
maphrodite aufli reçoit d’un premier, donne à un i
fécond, qui communique avec un troifième, &
ainfi de fuite , de manière à former une forte de
chaîne ou de chapelet?. Dans les mares Sc les |
étangs,, les limnées offrent ce fpeêtacle au moment
de leurs amours.
9°. Chez les A nnelidés , les deux fexes peuvent
être réunis fur un même être , comme dans
les lombrics & les fmgfues, qui fe tiennent étroitement
ferrés dans leur accouplement réciproque.
D’ autres fois, les fexes font féparés fur desindi
vidus mâles ou femelles. Les aphroàïtes & quelques
genres voifïns font dans ce cas.
10°, I.a plupart des Z oophytes, tels que les
ourfins 8c lés holothuries , font àndrogynes & fe
fécondent eux-mêmes.
i i ° . On ne fait que fort peu de chofes fur l'accouplement
des ëntozoairés. Mon frère eft juf-
qu’à préfent le feul qui ait eu occafion de faire
des obfervatiôns à cet egard. 11 eft parvenu récemment
à. furprendre pendant cet aôte Yechino-
rhinchus g'ig-is > & nous a fiit pàrt de réfultats in-
téreflans que l’on trouvera à leur placé.
Il e ft, enfin, certains êtres qüe jufqu’ à préfent
on a généralement placé? parmi les. végétaux , |
& qui offrent cependant un véritable accouple- <
ment, animantiummqre. Muller a ^le premier, ob-
feiyé ce phénomène dans ce que les botaniftes
appellent confervajugalis ,;plante qiii d’après cela ,
pourrait bien rentrer dans Je domaine des zoolo-
giftes.' Le colonel Bory de .Saint-Vincent a multi-
tiplié. les recherches à cette occafion 8c a démontré
qu’un accouplement avoit lieu dans tous les
genres de la qombreufe famille des anhrodïêes, 8c
furtout dans Va tribu dés conjurées, que M. Vàu-
cher,. de Genève, ⣠éu occafion d’èXaminer de
fon côté, 8c;qu’ il en é£oit:de même dans celle des
£ioocarpeès\ qui mérite ainfi toute l ’attention des
phjfiolôgiftes'. Voyei Z oocarpe j voyei aujji Fécondation
, G énération.
■ A ccouplement composé.1 On appelle de ce
nom l’éfpèce d’accouplement dans laquelle un individu
hermaphrodite reçoit d'un premier , donne
à un fécond , 8c air.fi de fuite , .comme cela a
lieu dans les limnées:
A ccouplement réciproque. C ’ eft l'accouplement;
qui a;, lie u; entre deux animaux hermaphrodites,
qui donnent 8c reçoivent à la fois, comme
chez les limaçons.
A ccouplement s imple. Le# zoologiftes ont.
ainfi appelé l’ accouplenaent qui n^ confifte que
.. dans,l’union d'un.mâle Sc d’ une femelle. Tel eft
.celui des mammifères 8c des oifeaux.
A CCRË TION , f. f. 3. accretio,, Ce mot eft un
. fyi.onyme peu. ufité à’accroijfemtnt, _
ACCROISSEMENT , f. m ., incrementum, ac-
cretio. Ce mot exprime, quand il eft appliqué aux
cotps organifés vivans ; l’augmentation fucceflive
8c néceflaire de maffe 8c de. volume qu’ils préfen-
tent depuis les premiers momens de leur exiftence,
jufqu’ à une époque affez avancée de.leur vie. Il
convient, par çonféquent, aux végétaux aufli bien
qu’ aux animaux. • .
Placé au milieu d’êtres qu’entraîne un mouvez
ment éternel de deftruèlion 8c de reprodudtion ,
de compofition 8c, de déc.ompofition, chacun de
çeux-ci, en particulier , fubit la loi commune ,
c!eft-à-dire, naît, vit 8c meurt, en ne parvenant
à fon dernier terme qu’ après avoir revêtu des formes
variées. Sort exiftence fur la fcène du monde
eft manifeftée uniquement par les trois aétes dont
il vient d’être queftion c ’ eft, par leur exercice
q u e , peu à peu, les organes qui conftituent fon
1 corps, acquièrent de la force 8c de,la confiftance,
j qu’on les voit graduellement fe développer 8c entrer
en aé tionpuis conferver, pendant un temps
donné, leurs dimenfions acquifes, 8c enfin dépérir
ou. décroître d’une manière marquée. Voyez
A ge. .
D’ après cela, il eft évident que , dans aucun'
animal, l’étendue de.I’accroiffement ne peut dé-
paffer ,certaines-limites , qu’elle eft fixe au contraire
, 8c déterminée d’une manière plus ou moins^
précife pour chaque efpèce.
11 en eft de même abfolument des végétaux.
Une même loi régit donc, fous ce rapport, les
deux clafles dès corps organifés.
Le hafard feul, au contraire , limite l’ accroiffement
des corps inorganiques , qui n’a point de
bonnes prefcrites, 8c q u i, pour chaque efpèce ,
peut fe balancer entre la petitefle du grain de fable
qui couvre le rivage des mers, 8c l’énormité
de la montagne qui domine au loin les plaines.
L’homme, le puceron, le chêne 8c la moufle,
partout Sc dans un temps donné, acquièrent à peu
près les mêmes dimenfions refpeèlives ; un degré
de développêméht’déterminé. Le temps borne
leur crue- Sc • commande leur décroiffement.
Aucun calcul n’eft en cela applicable aux corps
bruts: Leur accroiffement eft continuel. Rien n’en
arrête 'péceftairement la duree. •
Cè n’eft point tout encore ; ypie autre différence
d’accroiflcment doit être fignalée entre les deux
grandes claflfes où viennent fe ranger tous les êtres
de l’Univers, Les corps, inorganiques, dont le yo-
lume eft accru par. des circonftances fortuites,
doivent leur. - accroiff ement à une fimple agrégation
de matière homogène, à une juxia-pôfition
de molécules houvelles, fuperpofêes les unes aux
autres en vertu dé là feule force d’attradtion , Sc
appliquées, fans autre liaifon, à l’extérieur des
anciennes , qui leur fervent de noyau.
Dans les êtres organifés, au contraire , l’accroif-
ferrient eft la fuite d’une aflimilation par intus-fuf
ception, coriime le difent les naturaliftes. Les malécules
qui doivent fervir à leur augmentation de J
volume, font d’ abord par eux altérées 8c modi- I
fiées dans leur compofition intime , puis elles en- J
trent dans leur intérieur , y font mifes en mouvement
, en circulation, 8c viennent enfin fe dépofer
dans les mailles de leurs tilïiis.
Mais cet accroijfement par intus-fufception n’ eft
point abfolument identique dans les animaux 8c
les végétaux. L’on peut ici fignaler quelques nuances
différentielles.
Dans les premiers, par exemple, le volume des
individus de chaque efpèce eft plus conftamment
circonfcrit dans les mêmes limites. 11 eft beaucoup
moins fournis à ladlion des-agens extérieurs , à
l’influence des circonftances indépendantes de l’or-
ganifme. Les foins de culture ,, les conditions de
climat, de chaleur, d humidité , de maffe 8c de
renouvellement d’air, font comparativement une
plus profonde impreflion fur l ’accroiflement des
végétaux , que celle que l’éducation , le pays ha
bité , le régime de vie , les alimens peuvent dé-
terminer fur la crue du corps des animaux. Sous
la dépendance de cescaufes, un foible arbriffeau
peur fe changer èn un arbre robufte } rien de Semblable
ne fe paffe chez aucun animal connu. -
Parvenu à fon terme d’accroiflement, tout ani -
mal a une forme invariable pour le refte de fa vie.
La figure 8c le nombre des parties du végétal changent
périodiquement jufqu’ à fa mort, par l’effet
des nouyelles .pouffes.
L ’accroiffement eft un des phénomènes les p]us
remarquables de l’organifation animée ; c’eft lui
qui conftitue 8c qui développe , en effet, l’être
vivant ; il n’eft donc point étonnant que les phy-
fiologifles de tous les temps, de toutes les feèles,
fe foient livrés à fon étude avec le foin le plus
grand-, aient noté.foigneufement toutes les particularités
, toutes les aberrations qu’ii préfente ,
fpécialement chez l'homme, auquel nous devons
furtout nous attacher.
.Dans les articles que nous confacrons à î’ hif-
toire de I’Embryon , du Foetus 8c de la G est
tat ion , nous ferons connoîtrè la forme Sc les dimenfions
de l’enfant encore contenu dans le feifi
de- fa*, nfère * 8c cela à diyerfes époques. Nous
.dirons feulement i c i o ù nous devons préfenter
un tableau général de la marche de l’accroif-
femènt, que les progrès de celui-ci font très-
marqués, dès que le germe eft fécondé , ainfi que
l ’ont çonftaté Malpighi, Regnier de Graaf, Soem-
jYiering, Haller 8c quelques autres. Cependant,
dès -lors, il eft fujet, comme plus tard, à une J
foule de modifications qui dépendent de l ’a&ivité
plus= ou moins grande de la nutrition aux diverfes
époques de l’exiftence.
Très-rapide, par exemple, dans le premier mois
qui fuit immédiatement la conception , il l ’eft un
peu moins dans le fécond, 8c acquiert furtout
une grande énergie-entre le troifième 8c le quatrième
, pouî ralentir fa marche pendantle cours
de celui - c i , 8c s’accélérer de nouveau du cinquième
au feptième, 8c devenir enfin prefque nul
jufqu’ au moment de la naiffance.
A cette dernière époque , I’établiffement de la
refpiration 8c de la digeftion détermine un accroift
fement remarquable dans les organes de c es fonctions
j mais depuis lors jufqu’ à fept mois , l’ac-
croiflement général eft lent 8c uniforme. C ’ eft à
ce moment que fe développent les cavités de la
face 8c que fe fait le travail de la dentition.
Jufqu’à fept ans, la crue continue à fe faire
d’ une manière infenfible, mais fans interruption ;
elle reprend alors une nouvelle activité ; la tailla
s’élance 8c le fyftème ofleux acquiert plus de confiftance.
Aux approches de la puberté, vers le deuxième
feptenaire dé la vie , l ’accroiflement eft confidé-
rable, la vie femble expanfive, furabondante.
Plus tard , les diverfes parties du corps continuent
à croître d’ une manière uniforme infenfib
le , mais , de vingt-un ans.à vingt-cinq ans , la
crue en hauteur eft terminée 8c la taille refte déformais
invariable. Le corps feulement prend de
l’épaiflèur de’ plus en plus, chez la plupart des
homme?, jufqu’ à l’arrivée de la maturité, où l ’ac-
croiftement eft devenu .ftationnaire 8c où les
organes, doués d’ une moindre activité, ne font
plus que réparer leurs pertes journalières.
Cette période d’ accroiffement rtationnaire finit
cependant elle-même. Jufqu’alors !’exiftence avoit
été caraètérifée d’abord par une force de développement
8c d’expanfion , qui avoit la vie pour
réfultat j ici commence un mouvement de diminution
, de décompofition dont le terme eft: la mon.
La plupart des tiffiis fe. condenfent ou fe flétrif-
fen t, 8c le corps paffe fucceflivement par tous
les degrés de l’émaciation. Au lieu de croître , il
décroît.
La durée totale de l’accroiflement, indépendamment
des périodes d’activité plus ou moins
grande de fa marche, répond en général dans chaque
efpèce à l’a durée même de la vie , au moins
dans les mammifères, chez lefqueîs la première
eft en général à la fécondé : : r : 6 ou 7 , fui-
vant la plupart des naturaliftes. La durée delà v'e
eft donc, chez les mammifèi;és, en rapport in ver fe
avec la rapidité de l’accroilTement. Mais cette loi
n’eft point applicable aux autres clafles du règne
animal. Un oifeau , par exemple , vit bien au-delà
du temps que fembleroit lui alfigner la durée de fon
accroiffement. Chez les poiffbns,' la vie eft fars
bornes 3,l’accroiffement,'fahs être prompt, nTft
point ici proportionnel à là longévité.
Ainfi donc, les organes ne fe développent pas
tous èn même temps. La vie eft une fucceflion de
déyeloppemens amenés les uns par les autres ; h
préfeiice d’un organe néceflitant celle d’un autre.
En outre , à meftire que les conditions dans lef-
quelles fe trouve l’animal viennent à changer, les
organes Te mèàifient eux-mêmes, ou même, font