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étendu tranfverfalement fous les tê.tes des quatre
derniers os du mératarfe.
Il s'attache aux ligarhens des quatre dernières
articulations me tat arlo-ph a lan gien ne s , par quatre
petites languettes , aplaties & grêles, qui fe réunirent
& viennent fe fixer, conjointement avec
le mufcle précédent, au côté externe de la bafe
'de la première phalange du gros orteil. '
C e mufcle porte le gros orteil en dehors , &
rapproche les unes des autres les têtes des os
du métatarfe.
M. Chauffier le nomme mufcle métdtarfo-fous-
phalangien tranfverfal du premier orteil, & M. Soem-
mering mufculus tranfverfas pedis.
A bdu cteur du p e t it o r t e il , mufculus abduc-
tor digiti minimi pedis ; mufcle petit , alongé
grêle & mince, fitué fuperficiellement à la partie
externe de la plante du pied. Il naît de la face
inferieure du calcanéum, de l’aponeVrofe plantaire
& d’une cloifon fibreufe qui le fépare du
court fié chiffe u r des orteils, fe dirige en devant
& un peu en ‘dehors, & fe termine en dehors
de l’extrémité poftérieure de la première phalange
du cinquième orteil.
Il porte en dehors & fléchit un peu cet orteil
.M
. Chauffier le nomme calcanéo-fous-phalan-
gien du petit orteil.'
A bducteurs du pouce , mufculi abductores pol-
licis manûs. Les mufcles deftinés à opérer l’ab-
dudion du pouce font au nombre de deux, l’un
court & l’autre long.
1°. Mufcle court abdu&eur du pouce , mufculus ab-
ductor brevis pollicis manûs. Il eft court, aplati ,
triangulaire, fitué dans l’éminence du thénar. U
naît du fcaphoïde , du trapèze, du ligament annulaire
antérieur du carpe y & de l’ aponévrofe
palmaire, & fe termine par un petit tendon au
côté externe de l ’extrémité fupérieure de la première
phalange du pouce.
11 porre ce doigt dans l’abdudion 8c le fléchit
.M. Chauffer le nomme mufcle carpo-fus-pkalan-
gien du pouce.
2°. Mufcle long abduSleur du pouce , mufculus àb-
ductor longùs pollicis manûs. G rê le , alongé, celui
ci eft fitué profondément à la partie poftérieure
& fuperficiellement à la région externe de l’avant-
bras. Né dë la partie externe de la face pofté-
rièure du cubitus ,, immédiatement au.-deffous du
mufcle court fupinateur , & du ligament interof-
feu x , il defcend fur le radius fe change en
un tendon qui glifle dans une couliffe de l’extrémité
inférieure de cet' ô s , & qui le termine en
dehors de la bafe du premier os du métacarpe.
C e mufcle produit l’abdudion &.l’extenfion. de
ce même os. Il concourt aux mouvemens de fu-
pihation.
A B O
Il a été nommé par- M. Chauffier mufcle cubito-
■ fus-métacarpien du pouce.
A BDUC TIO N, f. f . , abduftio, du verbe latin
abducere, écarter; mouvement qui, éloigne un
membre ou toute autre partie de l’axe du corps,
& qui a lieu, par exemple, quand le devant de
l’oeil eft porté en dehors, quand les membres
thoraciques ou abdominaux font écartés l’un de-
l’autre, & c .
Nous fournies obligés ici d’entrer dans quelques
détails fur l’abdudion confidéréedans le pied
& dans la main. Les anatomiftes on t, en général
, admis dans ces extrémités des membres une
ligne médiane particulière, & ont appelé abduction
le mouvement dans lequel les autres doigts
s’écartent de celui du milieu. Mais, dans le but
de mettre plus de précifion dans la langue, comme
l’a fort bien remarqué mon ami le profeffeur Bé-
clard, Default & les anatomiftes français qui ont
écrit depuis lu i, ont admis une pofition anatomique
télle , que le’Ss pieds font fuppofés parallèles
& les paumes des main^tournées en devant, 8c
ont appelé abduction le .mouvement par lequel un
doigt quelconque eft éloigné du plan médian général
du corps.
11 réfulte de-là q ue , pour le gros orteil & le
fuivant, de même que pour le petit doigt & le
doigt annulairé , ce que j’appelle abduction, avec
Gavart, Biçhat & M. Boyer, les autres écrivains
le nomment adduftion, & réciproquement.
A B D U M E N . Quelques lexicographes, ont
donné ce mot comme fynonymë d’abdomen ,
mais il eft complètement inufité. Voy. A bdomen.
ABERRATION, f. f . , dberrütio. Les phyfiolo-
giftes défignent par ce mot l’aô'tion infolite d’un
organe, qui, par-là, fupplée à celle d’un autre
organe dont les fonctions ont ceffé ou diminué.
Lorfque l’évacuation des menftrues , chez la
femme , eft remplacée par une hémorrhagie du
mamelon, par une épiftaxis ou par une hémop-
tyfie, ainfi que cela fe voit quelquefois, c’eft
une aberration. •
On dit encore qu’il y a aberration des fens,
aberration du jugement, lorfqu’il y a erreur dans la
perception des impreffions, ou défordre dans
l ’affociation des idées.
Mais les anatomiftes nomment aberration toute
anomalie dans la difpofition ou dans la conformation
des organes. C ’eft ce qu’on obferve dans
tous les cas de monftruofités.
A BOMASUM, ou ABQMASUS. Ces mots,
qui font entièrement latins, ont été employés par
quelques auteurs français même pour oéfigner la
caillette ou le quatrième eftomac des animaux
| ruminans. ( Voye£ C a il l e t t e .) Ils dérivent de ab3
I au-deffous & de oniafum , la panfe.
ABOUCHEMENT,
A B S .
A BOUCHEMENT, " f. m . , inofculatio. Ce mot
I exprime l’union., la jondion de deux vaiffeaux ,
■ ou de deux ramifications vafculaires.
Il a abfolumënt la même lignification offanafto-
■ mofe, mais il eft beaucoup moins ufité. 11 n a point
I d’ ailleurs l’avantage, comme ce dernier , d’indi-
B quer les communications des nerfs les uns avec
B .les autres. Voye7k A nastomose.
ABOUCHER ( s ’ ) , v. r ., inpfulari. Dans le
I langage anatomique, ce verbe eft ufité lorfqu’ il
g s’agit de la réunion de de’ux vaiffeaux qui s’anaf-
I tomofent.
ABSORBANT , t e , adj., abforbens , de ab ,
B de forbere, boire. Quelques anatomiftes nom-
1 ment vaiffeaux ab forban s , ou Amplement abfor-
I bans, les vaiffeaux lymphatiques ; mais ce dernier
I mot eft préférable, puifque la faculté d’abforber
1 ne leur eft- pas dévolue t en propre, &c femble
I . appartenir auffi aux veinés. Voye[ La c t é , L ym -
B phatique 8c V e in e .
[ On défigne par la dénomination de fyjt'eme ab-
■ forbàn ’t , Penfemble des vaifieaux 8c des ganglions
V qui concourent à l’exercice delà fondion appelée
■ ' abforption.
■ ABSORPTION, f. f . , abforptio, de abforbere,
f boire , humer. On appelle ainfi une fonction en
K vertu de laquelle les êtres, organifés vivans at-
B tirent, dans des pores ou des vaiffeaux particu-
■ liers , les fluides qui les environnent, ou ceux qui
B. font exhalés dans l’intérieur de leur économie,
B fonction d’une haute importance & qui offre des
■ modifications bien prononcées, félon la nature de
B l ’efpèce d’être dans laquelle on l’obferve. Mais ,
■ en général, chez tous les animaux , elle intro-
1 duit, d’une part, dans le corps des matériaux
j puifés au dehors de lui &c deftinés à le réparer ,
S tandis que de l’autre, elle reprend dans toute
| l ’organifation les matériaux primitifs qui en ont
B fait partie pendant un certain temps & qui doivent
être rejetés au dehors.
C ’ett donc l’abforptiofl qui accomplit les deux
f , mouvemens oppolés de compofition & de dé-
■ compofition , d‘affimilation & de défaffimilation ,
Jj qui conftituent effentiellement la nutrition.
Chez les animaux les plus Amples , elle femble
B effeduer à elle feule celle-ci, qui fe borne uni-
^ quement alors à l’exercice des deux ades que
« nous venons de fignaler.
i Mais, dans les êtres animés d’une claffe fupé-
■ rieure, dans l’homme en particulier^ l’abforption
■ tout en étant elle-même une fondion plus com-
i pliquée, ne concourt plus feule à l’accompliffe-
I J^ent de . la nutrition, qui réfulte , chez eux, de
1 1 exercice fimultané de plufîeurs fondions, la di-
« geftion, la refpiration, la circulation, la fêcrétion ,
1 &c. Elle tend feulement à former le fluide fpé-
I aalement nutritif, auquel les autres fondions que
Syft% Anat. Tome I .
A B S 9
nous venons de nommer impriment auffi leur cachet.
Le mécanifme immédiat de l’abforption échappe
à nos fens, tant à caufe de fa grande délicatefte,
que de la petiteffe des molécules fur lefquelles il
trouve à s’exercer. On ne fauroit en pénétrer
l’eftènce, qui fe trouve dérobée peut-être pour
toujours aux moyens d’ inveftigation que nous
avons à notre difpofition. Mais on ne peut douter
qu’il në foît placé fous l’influence immédiate
de la vie , fans fe rattacher à aucune adion phy-
fique ou chimique quelconque. C ’eft un de ces
nombreyx phénomènes que l’être animé préfente,
& qu’ il n’eft point donné aux fciences acceffoircs
à la phyfiologie , ni à la phyfîologie elle-même
d’expliquer.
Les réfultats cependant ne peuvent échapper à
l’efprit obiervateur, & l’on doit préfenter comme
tels, les corollaires fuivans, que l’expérience a
fandionnés :
i ° . L ’abforption ex ige , pour fon accompliffe-
ment, la vie de l’ animal;
2°. Elle eft modifiée félon l’âge, l’état de fanté
ou de maladie,, les diverfes conditions de l ’exii-
tence en un mot ;
5°. Elle ne peut être une fimple imbibition
mécanique, car le liquide abforbé eft en même
temps élaboré ;
4°. 'Elle ne peut être une adion chimique g é nérale
, puifqu’ il n’y a aucun rapport chimique entre
les matériaux abforbés & la matière vivante
qui en réfulte ;
y ° . Elle doit donc être claftee , comme nous
venons de l’annoncer, parmi ces adions o/gan—
qucs & vitales qui appartiennent exclufivement aux
êtres vivans. ^ f
En général auffi} au moins chez l’homme, les
diverfes abforptions fe font par des vaifleaux ,
dont les radicules premières ont des orifices tellement
déliés, qu’on ne peut les voir à l’oeil nu.
Les variations que préfente la force abforbante
dans une foule de circonftances , ont fait fuppo-
fer que chacun de ces orifices eft doué d’ une
fenfibilité & d’ une force contradile particulières,
qu’ il fe dilate ou fe refferre, abforbe ou repouffe,
fuivant la manière dont il eft a ffe d é , les fubf-
tances qui font mifes en contad avec lui. On
fuppofe en outre q u e , pour abforber, chaque
fuçoir de ces vaiffeaux éprouve une forte d’é-
redion.
Il paroît auffi , qu’ une fois abforbés , les fluides
font renfermés immédiatement dans des vaiffeaux
de deux ordres, & nommés lymphatiques &
laftés, félon qu’ils font deftinés à conduire ou la
lymphe ou le chyle. Preffées par les parois de ces
vaiffeaux qui fe refferrent, les deux numeurs précitées
cheminent des radicules vers les racines &
de celles-ci vers les troncs , à la manière du fang
veineux. Des valvules qu’ellès trouvent fur leur
paffage, s’oppofent à leur marche enfensrnverfe,
B