymification ) ; celle des inteftins, du foie,
dm pancréas, de la rate, pour la réparation du
Chyle ( voyeç B i l e , C h y l e , G h y l i f i c a t i o n ) ; .
celle du reètum & de l’anus pour déterminer la
fortie des excrémens-( ÿoÿeç D é f é c a t i o n ). Foyer,
en outre, A b s o r p t i o n , - A s s im i l a t i o n , E x c r é m
e n s , R a t e ,, S a l i -v é , S u c g a s T r i q u e .
{ recédée du développement de deux fenrimens
qui font defirer de prendre des alimens, la f a im &
i devancée;par l’exercice de deux fènfations,
; idgufiation 8ç- Yoïfiitiion , qui nous averiiflent des-
1 qualités -intimes de ces alimens-, qui nous mettent
aaneine de .les apprécier, de lev juger, & par celui
des organes de préhenfion qui les placent dans
la bouahe pouf leur ingeftiop, la digeftion le com-
; Pofe » chez nous, en effet, de tous ces a êtes, qui
femblent autant de fonêtions ifolées 8c diftinétes ,
i & commencé 'véritablement à s’effedtuer dès le
moment où lés alimens font reçus dans la cavité '
de la bouche , par l’effet de Lécarrement des deux
mâchoires.