
L’ufage des c ils , dont l’organifation eft celle
des poils en général, paroîc être de s’ oppofer à
1 introduction dans l'oe i l, des corpufcules qui
voltigent dans l’atmofphère, 8c de diminuer'dans
certains cas l’aèlion d’une lumière trop intenfe.
Voyè^ Poil.
C IL IA IR E , adj., atteins. Ce mot s'applique, à
proprement parler, aux objets qui ont quelque
rapport avec le s cils, mais il a été , dans plus d un
cas , détourné de Ion acception primitive, 8c l'épi- I
thète de ciliaire a été appliquée à diverfes parties J
qpi entrent dans la compofition de l’oeil 8c qui :
n’ont aucun rapport avec les cils.
1°. A rteres c il ia ir e s , Anerie ci II ares. On a
donné ce nom à des vaifieaux qui fe diilribuent en
grande p.-.rtie aux procès ciliaires , dans l'intérieur
de 1 oeil. On les diltingue en artères ciliaires postérieures
ou courtes , .en artères ciliaires longues 8c en
artères ciliaires antérieures. Toutes font fournies
par 1 artere ophthalmique. Voye^ O ph th alm iq u e .
'z. A rteres ciliaires courtes ou p o s t é r
ie u r e s , Arterie ciliarcs brèves. Elles nailïert de
l ’ artère ophthalmique lors de fon paflage au-delïus i
du nerf optique , de même que les ciliaires longues,
la fourcilière 8c la mufculaire fupérieure.
Leur nombre eft conlîdérable , & s’élève quelquefois
jufqu’à trente ou quarante. Prefque toutes
viennent de l’ ophthalmique > mais prefque toujours
auffi les artères lacrymale, ethmoïdale poftérieure,
fus-orbitaire. mufculaire inférieure en fournif-
fent quelques-unes. Elles font extrêmement
fiexueufes & fe trouvent plongées dans la graille
molle qui entoure le nerf optique, fur lequel ellès
font plus ou moins-exactement appliquées. Elles
donnent en généra! quelques rameaux très-déliés
qui s’enfoncent dans la rainure qui étrangle ce nerf
au moment de fon entrée dans l’oeil.
v Ces rameaii^s’anaftomofent entr’eux & forment
là un réfeau circulaire fort apparent, auquel viennent
fe joindre quelques ramifications des autres
tranches de l’ ophthalmique.
Arrivées à la partie poftérieure du globe de \
l’oe i l , ces artères pénètrent ifolément la fcléro-
tique près de l’entrée du nerf optique, & quelque- I
fois après s'être bifurquées. Quelques-unes relient I
dans cette membrane , & s’y anaftomofent avec les
rameaux qu’elle reçoit des mufculaires j d’autres
lui fournillent feulement des ramifications fort ténues
; mais le plus grand nombre fe porte en-
tr’elle & la choroïde, & fe divife en une très-
grande quantité de rameaux qui fe féparent à
angle tres-aigu , Se fe dirigent enfuite prelque
parallèlement les uns aux autres en avant. Tous
ces rameaux fe bornent en grande partie à la
furface extérieure de la choroïde, 8c forment par |
leurs fubdivifions 8c leurs nombreufes anaftomofes ’
un réfeau très-fin, dont lés aréoles font quadran- J
guhires, & beaucoup plus lâches en devant qu’en |
arrière. Quelques-uns de ces rameaux commun!,
quent avec ceux des artères ciliaires antérieures •
d’autres traverfent le corps ciliaire 8c fe jettent
dans le grand cercle artériel de l’iris ; mais prefque
tous vontfeperdre dans les procès-ciliaires, 8c en li
grand nombre , qu'on en compte vingt ou trente
pour chacun de ces petits corps en particulier. Ils
mar. lient un peu. en i erp entant dans leur épaiflèur,
puis ils fe réunifient en rameaux progrelfivement
plus volumineux, qui, derrière l’ iris , fe recour*
bent les uns vers les autres, 8c s’anaftomofent pat
arcade.
M. Chauflier donne aux artères ciliaires courtes
le nom d'artères uvéales.
b. A rtères ciliaires longues , Arterie ciliarcs
longe Unpeu plus volumineuses que les précédentes,
elles font au nombre de deux pour l’ ordinaire,
l’ une en dehors & l’autre en dedans. Elles traver-
fenr la fçlérotique à une plus grande diftance du
nerf optique que les ciliaires poftérieures, &,
après avoir lai fie quelques ramufcules à cette
membrane, elles fe portent horizontalement en
ayant entr’elie 8c la choroïde , à laquelle elles distribuent
fort peu de ramifications,, Elles parviennent
ainfi au corps ciliaire, où elles le divifent|
cha cune en deux rameaux qui s’ écartent l’Un de
l'autre à angle très-obtus , fe réunifient à quelques
ramufcules des ciliaires antérieures, s'anaftomo-
lent enfemble, & forment un cercle vafculaire
très-apparent fur la grande circonférence de l’iris.
Voye-{ Iris & P u pil la ir e .
De tout le côté interne de la circonférence de
ce cercle, naifiènt un grand nombre de rameaux
plus petits, dont ch -cun fe bifurque bientôt lui-
même s’anaftomo fe avec fes voifins , de manière
à former un fécond cercle vafculaire en dedans
du précédent. De ce ce rc le , auquelfe joignent
également quelques ramifications des ciliaires
antérieures, partent d'autres rameaux extrêmement
nombreux ; mais de la plus grande ténuité;
ceux-ci marchent en ferpentant fous la forme de
rayons vers la petite circonférence de l’iris, où
ils s'anaftomofent entr’ eux , de manière à former
un troifième cercle qui embrafle la pupille. Quelques
uns de ces rameaux ne s’ anaftomofent pourtant
point 8c parviennent directement à' la pupille.
Dans le foetus , op voit partir pour-la membrane
pupillaire une trentaine de ramifications
fLxueufes & rayonnées , qui abandonnent la con-i
cavité du grand cercle artériel de l'iris pour s’a*
naftomofer mille 8c mille fois entre les deux
feuillets de la membrane,/' en formant des anfes
très-fiexueufes de figure 8c de grandeur variable«,
entre lefquelles il refte vers le centre de la pu*
pille un efpace vide d’une forme irrégulière &
dépourvu de vaifieaux fanguins. Voyçç Pupu-*
LAIRE.
M. Chauflier appelle lès artères ciliaires longues
artères i rie mus.
1 ,. c. Artères ciliaires anterieu res. Ces artè-
fres proviennent des deux artères mufculaires prin-
îcip.vlemerit, 8c parfois de la lacrymale 8c de la
ifus-orbitaire en même temps. Au nombre de qua-
■ tre ou cinq, elles marchent de derrière en devant
Kufqu’à la partie antérieure du globe de l’oe il, où
felles fe divifent en plufieurs rameaux qui percent
fia fçlérotique ou fe diftribuent à la membrane
; conjonctive. Les premiers entrent donc dans l’oeil
;à deux ou trois lignes de la circonférence de la
cornée ; ils traverfent enfuite le cercle ciliaire, 8c
■ feperdent, pour la plupart, dans le grand cercle j
lartériel de l’ iris. Quelques uns cependant gagnent
fia partie antérieure de la choroïde 5 d’autres fe I
Ijetcent dans l’iris.
I 20. Bori) cilia ire. On donne ce nom au bord
»libre des paupières, parce qu'il porte les cils.
I }°. C ercle c il ia ir e , orbiculus cilians; ligamen-
itum ciliare. C ’eft une efpèce d anneau grifâtre, allez
{épais, particulièrement à fa grande circonférence,
[large d’une ligne ou deux environ , fitue. entre la
[choroïde, l’iris 8c la fçlérotique, 8c beaucoup
[plus adhérent à la première de ces membranes
[qu’aux deux autres, oa confiftance eft comme pul-
[peufej Ion tiflïi eft abreuvé d’ une mucofité blan-
Ichâtre > il reçoit les dernières ramifications des
rnerts ciliaires, 8c en envoie d’autres derrière l’i-
[ris, en forte que , quoique la ftruéture intime foit
lencore. inconnue , on peut , jufqu’à un certain
[point, le comparer à un ganglion nerveux. L’iris
tell comme enchâdè dans fa petite circonférence ,
rqui forme une légère faillie au-devant de lui : fa .
[grande circonférence tient à la choroïde, 8c fa [
face poftérieure repofe fur les procès ciliaires. ,
[Le cercle ciliaire eft traverie par les artères ci- j
piaires longues 8c antérieures , 8c en reçoit quelques
ramifications.
| En confidérant cet organe comme un ganglion, \
la communication du ganglion ophthalmique avec |
[lui eft évidente, Voye^ N erfs ciliaires 6c ôph- [
[tualmiqués.
|- M. Chauflier appelle le cercle ciliaire Commif-
Ifure de la choroïde.
4°. C orps c il ia ir e , corpus ciliare. On donne
! ce nom à un anneau qui entoure le cryitallin en |
; manière de couronne placée derrière l’ iris 8c le !
çercle ciliaire. C e t anneau reflemble au pourtour
| ^ unf %ur radiée , 8c réfulte de l’aflemblage , de
la reunion des procès ciliaires. Voye\ P rocès
I ciliaires.
| y°. C ouronne c il ia ir e . P. Camper donne ce
flom.au canal godronné. Voye\ G odronné.
6°. Ligament c il ia ir e , Ç ercle ciï
liaire. '
J 1 HJuittii a - u u im c i c t iv ii .
i de mufculus cilians à la partie du mufcle orbi-
fulaire des paupi.ères qui eft vojfine du bord li-
f Ne h celles-ci.
8°. N erfs ciliaires , nervi ciliarcs. Les nerfs
ciliaires émanent de deux fources diftinétes : les
uns naifiènt du nerf nafal de l'ophthalmique de Willis
; les autres, divifés en deux faifeeaux, un fupé-
rie ur 8c un inférieur, viennent des deux angles
antérieurs du ganglion ophthalmique ou lenticulaire.
Voye1 N asal 8c O phth almiq ue,
Les derniers , que M. Chauflier nomme nerfs
iriens, font très-ûéüés, mous , flexueux , rougeâtres
8c conftamment accompagnés par les
filets ciliaires du nerf nafal, qui ont absolument
la même diftribution qu'eux.
Le faifeeau Jupérieur, plus petit, eft d’abord
partagé en trois nerfs, qui fe bifurquent en avançant,
de manière à en produire fix qui marchent
parallèlement l'un à l’autre, immédiatement au-
deftus du nerf optique, qu'ils accompagnent jusqu’au
globe de l'oeil.
Le faifeeau inférieur, fitué en dehors 8c au-def-
fous du nerf optique, 8c un peu éloigné de lu i,
contient fix , huit ou dix nerfs, ou même un
plus grand nombre qui font réunis en fix petites
branches à leur origine. Ils fe contournent
autour du nerf optique ; quelques-uns même
palTent au-dc flous dé lui pour aller gagner Ion
côté interne ; un autre fe détache du faifeeau,
marche au dehors, s’anaftomo fe fouvenc avec
un des filets particuliers du nerf nafal, 8c gagne
ilolément la Sclérotique au-deflous du mufcle
droit externe.
Cesmerfs, au nombre de douze à Seize en to talité
, arrivés à la partie poftérieure du g! *be de
l’oe i l , traverfent Séparément 8c obliquement la
membrane Iclérotique , plus ou moins loin du
nerf optique > ils s'entrelacent auparavant avec
les artères ciliaires > mais ils ne s’anaftomolenc
point entr’eux 8c ne forment point de plexus.
Une fois entrés dans l’oe i l , ils s’ aplatiflent un
peu, 8c deviennent des efpèces de petits rubans
qui fe portent en avant directement entre les
membranes fçlérotique 8c choroïde, mais qui ne
donnent de filets à aucune des deux, 8c fe trouvent
logés dans des filions étroits creufés fur la
face interne de la première. Ils font para-lèles
alors les uns aux autres 8c s’envoient fouvent des
filets de communication.
Ils parviennent ainfi au cercle ciliaire , fe Subdivisent
chacun, en deux, quelquefois trois filets,
qui entrent dans ce cercle 8c lemblent s’y perdre.'
Quelques-uns de ces filets , arrivés à la partie antérieure
de l’oe i l, percent la choroïde, pénètrent
dans les procès ciliaires, fe recourbent en arrière
8c fe perdent dans le lieu où la rétine fe joint au
cercle ciliaire. D’un autre cô té , ce cercle envoie
à l’iris une multitude d’autres filets qui ne paroif-
fent pas être la fuite des premiers, difpofition
qui fait que plufieurs anacomiftes confidérenr le
cercle ciliaire comme un ganglion véritable ; & on
ne peut fe diftimuler que fa Couleur 8c fa texture
ajoutent encore un nouveau poids à cette opinion. y 2