
CERVICI-TUBIEN PROFOND. C 'e ft le nom
d’un autre mufcle qui, chez les mêmes animaux,
vient du ligament cervical au-defious du précé-’
d e n t , & s'infère à l’origine du tube de l ’ore ille,
qu’ il tire en arrière.
Ce mufcle manque au lièvre & eft double dans
le cheval.
CERVICO-MASTCÏDIEN. M. Chauflier nomme
mufcle cervico-maficidien lemufcle fplenius de la
t ê t e , on la portion du fplénius qui s’ attache à
l ’occipital & à la région maftoïdienne de 1 os
temporal. Voye\ S p l é n i u s .
C ER V ICO - SCAPULAIRE. M. Chauflier
donne le nom de vaijjfeaux cervico-fcapulaires à l ’artère
& à la veine cervicales tranfyerfes. Voy, C erv
i c a l .
CERVICO-SCUTIEN, On donne ce nom à
uu mufcle propre au chien & au lapin,lequel, né
du ligament cervical, s’attache au bord poftérieur
de l ’écuflon de l’oreille.
II rapproche les deux oreilles en arrière.
CH A IR , f. f . , caro. On donne habituellement
ce nom à toutes les parties molles des animaux »
mais plus particulièrement cependant à leurs muf-
eies. Voye^ M u s c l e .:
C h a i r c a r r é e d e l a p l a n t e d it p i e d . C ’eft le
mufcle acceffoîre du long fléchiffeur des orteils.
Voyc{ A c c e s s o i r e .
CHALAZE, f. î.ychata^d) chala\ium. On donne
ce nom aux;deux ligamens qui tiennent fufpendus,
au milieu des blancs, le jaune de l’oeuf & fa
membrane. Voye\ A l b u m e n , ( E u e & V i t e l l i n e .
CHALEUR ANIMALE, f. f. , calor vitalis.
Ç ’eft la température propre aux animaux , q u i,
toujours femblable à elle-même * ne fe met point
en équilibre avec la température commune, &
eft ordinairement fupérieure à celle du fluide dans
lequel vivent les animaux. Vyyei C a l o r i c i t é &
C a l o r i f i c a t io n .
C ’ eft parce que cette chaleur n’ exifte pas au
même degré dans tous les êtres animés , que les
^oologiftes ont trouvé un moyen fort naturel de
daller ceux-ci, en les diftinguant en animaux a
fang chaud & en animaux a fangfroid3 différences de
température qui correfpondent à des modifications
importantes dans l’organifation.
La température des animaux àtfang chaud varie
fuivant les efpèces où on t’examine. Les oifeaux,
par exemple , font, fous ce rapport, au-deffus de
l'homme , dont la chaleur fait habituellement monter
le thermomètre centigrade à 36°, celui de
Beluc à 3 o & celui de -Réaumur à 29 t °î+ °>
■ &. eft . la même conftamnent, & au milieu des
glaces du pôle & fous le s feu* de l’équateur ?
pourvu cependant que les fondions de la yie ft
maintiennent dans leur état d’ intégrité.
Gmelina obfervé, en Sibérie, la même chalem
chez les individus fournis à un froid de 38° — 0
que celle qu’a notée Adanfon chez les habreansju
Sénégal par une température de.410 -{- o . Delifle»
vu à Kirenga, en Sibérie , également, l’homme &
quelques animaux fupporter un froid de 70° — q
en l’année 1738, & des faits multipliés prouvent
que l’on peut momentanément réfifter i une cha.
leur artificielle aufli développée que le froid
dont nous parlons. En Angleterre., Blanks & Solaiv
deront, dans une étuve, fupporté durant ic mi-
nutes une température de 730 o. Fordyce &
Bîagden, dans des expériences entreprifes exprès
& à l’exempte de Blanks b» Sotander, ont réfiité à
une chaleur de 789 -f* o î enfin » Duhamel a
confervé l’hiftoire d’une femme attachée au fervice
d’un four , &■ qui pouvoity demeurer plus de 10
minutes fans être incommodée, à une tempéra*
ture encore plus élevé e, celle de 8o° -|- o.
Dans tous ces cas , la température individuelle
ne monte ni de s’abaifle, foit que cela tienne
uniquement à une force fpéciale, comme le veu>
lent quelques phyfiologiftes $ foit q u e , dans les cas
de grande élévation de la chaleur extérieure,
l’évaporation de la tranfpiration pulmonaire & de
la tranfpiration cutanée produife un degré de
refroidiffement proportionnel, ainli que le penfent
François de la Roche & Berger, qui ont prouvé,
contradidtoirement aux affertions de Blagden &
de Fordyce, qu’ en expofant des.-anîmaux à une
forte chaleur fèche, leur température fe trouve
réellement augmentée, fans, néanmoins devenit
égale à celle du milieu où on les a plongés, ici
l’évaporation des liquides eft le moyen que la
Nature emploie pour obvier aux ineonveniens
qui réfultent de cet excès de chaleur. C ’eft ainfi
que, la température atmofphérique étant à 4
au-deffus de la température animale , Franklin a pu
obferver fur lui-même que fa peau fe confervoit
plus fraîche que l’ air ambiant, au moyen delà
tranfpiration continuelle dont elle étoit le fiége.
C ’eft ainfi que les moiflbnneurs de la Penfyïvanie,
expolès à un foleil ardent, fuecombent fous l’excès
de la chaleur lorfqu’ iis né fuent plus.
D’ après cela, cette manière d?êrre propre î
l’homme , comme aux autres êtres organites vt*
vans, indépendante de la différence des milieux,
reliant toujours au même point, n’eft pas feule*
ment la faculté de développer du calorique. Elle
n'eft cependant pas non plus une propriété , une
force fpéciale de la vie , ainfi que cela eft écrit
dans quelques ouvrages eftimables, ou comme le
veut M. Chauflier, qui la nomme caloricité. »
faut la regarder comme une véritable dépendance
des forces vitales elles-mêmes, comme un phéno*
mène fecondaire dû à leur exercice , comme une
fon&ion analogue à toutes les autres fonctions,»
fpécialement à la nutrition qui appartient à tou*
1 < tiffus & n’a P°înt d’organes particuliers. ÊI!e
lemble le réfultat de la foule de changement
»ivers qui ont lieu continuellement dans la com-
bofition intime de nos parties * elle ^ft dans ‘la
dépendance des autres fondions. La chaleur am-
L l e ne part pas d’un point fixe, d’un foyer unique,
d’où elle feroit tranfmife à toutes les autres parties
du corps j elle fe produit à la fois fur tous les
«oints de l'organifme. Aufli eft-il impoflible^ de
calculer la quantité réelle de calorique qui fe
dégage des animaux î on fait feulement que ceux là fang chaud font des foyers intariffables de chale
u r , tant qu’ils font plongés dans une atmofphère
plus froide qu’eux. , .
Quel eft le meilleur moyen d apprécier la tem-
fpérature d’un animal ? Quelques phyfiologiftes ,
în introduifant la boule d’ un thermomètre dans la
Ibouche , l’oreille ou le re&um , ontfils adopté un
procédé bien exaél ? Nous ne le penfons point* il ne
jpeut réellement qu’indiquer la température _des
parties. Dans la bouche , par exemple, le.paflage
fçontinuel de Pair dans les mouvemens a c te refpi-
îiration , l’évaporation qui en eft la cooféquence
»inévitable , doivent empêcher de faifir. le véritable,
Sdegré de la température. C ’eft ainfi que M. Prunelle
a reconnu,, en faifan.t des expériences fur les
»phénomènes de l’hibernation chez quelques mam-
jnifères, que, placé dans la bouche de-s hériffons,
lie thermomètre marquoit de moins que la
»température réelle de l’individu.
I . D'autres phyfiologiftes ont appliqué la boule du
«thermomètre à différentes parties de l’extérieur
’ du corps, ce qui paroît encore moins ex aél, car
plufieurs caufes peuvent rendre la circulation moins
la&ive à la périphérie, concentrer les forces vi-
»tales .à l’intérieur & changer trè.s-rapidement la
■ température de la furface du corps.
■ C’eft donc, dans les grandes cavités, fans au-
■ cune communication avec l'extérieur , comme
Icelle du péritoine, qu’il faut introduire 1 inftru-
Iment, fans pourtant choifir exprès pour cela les
■ réfervoirs du fyftème vafculaire à fang rouge , que
l’on a regardé comme le centre, le principe de la
■ chaleur animale.
I En effet, on ne fauroit croire, avec Bichat, &
beaucoup d'autres auteurs , que les fluides ani-
■ maux jouiffent d’un mode fpécial de chaleur, car
| l ’obfervation ne nous apprend rien de pofitifa cet
I égard , quoiqu’on entende répéter de tous co té s ,
j que le fang artériel eft d’ un ou deux degrés plus
(chaud que le fang veineux. Les expériences de
| M. Déyeux prouvent incohteftablemènt que l’on fe
j trompe en cela.
1 Plus un phénomène offre d’ obfcurité dans la
» inanifeftation de fes caufes, <k plus, en général »
il préfente d’explications. C ’eft ce que démontre
I évidemment 1 hiftoire de la théorie de la chaleur
J animale. Le problème important de fa formation a
3 déjà été réfolu de bien des manières différentes ,
l’on a vu fucceflivement en elle le réfultat d’un
phénomène phyjico-chimique , d’ une fonction
de l'organifme, d’une faculté purement vitale.
Boërrhaave & fes feétateurs, les médecins mécaniciens
du dix-huitième fiècle, ont penfé, par
exemple , que la chaleur animale étoitle produit né-
ceflaire des frottemens continuels exercés contre
les parois des vaiffeaux pa/ les fluides qui les parcourent.
Mais cette explication eft tombée bientôt
d'elle-même j elle eft trop contraire à toutes les
lois de l'ijydrodynamique j - «mais, en e ffe t, le
frottement des liquides contre les parois des c a naux
qui les renferment ne peut donner lieu à un
dégagement de calorique.
D’autres prétendirent, fans plus de raifon , que
le phénomène dont il s’agit étoit la fuite du frottement
des molécules humorales les unes contre ,
les autres & du mouvement inteftin qui les met
fans cefle en agitatiom.
Il en èft, & parmi eux il faut compter Fabre ,
qui l’ont attribiîé aux frotremens^ qui ont lieu
entre les molécules des folides vivans ; mais il
n’exifte dans l’économie aucune fibre qui ne foit
baignée dans une humeur , aucune qui foit allez
fèche pour s’échauffer par lë frottement, quelle'
que foit La viteffe & la durée du mouvement qu’on'
lui attribue.
Douglafs & Lavirotte, modifiant la théorie mécanique
dont il vient d’être queftion, mirent le
fiége des frottemens propres à déterminer la chaleur
dans le fyftème capillaire cutané , & crurent
que le phémonène dépendoit de la condenfation
Sc du relâchement alternatifs de ce fyftème vaf-‘
culaire fous 1 influence de la température atmofphérique.
Lavoifier, en 1777? annonça que la chaleur animale
dépendoit très-probablement de ladécorripo-
fition de l’ air vital dans les poumons , de la com-
binaifon de l’oxygène atmofphérique avec le
carbone & l’hydrogène du fang. C e fyfteme fut
généralement admis , & l’ on regarde fouvent encore
aujourd'hui la fixation des gaz atmolphé-1
riques dans les matières animales liquides & folides,
comme donnant lieu à un dégagement de
calorique, qui eft auflitôt abforbé par lé fang artériel
pendant l ’adte de l hématofe, pour être en-
fuite diftribué à toutes les parties du corps. Koyeç
R e s p i r a t i o n .
Le marquis de Laplace a foutenu avec éclat
cette brillante opinion , qu’ éclaire encore aujourd'hui
( décembre 18*2), par des expériences aufli
ingéniëufes que délicates, M. Dulong, un de nos
plus habiles chimiftes.
Cependant cette théorie, en apparence fi fédui*-
fante , des pneumatiftes n’eft point à l’abri d’une
foule d’obje&ions folides j car, dit-on , fi le poumon
eft la fource de la chaleur vitale , le foyer
d’où elle fe propage dans tous le corps, pourquoi
fa température n’ eff-elle pas plus élevée que celle
du rèfte de l’économie ? Pourquoi le degré de.
chaleur varie t-il dans des parties ifolées du corps
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