
portion de ce liquide. Depuis long-temps, les
médecins ont reconnu que l’urine rend Lie dans
diverfes maladies fe trouble & préfente des phé
nomènes remarquables : tantôt il fe forme y nie
pellicule à fa futface (cremor urina.')} dans laquelle
on trouve particulièrement du mucus & des felsj-
tantôt elle prefente un nuage ( nubecula3 aubes}
vers fa partie fupérieure, qui s’appelle énêoreme
( eneùrema) lorfqu’ il eft comme fufpendu Vers le
milieu du liquide ; tantôt enfin il fe forme lin
fcdiment auquel on a donné le nom d’ hypojlife
( hypoflajîs , fedimentum}.
URIQUE. On a donné le nom d’acide urique .
acîdum. uriçum, à un acide compofé d’oxyg'ène,
d’ hydrogène, de carbone & d’azote, que l’on
trouve dans l’urine, dans plufïeurs calculs urinaires
& arthritiques 5 il confticue la partie blanche des
excrémens des oifeaux. Il eft blanc, infipide ,
inodçre , dur, fous forme de paillettes ,* plus
pefant que l’eau , inaltérable à l’air ^ foluble dans
1150 fois fon poids d’eau bouillante, beaucoup
moins foluble dans Beau froide, fe combinant
avec les bafes folubles & formant des fels qui font
foiubles Jorfqu’ils font avec excès de bafe : la
plupart des . acides décompofent ces fels & en
précipitent l ’acide urique. L'acide nitrique le
transforme en une fubftance pourpre. Chauffé, il
fe décompofe & fournit un acide particulier-
connu fous le nom àé acide pyro-urique.
On l’obtient en traitant, par la potaffe, le dépôt
rougeâtre qui fe forme dans l’urine qui vient de
fe refroidir (dépôt formé d’acide urique & d’une
matière colorante), & en décompofant l’urate
produit par l’acide hydrochlorique. Auffitôt l’acide
urique fe précipite fous forme de poudre
blanche.
C e t acide conftitue lui feul la plupart des calculs
urinaires.
U TERIN , i n e , ad j., uterinus; qui appartient
ou qui a rapport à l’utérus..
1®. A r t è r e , u t é r i n e , arteria uterina. Elle
n’ exifte que dans la femme.
Son volume eft toujours en rapport avec l’état
de développement plus ou moins grand de l’ utérus,
en forte que fouvent elle eft fort petite, & que
dans d’autres circonftances, à la fin de la groffeffe
par exemple, elle a un calibre plus prononcé que
celui d’aucune autre branche de l’hypogafirique.
Elle naît de l’hypogaftrîquè, foit ifolément, foit
avec l’ombilicale, ou de la honteufe interne. Elle
fe porte d’abord fur la partie latérale & fupérieure
du vagin, entre lui & la veflie, en donnant à l’un
& a 1 autre un certain nombre de rameaux. En-
fuite elle remonte, dans l’épaiffeur du ligament
large, fur les côtés de l’utérus, & a Une marche
extrêmement flexueufe. Là , elle fe divife en un
grand nombre de rameaux qui pénètrent dans le
tiffude l’organe, fe portenttranfverfalement & en
ferpentant fur fes deux faces, & s’anaftomofent
fur la ligne moyenne avec ceux du côté oppofé.
Elle jette auffi fur la trompe de Fallope & fur le
ligament rond quelques ramufcules qui s’abouchent
avec ceux des artères fpermatiques. Il en
part auffi communément un qui va au vagin & qui
en parcourt fouvent toute la longueur.
i ° . M uscle u t é r in . RuyCch a donné ce nom
aux fibres charnues que l’on obferve au fond de
l’ utérus dans l’état de geftation.. ;
?°. V eines u tér in e s . Voy. S inus utérins (1) .
U T E R U S , f. m ., utérus. L’utérus, deftiné à
loger le foetus depuis le moment de la Conception
jufqu’à celui de la naiffance, eft un organe creux,
fymétrique, pyriforme, ou plutôt ayant h figure
d’un conoïde tronqué, placé au milieu du baffin
entre la veflie & le reéb>m, au-defl’us du vagin,
au-deffous des circonvolutions inférieures de l’in-
teftin grêle. Aplati d'avant en arrière, il a près
d’ un pouce d’épaiffeur} large 'de deux pouces
environ dans fa région la plus élevée, il fe rétrécit
du côté du vagin, & fe termine par une portion
étroite & alongée qu’on appelle le ce/,-pour la
diftinguer du refte de l’Organe qu’on nomme fon
corps.
A. Corps de F Utérus. Il a un peu moins de deux
pouces de longueur. Ses deux faces font convexes,
1 anterieure cependant un peu plus que la poftérieure,
& revêtues par le péritoine : la première
eft contiguë à la veflie & la fécondé au reétum.
Ses bords latéraux font convexes , dirigés en bas,
; en avant & en dedans } ils correfpondent à l’intervalle
des deux feuillets qui compofent les li-
gamens larges. Son bord fupérieur eft arrondi,
tranfverfal, un peu convexe dans le fens de fa
longueur, Sctapiffé parle péritoine. Par fa réunion
avec les bords latéraux, il produit deux angles
peu faillans, à la partie moyenne defquels. viennent
aboutir les trompes de Fallope, au-deffus de
l'infertion du ligament de l’ovaire qui eft en
arrière, & de celle du ligament rond qui eft en
devant.
B. Col de l’ Utérus. Il fe Continue ’prefqu’infen-
fiblement à l’extérieur avec le corps. Sa longueur
eft de dix a douze lignes, fon diamètre antéro-
poftérieur de fix à huit, & le tranfverfal de huit à
dix. Légèrement renflé à fa partie moyenne, il eft
comprimé de devant en arrière & cylindroïde. Sa
partie fupérieure eft embraffée par le vagin} le
refte defcend en faifant faille dans le fond de ce
canal. Cette dernière portion , plus ou moins
proéminente, eft appelée: ordinairement Mufeau de
tanche (Os tinca). Elle préfente à fon fommet une
fente tranfverfale bornée par deux lèvres arron-
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U T E
dies, rapprochées l ’une de l’autre, & diftinguées
en antérieure & en poftérieure. Celle-ci eft
conflamment plus mince que l’ autre : toutes les
deux, an refte, fo.pt’ liffes & arrondies chez les
femmes qui n’ont point eu d’enfans, & au contraire
rugueufes & comme déchirées chez celles
qui ont eu plufieurs aecouchemens.
C. Cavité de l' Utérus. Cette cavité eft très-petite
en proportion du volume de l’organe} ce qui
fuppofe nécelfairement une grande épaiffeur de
parois. Elle occupe le corps & le col, & fe termine
inférieurement à la fente du mufeau de tanche.
La portion de cette cavité qui répond au corps
ell triangulaire & aplatie} fes bords font curvilignes,
fes angles fupérieurs offrent les orifices
extrêmementtfins d;es trompes de Fallope. Chacune
de J’es faces eft parcourue longitudinalement
par une ligne peu faillante. •
- La cavité du col fe continue' avec celle du
corps.5/elle eft à peu près cylindrique, un peu
comprimée pourtant d’ avant en arrière, & légère-,
»ment diiatée avant de s’ouvrir dans le vagin. Elle
préfente, fur fes parois antérieure & poftérieure,
la continuation • des, lignes verticales Taillantes
dont il vient d’être queftion, & quelques rides
tranfverfales -à peine fenfibles.
L’utérus eft compofé d’une membrane extérieure
ou féreufe, d’une membrane muqueufe intérieure,
d’un tiflu particulier intermédiaire, de nerfs & de
vaiffeatix.
i°. Membrane féreufe. Elle eft formée par le
péritoine, qui, de la face antérieure du reêtum &
de ,1a face poftérieure de. la veflie, fe réfléchit fur
l’utérus, auquel il forme une enveloppe affez
adhérente le long du bord fupérieur, mais .réparée
du tiflu de T organe fur lès deux faces par
beaucoup de vaiffeaux & par une couche d’un
tiflu cellulaire denfe, non graiffeux.
2°. Membrane muqueufe. Elle eft un prolongement
de celle du vagins mais telle eft fa ténuité,
que plufieurs anatomiftes doutent dé fon exif-
tence , & fon adhérence intime au tiflu de l’ organe
ajoute encore à ce doute. Elle envoie,
dans les trompes de Fallope, deux prolonge-,
mens. Sa couleur eft blanche, très-légèrement
nuancée de rouge : cette dernière teinte fe ma-
nifefte furtout quelques jours avant &r pendant
la menflruatiom Çlle eft couverte d’un grand
nombre de viiiofitès très-fines , & offre les orifices
de quelques cryptes muqueufes, qui font
plus abondantes vers le colque partput. ailleurs.
Souvent auffi ces cryptes fe dilatent dans cet endroit
& prennent la forme de petites véficutes
•demi-franfparentes & Taillantes dans l’intérieur de
l’utérus : un ancien auteur, Naboth, les a prifes
alors pour des oe ufs, & voilà pourquoi quelquefois
on défîgne ces petits corps fous le nom
ÜG£ufs de Naboth. Au*refte, on n’a point encore
reconnu.de conduits excréteurs à ces véficules.
30. Ti/fupropre. Il occupe l’intervalle quifépare
le péritoine de la membrane muqueufe. Son épaifV
feur eft cOnfidéràble & s’élève à cinq ou fix
lignes} il eft d’ une texture denfe & ferrée} il
réfifte beaucoup à l’inftrument qui le divife > il eft
élaftique &: d’un blanc grifatre ; fon adhérence à la
membrane muqueufe eft très-forte. Sa nature-
intime eft encore peu connue} il eft parcouru par
un très-grand nombre de vaiffeaux fanguins : il eft
impoffibîe de diftinguer, dans aucun point de fon
étendue, la difpofition des fibres qui le compo-
fent. Vers le co l, il eft plus denfe & moins gris
que dans les parois du corps. Il paraît au refte
que, pendant la groffeffe, ce tiffu devient véritablement
mufculaire.
Les artères de l’utérus proviennent des fperma-
tiques•& des hypogaftriques} leurs branches principales
font placées au-deffous du péritoine : elles
font trèstflexueufes} elles s’anaftomofent fréquemment
entr’elles. Ses veines fuivent le même trajet,
mais font encore plus flexueufes, & elles forment,
dans fes parois, des cavités qui deviennent fort
grandes pendant la grofteffe, & qu’on appelle
Sinus utérins. Ses nerfs viennent des plexus fciatl-
ques & hypogaftiique. Ses vaiffeaux lymphatiques
font très-muîtipliés, & , pendant la groffeffe, ils
acquièrent des dimenfions énormes. Voy. G e s t a t
i o n , G r o s s e s s e & A c c o u c h e m e n t .
} U T R IC U L E , f. f . , utriculus. Vo yez C ei^ule.
U V É E , f. f . , uvea. Quelques anatomiftes ont
défigné la choroïde par ce nom. V^oye\ C h o r o ïd e &
OE i l .
D’autres ont ainfî appelé la face poftérieure de
l’iris. Voye1 I r i s .
U VU L AIRE , ad j., uvularisi qui a rapport à la
(. luette.
Gn a quelquefois donné le nom de Glandes
ovulaires aux cryptes muqueufes de la membrane
qui recouvre la luette. V o y e i L u e t t e .