
châtres, confiftans, comme diadiques, placés à fa
furface, & que M. Magendie regarde comme du
chyle brut, en même temps que, félon Marcet &
M. P fou t, il s’y fait un développement notable
d’albumine. Voye^ Hématose & Sangu if ica tion.
C ’eft dans le chyme, ainfi perfectionné & ani-
malifé-, que les vaifleaux ladies vont puifer les matériaux
à l’aide defquels ils fabriquent le chyle,
qui doit, avec plus ou moins d’aétivité, être
porté dans le torrent de la circuLtion pour
augmenter la maffe du fang & en renouveler les
matériaux. L’abforption de cette humeur eft très-
manifefte dans le duodénum ; mais à mefure que le
chyme s’éloigne de cet inteftin, elle devient de
moins en moins aCtive, & le chyme fe montre de
plus en plus jaune & de plus en plus confiftant.
Ces changemens fe manifeftënt tres-évidemment
déjà vers 1 iléon, c’eft-à-dire, vers le tiers inférieur
de l’inteftin grêle, fpécialement dans les parties
de cet inteftin qui s’approchent du cæcum.
Ainfi, tandis qu’ à fon origine, l’ inteftin grêle
donne nailfance à une foule de vaifleaux chylifères
, on n’en voit plus que quelques-uns très-
c!air-femés& placés à de grandes diltances les uns
des autres fur la région inférieure de cet inteftin,
& même l ’on ceffe, pour ainfi dire, d’en trouver
fur les diverfes parties du gros inteftin.
La perte que le chyme éprouve par l’effet de
l ’abforption du chyle eft en quelque forte ccmpen-
fée par fon mélange avec les mucofités c ^ ’humeur
plus ou moins liquide que fourniffent les parois
inteftinales, & dont la quantité, d’après un calcul
de Haller, peut être évaluée à fept ou huit livres
par vingt-quatre heures. Ce mélange fe fait d’ ailleurs
progreflivement, car le chyme chemine 'en-
tement depuis la fin du duodénum à travers les
circonvolutions multipliées du jéjunum & de
l ’iléon, jufque dans le cæcum, d’où il ne peut retourner
dans l’inteftin grêle, la valvule de Bauhin
y mettant obftacle dans l’état de fanté, par une
difpofition anatomique des plus curieufes.
Cette progreflion de la pâte chymeufe eft déterminée
par le mouvement périftaltique du duodénum
&’ par la contra&ion des fibres circulaires de
l’inteftin grêle, laquelle, rétréciffant la cavité de
celui-ci de haut en bas, pouffe dans ce fens & devant
elle les matières qui y font contenues, en
même temps que les fibres longitudinales, entrant
aufli en aètion, diminuent d’ailleurs la longueur
du trajet à parcourir, & que les mucofités & les
fluides perfpirés lubrifient & facilitent les voies.
En parcourant le long canal que repréfente l ’inteftin
grêle, le chyme fubit encore une autre modification
que celles que nous avons déjà notées :
il fe mélange avec divers produits gazeux, qui,
durant la chymification , fe forment dans des proportions
variées Sc ie raffemblent dans les voies
digeftives, en quantité plus ou moins confidéra- !
ble. Ces g a z , qui ont été examinés par Jurine I
d’abord, & enfuite par MM. Magendie & Che- |
v reul, ne font que de l’acide carbonique, d#
l’azote & de l’hydrogène, 8c ne font jamais com,
binés à de l’ oxygène. Ils paroiffent être le réfuta
d’une fécrétion particulière op.érée à la furface de
la membrane muqueufe.
En pénétrant dans le cæcum, le chyme celle
d’être aufli mou, aufli diffiuent qu’ ilTavoit été
jufque-là. Fn y féjournant, il fe durcit 8c acquiert
une fétidité notable, en même temps que fa cou.
leur devient plus foncée. Ces; diverfes modifica.
tions deviennent de plus en plus évidentes à mefure
que la maffe, dépouillée de chyle & devenue
excrémentitielle, fe rapproche de l’anus. Dans
le colon déjà, elle forme une forte de magmafo.
lide, ou fe pelotonne & s’agglomère en boules
plus ou moins volumineufes &. plus ou moins
arrondies, dernière difpofition qui eft due aux
boffelures que préfente a fa furface le gros inteftin.
A'byfç C oec.um & C olon.
C ’eft: dans cette portion des-voies digçftives
encore que les excrémens, dernier réfidu de la
pâte chymeufe, font accompagnés de gaz parmi
lefquels on reconnoît, outre ceux que nous avons
fignalés plus haut, l’hydrogène carboné & l’hydrogène
fulfuréî mais on n’y trouve plus l’hydrogène
pur, qui fe rencontroit dans 1 inteftin grêle.
Parvenus au reélum, les excrémens s’y accumulent
comme dans un réfervoir, le diftendent &
fe raffemblent en une maffe plus ou moins conli-
dérable. Par fa force de contraction 8c par fon
élafticité, le fphinêter. de l’anus ferme cette ouverture
& met à leur fortie un obftacle qu’un
acte de la volonté peut feul vaincre.
L’ excrétion ftercorale, qu’ on a propofé encore
d’appeler défécation, eft accompagnée de phénomènes
que le phyfiologifte ne fauroit ignorer.
Lorfoue le befoin fe manifefte, on contratle
fimultanément, à cet effet & par un véritable
effort, le diaphragme 8c les mufcles de l’abdomen,
ce qui refoule vers le baflin les vifcères de la cavité
du ventre & les fait preffcr fui le reCtum, en
même temps que les mufcles de la paroi inférieure
de l’abdomen, les releveurs de l’anus 8c les ifchio-
coccygiens, fortement contractés, s’ oppofentà
cet effort &j>reffent en fens contraire. Alors la ré-
fillance du fphinCter ne tarde point à être furmonr
tée, & l’excrément franchit l’anus.
Tel eft l’expofé fimple 8c rapide, maisexafli
des divers phénomènes qui, chez l’homme adulte)
conftkuent la digeftion proprement dite. Cette
fonction offre des varjétés alfez notables fuivant
les différons états de la vie auxquels on l’examine, &
furtout fuivant les divers ordres d’animaux, chez
lefquels elle s’exécute. Nousfommes obligés, pont
la première férié de ces variétés, de renvoyer le
leCteur aux traités fpéciaux de phyfiologie ;
autres fe trouvent naturellement expofés dans les
volumes fubféquens de notre Syjleme anatomif1'
Voyez aufli, A n im a l , A n u s , A bsorption, Assi-
m il at io n , Bouch e, D e n t s , Lan gu e, V oile du
1 aïs Estomac, OE sophage, I n t e s t in , C itylf,.,
C,rvLiFrcATioN, C h ym e , Bil e , F o ie , , R a t e ,
valvules co n n iv en t e s . S u c g a s tr iq u e , S a -
| , ve, Pancréas.
I DIGITAL , a l e , ad j., dighalis y qui appar- I
lient aux doigts, ou qui a quelque rapport avec
les doigts.
I i°. A ppendice d ig it a l du coecum. On a
Idonné ce nom à l’appendice vermiforme du
%oecum. Voye[ C oecum»
I 2°. A ppendices digitales des in t e s t in s . Koy.
IPiverticule & I n t e s t in .
K j°. A rtères d ig it ales. On nomme ainfi les
Rameaux derarcades palmaires qui vont fe diftri-
fjuer aux doigts. Voye[ C u b it a l , Palmaire &
JRiDIAL.
I 40. C avité d igitale ou ancyroïde du cer-
|y£au. Voye\ A ncyroïde 8c E ncéphale.
I c°. C avit é d ig it al e du graïjd tr och an te r .
Woye[ Fémur.
I 6°'. Impressions d ig it al e s . C e font de légères
Bépreffions c|u’on obferve à la face ihterne des os
du crâne, & qui correfpondent aux circonvolutions
du cerveau. Voye[ C ranh.
I 7°. Nerfs d ig it au x . On nomme ainfi les rameaux
nerveux qui vont fe diftribuer aux doigts.
wfoye{ Cu b it a l , Ra d ia l , M édian.
■ 8°. V eines digitales. C e font les racines des
Reines qui vont vèrfer le fang des doigts dans les i
. Veines de la main 8c de l’avant-bras. Elles corref-
Rondênt aux artères du même nom.
■ „DIGITATION, f. f . , digitatbo. En myologie ,
|pn emploie cette expreflion pour défigner les
iîjàifceaux.charnus ifolés par lefquels cei tains muf-
Rles prennent leurs points d’attache , lorfque ces
■ failceaux s'écartent les uns des autres à la manière
Bes doigts de la main ou des dents d’ une fcie. Voy.
■ Dentelure. R Les digitations des mufcles voifins s’entre-croi-
-fent fouvent à la manière des doigts des mains
[ointes.
R TOn rencontre principalement des digitations
iqans les mufcles qui s'attachent aux côtes. Voy.
pENTELÉ.
I DILATATEUR, zà.).ydilataior.On donne cette
Epithète aux mufcles qui fervent à élargir des captés
ou des ouvertures naturelles. Les mufcles di-
mtate .i de la poitrine font ceux qui fervent à l’inf-
jpiration, &c. &c.
I i°. Muscle d il a t a t eu r an t ér ieu r du la--
; Jiynx. Lieutaud a donné ce nom au mufcle crico-
pytoilien. Voye? C rI co-th yro Ïdien & .La r yn x .
l° . M uscle d ila t a t eu r du nez. Bichat appelle
ainfi le mufcle tranfverfal du nez. Voyt^ T ransversal.
3°. M uscle d il a t a t eu r post érieur du lar
yn x . C ’e ft, dans la nomenclature de Lieutaud,
le mufcle criço-aryténoidien poftérieur. Voye\
C rico-a ryténo ïd ien.
DIL A TA T IO N , f. f . , dilatation agrandiffe-
ment d'une'ouverture parle relâchement de fon
contour, ou d’une cavité par l'écartement de fes
parois.
La poitrine fe dilate pendant l’infpirarion. Il en
eft de même des narines. Voye\ Inspirat ion, N ez
& R espiration.
L’anus fe dilate pour la fortie .des excrémens.'
Voy. D éfécation & D igest io n.
Le coeur fe dilate pendant fa diaftole. JSSfèWx
C irculat ion & D iastole.
L’eftomac fe dilate lors de l’accumulation des
ali'mens dans fa cavité, & la veflïe lors de celle de
l'urine. Voye% D igestion & U rine.
DILATA TO IRE . V~oye\ D il a t a t e u r , qui eft
feul employé aujourd'hui.
DIPLOE", f. m ., diploé, meditullium. C e mot,
qui dérive du grec ê'izrXoos, double*, eft employé
par les anatomiftes pour défigner la couche de
tiflu celluleux qui fe trouve entre les deux tables
compactes des os plats du crâne. Voyê\ Os.
DIPLOIQUE, ad je ft., diploeticus. On appelle
ainfi tout ce qui a rapport aur diploë.
i ° . S ubstance d iploïqu e. Voyeq D iploe.
2°. V eines dip lo ïqu es. On appelle ainfi des veines
fituées dans 1 epaiffeur du diploë des os du
crâne, où elles font logées dans des canaux particuliers.
Elles commencent par des radicules c a pillaires
très-fines & très-nombreufes, qui forment
une forte de réfeau fur la membrane molle
qui tapiffe les aréoles du diploë.
Par leur téunion fucceffive, ces Radicules primitives
forment des branches de plus en plus volumineufes
, dans l’ épaiffeur desquelles on obferve
de petites valvules, & qui fe dirigent vers la bafe
du crâne. Le nombre & le volume de ces branches
principales varient beaucoup j mais ordinairement
on en trouve une ou deux dans l’épaiffeur de l’ os
frontal, qui viennent fe décharger dans la veine
| préparate, deux dans l’épaiffeur du pariétal, qui
s’ ouvrent dans les finus latéraux ae la dure-
mère & dans les veines temporales profondes, &
une dans l’ os occipital, qui s'ouvre dans la veine
du même nom. D’après cette difpofition, il eft
facile de juger que ces vaifleaux concourent à ia
formation de la veine jugulaire interne.
En outre, il faut remarquer que les veines di-
K k i