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l ’habitude. Jamais on ne voit les déguftateurs de
profefïîon fe méprendre fur les qualités des vins
fournis à leur examen > le cuifinier favant apprécie
des faveurs qui échappent au palais des amateurs !
vulgaires, &c.
11 paroît aufli affez évident que l’état de fociété
influe beaucoup fur la finefle ae la fenfation , tant
chez l’homme que chez les animaux. L esfauvages,
qui fe font leur éducation à eux-mêmes, devinent
par inftintt ce qui leur convient, & ont le
goût beaucoup plus développé que l’homme civilité.
Jamais les troupes indomptées d’animaux
herbivores qui habitent les cimes fourcilleufes des
hautes montagnes, ne paiffent les végétaux vénéneux
qui s’ offrent à eux à chaque pas. Si l ’on conduit
ifolément dans les mêmes lieux un quadrupède
domeftique de la plaine, il ne tarde pas à
s’empoifonner.
La guftation nous inftruit effentiellement des
qualités fapides des corps, & feule, parmi les fen-
fations, elle nous donne quelques idées fur leur
compofition chimique. Mais elle accomplit encore
quelques autres ufages > elle explore les fubftances
alimentaires qui vont être ingérées dans l'eftomacj
elle découvre leurs qualités falubres ou malfai-
fantesj c’eft: une fentinelle aétive placée à l’entrée
des voies digeflives. Tous les alin-ens nauféa-
bonds répugnent en général au goût, les fubftances
que leur fadeur ou leur âcreté placent dans la
même catégorie, font toujours de mauvais aîi-
mens , & l’on trouve ici une preuve évidente des
relations qui exiftent entre l’eftomac & les organes
de la fenfation, quand bien même nous ne
verrions point certains corps, en portant unique-
m#nt leur aélion fur la langue, déterminer déjà le
vomifïement, & toutes les maladies gaftriquespervertir
iegoût, comme pour prévenir l'individu que
la chymification ne Tauroit s’accomplir convenablement.
Le goût eft, en outre , la fource de jouiflances J
aflez vives, qui, loin d’énerver les forces de la >
v ie , fembient au contraire concourir à leur en-
tretieni les plaifirs qu’il donne font manifeftement
liés avec le befoin, & en font l’indice affiné, tout
en éprouvant de nombrèufes modifications de la
part de l’âge , de celle de l ’état focial, de l’habitude,
&c.
Mais l’exercice de cette fenfation ne fournit que j
G p T
bien peu de matériaux à l’intelligence. I e g0f,t
manque de mémoire & n’a que de légères réminif.
cences. Aufli la plupart des gourmands font ftu!
pides, & l’anatomie comparée nous enfeîgneque
chez les animaux, en général, le développement
de l’ intelleél eft en raifon inverfe de celui du goût
& de l’odorat. Voye£ A n g le fa c ial .
La fenfation dont il eft ici queftion ne peut
point s’exercer ifolément j elle eft liée^à l’exercice
de plufieurs autres fon&ions j elle ne com-
mence à entrer en fcène que lorfque les fens de la
vue & de l’ odorat ont déjà exploré les corps que
l’on va foumettre à l’adtion de la langue, que
lorfque les organes de préhenfion les ont déji
faifis i que lorfque la falive en a pénétré la fubf.
tance 5 tant il eft vrai que tous s’ enchaîne dans l’économie
animale î que tous les aétes qui mani-
feftènt la vie font dans la dépendance les uns des
autres : confenjus partium unus.
L’intégrité de J-’aétion nerveufe a, d’ailleurs,la
plus grande part à la guftation ; dans certains cas
d’apoplexie & de paralylie , il ÿ a perverfion ou
abolition du goût j l'impreffion des corps fapides
fur la langue n’eft plus tranmife au cerveau, &c.
y oy. L a n g u e , O dorat, D ig e st io n , S ensation,
G U T TU R A L , a l e , adj. > gutturalis ; qui appartient
ou qui a rapport au gofier.
1 °. C o n d u it g u t t u r a l d u tympan. M.
Chauffer, dans fa nouvelle Nomenclature, donne ce
nom à la partie que les autres anatomiftes nomment
Trompe d‘ Eujtachi. Vo yez O r e i l l e , T rompe
d’ E u sta ch i T ympan.
2 °. F osse g u t t u r a l e . Voye[ F osse gutturale
& T ê t e .
3 ° . R égion g u t t u r a l e . Voyer F osse guttur
a l e , Pharynx & T ê t e .
G UTTUR 1FORME, adj. ygutturifomis. Voyez
A r y t én o ïd e .
GUTTURO-MAXILLAIRE, adj. M. Chauf-
fier a défigné par le nom d’artère gutturo maxillaire
, Yartère maxillaire interne des autres anato*
miftes.
HABITUDE, f f . , habitudo, difpofmon qui ré-
i s de la répétition fréquente des mêmes aéfes
!& qui la rend nécelfaire : elle eft, félon l'expref-
Kon vulgairé, une fécondé nature , & il eft très-
Lportant d’en tenir compte dans l'appréciation
[des phénomènes phylîologiqueç.
I HABITUDE EXTÉRIEURE, HABITUDE DU CORPS ,
[jlabUus corporis. Les phyfiologiftes défignent par
[ces mots tout ce que préfente à leurs yeux l’exté-
lieur du corps, comme l ’attitude , le volume, la
[couleur, &c.
HALEINE, f. f . , halitus, animus, fpiritus. On
[appelle de ce nom l’air qui s’échappe des pou-*
bons par la bouche à chaque expiration, koyei
[Respiration.
f HALO. Ce mot, qui eft latin, a été employé
[parfoispour défigner l ’auréolé du mamelon. Voyei
[Auréole, Ma m e l l e , M amelon.
HAMULUS. Voye{ Bec de c u il l e r .
HÉLIX, f. m ., hélix. C e mot, qui vient du
grec eAtiy (entourer), fert à défigner une force de
repli ou de bourrelet qui borde le pavillon de
l’ oreille. Voye\ A u ri e u l e .
LTÉM A S TA T IQ Ü E , f. f . , tumaJLuice; fcience
qui traite de la force , de la puiffance, du mode de
réfiftance des vaiffeaux fanguins. ■
Ce mot vient du grec *if** (fang) & ( je
demeure.).
FIÉM ATOGRAPHIE , f. f . , hsmatographia. Ce
mot, venu du grec ( lang) 8c ypcapûy ( décrire),
équivaut à Defcription du fang. •
H ÉMATOLOGIE, f. f . , h&matologia. On ap-
pellé ainfî la branche de l’anatomie qui traite de la
connoiflànce du fang.
HÉMATOSE, f. f,, ksmatofis L’hématofeeft
la transformation du chyle en fang, en vertu du
travail qui s’ opère pendant l’aête.de la refpiration,
V o y e t R e sp iratio n & S an g .
f HANCHE, f. f . , 'coxa, coxendix. On appelle
[ainfî la région du tronc qui éft formée par les
tparties latérales du baffin & par l’ articulation
coxu fémorale en y comprenant les parties molles.
[Les hanches font bien plus Taillantes & plus pro-
ïnoncées chez les femmes que chez les hommes.
|Foy^ Bassin, C oxo-fémoral & T ronc.
r HARDER ou HARDERUS. En l'honneur d’ un
lanatomifte du Nord qui portoit ce nom, les auteurs
[ont appelé Glande de f larder ou de Harder us ( glan-
U“la harderiana), un corps glanduleux qui manque
[chez l’homme & qui exifte chez les ruminans,
ps pachydermes & les oifeaux, vers l’ ingle interne
Me l’oeil, où , par un orifice fitué fous la membrane
jny&itante, il verfe une humeur épaifle & blan^-
pâtre.1 _
I HARMONIE, f. f . , harmonia. On appelle ainfî ]
une forte de fynarthrofe dans laquelle la jonétion i
Mes bords des os femble avoir lieu par une fîmple ’
Uppofition de furfaev*;. Telle eft l’articulation des !
|psmaxillaires fuperieurs entr’ eux. Voye[ A r t ic u -
■u tion , Su t u r e & S yn arthrose .
h e d é r a c é , é e , adj., hederaceus; qui reftem- !
[ble au lierre. Quelques anatomiftes ont appelé le :
hGOrps pampiniforme plexus hédéracé3 plexus hede- j
pcew, Voye2 C orps pam pin ifo rm e .
r HÉLICE, f. f . , helix. V oyez Libxaçon.
HÉMISPHÈRES DU C ER VEAU. Voy. C erveau
& E n c é ph a l e .
HÉMORRHOlDAL, a l e , adj., hvnorrhoïdalis.
Ce mot, qui vient du grec (fang) & ge« ( je
coule), a été employé pour défigner certains organes
voifins de l’anus ou du liège ordinaire des
hémorrhoïdes.
i° . A r t è r e hémorrhoïdale su p é r ie u r e . On
appelle de ce nom la terminaifon de l’artère mé-
fentérique inférieure. Voye£ M é se n t é r iq u e in f é r
ie u r e .
1°, Ar t è r e hémorrhoïdale mo y en n e . C ’eft
une des branches internes de l’artère hypogaf-
trique. Elle manque quelquefois, & eft plus contrante
chez la femme que dans l’homme. Son volume
& fon origine varient beaucoup, car fouvent
elle provient de l’ifehiatique ou de la honteufé
interne. Elle defeend obliquement fur la partie antérieure
du reétum , derrière le bas-fond de la
veflie dans l’homme , & derrière le vagin dans la
femme. Elle fe partage en un grand nombre de
rameaux qui fe répandent dans ces diverfes parties,.
& s’anaftomofentfupéneurement avec les rameaux
hémorrhoïdaux de la méfentérique inférieure , &
inférieurement avec ceux de la honteufe interne.
’ ° . A r t è r e s hémorrhoïdales in f é r ie u r e s *
On donne ce nom à des rameaux de l’artère ho©-
teufeinterne. Voyei H o n t e u x ,