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de nombril. Ce mot eft entièrement grec $ il
vient de <* privatifs & de 3?, nombril.
C ’eli unechofe affez curieufe que de fuivre les
raifonnemens de plufîeurs anciens anatomiftes
pour prouver qu’Adam & E v e , créés immédiatement
& fans geftation préalable , étoient anom-
P haies. .
ANONYME, adj., anohymus y qui n’a point dê
nom. C e m o t, qui dérive de et privatif, & de
ovoftct (n om ) , a été aflez fréquemment autrefois
d'ufageen anatomie. C ’eft une expreflîon vicieufe,
aujourd'hui abandonnée avec raifon.
Le cartilage , que certains auteurs ont appelé
cartilage anonyme , eft le cartilage cricoïde.
L’oj anonyme ou innominé de plufîeurs autres,
eft celui que que nous nommons aujourd’hui os
'çoxal. Voye^ C oxal.
Le trou anonyme de quelques-uns eft l’orifice
externe de 'l ’aqueduc de Fallope. Voye^ St y lo -
mastoïdien.
_ ANORCHID E , adj., pris quelquefois fubftan-
tivement, anorckidos. C e m o t, qui eft prefqu’ inu-
fîté & qui dérive de * privât. & de teuicule,
a été autrefois employé pour défîgner les individus
nés fans tefticules du privés de ces organes.
ANSE , f. f. , anfa. On applique fouventce nom.
à ceftainês parties courbées en arc & que l’on
compare à l'anfe par laquelle on prend ia plupart
des vafes pour s’en férvir.
C'eft ainfî que l’on dit une anfe inteftinale pour
indiquer une portion'de l’inteftin foutenue par fon
méfentère ^décrivant une ligne courbe.
C ’eft encore ainfi qu’on a appelé les arcades
zygomatiques anfes de la tête3 & l’échancrure jugulaire
du llernum ahfa fterni , & que l’on dit une
anfe nerveufe , une anfe anaftomotique , &c.
• AN T ÀGONISME , fub. m ., antagonifmus , de
.»rff ( contre , en fens oppofé) & de ctyavttyïv
(agir). Ce mot défîgne en général la réfîftance
que s’oppofent refpedivement deux puiffarices
contraires.
Dans le langage anatomique, on dit qu’un
mufcJe eft en antagonifme avec un autre mufcle ,
quand l’ officé de l’ un eft entièrement Oppofé à
celui de l’autre. Lorfqu’on veut évaluer la force
ablolue de lacontraction d’un mufcle, il faut tenir
compte' de Y antagonifme des mufcles qui lui font
oppofés.
AN TA G O N ISTE , f. m ., antagoniftay même
étymologie qu’antagonifme. En anatomie, on ap-.
pelle antagoniftes 3 des mufcles qui font attachés au
même point que d’autres dont ils contre-balancent
l ’a&ion.
Il n’eft^ aucune partie mobile .du corps , aucun
de fes leyiers offeux, qui ne fe trouve placé entre
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deux forces mufculaires oppofées. Donc , il n’eft
aucun mufcle qui n’ait fon antagonifte 5 il ne le
fait pas de mouvement dans un fens, qu’ un autre
mouvement ne puiffe s’exécuter en fens contraire.
C ’eft ainfî que les mufcles fléchiffeurs, adducteurs
. pronateurs, conftriCteurs, ont conftammentJ
pour antagoniftes, des mufcles extenfeurs, abducteurs.,
fupinateurs & dilatateur^.
il ne faut point oublier, dans“’!’ appréciation des
mouvemens d'une partie quelconque , que deux,
mufcles qui font antagoniftes lorfqu’ils agiffent chacun,
féparément , deviennent parfois congénères,
quand ils fe contactent fîmultanément, & cela en
vertu de cette loi de la dynamique qui veut que
deux fortes obliques & oppofées, venant à fe combiner,
produifentun mouvement direCt. C ’eft ainfî '
que les deux mufcles fterno-cléido-maftoïdiensj
par exemple , agiffent féparément commé antego-
niftes dans la rotation de la t è te , tandis qu’ils
deviennent congénères lorfqu’ils agiffent .de’concert
pour la flexion cfireae de cette partie en
avant.
ANTÉ BRACHIAL, a l e , ad j., Voyei A nti>|
BRACHIAL.
ANTEMBASE, f. f . , antembafis. C e mot parofc
avoir été créé par Galien , & eft tout-à-fait grec, ;
uve]ifà.Zct<ns. On s’en eft fe rv i, dans le même fens!
que cet auteur, pour indiquer la réception mutuelle
d’un os dans un autre. ll,eft vieux 8cinufîtél|
aujourd'hui.
ANTENN E , f. ï . 3 antenna. Lesentomologiftesl
ont donné le nom d'antenne? à des efpèces del
cornes articulées & mobiles que les infeCtes por-1’
tent à la partie antérieure & fupérieurede la tête,
& qui leur fervent probablement d’organes du|
toucher.
La forme & la direction des antennes varientl
beaucoup, non-feulement dans les divers genrésJ
mais encore dans les efpèces d’un même genre &|
dans les individus de fexe différent. C ’eft ce quek
nous fàifons connoître en détail dans le quatrième!
volume, du préfent ouvrage.
AN T EN N U LE , fub. f . , antennula ; diminutifi
d’antenne. Voye\ Palpe, qui eft plus généralement!
employé.
ANTERIEUR, re , adj., anterior, anticus ; qui!
-eft en avant, qui précède > eXpreflïon relative,!
par laquelle on déngne , en anatomie , la furface!
fternale 4U)Corps , & toutes les parties qui fe rap'l
prochertt du plan que l'on fuppofe appliqué fut!
cette furface.
C ’ eft dans ce fens que l’on dit angle antérieur M
bord antérieur, face antérieure de telie ou de tellel
partie.
Pour bien concevoir toute la vàleur de cette J
exprelfion J
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«Xpreffion , il faut fe rappeler que l’homme marche
dro it, foutenu fur le talon & fur toute la
plante du pied j que la tête occupe la partie fupé-
rieurej que la poitrine & le ventre fe partagent la
partie antérieure8c que le dos eft tourné en arrière.
La ligne fuivant laquelle le corps de l’homme
eft dirigé, eft do..c verticale, & forme avec le loi,
fur lequel il repofe, un angle de 90°. C ’eft cette
ligne, qu’on fuppofe paffer par le fommèt de la
tête pour fe termi ner entre les deux pie.ds , qui fert
debafe pour àflîgner les dénominations de régions
aux divers organes, fuivant que, par rapport à elle,
ils'foflt antérieurs , poftérieurs , latéraux , fupérieurs,
inférieurs 9 &c.
A ntérieur du marteau (Mufcle). Voy..Marte
au 8c S phéno-malléen.
A ntérieur de la lu e t t e ( Mufcle ) . Voye[.
G losso-staphyl in.
A n t érieur du nez (Mufcle). Voy. Pyramidal
CU'NÉZ.
A ntérieurs de la cuisse e t de la t ê t e (Mufcles
droits). Voÿei D r o it .
' A ntérieur de l’ oreille (Mufcle ). Voye[ Auriculaire
ANTÉRIEUR.
A ntérieure de l’oeil (Chambre). Voy. C hambre
& (Eil .
ANTHELI-TR AGIEN, adj., antheli-trageüs; qui
appartient à l'anchélix 3c au tragus. On a donné ce
nom à l'un des mufcles intrinsèques du pavillon
de l’oreille* Voyeç A u r ic u l e , Pa v il l o n , O ri-
C Ü L E ..
Anthéli-tragien tSS. peu ufîté , du refte.
; ÀNTHË LIX, fub. m ., antkelix, L’anthélix ,
ainfî ^ue l’indique fon nom tiré du grec «v7< (op-
pofé, à ) & (hélix ), eft une éminence du fibro-
cartflage de l’oreille fituée au-devant de l'hélix,
& qui commence, dans la rainure de celui-ci, par
une extrémité bifurquée, dont la branche fupé-
rîeurè eft large, obtufe j oblique, & l’inférieure
étroite, faillante, horizontale. Ces deux branches
réunies forment une faillie courbe , donc la concavité
regarde en avant & en bas, & qui fe termine
infenhblèment au-deffus de l’antitragus. Voye[
Pavillon de l’ o reille, O reille & A u r icu le .
\ ANTHROPOGÉNIE, f. f. s anthropogenia. On a
quelquefois défîgné par ce mot la connoiffance
l ’çtude de la génération de Thomme. Il dérive de
«rt^uvosy homme, & deymo-ts, génération.
' iANTHROPOGRAPHIE, f f . , anthropographia.
Ce mot eft incomparablement plus ufîté que le
H Syft. Anat. Tome I .
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précédetlt. Il vient de uvtga7eoç, & de ygxtyiiv
(décrire), & fignifie, par conféquent, dcfriptïon de
l'homme. Riqlân l’ a employé comme fynonyme
d*anatomie de l'homme.
ANTHROPOLOGIE, f. f . , anthropologia, de
eiv^a7roç ( homme ) , & de Myoç (difeours fur).
Ce mot a été employé d'abord pour défîgner 1 hif-
toire naturelle de l’homme, Ton anatomie, fa
phyfîologie particulière. Erneft Platner & Bur-
dach , cependant, ont cherche à lui donner un
autre fens, en voulant qu’ il défîgnat la pfychologie
ou la fciénce qui traite de l’intelligence hum line ,
de l’enfemb'Ie dés facultés qui diftinguent fpécia-
lementl homme des autres animaux.
Ces deux auteurs n’ayant point trouvé d’imitateurs
l’anthropologie demeure donc la' feience de
l'homme, & cela , foit qu’on Je confîdère, comme
un individu, dans fa ftruélure, dans facompofition,
dans la nature de fes phénomènes phyfiologiques
& intellectuels, foit qu’ on l’étudie comme une
efpèce qui préfente fes races, & que l’on peut
examiner fous les rapports de la réunion en fo-
c ié té , de la perfectibilité , de la civilifation', & c .
Ainfî .conçue, l’anthropologie eft la b Te affûtée,
le véritable fondement de notre hiftoire
civile & morale, & n’a de limites que celle-ci ,,
d’après une expreffion de mon ami le profeffeur
Béclard.
ANTHROPOM A"NCIE , f. f . , anthropomanùa ;
forte de divination établie fur l’infpeCtion des entrailles
d’un cadavre, humain > elle a dû être la
fource des premières obfervations anatomiques.
Le mot anthropomancie eft peu ufîté vient du
grec «y0g<0îTos(homme) & (divination).
ANTHROPOMÉTRIE, f. f . , anthropometria; de
ctvôça7ros (homme), & de /xtfçov (mefurè) ; connoiffance
des dimenfîons des diverfes parties extérieures
du corps de l’homme, 8c de leurs proportions
relatives dans toutes les variétés de races,
d'âges, de fexes.
L’anthropométrie, fur laquelle Albert Durer,
Gérard Audran , Camper, Jean Coufîn, Sue ,
Orfcanti , Volp.eta , Gérard de Laireffe, Morghen
quelques autres ont publié des travaux impof-
tans, intéreffe tout autant Sc même encore plus
les peintres Sc les fculpteurs que les médecins.
Pour plus de développement, voy. A ngle f a c ia l ,
Ba ssin , C r ân e , F a c e , C o rps , P r o po r t io n s ,
T ête. •
ANTHROPOSOMATOLOGIE , f. f . , anthropofomatologia,
de avilir os (homm e ), de crapa
( corps ) & de MyoS ( difeours fur ). C e mot, qui
eft à peu près inufité , a la même valeur que atnhro-
pographic, qu’on lui préféré habituellement. Foy.
A nthropographie.