
un vifcèrè parenchymateux, vafculaire, d’ un tiffu
mou & fpongieux, & d'une couleur rouge obf-
cure tirant fur le noir, rarement uniforme, presque
toujours marbrée. Elle occupe profondément
l'hypochondre gauche, au-deffous du diaphragme,
au-aeffus du colon defcendant, entre la tubéro-
lîtë de l’eftomac 8c les cartilages des fauffes côtes,
au-devant de la capfule furrénale correfpondante
8c de la partie fupérieure du rein du même côté.
Elle eft fixée aux organes environnans d’ une manière
plus ou moins lâche par des replis du péritoine
& par un fort grand nombre de vaiffeaux.
Sa forme eft celle d’un fegment d’ ellipfoïde,
dont le grand diamètre feroit à peu près vertical.
Son volume préfente les variétés les plus nom-
breufes, 8c ne peut être afligné d’une manière
exaéte , non plus, que fon poids. Néanmoins fa
pefanteur fpécifique eft à celle de l’eau comme
1160 eft à 1000.
Le plus ordinairement la rate eft unique j mais
quelquefois cependant elle eft accompagnée par
quelques petits corps de la même nature qu elle,
d’une forme variable , & logés dans l’épiploon.
La face externe de la rate eft convexe & contiguë
au diaphragmes elle répond aux neuvième,
dixième 8c onzième côtes gauches. L'interne eit
partagée en deux parties par une gouttière longitudinale
appelée ociffure de la rate : cette feiffure
n’occupe jamais toute la longueur de l’organe, &
eft remplie par des vaiffeaux 8c par une certaine
quantité de graiffe. La portion poftërieure de la
face interne de la rate eft appliquée fur le côté ■
gauche de la colonne vertébrales l’antérieure, un ;
peu plus grande, répond au grand cul-de-fac de !
reftomac.
La circonférence de la rate a une forme trèsrirré-
gulière 5 plus épaiffe en haut & en arrière qu'en
bas & en avant, elle eft liffe 8c arrondie, mais
coupée d’efpace en efpace par des échancrures
plus ou moins profondes & plus ou moins nom-
breufes. Elle correfpond eh haut à l’ aponévrofe
diaphragmatique, en bas au rein & à la capfule
furrénale gauche, en arrière au pancréas, en avant
aux parois de la poitrine, par 1 intermède du diaphragme.
L"enveloppe féreufe de la rate eft formée par le
péritoine, & en revêt tout l’extérieur, à l’exception
feulement du fond de fa fcilïure, fur
les bords de laquelle elle fe réfléchit pour fe
continuer avec les feuillets des replis membraneux
qui fixent la rate à l’eftomac 8c au diaphragme.
Peu épaiffe, tranfparente, liffe par fa furface e x terne,
adhérente par l’autre, elle eft appliquée
fur une fécondé enveloppe de nature fibreufe.
Gette enveloppe fibreufe adhère intimement à la
précédente en dehors, 8c de fa furface interne elle
envoie un grand nombre de prolongemens déliés
dans le parenchyme de l’organe. Au fond de la
feiffure, elle eft en contaét avec du tiffu cellulaire
graiffeux, 8c elle fournit d'autres prolongemens
plus marqués qui accompagnent les vaiffeanv
dans l’ intérieur de la rate, & dont le nombre tft
par çonféquent indéterminé. Elle eft d’un blanc
grifâtre, allez épaiffe, réfiftante, élaftique, peu
vafculaire & dénuée de nerfs; - *
Aucun organe, proportionnellement à fon vo.
lume,n’aplusde vaiffeaux languins quelarate.Son
artère principale, fournie par iè tronc coeliaque
eft remarquable par fon volume, par l’épaiffeur de
fes parois, par fes flexuofités multipliées, & par foi
manière dont elle fe divile dans la feiffure. Hllei
reçoit, en outre, quelques rameaux qui lui viennent
des artères capfulaire, diaphragmatique, première
lombaire 8c fpermatique du côté gauche.
f^oye% S p l é n i q u e .
Ses veines n’ont pas plus de volume que fes
artères, 8c fontfurtout remarquables par la ténuité
8c l’extenfibilité de leurs parois i elles n'ont point
de valvules intérieures 8c forment une des princi-J
pales racines de la veine porte. Voye\ S p l é n iq u e , I
Ses nerfs, fous le nom de plexus fplénigue, font!
une des divifions du plexus fol aire & font fournis
par les ganglions femi-lunaires 8c par le nerf
pneumo-gaftrique gauche. Voye% S o l a i r e & S plén
i q u e .
Ses vaiffeaux lymphatiques ont été décrits précé-
! demment. f^oye^ L y m p h a t iq u e s d e l a r a t e ( i ) , |
L e tiffu cellulaire forme une couche affez mince
autour des artères 8c des veines fpléniques, & 011
peut la fuivre affez profondément dans l’épaiffeur
de la ra te ..
J’ appellè granulations un certain nombre de
corpüfcules grifâtres, mous, demi-tranfparens,
comme gélatineux, du volume d’ une tête d’épii.-1
gle & quelquefois prefqu’imperceptibles, lef-l
quels font femés irrégulièrement dans le tiffu delà
rate. On ignore abfo’ument leur nature : Malpighi
lés regardoit comme de petites glandes.
Le parmehyme propre de la rate eft d’une C0H-
fiftance tres-variable, & cependant en général
mol!aile-& comme fpongieux. Sa couleur eft plus
foncée que celle de la rate à l’extérieur. 11 renferma
conftamment une très-grande quantité de fang,
qui femble être identifié à fon tiffu, & qui s y
rencontre fous trois états différens : lavoir, dans
les artères 8c dans les veines, comme cela a lieu
partout ailleurs, 8c dans une forte de combinailon
intime avec les autres élémens organiques & avec
une certaine quantité d’ albumine. Ce dernier eft
épais, légèrement vifqueux, opaque, d’un rouge
livide, analogue à la lie de vin. 11 paroît être renfermé
dans les cellules ou dans des aréoles fpé-
ciales très-multipîiées, dont, les parois feroient
formées par le prolongement de la furface intérieure
de l’enveloppe fibreufe delà rate. Quelques
anatomiftes penfent pourtant que ces cellules
n'exiftent point, èc que le parenchyme de la rate 1
(1) Page 426.
eft effentieliement formé de vaiffeaux capillaires
artériels & veineux , à parois très-minces 8c très-
extenfibles, 8c communiquant immédiatement entr’eux.
Tout ce qui a rapport à la rate dans les animaux
des claffes inférieures à l’homme, eft expofé en détail
dans les volumes fubféquens de ce Syftèmë
I anatomique.
RAW. J. J. Rav^ ou Rau étoit un célèbre chirurgien
d’Amfterdam, auquel l’anatomie des organes
les plus délicats du corps de l’homme a de
[grandes obligations. Par reconnoiffance pour les
fervices qu’il a rendus à la lcience, on a donné fon
nom à une longue apophyfe du premier des offe-
lets de l'oreille. Voye{ M a r t e a u .
/ RAYON, f. m. Voye{ Radius.
RAYONNE, é e , adj., radiatus. On a appliqué
cette épithète à des ligamens dont les fibres, dif-
[pofées en rayons, femblent autant de lignes qui
[s’écartent en divergeant d’un centre commun.
[Tels font ceux qui unifient les côtes au fternum 8c
lia tête du péroné au tibia.
RÉCRÉMENT, f. m ., recrementnm. Les phy-
liologiftes ont défigné par ce nom toute humeur
p i’, après avoir été féparée du fang, eft reportée
[dans le torrent de la circulation. Tels font, en
Particulier, le fuc pancréatique 8c la falive.
IRÉCRÉMENTEUX, e u s e , o u RÉCRÉMEN-
[TITIEL, e l l e , a d j . , recreniientitius ; qui appâr-
[licnt, qui a rapport au récrément : on dit, par '
exemple, des humeurs récrémeniitielles, un fluide \
vhmnen 1 eux, Scc.
j RECTO-VAGINAL, a l e , adj., recîo-vaginalisj
gui appartient tout à la fois au re&um & au vagin.
I La cloifon. reck-vaginale, par exemple, eft une
lame membraneufe formée par l’adoffement du rec-
bm & du vagin, de manière à féparer l’une de
B autre les cavités de ces deux conduits.
| RECTUM, f. m ., rellum. On a. introduit ce
[mot latin dans la langue françaife pour défigner la
Nlième & dernière portion du gros inteftin, ou
I organe de la défécation.
| Ee reétum occupe la partie poftérieure du baflïn
«termine les.voies digeftives, Il fuccède à l’S
iliaque du colon, & s’étend depuis le côté gauche
|e l’articulation facro-vertébrale jufqu’au femmet
Pu coccyx, où il s’ ouvre à l’extérieur. Il eft un
N incliné de gauche à droite dans fon origines
Ns enfui te il fuit prefque verticalement le trajet
f*e la ligne moyenne du corps. 11 s’accommode à la
coiirbure du facrum, c’ eft-à-dire > qu’il décrit une
Courbe dont la concavité générale eft en devant,
r °UYent aufli il préfente des inflexions latérales
plus ou moins marquées. Il eft cylindrique dans la
plus grande partie de fon étendue 5 mais, près de
fon extrémité inférieure , il offre ordinairement un
renflement plus ou moins confidérabie. Moins volumineux
que le cæcum 8c le colon , il eft cependant
fufceptible d’une dilatation exceflïve, & ne
préfente à fa fuperficie ni boffelures ni bandelettes
charnues- Seulement,dans l’état de vacuité,
il offre quelques rides tranfverfales irrégulières,,
dues à l’affaiffément de Tes parois.
Fixe 8c immobile à fa place, le reêlum a des
rapports conftans & invariables, mais qui diffèrent
fuivant le fexe en devant feulement. Ainfi dans
l’homme, en bas 8c en devant, il répond au bas-
fond de la ve flie , à la proftate, & aux véficules
féminales ; tandis que dans la femme il eft recouvert
par le vagin, auquel il eft uni par un lacis
vafculaire très-confidërable : c ’eft à cette union
qu’ on donne le nom de Cloifon- refto-vaginale.
Mais, en devant 8c en haut, le reétum eft recouvert
par le péritoine dans les deux fexes, & eft en
rapport médiat avec l’ utérus chez la femme 8c le
corps de la veflie chez l’homme : fouvent une ou
deux anfes d e l’inteftin grêle fe gliffent entre lui &
ces organes.
En arrière , & dans les deux fexes, le reélum eft
couché fur le facrum & fur le coccyx., dont il eft
féparé par les vaiffeaux & nerfs hypogaftriques,
renfermés dans un repli du péritoine large en haut,
où il fe continue avec le méfocolon iliaque, étroit
en bas, 8c nommé Méforeftumtout à-fait inférieurement
il eft en contaéi avec le mufcle releveur
de l’anus. Sur fes côtés, cette infertion n’ a de connexions
qu’avec le tiffu cellulaire adipeux qui fe
trouve en abondance dans le baffm, & avec les
mufcles releveurs de l’anus.
La furface extérieure du reéïum eft liffe, polie,
blanche j tapiffée en haut par le péritoine, elle
préfente dans toute fon étendue des ftries verticales
8c parallèles, qui font dues à la préfence
des fibres charnues longitudinales uniformément
répandues furtout fur fon contour, 8c reffemble
affez à Toefophage confidéré de même extérieurement.
On y obferve en outre les nombreul.es
anaüomofes des vaiffeaux hémorrhoïdaux, 8c
quelques appendices adipeux vers la bafe du facrum.
Là furface intérieure du facrum eft ordinairement
liffe dans fa moitié fupérieure 5 mais , dans l'inférieure
, on rencontre une quantité déridés longitudinales
parallèles, plus épaiffe s auprès de l’anus,
& d'une longueur variable. Ces rides, dont le
nombre varie depuis quatre jufqu’à dix ou douze,
& qu’ on appelle colonnes du rectum, font formées
par la membrane muqueufe & par la couche de
tiffu cellulaire fubjacente. Entre ces colonnes , il
exifte prefque conliamment des replis femi-lunaires
, membraneux, plus ou moins nombreux,
obliques ou tranfvevfes, dont le bord flottant eft
dirige de bas en haut du côté de la cavité de l’in