
phrafes harmonieufes & coulantes, accumule les
voyelles; le fécond., dans des Tons inharmoniques,
fait que lès confonrres s’entre-choquent
en défordre. Quoi de plus dur-, de plus difficile
à prononcer pour nous, par exemple, quelènom-
de l’ancien doyen d’une Faculté:a-*Allemagne-, le
lavant KaUtfchmieclts, auteur de plufïeurs differ-
tations eftimées? Comment viendrions-nous à
bout de prononcer Schngder, autre- mot d’une
langue du Nord ?
Si nous nous bornions aux faits précédemment
expofés, nous ferions bien éloignés d’avoir complété
l’ hiftbire anatomique de la voix. Nous devons
dire encore que les fons articulés par le
larynx font plus ou moins forts, quoique pouvant
être repréfëntés parties mêmes lignes* Ainfi, l’on
peut parler a voix baffe- Nous devons rappeler,
aufli qu’ils peuvent paffer du grave à l’aigu, 8c
réciproquement, en parcourant tous les tons intermédiaires.
Dans ce cas, la voix eft. modulée-;
les fons qu’elle produit font appréciables; fou-
vent aufli,, mais non néceffairement, ils font articulés..
C ’eft en cela que c o n f î t le chant, qui,,
comme la parole, fuppofe l’exercice de l'intelligence
&.ae l’ouïe, 8c fèrtfpéaialement à peindre
les pallions 8c les.divers états de.l’efprit. En con-
féquence, le chant ne convient; pas lorfqu’ii
s’agit d'un objet indifférent.
Sous le rapport du chant, la voix eft ou grave.
©u aiguë-. C ’eli là la divifîon phyfîologique la plus
naturelle; mais les muficiens reconnoiffentici un
grand nombre d’autres variétés, & admettent
des voix douces-, fartes, futées , aigres , fexibles,
faujfey, &c.
La voix varie «beaucoup avec l’âge. Non capable
encore d’articuler des fons, l’enfant nouveau
né ne fait que pouffer des cuis, indices des
premières douleurs qui fignalentla carrière dans
laquelle il encre; mais bientôt fa v o ix , quoique
douce & fa ib le , commence à fe former., pour
prendre chez l’homme, à l’époque de la puberté,
cet a,cÇe.nt qui décèle une mâle vigueur. J’ai indiqué
ici l’homme d’une manière fpéciale, c a r ,
chez la femme, la voix conferve toujours fa douceur
8c fa flexibilité. Vers la fin de la v ie , les fons
rendus par le larynx deviennent aigres & caftes,
& s’accordent bien avec les plaintes 8c lès regrets
qui échappent fans celle à un vieiillard, laudator
temporis acli.
La voix eft du refte fujette à plulîeurs altérations
quelles médecins ont étudiées, mais dont
leur art n*a fou vent pu être vainqueur. Il n’ entre
point dans mon plan de m’en occuper ici; je ne
ferai donc qu’ en indiquer brièvement quelques-
unes.
Parmi elles, on doit diftinguer, i° . le bégaiement,
..Sui peut être le réfultat d’une mauvaife
habitude, ou qui peut dépendre d’un état ner--
y eu x , comme dans l’ivrefle & l'apoplexie, où l'irritabilité
eft diminuée, 8c dans les fièvres 8c les
accès d’impatience, où, au contraire, elle eft augmentée;
2°. le. grajfeyement-, qui rend pénible &
viciçufe la prononciation de la lettre R ; le
mut i f me accidentel, qui vient fouvent à- la fuite
d’ une attaque d’apoplexie.
VOM E R , f. m., vomer. Les anatomiftes ont
employé ce mot latin, qui fignifie foc de charrue,
pour défîgner un os.dé là face, impair, fitué fur
| là. ligne médiane, fymétrique par conféquent,
formant la partie poftérieure de la cloifon des
fofles nafales ; mince, aplati, quadrilatère, liffe
fur fes-faces latérales, qui offrent feulement des
’ filions pour des vaiffeaux, & une rainure étroite
en bas qui marque le paffage du nerf nafo-palatin,
il eft toujours tapifle par la membrane pituitaire,
& fouvent déjeté à droite on à gauche, ou même
percé dans fon milieu.
Quatre bords terminent le vomer. L’ un , fphé-
hoidai, qui eft fupérieur, conftitue la partie la
plus épaiffe de l’o s , & fe partage en deux lames
qui entrent dans des rainures de la face gutturale
du.fphénoiide,.& qui reçoivent, dans leur écartement,
la crête qui eft muée entre celles-ci. Jamais
les fürfaces de cette articulation ne fe fou-
dent , parce^ qu’il exifte entr’elles , fous le fphé-
noïde lui-même & fous fes cornets, avec lefquels
le vomer a ici quelques connexions, un petit conduit
qui tranfmec conftamment des vaiffeaux & des
filamens nerveux dans l’épaiflèur de l’ ethmoïde.
Le bord fus-palatin du vomer eft inférieur; c’eft
le plus long de tous : large, obtus & inégal antérieurement,
mince & tranchant poftérieurement,
il eft reçu dans la rainure qui exifte entre les os
maxillaires & palatins réunis, comme nous Pavons
dit. Voye£ F ace.
Son bord guttural, qui eft poftérieur, eft libre,
mince en bas, épais & bifurqué en haut, quelquefois
échancréfuivant fa longueur, & fépareles
deux ouvertures poftérieures des foffes nafales.
Quant au ‘bord ethmoidal ou antérieur, celui-ci
eft creufé dans toute fon étendue, ou au moins
dans fâ moitié fupérieure, par une gouttière profonde,
irrégulière, qui reçoit le bord inférieur de
la lame perpendiculaire de l’ethmoïde en haut,
& le cartilage de la cloifon des narines en bas :
cette gouttière fe continue avec celle du bord
fphénoidal ; quelquefois elle manque, & alors le
cartilage chevauche fur le vomer.
Le vomer, mince, tranfparent dans prefque
toute fon étepdue, compacte, préfentant quelques
traces de cellules à la partie fupérieure feulement
, ne. naît que d’un feul centre d’ olfifica-
tion, qui a la forme d’ une gouttière. 11 eft uni
aux as maxillaires & palatins, à Pethmoïde , au
fphénoïde & aux cornets de celur-ci. Voyç[ F ace.
V O U T E , f. î . , fornix. Les anatomiftes ont
donné ce nom à plufieurs parties qui font convexes
6c arrondies par leur face fupérieure, con-.
c&ves & arquées par l’inférieure, à la manière
des voûtes de certains édifices.
VO U TE D Û CRANE. Voyeç C râne.
VO U T E PALATINE. Voye^ Palais & T ête.
VO U TE A TROIS PILIERS. Voye^ E ncéphale.
V U E , f. f . , vifus. La vue eft Piin des cinq fens
fpéciaux ; celui dont l’oeil eft l’organe immédiat ;
celui par lequel nous diftinguons les couleurs i &
fouvent la figure, la diftance \ le genre de mouvement
des objets extérieurs.
VULVAIRE , ad j., vulvaris ; qui appartient à
la vulve.
M. Chaulfier a appelé Ancres vulvaires les artères
honteufes externes chez la femme. Voyei
Hontéùx.
VU LV E , f. f . , vulva, pudendum: Les organes
génitaux -de la femme forment un appareil pour le
moins aüfli compliqué que ceux de l’homme. Les
uns fervent àd’âéle de la copulation : ce.font.la
vu lv e , lé vagin, 8ce. ; d’autres font lè fié.ge de la
conception 8c en confervent le produit pendant
un temps déterminé : c’eft l ’utérus 8c fes annexes ;
jes derniers concourent à l’alimentation .de l’enfant
après là naiffance ; ce font.les mamelles..
C ’eft dè la vtilve que nous avons à nous occuper
ici. On donne aujourd’hui ce nom à l’erifem.-
ble des parties extérieures de la génération chez
la femme, quoique Naguère,encore on :ne l’accordât
qu’à 1 a fente qui. exifte. entre les grandes
lèvres & qui. conduit dans le vagin.
La vulve eft bornée au-devànt du pubis -par, uné
SurfaceJâillaritè'iSc couverté de poils,: c’eft le Mont
de Vénus; en arrière .elle n’eft féparée de L'anus
que par un'intervalle d’un pouce,..appelé.Périnée,;
cet intervalle eft par eonféquent beaucoup moins
étendu que dans l’homme; on’ y obferve à peine
la trace au râphë ; fur fes. côtés on remarque deux
éminences alo r ig é e se lle s commencent au,Mont
de Vénus 8c fe réunifient en arrière pour former la
Fourchette.
Entre les gtahdes lèvres, on trouve en haut le
Clitoris y petit corps dur 8c plus on moins, faillant
&'al6hgëylës petites Lhvrës ou les lymphes-, of-
pèces de replis qui hàiflent du clitoris & fe perdent
à ta face interne dés grandés‘lèvres ; le Ftjîi-
■ bule, efpace triangulaire compris entre les parties
fupérieures des deux nymphes ; le Méat urinaire
ou l’ orifice du canal de l’urèthre ; Y entrée du Vagin
, avec YHymen ou les Caroncules myrtiformes;-
enfin, entre çette entrée 8c la fourchette, un petit
enfoncement tranfverfal appelé Fojfe naviculaire.
Chacune de ces partie de la vulve mérite une
mention particulière 8c une defcription fpéciale. '
A. Mont de Vénus ou Pénil. Plus ou moins fail-
lante fuivant lesindividus, cette éminence, arrondie
& fituée au-devant du pubis, eft formée par
une mafle de graifle fur laquelle la peau eft immédiatement
appliquée : elîe fe couvre de poils à
l’époque de la puberté ; ces poils font un peu
moins longs que ceux qu’on obferve fur la partie
côrrefpondahte chez l’homme; ils rempliffent aufli
un efpace plus limité ; rarement ils s’implantent
jufqu'auprès dé l'ombilic: Leur couleur eft très-
variable; ils font prefque toujours très-frifés, particulièrement
chez les femmes qui ont abuîé du
coït.
Bi Grandes Levres. C e font deux replis membraneux,
plus épais fupérieurement qu’ inférieu-
rement , dont la longueur eft à peu de cnofe près
la même chez toutes les femmes, mais dont la
volume 8c la faillie fônt en raifon direéte du degré
dé l’embonpoint. Leur face externe, contiguë à la
partie fupérieura8cinterne des cuiffes, eft g»rnio
de quelques poil? ; elle , eft formée par un prolongement
de la peau, au-dêflous duquel on trouve
un affëz grand nombre dé. follicules fébacés. —
hewtfacè interne eft rouge 8c tapiflee par la membrane
muqueufe, des, autres parties de la vulve;
elle èft line & p o l ie :1-^-’ Leur bord eft un peu
convexe, mince ou arrondi > il èft revêtu par la
peau;
L’intervalle qui exifte entré la peau 8c la membrane
muqueufe des grandes lèvres eft rempli par
un iiflu gràifteux analogue à éélui du mont de
Vénus , 8c traverfé par quelques bandelettes blanchâtres
8c ftbritifei. Orl y rencontre aufli quelques
fibtès ifolëes du mufclé cphftt'idlëur dü vagiri, des
vaiffeaux 8c des nerfs.
-C*yClittoni. sC'eft un pètit tubercule alongéi
plüs où moins feUlant, ordinairement caché pariés
grandés lèvres , 8c occupant la partie fupérieure
8c îiibyenrie de la vÜlve. Chez quelques femmes
çet organe fe développe d’une manière extraprdi-
nairév& parvient à acquérir la longueur de plusieurs
pouces : une .pareille conformation eft en
général en rapport avec une cohfljtutibn forte 8c
mâlé.
Le clitoris féflemble beaucoup à la verge; fon
extrémité libre forme une elpèce de gland, arrondi
8c iniperforé f qqieft entouré par un repli de
la membrane muqùèiife analogue au prépuce, 8ç
cqritinü léftëralëmehtiaveç les petites lèvres. Aur
defliis dë ce gland, eft üh véritable corps caverneux',
fixé par deux racines, cdmrrie celiii dé
l’hbmriié, aux btariches dés ifchidfts , & fouténu ,
fous la fymphyfe des pubis, par une forte de ligament
fufpenfeur aplati tranfverfalement. Ce corps
caverneux a la même ftru&ure que celui de la
Verge : feulement fon tiflïi fpongieux intérieur eft
plus denfe. Relativement à fon volume, ce cprps
reçoit une grande quantité de vaiffeaux 8c dp
nerfs : ceux-ci ont des anaftomofes avec tous ceux
de§ parties génitales.
Cc c c c i