Mi Chevreul a démontré que toutes les graiffes
f>nt compofées de deux matériaux immédiats, fa-
voir, la fleuri ne 8c Vilaine.
É. Le M ucus eft un fluide vifqueux, filant, I
tranfparent, inodore, infipide, foluble difficilement
dans l ’eau, infoluble dans l’alkohol, mouf-
fant par Ton agitation à l’air dans le premier, de
ces liquides, ne fe prenant pas en gelée, non fuf-
ceptible de coagulation, mais facile à deflecher
par la chaleur. 11 eft précipité par l’acétate de
plomb, mais il ne l’eft ni par le tannin, ni par le
deuto-chlorure de mercure. On le trouve à la fur-
face des membranes muqueufes, dans la fynovie,
dans l’urine, dans les parties épidermiques, les
cheveux, les ongles, les poils, &c.
Les él émens organiques, diverfement combinés
entr’eux, & avec quelques-uns des corps élémentaires
proprement dits, que j’ ai nommes| comme
le phofphore, le fe r , & c . , donnent naiflance aux
fluides & aux Joli a es qui conftituent l’enfemble du
corps, & qui agifl'ent 8c réagiflent continuellement
les uns fur les autres. Les premiers, dont l’étude
fe nomme Rygrologie 3 forment la plus grande partie
des organes, quoique cependant leur quantité
varie fuivant une foule de circonftances ; ils font
avec les folides dans le rapport de 9 à i : ainfi un
cadavre frais, qui pèfe de 70 à 80 kilogrammes,
n’en pèfe plus que 8 quand il eft deflféché ; les os
eux-mêmes n’ont de réellement folide que le tiers
de leur poids. Tous les fluides font contenus ou
dans des vaiffeaux, ou dans des tiffus aréolaires
& fpongieux, ou dans des réfervoirs : tels font le
fang, la férofité du tiflii cellulaire, la bile, fcc.
Les folides donnent la forme 8c la confiftance
aux diverfes parties du corps ; ils conftituent véritablement
les organes ; compofés des mêmes élé-
mens que les fluides, ils renferment ceux-ci, les
retiennent ou les laiffent échapper ; mais ils font
toujours combinés avec eux de manière à n’exifter
nulle part ifolément. Leur étude fe nomme Sté-
xéologie.
La divifion mécanique des folides conduit tou-
iours, en dernier lieu, à l’ obtention de petites
lames, ou de filamens qui femblent en être les
molécules élémentaires, & dont le rapprochement,
la coordination, produifent toutes les fortes
de tiffus qu’on obferve dans l’économie. Au refte,
le dernier terme de cette divifion eft inconnu ; les
fibres les plus petites qu’on puifle apercevoir font
futceptibles de fe divifer en d’autres plus petites
encore, & la recherche de la fibre primitive eft
aujourd hui, avec ra'ifon, abandonnée par tous
les bons efprits. Les moyens d’inveftigation que
l’homme a reçus avec la v ie , ne fauroient le conduite
à la découvrir. Voye^ Tissu.
ORGANISATION , f. f . , organifatio; enfemble
des differentes parties qui compofent un être or-
gpnifé; enfemble des lois qui régiflent fes fonctions,
fon exiftence.
ORGANISME, f. m. ; enfemble des forces qui
régiff'ent les êtres organifés , animaux & végé.
taux. Ce mot eft récemment introduit dans le larj
gage phyfiologique.
ORICULAIRE. Voyei A u r ic u la ir e .
ORICULE. Voye£ A uricule.
ORICULO-VENTRICULAIRE. Voye^ Au J
CU LO -VEN TRICULAIR E.
ORIFICE, f. m., oriflcium; ouverture qui établit!
une communication entre des cavités, qui fer«
d’entrée ou de fortie à diverfes parties, de pafTage]
à certaines lubftances , folides ou liquides, foi
On d it, par exemple , les orifices des fojfes nafaltsi
des conduits lacrymaux, de l'efiomac , Vorifice J
l'utérus , fcc.
ORRHOPYGION, f. m^orrhopygion, «ppô^uyiJ
f^oye^ Ravhé.
OR TE IL , f m., ortillus. On donne le nom
d'orteils aux'doigts du pied , qui font au nombra
de cinq, & que l’ on diftingue par les noms numé-j
riques de premier, fécond, troifieme, &c., enconw
tant de dedans en dehors.
Le premier orteil eft aufli appelé le gros ontill
& le cinquième porte encore le nom de puil
orteil.
Les orteils préfentent d’ ailleurs la même orga-l
nifation que les doigts de la main. Voye\ Doigt]
je leur compofition intime, on remarque que
jeux élémens principaux les conftituent, favoir :
j une part, un parenchyme organifé, formé par
je U gélatine ; de l’autre , unefubftance inerte,
falino-terreufe, qui remplit les aréoles, les mailles
je ce parenchyme, & qui ne fe trouve au milieu
je ces parties vivantes que pour leur donner une
Folidité indifpenfable à l’exercice des fonctions
qui leur font dévolues.
P On prouve l’exiftence du parenchyme des o s ,
g0, en les mettant tremper dans un acide minéral
Étendu d’eau, lequel enlève la fubftance faline,&
laille intaft un corps cartilagineux & femblable à
B’os pour la figure; 20. par l’ébullition dans le
ligefteur de Papin, qui produit un effet contraire :
je parenchyme diflous forme une gelée, & l’o s ,
déduit, pour ainfi dire, à fon Jque/ette, conferve fa
l’orme, mais eft devenu friable ; c ’eft ce qui arrive
encore quand on extrait la gélatine des os con-
|aHes, fuivant le procédé de MM. Cadet-de-
f aux & d?Arcet ; 30. par ce qui fe manifefte dans
j:eitaines maladies, où les os deviennent mous &
brefque cartilagineux, comme dans le rachitis.
I Si l’on brûle un os , on détruit fa portion géla-
ineufe, & l’on obtient l’autre élément, qui eft
;lanc, friable & caflant, à moins que le feu n’ait
lté pouffe affez loin pour le réduire à un état
ne d emi-vitrification , de porcellanifation. Si on le
|ailL long-temps expofé aux injures de l’air, il
(ombe en pouflière par la même raifon. Si on verfe
fie la potaftè dans l’acide où un os a été en partie
luous, la matière terreufe fe précipite ; enfin
luelques maladies , le cancerentr’ autres, rendent
les os très-fragiles, à caufe de la proportion relativement
plus grande de cette même matière.
■ oilà autant de preuves diverfes de l’exiftence
II une fubftance inorganique dans les os.
: La gélatine & la graine repréfentent plus de la
oitié du poids des os ; l’autre partie de ces
jrSanes eft due à la matière inorganique , formée
Je-même par des phofphates de chaux, de ma-
tiiéfie, de fer, de manganèfe, par du carbonate
pe chaux, enfin par de la filice & de l’alumine,
,mfi que l’a démontré M. Vauquelin. On a cru
cu® y avoir rencontré du fulfate de chaux, du
|uiare de chaux , du phofphate d’ ammoniaque,
pde la foude. C ’eft, au refte, fans aucun doute,
phofphate de chaux qui eft le principe le plus
pbondant dans les os.
, Les divers élémens dont nous venons de parler
forment, par leur réunion, des fibres d’une nature
Identique dans tous les os , mais qui fe préfentent
fous deux afpeéts différens : ce qui a fait diftin-
| Uer dans la itructure des os le tijju celluleux aréo-
y lre i ou fpongieux , & le tijju corn patte*
L kc premier eft le réfultat de l’entre-croifement
Çune foule de lames qui fe dirigent dans tous les
.ens, & laiffent entr’elles des vacuoles ou des
pilules d’une étendue variable , de forme en gé-
pwl très-irrégulière * & qui communiquent toutes
enfemble, comme on peut s’ en affurer en y faifanc
pafler du mercure. Ce tiflii occupe prefque conf-
tamment l’intérieur des os : les cornets inférieurs
du nez, fuivant la plupart des auteurs, font feuls
exception. Nous verrons plus tard jufqu’à quel
point cette opinion eft fondée.
Le Tiffu réticulaire des auteurs n’ eft qu’ une
variété du celluleux, où les cellules font plus
vaftes, & où les lames & les fibres qui les circonf-
crivent font beaucoup plus minces & plus fines.
Le Tijfu compare eft formé par des fibres juxta*
pofées de manière à ne laiffer aucun intervalle
entr’elles, fans tenir cependant les unes aux autres
par de petites chevilles, ainfi que l’avoit imaginé
le profefleur romain Gaglîardi. C e tiflii eft en
général répandu à la furface des o s , & tapiiïe
les ouvertures diverfes qu’ils peuvent préfenter.
Quoiqu’à- l’oeil nu on n’y aperçoive pas les interf-
tices des fibres ou lamelles qui le compofent, il
eft cependant percé de très-petits canaux médullaires
& vafeuiaires, vifibies au microfcope.
La grandeur des os varie beaucoup, quelques-
uns ayant le quart, le cinquième, le fîxième de la
longueur du corps •, d’autres offrant à peine quelques
lignes de diamètre.
Leur forme eft conftamment fymétrique; les
uns étant impairs 8c médians, les autres , latéraux
8c pairs.
Dans les premiers, chacune des moitiés latérales
eft femblable.
Dans les autres, chacun des os eft femblable à
celui du côté oppofé du corps.
Sous le rapport de la forme , on a diftingué les
os en longs, en plats 8c en courts, fuivant que la
longueur ou la largeur prédominent dans leurs
dimer.fions, ou qu’elles font égales à l’épaiffeur.
Cette divifion fondée fur le rapport qu’ ont entre
elles leurs trois dimenfions géométriques, eft cependant
fujette à quelques exceptions, & l’on
obferve en effet des os qui, fous un rapport,
appartiennent aux os longs, tandis que, fous un
autre , il faut les ranger parmi les os plats : telles
font les côtes; telle eft aufli la mâchoire inférieure.
Les Os longsyojfa longa> ojfa cylindricay fe rencontrent
dans les membres ; ils font d’autant plus longs
& moins nombreux, qu’ on les y examine plus près
du tronc. Leurs extrémités font renflées; leur
partie moyenne, qu’on nomme leur Corps ou leur
Oiaphyfe, eft rétrécie, le plus fouventtriangulaire
8c tordue fur elle-même.
Leur centre eft creufé par une cavité cylindrique,
qui eft appelée îe Canal médullaire, lequel
donne plus de force à l’o s , fans augmenter la
quantité de fubftance qui entre dans fa compo-
ntion, 8c eft d’autant plus développé qu’on eft
plus avancé en âge. Cetre cavité eft comme divifée
en plufieurs loges par les filets du tiffu réticulaire^
olfeux dont nous avons parlé plus haut, 8c qui
font étendus en différens fens.
Yyy x