
décrivoit avec J. B. Morgagni le ventricule du
Jeptum lucidumy doué d’une patience infatigable ,
il fit un grand nombre de recherches fur les chan-
gemens que les diverfes' parties de l’ oeil fubiflent
avec l’âge ; il publia des obfervations fur les di-
menfions des deux chambres de. l’oe il, fur la ftruc-
ture du cryftallin dans une foule d’animaux diffé-
rens. Sénac . médecin du Roi, s’illuftroitpar un immortel
ouvrage fur le coe ur, dont la ftrudture &
les fonctions ont é té , par lui, aufli exactement j
vues que poflible. Antoine Ferrein , fucce fleur
de Winflow , découvroit les vaiffeaux lymphatiques
de l ’uvee, & dônnoîtune bonne defcrip-
tion des ligamens de la glotte & de l’articulation
temporo-maxillaire. Nicolas Lecat, chirurgien en
chef de l’Hôtel-Dieu de Rouen , faifoit de brillantes
recherches fur les organes des fens 8c for-
moit des élèves diftingués ; François Hunauld in-
diquoit le mécanifrne fuivant lequel s'opère le
développement des os du crâne. Jofeph Lieutaud
publioic un Traité d'anatomie où l’on remarque
îpécialement une bonne defcription du péritoine.
François-David Heriflâm s’occupoit avec fucçès
du perfectionnement de l’oftéologie & de l’étude
des mufcles intercoftaux. J. M F. de Laffonne
livroit à l’impreflîon une eftimable monographie
de la rate', 8c Exupère-Jofeph Bertin mettoit au
jour un excellent Traité d’oftéologie, d’ une utilité
inconteftable encore aujourd’hui; s’occupoit
de la difpofition des deux fubftances du rein, &
• découvroit les cornets fphénoïdaux. Pierre De-
mours démontroit que la cornée n’eft point un
prolongement de la fclérotique, & faifoit des remarques
intéreflantes fur la ftruéture de l’oeil.
Jean-Jofeph Sue & Pierre Tarin nous léguoient
d’ utiles manuels d’anthropotomie Théophile de
Bordeu jetoit les bafes de l ’anatomie médicale,
8c s’illuftroit par fes belles recherches fur les
glandes & le tilfu cellulaire. Antoine Petit enfei-
gnoit l’anatomie avec un éclat des plus vifs.
Jaçq. Réné Tenon étudioît les différences que
prefèntent les dents 8c la mâchoire à diverfes
époques de la vie. Georges-Louis Leclerc de
Buffon, par la magie de fon ftyle, appeloit l’attention
générale fur la ftrudture du corps de l’homme ;
& des animaux , tandis que fon infatigable collaborateur
Daubenton faifoit de l’anatomie comparative
la bafe déformais inébranlable de la zoologie.
Vicq-d’Azyr, auquel nous avons l’honneur
de fuccéder dans la compofition de l’ouvrage que
t le leCteur a fous lès yeux, Vicq-d’ Azyr, favant
aufli profond qu’ingénieux, s’immortalifoit par
de nombreufes découvertes en myologie, par la
publication d’un admirable ouvrage fur l’encéphale,
par des recherches multipliées fur l’anatomie
des oifeaux & les phénomènes de l’incubation,
par des beautés de ftyle qui font malheu-
reufement trop rares dans les livres des anato-
mîftes en général.
G ’eft encore dans la même période que nous
trouvons Raphaël-Bienvenu Sabatier, profeflèur.â
la Faculté de médecine , 8c chirurgien en chef
du grand hôpital des invalides de Paris. On lui
doit un Traité de l’anatomie de l’homme , qui,
par fon exactitude 8c fa clarté, mérite d’être placé
au premier rang.
Vers la fin du même fiècle ,, nous devons mentionner
de la manière la plus honorable, Laumo-
nier, digne fucceffeur de Lecat &c de David à
l’Hôtel-Dieu de Rouen, 8c qui nous a appris à
conferverfur la cire toutes les merveilles de notre
corps, à fa u ver la mort de la mort pour le maintien
delà vie. Barthez, que tous nos contemporains
peuvent avoir encore v il, & dont le Traité de la
mécanique des animaux eft un titre piaffant à la
gloire 8c à lareconnoiflance'de la poftérité; & fur-
tout ce Pierre Default, qui, dans des leçons fuivies
par une foule innombrable d ’auditeuïs,- développa
en Europe l’enthoufiafmele plus ardent pbur l’anatomie,
& gratifia notre pays de prefque tous les
anatomiftes qui le diftinguent encore aujourd’hui.
Parmi ceux des élèves de cet illuftre chirurgien
que la mort nous a déjà ravis, il faut noter Hyacinthe
Gavard, auteur de traités aflez eftimés fur
l’ oftéologie, la myologie & la fplanchnologie, 8c
furtout Xavier Bichat, dont les talens précoces
ont fignalé le début du dix-neuvième fiècle,
qu’ils ont placé dès à préfent beaucoup au-def-
fus des fiècles précédens fous le rapport de l’anatomie.
Par fes vues grandes & ingénieufes, par
fes idées neuves, par fes différions aftidues, par
le zèle qui l’enflammoit 8c qu’il avoit le don de
communiquer, ce célébré anatomifte ftt faire à la
fcience, en quelques années, autant de progrès
. qu’une longue fuite de fiècles en avoit pu fairè faire
avant lu i,.& quoique mort dès fon fixième luftre,
pofa les fondemens d’ une fcience nouvelle,'de
cette anatomie générale qui a une fi grande influence
fur l’étude actuelle de la pathologie, fur
la marche que fuivent les praticiens dans l’exercice
de l’art de guérir.
C ’eft ici que nous nous arrêtons dans l’énumération
des anatomiftes qui méritent d’être fignalés
à la reconnoiflance générale, & nous laiflons à
nos fucceffeurs la tâche dé faire connoître les
titres qui recommandent à la poftérité ceux de
nos contemporains que le temps feul où nous
vivons nous empêche de nommer. Les poms de
MM. G. Cuvier, Duméril, Béclard , Marjolin,
Jean 8c Charles B e ll, Samuel-Thomas Soem-
merring, Lauth, Scarpa., Chauflier, Ribes, Hef-
felbach, Jean Spix, Blumenbach , Nitzch, J. A.
Albers, J. F. Lobftein, J. G. Link, Alexandre
de Humboldt, Kiefer, Charles-Guftave Ca-
rus, Charles-Afmond Rudolphi, Frédéric Tie-
deman , Jacopi , Everard Home , Brefchet,
E. H. Weber, T. G. J. Nicolaï, Apoftole Ar*
faky , Antonio Gryllo, Savigny, Tannènberg,
Geoffroy-Saint-Hilaire, Jacobfon, Bojanus, Du-
trochet, Girard, Dupuy, de Blainville, G. R.
Treviranus , Reimann , Maunoir > Laurence , ]
C . G. Hildebrand, C . G. Kloetske, Rofenthâl,
Gall, Spurzheim, Maygrier, Léveillé, Jules Cio- ,
quet, mon frère, orneront fans aucun doute les ;
liftes futures avec autant d’éclat, que ceux que j
nous avons rapportés précédemment ont pu en
jeter fur la longue énumération que nous publions
aujourd’hui.
ANCHA. C e mot, qui paroît d’origine arabe *
a été employé comme fynonyme de hanche, par
les traducteurs d’ Avicenne 8c par Pierre Foreeft, ,
auquel nous donnons habituellement le nom de
JForefius. Voye{ H anche .
ÀNCflEUR, f. m. Ce mot a été employé feulement
par quelques anciens anatomiftes, dans le
même fens que avant-coeur. Voye\ A v a n t -coeur.
ANCON.' On s’eft autrefois fervi de ce mot
dérivé du grec «y*»», qui lignifie coude, pour désigner
la faillie du coude fur laquelle on s’appuie.
fTovei Olécrane, qui eft la feule expreflion
iifitée dans ce fens aujourd'hui.
'■ fi ANCONÉ ; adj, pris fubftantivement, an-
'coneus. Ce mot, qui a la même origine que le
précédent, a , pendant long temps, été employé
par les anatomiftes pour défigner tous les mufcles
qui s’ attachent à l’olécrane.
f C ’eft dans ce fens que Winflovp diftinguoit,
par exemple , quatre anconés, un grand, un
.externe, un interne 8c un petit.
; Aujourd'hui les trois premiers de cés mufcles
anconés de Winflov/ font confidérés comme de
‘ Amples divifions d’ un feul 8c même mufcle, le
triceps brachial. Voyeç ces mots.
Le dernier feul a confervé cé nom, & feul aulïi,
préfentement, eft décrit comme un mufcle diftinét.
Il eft petit, aplati, triangulaire, fitué fuperficiel-
lement à la partie poftérieure '8c fupérieure de
l’avant-bras, en dedans 8c au-deflfous de l’olé-'
crâne. 11 s’ attache en haut, par un tendon, à la
‘ tubérofité externe de l’humérus ou épicondyle ,
& fe fixe en bas, au quart fupérieur de la face &
du bord poftérieursdu cubitus. Ses fibresx:harnues
Lfupérieures fe portent prefque tranfverfalement
“de dehors en dedans, en fe confondant avec
celles du mufcle triceps brachial ; les autres deviennent
d’autant plus obliques qu’ on les examine
plus inférieurement.
i C e mufcle n'a qu’une foible aélion. Il concourt
à l’extenfîon de l’avant-bras fur le bras, & réciproquement,
& femble n’être qu’ un accefloire du
mufcle triceps brachial.
| AN CO R A L , a l e , ad j., ancoralis, anchoralis.
*Dans plufieurs anciens écrivains, ce mot eft fyno-
’ ïiyme de coracoïde. On trouve quelquefois, par
•exemple, dans leurs ouvrages, bec ahcoral, pr»-
ce fia s anchoralis , pour bec cor aco'idien ^ procejfus
coracoideus. Voyej C oracoïde.
ANC YR A. Voye^ A n k y r a .
A N C YR O ID E , adj. , ancyroïdes. C e mot efl:
encore une des nombreufes expreflions que le
langage anatomique a empruntées au grec ; il dérive
de ancre, crochet), 8c de ufoc(figure,
reffemblance). Il lignifie donc littéralement, qui a
la forme , l’apparence d'un crochet. Aufli fem-
ble-t-îl rappeler une difpofition de ce genre dan»
les différentes parties qu’il fert à défigner.
L ’ apophyse àncyroïde de certains auteurs eft
la même que Yapophyfe coracoïde de la plupart de»
anaïomiftes. Voye\ C oracoïde.
La c a v it é àncyroïde du cerveau n’eft autr«
chofe qu’une portion des ventricules latéraux de
ce vifcère , vers la partie poftérieure defquels elle
fe trouve, àT’endroitprécifément où ilsfe recourbent
pour changer de direction. Cette cavité, qui
eft triangulaire, 8c dont la bafe eft tournée en
avant, eft tapiffée par de la fubftance blanche &
fe prolonge plus ou moins loin dans l’épaiffeur du
lob&poitérieur du cerveau.
ANDRANATOMIE , f, f ., andranatomia ; mot
peu ufité. Voyt^ A n drotomie.
AND RO GYNE , ad j., androgynus. C e mot ,
qui dérive de (homme, mâle) & de y«»*
( femme , femelle), a été employé par les anato-
miftes , pour défigner les individus fur lefquels les
organes des deux fexes fe trouvent réunis. Androgynie
t dans ce fens, eft un terme fynonyme d'her-
maphrodifrrie, & indique, pour l’efpèce humaine,
en particulier , une monftruofité qui n’eft qu’ accidentelle.
Mais les zoologiftes ont donné à ce mot une
acception un peu différente & qu’ il eft bon de
cbnnoïtre. Ils appellent, en général, androgynes
les^animaux pourvus des deux fexes, mais qui ne
peuvent fe féconder eux-mêmes, tandis qu’ils
nomment hermaphrodites ceux qu’une conformation
analogue met dans le cas de fe féconder fans
s’unir à un autre animal de leur efpèce. Voyiez
H ermaphrodisme 8c H erm aphrodite.
ANDROGYNIE, fub. f. y androgynia , mêmè
étymologie : é ta t , manière d etre , mode d’exif-
tence des animaux androgynes. Voye[ ce mot.
ANDROTOMIE, f. f . , androtomia, androtome.
C e mot a été en ufage autrefois pour indiquer
Y anatomie, la dijfeftion d'un cadavre humain. Il
vient de «vâç (homme) & de (je diffèque).
Il paroît aujourd’hui banni du langage.
AN FR A C TU EU X , eu se , adj., fmuofus, qui eft:
plein d'inégalités . de détaurs, d'anftaüuofués.