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thazar Kauffmann & çie Mathieu-Godefroy Pur-
mann, de Francfort-fur-l’O d e r, qui tous parvinrent
a par la transfufion du fang, à guérir un ou'
pliilîeurs malades.
L'époque à laquelle Harvey s’immortalifoit,
n’eft pas, au refte, remarquable uniquement, fous
le rapport de l’anatomie , par les nombreufes recherches
dont la circulation du fang devint l’ objet.
Alors en effet , Gafpard Bartholin | de Copenhague
, prouvoit qu’ il n’exifte point d’humeur prolifique
chez la femme ; Cécile F o lli, médecin
de Venife , décrivoit l’oreille interne, notamment
les canaux demi-circulaires ,»Ie manche du marteau
& les branches de l’enciume ; François De-
leboë , dit Sÿlviu's, faifoit connoître l’ofïelet lenticulaire
j Jean Rhodius expofoit avec foin les cas
rares d’anatomie > Marco-Aurelio Severino, pro-
fefieur à Naples, marchant fur les traces d’Ulyffe
Aldrovândi, s’adonnoit avec une habileté & un
fuccès extraordinaires à l'anatomie comparative ;
J. Wefling apercevoit les ganglions nerveux de
l'abdomen 8c faifoit des expériences ingënieufes
fur la formation du poulet; Nicolas Tulp raïfem-
bloit les faits extraordinaires ; Thomas Bartholin
préparoit les matériaux d’ un Traité d’anatomie que
nous eftimons encore ; Conrad-Victor Schneider
cherchoit à précifer^ les fondions des vaiffeaux
lymphatiques, faifoit mieux connoître la membrane
pituitaire & fes nerfs, & établiffoit la vraie
théorie du coryza; Maurice Hoffmann & Georges
Wirfung obfervoient & faifoient graver le canal
pancréatique ; Regnier de Graaf étudio,it les propriétés
du fuc qu’il eft deftiné à charier ; Antoine !
LXeufting, profeffeur à Groëningen rpublioit quel- !
ques remarques importantes fur le foetus & fur la
génération ; Nathanaël Hyghmor, médecin à Shaf
tesbury, perfe&ionnoit les connoiffances déjà ac-
quifes fur lefinus maxillaire & fur les artères inter-
coftales, en même temps qu’il indiquoit, près de
l ’épididyme , le corps qui porte encore fon nom. j
Cependant une découverte , au moins auffi im- !
portante que celle de la circulation du fang, devoir j
encore marquer le cours du dix-feptième fiècle. '
C ’eft celle des vaiffeaux lymphatiques, qui étoient
reftés confondus avec .les vaiffeaux chylifères depuis
les travaux de Gafpard Afelli, de Crémone,
de Pierre Galfendi le grand philofophe , & de fon
ami Fabrice de Peyre fc, ienateur à Aix , de Simon
Pauli, profeffeur à Copenhague, de Jacques
Mentel, profelfeur à Paris , 8c d’un grand nombre
d’autres anatomiiies.
La diftinCtion de ces deux ordres de vaiffeaux
date de 16y i , & Thomas Bartholin en partage
l’honneur avec Olaüs Rudbetk, profefîeur à Upfal.
Quelque temps auparavant d éjà, au refte , l ’un
des plus ifluftrés anatomiftes français , Jean Pecque
t, de Dieppe, avoitacquis une grande célébrité
en découvrant le réfervoir du chyle à Montpellier
4 fut un dogue , & avoir, trouvé a-titant de
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contradicteurs que Harvey en rencontra lors dë
fes important travaux.
A la même époque auffi où Pecquet aper- !
cevqit le réfervoir dont il vient d’être queftion,
Vefling obfervoit le canal thoracique.
Les obfervations de Pecquet 8c de Vefling fem-
blent donc avoir ouvert la voie à la découverte
de Th. Bartholin & d’Ol. Rudbeck.
Un peu plus tard , d’autres travaux lignaient les
progrès de la fciençe.
Michel Ly fer, difciple de Thomas Bartholin,
initie Dominique de Màrchettis, à Padoue, dans
; l^rt de préparer les vaiffeaux lymphatiques; François
Gliffon , préfident du collège de médecine à
Londres, découvre la capfule à laquelle on a
donné fon nom, décrit le fyftème de la veine-
porte 8c reconnoît le premier la faculté d’abfor-
ber , dont jouiffent les vaiffeaux lymphatiques ;
Thomas Wharton perfectionne l’adénologîe ;
Henri Eyffon examiné les lois de l’oftéogénie ; Tho- ■
mas Willis fait faire de grands pas à l’anatomie du
cerveau & des nerfs ; MarcelMalpighi femble créer
l’anatomie microfcopiqué, celle des tiffus, Sc fëm-
plit l’ Italie de fon nom , par fuite de fes recherches
fur la ftruCture des poumons, de la peau, de
l ’encéphale, des reins, du fo ie , de la rate.
C ’eft encore dans le courant du dix-feptième
fiècle, que Nicolas Sténon trouva le conduit excréteur
de la glande parotide, & publia des re- ;
cherches neuves furies cryptes muqueufes de la!
langue, fur les points lacrymaux, fur le coeur'?
confidéré comme un mufcle creux ; que Jean-Al-
phonfe Borelli introduifît les mathématiques, dans |
ia phyfiologie , & prépara ainfi le fuccès des doctrines
mécaniques en médecine; que Laurent Bel-
fini décrivit les tubes urinifères de l’intérieur des 1
reins ; que Samuel Collins s’occupa de Tana- :
tomie comparative d’une manière, générale; que
Charles Drelincourt, qui eut l’honneur d’être le l
maître de Boërhaave, fit de nombreufes recher-;]
ches fur la génération 8c la circulation, 8c donna i
le premier une figure de Tamnios; que Regnier J
■ de Graaf décrivit la proftate & les véficules fémi-
nales; que Gérard Blaës & Swammerdam diftin-
guèrent l’arachnoïde des autres membranes du!
cerveau ; que ce dernier inventa l’ art de faire des!
injeCtions avec uneferingue 8c d elà cire colorée,.j
&■ enrichit la fciènce par fon excellente anatomie!
des infeCtes; que Claude Perrault & J, Méry dif-i
lequèrent les animaux les plus rares de la mena- j
gerie du roi de France , & , de • concert avec le!
reftaurateur de l’anatomie en France , J. Guichard!
Duverney, auquel on doit un immortel Traité del
l’ organe de l’ou ïe , publièrent des.recherches fur9
le coeur des tortues, fur les branchies & la circu-1
lation des poiffons ; que FrédérikRuyfch, profef-j
feur à Amfterdam, porta l’art d’injeCter à un tell
point de perfection, qu’ il put démontrer une!
ftruCture vafculaire dans toutes les parties du!
corps, & U circulation du fang dans les vailfèaux 1
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Capillaires, tout en déterminant a'Vee exactitude
là-ftruéture des valvules des vaiffeaux lymphatiques,
8c tout en méritant le blâme de fes defcendans
par l’obftination qu’il mita emporter avec lui au
rombeau le fecret de fes belles injeCtions ; que
Louis de Bils , gentilhomme hollandais, plusbhar-
latan que favanc, prétendit àvoir trouvé le fectet
d’ empêcher la côrruptidn des cadavres , & exerça
beaucoup la plimie de prefque tous les anatomiftes
de l’Europe, qui s’élevèrent à la fois contre
lui; que Gabriel Clauder, médecin de l’eleéteur
ide Saxe, effaya de perfeétionner l’art d e î’embau-
‘tpeur, & c . & c .
^ Nous devons encore à la juftice, de rappeîér j
à l’attention du leéteur, parmi les anatomiftes du ;
même temps, L o ve r j auquel nous devons un 1
Traité détaillé du coeur, & la figure des faifceaux
«charnus de l’oreillette droite 5 Martin Lifter &
"Guillaume Mufgrave* qui firent des expériences
fur les changemens que les alimens fubiffent dans
les vaiffeaux laétés ; Jean de Muralto, qui s’occupa
beaucoup d’anatomie comparative, de même que
Lifter ; Jean-Conrad Peyer 8c Jean-Gonrad de
Brunn, qui examinèrent-avec foin les glandes
muqueufes des voies digeftivesj Moyfe Charas,
«qui donna une anatomie de la vipère; Augufte-
|Duirinus Rivin, qui trouva le canal excréteur des
glandes füblinguales ; Antoine Nuck, qui fit à
Leyde une foule d’obfervations nouvelles & in-
téreffantes fur le fyftème lymphatique, & qui,
quoique mort prématurément, a publié un ouvrage
devenu claffique ; Robert Hooke, Guaîter
Needham, François Redi, Antoine de Leeuven-
h o ë c k , dont les obfervations microfcopiques
tournèrent au profit de l’anatomie comparative,
& dont le dernier vit clairement la texture fibreufe
& les couches du cryllallin- en particulier ; Henri
Meibom, qui écrivit une bonne defcription des
follicules fébacés’ .des paupières; Antoine Moli-
netti jdonton connoît les recherches utiles fur le
'cerveau & les organes des fens; J. Théod. Kerc-
kring, qui fit une étude fpéciale de l’oftéogénie ;
J. N. Pechlin, qui fut profeffeur à Kiel, & qui
'-démontra la véritable pofition du coeur; Louis de
Uammen, qui découvrit les animalcules fperma-
rtiquesen 1677; Guillaume C o v p e r , qui indiqua
•le canal excréteur des glaftdes de l ’urèthre qui
'portent fon nom,mais n’en publia pourtant une
^defcription étendue qu’en 1700;. Léonard Taffin,
“de Maë'ftricht, qui perfeélionna les-adminiftra-
|tions anatomiques ; Olaüs- Borrich, qui vit les
‘anaftomofes des veines coronaires du coeur ;
Alain Lamy, de C a en , qui avoit, fur l’analogie
’ des hotpmes & des animaux, des idées d’une
"profonde philofophie, & qui, l’un des premiers,
’’S’éleva contre la transfufion.
r 11 ne nous faut point oublier non plus notre
‘célèbre compatriote Diortis, dont le Traité d’anatomie
a été traduit dans toutes les langues, même
;©n chinois; Gafpard Bartholin, petit-filsd&Thoinas
Syfi* Attat, Tome I.
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r Bartholin, qui fe fit connoître par fes recherches
fur la génération; Raymond Vieuffens, fameux
par fes belles obfervations furie fyftème nerveux, 8c
| le plus grandanatomifte qu’ait fournitla Faculté de
Montpellier; Jean-Marie Lancifi, qui décrivit fort
exactement le coeur & les nerfs; Etienne Blan-
car.d, q ui, par des injections heureufes, démontra
la communication directe des artères avec les
veines » Godefroy Bi'dloo, médecin d’Amfterdam,
qui fit graver un a fiez beau répertoire de
planches d’anatomie, dont beaucoup de deffins lui
furent heureufement fournis par un excellent ar-'
tifte, Gérard de Laireffe ; J. Henri Glafer, qui
donna une anatomie de l’encéphale ; Charles
Spon, plutôt littérateur qu’anthropotorriifte, qui
compofa un poème fur la myologie; Jean Bohn, qui
publia une phyfiologie 8c des obfervations fur la
génération; J. JérômeS^araglia, profefîeur à Bolo
gne, qui prouva qu’jl étoit des circonltances
où, en anatomie, l’emploi du microfcope étoit
défectueux, & qui combattitvivement.ee qu’a--
voit fait à ce fujet le célèbre Malpighi; Philippe
Verheyen, Isbrand de Diemerbroëk 8c Jacques
Keill, qui nous ont laiffé des Traités d’ anatomie ;
Littré, membre de l’Académie des Sciences de
Paris, qui fit plufieurs découvertes utiles; François
Poupart, de la même Académie, qui trouva
la ftruCture des plumes & mérita de donner fon
nom aux replis des aponévrofes qui confticuent le
ligament de l’arcade crurale; Henri Rid ley, auteur
d’ un Traité de l’encéphale; L e c le r c , de
Paris, qui conligna dans un ouvrage fur l’oftéo-
logie , le réfultat des travaux de Duverney ;
J. J. Raw, remarquable par la fagacité avec la-
uelle il fit fes recherches, & par la fine fie de fes
iflections; J. Faber, médecin italien qui perfectionna
les connoiffances que l ’on poftedoit fur la
ftruCture des poutnons & fur leurs communications
avec le c'oeur ; & même ce SanCtorius, qui fit des
expériences importantes en phyfiologie, malgré
la faulfe route qu’il fuivit plus d’une fois, 8c qui
le conduifit à paffer plus de trente ans de fa vi«
dans le baflin d’une balance.
Nous pourrions encore fîgnaîer, fans, craindre
d être taxés de complaifance, Georges Jolyff, de
Cambridge, q u i, dès 1642, diftinguoit les vaiffeaux
lymphatiques des chylifères; Olaüs W’ onr.s,
de Copenhague, dont le nom a été donné aux
os irréguliers queT’on rencontre fi fouvent dans
les futures du crâne ; Antoine Pacchioni , le
profeffeur romain, qui découvrit les granulations
glanduliformes des méninges ; J. Mayov/, q ui, en
1668, publia une théorie de la refpiration ; Guillaume
C o le , médecin de Briftol, qui, le premier,
détermina exactement, en 1675, Ie rapport des
troncs artériels à leurs rameaux ; Antoine Maîcre-
Jan, qui, en 1682, découvrit le véritable ufio-e
du cryftallin & le fîége de la cataraCte ; enfin ,
le laborieux Manget, dont les compilations font
, encore utiles»
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