
gras &r plus vifqueux ; il contient moins de férum
que le lait de vache.
Le lait de chevrè a beaucoup d’analogie avec le
lait de vache > cependant la matière butyreufe qui
entre dans fa compofîtion eft plus folide que celle
du lait de vache.
Le lait de femme contient plus de lucre , de
lait& de crème, & moins de caféum que le lait de
vache. Sa compofition diffère beaucoup, fui vaut
l’époque plus où moins éloignée de tJaccouchement,
&r.
Le tait de jument ne contient qu’une1 petite quantité
de matière butyreufe fluide, un peu de caféum
plus mou que celui du lait de vache, & plus de
E rum que ce dernier. Fvyê£ Mamelle & Mammaire.
LAITANCE, f. m. C’eft ainfi que l’on nomme,
généralement & d’une manière colieélive, les
telh'cules des poiflbns, autres que les- raies & les
fquales, tefticules dont la ftru&ure eft bien différente
de celle des organes analogues dans les
claffes fupérieures des animaux. Ils fe préfentent
fous I’afpeèt de deux grands fa es, en partie membraneux,
en partie glanduleux, de forme régulière,
cylindriques, coniques ou divifés en lobes,
dont le volume augmente fingulièrement dans le
temps du frai, & qui font remplis, à cette époque,
d’une matière blanchâtre, opaque & laiteufe. Ils
ne paroiffent efïèntiellement compofés que de
cellules,,dont les parois, formées d'une membrane
très-délicate, fécrètent le fluide féminai. Ils fe
réuniffent par leur extrémité poftérieure, & s’ouvrent
au dehors par un orifice commun ficué en
arrière de celui de l’anus, & par lequel fore également
l’urine.
Examinée au microfcope, la laitance des poif-
fons paroît compofée d’une multitude de globules
arrondis & d’une telle quantité d’animalcules, que
Leeuwenhoeck a eftimé que la laite d’une feule
morue en contenoit environ i fb,000,000,000
vivans, & différens pourtant des animalcules du
fperme des autres animaux.
La double laitance de beaucoup de poiflbns a
fôuvent, comme dans la carpe par exemple, des
dîmenfions confîdërables eu égard au volume ab-
folu du corps, & eft conftamment ou à peu près
placée le long du dos , de manière à ce que chacun
de. fes deux lobes égale prefque la longueur
de l’abdomen.
Pour être plus fimples en apparence que les
tefticules des antres animaux vertébrés, ceux des
poiflbns n'en ont pas moins une influence remarquable
fur toute l’économie. Comme, par la.
caftration, on rend plus délicate, la chair dèi
mammifères & des oifeaux, de même, en enlevant
la laitance aux poiflbns, on les engraifle & on leur
donne une meilleure faveur. G’élf une opération
qu’a imaginée un pêcheur anglais nommé Samuel
Tull, & fur laquelle Hans Slôane a configné desdétails
dans les Tranfactions ph.ilofophtqu.ts de /
Société royale de Londres. Il eft Facile de concevoir
comment la tuméfaction de ces organes au moment
du frai doit, en concentrant fur eux les forçes
de la vie , en accumulant dans leur intérieur les
produits de la nutrition prefque tout entiers, en.
chaîner une partie des forces des poiflbns, émoitff>t
quelques-unes de leurs facultés, diminuer la malie
des autres organes de leur économie.
Dans beaucoup de poiflbns, la la'tance eft un
aliment très-eflimé'. On fait communément quel
prix les gourmets attachent à celle des carpes, des
harengs, des maquereaux.
Enfin, il èft des animaux rangés univerfelle.
ment parmi les poiflbns & dont la laitance cependant
n’a point encore été aperçue par les obierva-
teurs. Sans un fait particulier, que MM, Def-
môulins & Magendie viennent de communiquer
récemment à l’ Académie royale des fciences,on
ne connoîtr-oit pas encore, par exemple, le mâle
; de la lamproie.
LA ITE , f. f. Ce mot, quoique prefque fyno-
: nyme de laitance, paroît en différer en ce qu’il
indique uniquement la matière liquide qui fe
trouve renfermée dans les tefticules des poilfons.
V jy e ç L a i t a n c e .
Les chimiftes le font occupés de l’examen de la
laite de carpe , & ont trouvé qu’e-lle contenoit Ls
trois quarts de fon poids d’une matière Volatile,
de la gélatine , de l’albumine, une fubflance grafle
favonneufe, quelques fels & du phofphore.
LAMBDOIDAL. Foye£ Lambdoïde.
LAMBDOÏDE, ad j., lambdoides,• qui reflemble
à la lettre grecque A.
1 ° . Os LAMBDOÏDE. Foye\ H yoÏDE.
2 ° . S u t u r e l a m b d o ï d e , futura lambdoida;
c’eft celle qui eft formée par la réunion des pariétaux
& de l’occipital. Elle a des dentelures plus
prononcées que toutes les autres futures du crâne,
& renferme le plus ordinairement une grande
quantité d’os tvormiens. Foyt[ C r â n e & Sut
u r e .
LAM E , f. f . , lamina ; partie mince & aplatie
d’un os.
On dit la lame horizontale, la lame verticale de
l'os ethmdide , & c.
LAMELLE , é e , adj'. , lamellatus; qui eft dif-
pofé en petites lames, qui eft compofé de feuillets
ou de lamelles.
LAMELLEUX, e u s e ‘, ad j., lamellofus; ^
eft garni outcompofé dé petites lames. Foyc[ U*
i-MINEUX,
UMIiNEUX, euse, adj.} qui eft formé de
ttetites lames. M. Chanflier donne au tiflii cellu-
jaire fè' nom de tiffu lumineux, Voyez C ellu-
LANGUE, f. f. , l'tngua. La langue, organe
[principalement mufculaire & très-mobile , fymé-
I Jj.jq.je \ placé dans l’intérieur de la bouche , depuis
l'os hyoïde & l’épiglotte jufquë derrière les dents
incifives, Lrtfpécirilement, mais non Uniquement,
à nous procurer là fenfation des faveurs,- car elle
concourt en outre aux aélës de la fuccion , de la
Imaftication, de la déglutition, de la prononciation
l& de l’expuitfort.
K La grandeur de la langue eft très-variable. Sa
■ forme eft celle d’une pyramide aplatie de haut en
Ibas, arrondie fur fes angles, & terminée en de-
Ivintparune pointe moufle : on lui diftingue deux
■ faces, deux bords 8r deux extrémités.
. La face fupéHeure, o u le dos de la langue , enti ère-
mentlibre, prefque plate, recouverte par la mem-
Ibrane muqueufe de la bouche, eft comme divifée
h en deux moitiés latérales par un fiilon léger & fu-
Iperficiel, à l’extrémité poftérieure duquel, près de
\ ia baie de la langue, on trouve un enfoncément côn-
Eidérable, de forme variable, & qu’on nomme le
] mu borgne dé la langue.
Chez quelques fujets , ce trou manque ; mais,
^ans d’autres, il a plufieurs lignes de profondeur.
[C’eft dans fon intérieur que viennent s’ôuvrir les
Conduits excréteurs des follicules muqueux placés
Hans le voifinage. De fes côtés partent deux li-
Ignes, variables dans leur forme, mais qui fe por-
Jter.t conftamment en devant en divergeant, de
f manière à r e p r é f e n t ê r un V dont le fommet feroit
tourné en arrière ; ces deux lignes font formées par
Ides follieulës.muqueux.
I Le refte de cette face de la langue préfente un
[grand nombre de papilles.
B La face inférieure de ta.langue éft libre & revê-
Itue par la membrane muqueufe de la bouche dans
Ion tiers antérieur & fur fes côtés j mais, au millieu
& enarrière , elle tient à l ’os maxillaire infé-
Irieur au moyen des mufcles génio-glofies, & à
Bios hyoïde à l’ aide des hyo gloflfes. On remarque
la fa partie, moyenne un fiilon longitudinal qui
iëpare deux faillies oblongues formées par les
|mufeles linguaux.
I Les bords de la largue, épais en arrière, minces
en devant, font arrondis dans toute leur étendue,
|& offrent fupérieurement des ftries étroites &
verticales;, qui, parallèles entr’elles , vont fe
■ Continuer fupérieurement avec l e s papilles de la
[face dorfale. J La pointe de la langue, ou fon extrémité dentaire,
|j?: arrondie & libre : fa largeur varie beaucoup
piuivant les individus. I a bafe de la langue , ou fon
Y™*™1* hyoïdienne t fe continue avec l’épiglotte
; . *es piliers du voile du palais ; tres-épaiffe au
prveau du trou borgtie, elle s’ aifiincit enfiiitè peu
à peu en s’approchant de l’os hyoïde, en forte
que cet organe eft plus mince que partout ailleurs
au moment où il fe fixe fur celui-ci.
La portion charnue ou mufculaire de la langue
formé la plus grande partie, de l’organe , & eft
compofée des fibres des mufcles ftylo-glofles, hyo-
glofles, génio-gloires, & de celles d’un corps
charnu intrinfèque, lequel offre en bas & de chaque
côté deux plans parallèles qu’ on a nommés les mufcles
linguaux. Tous ces mufcles entre-croifent leurs
fibres charnues d'une.manière inextricable,
forment à la région fupérieure de la langue une
couche dans laquelle il eft impoflïble de les dif-
cerner, & où elles font entremêlées d’une foû’e
de petits globules 'remplis d’une graifle prefque-
fluide. Cependant, fur les côtés de l’organe , on
diftingue encore afîez facilement un plan mufculaire
inférieur longitudinal, formé par les mufcles linguaux
-& ftylo-glofles, & un autre plan placé au-
defllis de celui-ci, à fibres tranfverfales, formé
par les génio-glofles, & furmontédu tiflii propre.
Après avoir quitté la partie poftérieure de
l’arcade alvéolaire inférieure, & recouvert les
glandes fublinguales, la membrane muqueufe
qui tapifle tout l'intérieur de la bouche fe
porte à la face inférieure de la langue, en formant
, au niveau de la fymphyfe maxillairéun
repli plus ou moins étendu, qui recouvre l’attaché
des mufcles génio-glofles, qu'on nomme le frein
de la langue y & qui fe prolonge prôfque jùfqu’à la
pointe de cet organe, en laiflant voir fur fes côtés
les veines ranines. Ce repli eft accompagné, à
droite & à gauche, par deux franges denticulées,
analogues à pfüfieurs autres frangés membranéufes
qui fe trouvant en diverfes parties du corps, &
fur lefquelles mon ami M. Béclard fe piopofe dé
publier un travail intéreffant. Cette membrane muqueufe
s’étend enfuite de chaque côté âu-deflous
de la langue, & remonte fur fes bords pour s’étendre
fur fa face fupérieure jufqu’à l’épiglotte ,
où elle forme trois nouveaux replis. Foye^ L a -
RŸiVX.
Tant qu’elle fe trouve au niveau de la langue,
la membrane muqueufe n’offre aucune particularité
d’organifation } il n’en eft certainement point de
même à la face dorfale de l’organe. Là , elle préfente
lin épiderme mince & très-marqué, au-def-
fous duquel eft une couche formée par l'eritre-
croifement de mille & rnillë vaiflfeaux , qui entourent,
comme un réfeau, les extrémités des nerfs
& les follicules muqueux, & qui-donnent à la
langue la teinte rouge qui lui eft particulière,. Plus
profondément, eft le chorion delà membrane,
remarquable par fon épaifleur & par fon adhérence
au corps charnu, avec lequel il femble
s’identifier.
A la face fupérieure de la langue, la membrane
muqueufe paroît en outre rendue rugueufe & inégale
par l’exiftence d’un grand nombre d’éminen