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moins grande quantité dans leur cavité, mais qu'il
faut bien le garder de confondre avec la graille,
humeur produite par un tiffu fpécial| le tiffu adi--
peux, développé lui-même dans le tilïu cellulaire.
A dipeux.
- Malgré la profufion avec laquelle le tilïu cellulaire
eft répandu dans l'économie , les anatomiftes
ne font point d’accord fur fa véritable ftru&ure,
tte ne le confidèrent point tous fous le point dë
vue d'après lequel nous venons de !e confidérer.
Haller, par exemple, le compofe de cellules dif-
tinétes, d'une forme & d'un volume déterminés,
& réfultant de l'entre-croifement de lamelles multipliées.
Bordeu, Wolff, F. Meckel, au contraire^,
le regardent comme .une fubftance fimple^-
ment vifqueufe, tenace, dépourvue de lames 8c
de cellules.
Ce qui paroît certain, c’eft que ce tilfu n’eft
doué d'une organii’ation bien diftinéfce que dans
les endroits où fon épaifleur eft' confidérable,
tandis que dans ..ceux ou il né forme qu'une couche
mince, il femble inorganique.
Quant aux- cellules qu'il préfente, il faut les
conlidérer comme des vides ouverts.de toutes
parts, comme des elpaces irréguliers fitués entre
fes lames 8c fes fibres, 8c communiquant les uns
avec lès autres d’un bout du corps à l'autre, à la
manière d.es vacuoles d'une éponge.
En conféquence de cette dernière particularité,
les liquides & les gaz pénètrent le tilfu cellulaire
avec la plus grande facilité. On voit tous les jours
les bouchers le diftendre avec de l’air qu’ijs y
poulfent à l'aide d'un foufflet, & qui fe répand
dans toutes les régions du corps des animaux fournis
à cette opération. Il n’eft point de chirurgien
qui n'ait eu occafîon de remarquer que le même
■ phénomène a lieu lors.de l ’emphyfeme, c'eft-à-
dire, dans les cas d'épanchement morbide de gaz
dans lé tilfu dont il s'agit. Les anatomiftes, à i'aide
d'injections artificielles , peuvent de même remplir,
de proche en proche, toutes.fes parties vides;-
bc les chirurgiens, lorfjue , dans les cas d'ecchy-
mofes, le fang s'infiltre fe diifémine dans les
parties voifines du fiége de la contufion, ob-
fervent que ce liquide fuit abfolument la même
marche..
Le tilfu cellulaire eft donc partout continu à
lui-même, & ' cette continuité eft principalement
lenfiblé dans les grands vides qui leparent le s ,o r -.
ganes les uns des. autres. C ’eft ainfî que celui du
cou , par exemple, communique par en haut avec
celui de la tête, ‘8c inférieurement avec celui de’
l'intérieur du thorax ; que celui de cette dernière ..
cavité fe prolonge dans l’abdomen & a des connexions
marquées avec celui des membres fupé-
rieurs; que' celui de l'abdomen eft lié à celui des -
membres pelviens par le moyen des prolongè-
n;ens qui traverfent les arcades crui.ales , les anneaux
inguinaux, les échancrures fciatiques , & c . .
C e tiffu confti tue, en outre, pour chaque pr-
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! gane, une enveloppe qui lui eft propre, qui VJ
enépaifleur, 8c qui envoie des ramifications daj
. fon intérieur. 11 forme des gaines autour des artj.
J res, des veines, des conduits excréteurs, <]Çs
yailfeaux lymphatiques; il unit, par une de leu«
faces , la peau <k les membranes muqueufes & f
reufes aux parties environnantes ; il recouvre j«
mufcles .d’une couche fort épâilfe, pénètre entre
chacun de leurs faifceaux, entre chacune des fi.
bres de ceux c i, de manière à repréfenter une £
rie de canaux emboîtés, fe continuant les uns
avec les autres , de la même manière queTenve-
Joppe cellulaire propre aux différens organes fe
continue avec l’enveloppe générale du corps. En-
fin, les glandes, leurs lobe s, leurs lobules & les
grains qui composent ceux-ci, font de même ifolés
entr’eux ou des parties voifines par des enveloppes
du même genre fucceflivément de plus es
plus petites.
Le tiffu céllulaire eft pellucide, blanchâtre ou
légèrement coloré en jaune.- Il eft tres-extenfible,
8c offre une force de réfiftance plus ou moins pro- j noncée fuivant les régions du corps où on l’examine;
il eft aufli plus ou moins abondant, fuivant
les mêmes circonftances,.
Dans le canal vertébral, & furtout dans l’intérieur
du cr.âne, on n'obferve prefque point de
tilfu cellulaire, tandis que.M'extérieur du crâne &
furtout. le devant de la colonne rachidienne en
offrent en quantité.
A la tête, la face renferme en général beaucoup
de tilfu cellulaire > comme on peut s'en convaincre
en examinant les orbites & les joues.
Toutes chofes égales d'ailleurs, vu les enveloppes
qu’il fournit nécelfairement à chaque organe,
il doit exifter en plus grande abondance là où il y a
un plus grand nombre d’org.ines, comme au cou,
par exemple, lelong des vaiffeaux & des mufcles,
dans l’aine , dans l'ailïêlle, au creux du jarret, à
la paume des mains & à la plante des pieds.
On en'obferve encore une grande quantité 1
l’extérieur du .thorax, autour des mamelles, &,
dans, l'intérieur de cette même cavité entre les lames
des médiaftins. Il n’y en a pas moins, foit dans
l'intérieur de l'abdomen, foit dans l’épaiffeur di
fes parois.
On peut dire, qu’en général les organe?
qu’enveloppent des couches épâifleS de tiffu cellulaire
font les organes les plus importans.
C e même tiffu eft aufli plus abondant dans les
endroits qui permettent de grands mouvemens.
Sous la peau, il forme une couche univerfelle-
ment répandue, fi ce n’eft aux endroits où s’implantent
des mufcles ou des aponévrofes.
Il eft d’ obfervation également que fa trams eft
plus ferrée dans le trajet de la ligne médiane
partout ailleurs.
11 eft, au contraire, plus lâche dans les parties
très-mobiles , très-fujettes. à varier de forme |
C E L
de volume, comme aux paupières, au fcrotum, L prépuce, aux grandes lèvres de la vulve.
| if fe condenfe-.de plus en plus dans les régions
•|)ù la peau ne gliffe point fur les parties fous-ja-
Sentes, comme au-devant du fternum, au dos , à
l a paume des mains, à la.plante des pieds, 8cc.
Ml en eft de même lorfqu’il1 double des membranes
' Mans fotitien, comme la: membrane muqueufe de
ï ’eftomac, de l’inteftin , des folfes nafales, de la
lyeifie y 8cc. • •
B Celui qui couvre la 'face adhérente des mem-
fcranes féreufes eft généralement floconneux.
M Bichat & un certain nombre de favans ont
Æxaminé les propriétés chimiques -du tiffu cellu-
'Baire, 8c , fous ce rapport „ lui ont reconnu les
-Miropriétes fuivantes;
M En le privant d'eau par la defficcation, on le
B e n d hygrométrique, & on peut lui faire reprendre
S o n premier afpeèt en le plongeant dans un fluide
«aqueux. W ‘ ( .
J Par l’a&ion du calorique , il fe delfèche rapide-
Mment, fe crifpe 8c finit par brûler en biffant fort
«pende cendres.
® Il ne fe fond dans l'eau qu'après une ébullition
Mtrès-prolongée.
H 11 fe putréfie lentement 8c ne fe décompofe en-
«tièrément qu'après une macération de plufieurs
mois.
R Suivant Fourcroy, il eft compofé prefqu’entière-
wment de gélatine ; mais M. John y a rencontré, en
«outre, du phofphate 8c du carbonate de chaux,
_ |& une petite quantité de fibrine.
1 La nature intime du tiffu cellulaire .eft encore
•jlaffez peu connue^Il reçoit évidemment des ramifi-
«cations artérielles 8c il donne naiffance à des radi-
«cules veineufes, mais il ne paroît point entière-
jSment vafculaire, comme Ruyfch le fuppofe. On y
^Srouve des vaiffeaux abforbans, mais il n'eft point
«entièrement formé de vaiffeaux blancs, comme le
«prétend Mafcagni; de cylindres tortueux, comme
I le veut Fontana; ou d’ un épanouiffement des
«nerfs, comme l'affirment quelques auteurs. Haller,
fAlbinusj Prochaska 8c d'autres encore penfent
«que les;artères & les veines ne font que le traver-
jRfer, & que les canaux qu'il renferme, lui font pro-
«pres. Cette opinion paroît affez probable; mais,
«dans tous les cas, en admettant même que ce tilïu
;.R«ie contienne ni vaiffeaux ni nerfs réellement, il
«faut du moins reconnoître que les premier» aban-
|donnent un fluide dans fes aréoles; que ce fluide
«très-ténu les baigne, les imbibe, & en fi petite
«quantité qu’ il femble à l’état de fimple vapeur.
® ^ L'extenfibilité& la contrat ilité font des proprié-
« tés très-prononcées dans le tiffu cellulaire; la fen-
«fibilité, au contraire, y eft affez obfcure, & ne s'y
Sdéveloppe guère que dans les cas d’inflammation,
« 11 jouit d’une force de formation très-marquée,
fd ’autrepart, car il peut fe former de toutes piè-
. «çss » & même fe reproduire quand il a été détruit.
« Par fa fouplefle 8c fon extrême flexibilité, il fa-
Syft. Anat. Tome J.
Q E N 1 45
I cilite le jeu 8c les mouvemens des différens organes
qu'il entoure, en même temps qu’il les fépare
les uns des autres & qu'il eft pourtant l’unique lien
qui fertàlesunir..
C'eft lui- qui femble la première partie développée
dans l’embryon , où il paroît d'abord liquide
8c très-abondant, pour diminuer poftérieurement
de proportion 8c acquérir de plus en plus, avec
l’-âge, delà confiftance, en forte que chez les vieillards
il eft quelquefois comme fibreux.
11 faut remarquer aufli que le tiffu cellulaire eft
mou & plus abondant chez la femme que chez
l'homme. •
C E L LU L E , f. f , cellula. Les anatomiftes ont
donné ce nom aux petites cavités, aux petites loges,
aux intervalles que laiffént entr'elles les fibres
8c les lames du tiffu cellulaire, du canal médullaire
des os longs, des tiffus caverneux &
éreétiles, &c.
C ellules bronchiques. Ce font, fuivant quelques
auteurs, les cavités que l'on trouve dans le
parenchyme des poumons. Poye^ Poumon.
C E L LU L EU X , euse, adjeéh, cellulofusy qui
abonde en cellules.
i° . M embrane celluleuse. On a quelquefois
ainfî appelé la couche que le tiffu cellulaire forme
au-deffbus des tégumens. Voyei Tissu cellulaire.
2.°. Tissu, celluleux. Ces mots, qui feroient
plus convenables que ceux de tiffu cellulaire pour
dénommer l’organe que ces derniers défignent, ont
été employés par les anatomiftes pour indiquer plus
fpéciàlement la partie fpongieüfe des o s , celle
qui forme la prefque totalité de la plupart des os
courts, 8c que l’on rencontre principalement aux
extrémités feulement des os longs.
Le tiffu * celluleux ou fpongieux des os eft le ré-
fultat de l'entre-croifement d’une foule de lames
qui, dirigées dans tous les fens, laiffént entr’elles
des vacuoles, des cellules d’une étendue 8c d’une
forme très-variables, &qui communiquent toutes
les unes avec les autres, de maniéré que du mercure
verfé à l’extrémité d’une maffe du tiffu dont
il s’agit, va fortirpa^e côté oppofé en s’infiltrant
de cellule en cellule.
Toutes ces cellules font tapiflees par une membrane
d'une exceflive ténuité & qui fournit un fuc
gras analogue à là moelle des os longs. Voye%
Médullaire, Moelle & Os.
C ’eft à tort que la plupart des oftéologiftes ont
donné au tiffu celluleux des os le nom de fubftance
fpongieüfe, car fa fubftance eft la même que
celle des autres tiffus des os.
CEN DRE, ée , ad j., c in e r e u s ; qui a la couleur
T