
une couche épaiffe dans les endroits où la mem- ]
braneeft dépourvue de Ton épiderme, tandis qu’ il ;
y en a beaucoup moins la où cet épiderme peut la
protéger, comme à l’entrée des narines.
Le mucus nafal eft deftiné à être rejeté au dehors}
dès qu’il a féjourné un certain temps en
quantité uu peu confidérable fur la membrane ,
il y fait naître une fenfation pénible dont la Nature
cherche à fe débarraffer. Tout le monde
connoît la gêne qu’ on éprouve quand on eft refté
quelque temps fans fe moucher j on fait aufli combien
fon accumulation dans les finus frontaux ou
maxillaires fait fouffiir dans certains catarrhes
partiels de la membrane pituitaire.
Le foetus, dont les narines font à peines développées,
n’ a point .de mucus nafal.
i a quantité de ce mucus eft augmentée, au contraire,
pendant les inflammations chroniques de la
membrane olfaftive, ainfi que par l’ ufage du tabac
ou des fternutatoires en général, par la vapeur
de l’acide hydro-chlorique, & furtout du chlore,
par la préfence d’une tumeur polypeufe ou far-
comateufe dans les folles nafales, d’une fonde ou
de tout autre corps étranger, & c . II eft très-abondant
chez les enfans, chez les perfonnes d'un
tempérament lymphatique ou pituiteux. Chez les
gens fecs, bilieux & nerveux, fa fécrétion eft
généralement peu confidérable. Pendant l’hiver
& dans les climats humides & froids, elle eft plus
marquée qu’en été & dans les pays chauds. La
Nature s’ en fert quelquefois pour établir unémonc-
toire falutaire dans les folfes nafales.
Le mucus nafal fe put. éfie en général afiez diffi^
cilement; cependant, par l’effet des affe&:*v)S morbides,
il peut être altéré d’une maniéré remarquable
; ainfi il s’épaiflît, devient jaune, orangé,
verdâtre, teint fouvent les linges d’ une nuance
très-vive en fe delféchant ; il fait naître la fenia-
tion de la préfence du cuivre; il exhale quelquefois
une odeur fétide, & c ., & c . Chez quelques
fujets qui avoient fuccombé à des fièvres adyna-
miques ou ataxiques, on a trouvé les finus maxillaires
remplis d'un fluide fétide, épais, plus ou
moins jaune, & quelquefois marbré & verdâtre ;
chez d’autres, il a paru gluant & fans odeur. 11
faut pourtant faire attention q u e , dans quelques
circonftances, ces finus peuvent être occupés par
un liquide étranger, malgré l’étroitelfe de leur
ouverture. A-infi je les ai vus pleins de la matière
contenue dans l’eftomac & qui s’étoit écoulée au
moment de la mort.
C ’eft la préfence du mucus dans les cavités dès
finus. frontaux qui a fait que quelques anatomiftes
les ont cru pleines d’une fubftance molle, médullaire,
& d’une nature fpéciale, que d’autres
n’ ont pas craint de regarder comme analogue à la
matière du cerveau : opinion contre laquelle s’é-
levoit déjà Riolan.
Le mucus nafal ne fe concrète point, comme
l’albumine, par l’aétion du feu ou des acides concentrés.
Cependant, à petites dofes, ceux-ci m
paiflîffent quelquefois} mais fi l’on en met1 une
plus grande quantité, ils le rediffolvent en lui]
donnant des nuances diverfes de couleur. L’acide
fulfurique le teint en pourpre, le nitrique en jaune
l’hydro-chim ique en violet. Le deutoxyde depod
taffium pur le décompofe & en dégage de laiJ
moniaque. Expofé à l’ air libre, il fe aeflecheej
croûtes ou paillettes luifaptes, plus ou moins
épaiffes. Mis fur des charbons , il fe change lnJ
même en un charbon animal très-difficile à incii
nérer, infipide & inodore, qui contient.descrvf.
taux d’hydro-chlorate & de carbonate de deutoxyde
de fodiüm, & des phofphates de chaux &
de deutoxyde de fodium : mais ces derniers y font
fort peu abondans.
Le mucus des narines eft fpécialement diftingué
de tous les autres liquides animaux par le muci-l
lage qu’il contient, lequel, bien différent aufli de
celui des végétaux, ne rend pas les huiles mifci-1
blés à l’e a u , & ne fe diffout point dans l’eau!
bouillante, quoiqu’il lui abandonne les felsqu'iJ
contient.
La membrane pituitaire ne jouit aucunementdei
la propriété de fe contracter d’une manière vifibleJ
Comment, ainfi que l'obferve Bichat, fe fait-ill
donc que le mucus amaflé dans les finus fe vide]
fi facilement dans les cavités nafales ? Dans la fla-l
tion , par exemple, & dans beaucoup d’autresat-l
titudes, celui des finus maxillaires eft obligé de
remonter contre fon propre poids, & cependantill
n’eft point comprimé par la membrane qwitapille
la cavité, car .elle ne peut point abandqnnerlai
furfuce ofteufe à laquelle elle tient. Pourtant il ne
faut point croire que le fluide fécrété y féjourné;
lorfque leur orifice eft bouché accideme\lëment,|
il en réfulte quelquefois des accidens crès-'graves.|
Il ne faut' pas s’imaginer non plus que chacun
d’eux ne puiffe fe vider que quand on eft couché
du côté oppofé, car leur ouverture eft plus élevéel
que leur bas fond} & chez les individus qui fel
couchent conftamment du même c ô té , l’un d’eux!
ne fe videroit jamais. Difons plutôt que c’ eft encore
une cueftion à éclaircir.
Quel eft l’organe qui produit le mucus nafal?
de quel lieu s’écoule-t-il? Voilà deux queftions
auxquelles il eft aujourd’hui facile de répondre,;
mais q ui, jufqu’à Conrad-Vi&or Schneï.ler,ont
été loin d’être éclaircies. Ainfi Spieghel affirma
que dans fa partie fupérieure, la membrane pituij
taire eft percée d’autant de trous que la M
criblée de l’ethmoïde, & que par eux s’écoulel
la mucofité du cerveau. Cette opinion a été penj
dant long-temps en vogue, & avoit de beaucoujj
devancé Spieghel : elle femble même avoirété fi bien
établie qu’elle s’eft confervée parmi le peuple, &
que les catarrhes de la membrane pituitaire porj
tent encore aujourd’hui communément le nomdj
rhumes de cerveau. Cardan eft peut-être le feulcR
ait çéeliçment; foupçonné la grande vérité fi bien
^montrée par Schneider, qui commença en 1660
ia publication de fept gros volumes confacrés à
a difpofition de la texture des parties affrétées
dans le coryza, & dont l’ouvrage remarquable par
h clarté & par l’érudition qui l’enrichît fera toujours
lu avec fruit & fatisfaition.
L Mais on fait actuellement, à 11’ en point douter,
Le le mucus nafal eft fécrété par les follicules de
Sa membrane olfadtive, & que, comme à la fur-
ïacede toutes les autres membranes analogues ,
|| fe mêle avec un fluide plus ténu, comme fé-
leux, qui eft exhalé par un autre ordre d’ organes
Wore peu c o n n u s& que l’on fuppofe être ou
les dernières ramifications des artères , ou des
^ores, ou'des vaiffeaux particuliers qui en naif-
lent. Peu marquée dans les parties de la membrane
pituitaire, qui font revêtues d’épiderme,
tomme à l’entrée du nez, par exemple, la fécrétion
de cette humeur eft plus abondante là où
cette membrane eft entièrement à nu. Voye[ ,
comme complètement de cet article, les articles
Fosses n a s a l e s , N a s a l , N e z , O l f a c t i f , O lfa
c t io n ,
y0. T i g e p i t u i t a i r e . V o y e^ C e r v e a u , E n c é ph
a le , T i g e .
| PLACENTA, f. m., placenta. Les anatomiftes
ont ainfi nommé un organe effentiellement vafcu-
|aire,qui eft deftiné à établir des communications
fentre la mère & le foetus renfermé dans la cavité
[de l’utérus : dans le dernier mois de la geftation,
fle placenta repréfente un orgine vafculaire, celluleux,
pefant, aplati, circulaire, de fix à huit
du placenta & cent de l’utérus n’eft pas encore
bien connu non plus. Voye^ G e s t a t i o n , OE u f .
PLANCHER DU CERVEAU. Quelques anatomiftes
pouces de diamètre} il offre deux faces, l’une,
[extérieure convexe, qui adhèfe à l’ utérus, & que
[pour cette raifon on nomme utérine ,• l’autre intérieure,
concave, qui correfpond au foetus, &
fou’on appelle foetale. On remarque fur cette der- .
pière face, & ordinairement vers fon ‘centre,
H’iniertion du cordon ombilical} on y voit auffi à
pravers 1’amnios & le chorion qui la recouvrent,
les branches des vaiffeaux ombilicaux , lefquels
p réuniffent pour former le cordon ombilical.
Le placenta eft formé de piufieurs lobes ou coty-
liions, faciles à diftinguer les uns des autres, fur
la face utérine ; vers fa face foetale', ils font con-
Ifondiis en une feule maffe. Cependant les vaiffeaux
[de chacun d’eux n’ont, fuivant Wrisberg , aucune
[communication avec ceux des lobes voifins. Le
[parenchyme du placenta eft mou , fpongieux ,
[facile à déchirer} fa couleur eft rouge foncée ; on
lie trouve toujours .pénétré d’une quantité plus
|ou moins grande de fang, le s parties qui entrent
[dans fa compofition font des vaiffeaux fanguins
|(voy. O m b i l i c a l ) , du tiflu cellulaire & des fila-
Imens blanchâtres, réfiftans, qui ne font que des
|fii ifications vafculaires, oblitérées. On n’ y a
lepcore démontré ni nerfs, ni vaiffeaux lympha-
Ifiijues* Le mode de connexion entre les vailfe^px
ont ainfi appelé la tente du cervelet. Voyez
D u r e - m è r e & T e n t e .
PLANIFORME, ad j., planiformis. On a donné
ce nom à une efpèce d’ articulation. Voye% Ar-
t h r o d i e & A r t i c u l a t i o n .
P LAN TAIR E, adj., plantaris; qui a rapport,
qui appartient à la plante du pied.
Les anatomiftes ont défigné par ce nom piufieurs
organes.
i ° . A p o n é v r o s e p l a n t a i r e , aponeurojis plan-
taris. Plus forte & plus denfe que l’aponévrofe
palmaire à laquelle du refte elle reflemble afiez,
elle eft comme triangulaire, & divifée en trois
portions } une moyenne plus épaiffe & plus
large, & deux latérales très-minces, appliquées
fur les mufcles des gros & petit orteils. Elle fe
fixe, en arrière, où elle eft très-réfiftante, aux
éminences poftérieures & inférieures du calcanéum,
fe porte en avant en s’élargiffant, & en
permettant à fes fibres de s’écarter, envoie deux
cloifons entre les mufcles fuperficiels de la plante
du p ied, leur fournit des points d ’infertion,
vers le devant du métatarfe, fe partage en cinq
languettes, qui fe fubdivifent chacune en deux
autres, qui remontent fur les côtés de chaque articulation
métatarfo-phalangienne, avec les figa-
mens dé laquelle elles fe confondent intimement,
en biffant pourtant de petites ouvertures pour le
pairage des vaiffeaux & des nerfs collatéraux } les
tendons fléchiffeurs paffent dans leur écartement..
Cette aponévrofe eft recouverte par les mufcles
de la plante du pied; elle fournit des infertions à
l’ad’dudteur du gros orteil, à l’abdutteur du petit
& ail court fléchi fleur commun. Sx face inférieure
envoie beaucoup de fibres au chorion de la peau ,
& repofe fur un tiffu adipeux comme pélotonné ôc
divifé en globules..
2 ° . A r c a d e p l a n t a i r e . Voyej A r t è r e p l a n t
a i r e e x t e r n e .
2 ° . A r t è r e p l a n t a i r e e x t e r n e . On doit la
confidérer comme la fuite véritable de la tibiale
poftérieure. Elle s’écaite de l’interne , en fe
portant obliquement en bas & en dehors, dans la
gouttière du calcaneun, & paffe entre les mufLles
court fléchifléur commun & acceffoire au long
fléchiffeur des orteils. Elle marche» enfuite en
avant, dans l’intervalle qui exifte entre le premier
de ces mufcles & l’abducteur du petit orteil. Puis
elle fe recourbe en dedans vers l ’extrémité poftérieure
du cinquième os du métatarfe pour s’enfoncer
entre les mufcles abduéteur oblique du
gros orteil & interoffeux, &9 les extrémités pofté* P a e a ■»