
Gautier d’Agoty lui-même, Adam\lulebancher,
profeflçur à Pife, ainfique fon collègue J. M. Lan-
c ifi, Muflembroëch Ôc Voiler, P. MafTuet,Gonti,
Hermann Paul J.uch, William Chefelden, J. B.
Morgagnij le cardinal de Polignac, Chrétien Got-
tlieb Ludwig, Henry Bâcher, Boè'rrhaave, Jofeph
Lieutaud , Jean Nat. Lieberkuhn, Daniel de Superville,
J. i hil. Laurent Withof, De Mauper-
tuis, A. F. Ledermueller, Ernett-AntoineNicolaï,
Ch. Bonnet, J. Hill, Alex. Monro fils, Lelfer,
De Haller, Tuberv-ille Néedham , Chriftian
Gottlieb Krazenttein, le baron de Gleichen , décrire
plus ou moins exactement les animalcules
fpermatiques , & venir fe ranger , après avoir reconnu
leur exiftence, fous les bannières de Lëeu-
wenhôeck ôc de Hartzoëker, à côté de Andry, de
Çartheufer, & de quelques autres obfervateurs
que nous avons cités plus haut, n’amenant que
quelques modifications au fyfteme de ceux-ci,
mais entièrement oppofés aux auteurs immédiatement
nommés, ainfi qu'à Antoine Maitre-Jan, à
Jofeph-Marie Viduffi, à J. H. V o g li, -& affirmant
hardiment l ’animalité de ces petits êtres.
Ce n’eft point ici le lieu d’examiner à fond tous
les fyftèmes qui ont été propofes tour à tour à j
cette occafion. Cette matière eft entièrement du
reffort de la phyfîologie théorique Ôc fpéculative,
3c ne fauroit d’ailleurs.être rendue affez claire pour
réfiiier aux railleries de quelque nouveau Ualem- j
patius ( i ) . Contentons-nous de favoir qu’il exifte
des cercaires microfcopiques dans le; fperme des
animaux , & décrivons-les_.avec quelque foin,
laiffiint à d’autres plus habiles le mérite d’en faire
connoître les moeurs & la deftination, de décider
li elles font, comme le penfe Vallifnieri, de fim-
ples êtres parafites > f i, comme le croitTsicolas
Andry, après.avoir rampé jufqu’ à l’ ovaire, elles
s’infinuent dans les oeufs dont elles renferment la
valvule derrière elles, & où elles vivent jufqu’ à
ce qu elles deviennent des embryons j fi, ainfi que
l’ a prétendu Martin Lifter, elles ne font confa-
crées qu’à augmenter 1 irritation voluptueufe produite
par le fperme,, ou fon aétion fur les ovaires,
comme le veulent quelques-uns ; fi , d’après les
idées de Pierre Gérike, profefleur à Helmftaedt ,
elles proviennent de l’air par panfpentiie, ce qui ne
mérite point de réfutation ; & c . , & c.
Quoi qu’ il en foit, d’après le plus grand nombre
des obfervateurs, ceux de ces animalcules qu'on
trouve dans 1§ fperme de l’homme font formés
par une forte de tête grofle, arrondie, comme vé-i 1
(1) On fait affez généralement que , dégüifé fous le nom
<îe Dalempatius, & afin de ■s’amuler aux dépens des obfervateurs
crédules, un M. François de Plantade affura avoir
reconnu , dans la liqueur fpermatique , &. à l’aide du mi-
crofcopc, un véritable homonculc , avec fes deux bras , fes
deux jambes, fa poitrinefic fa rêta, & que BufFon & Vallifnieri
ont été les dupes de cette plaifantéric, aia Tiïjet de laquelle
on peut- conlulter les Nouvelles de là République des
ïfCitres, annéçs 1679, Paj?e Page 2-a5.
ficuleufe, 8c par une queue proportionnéne,
très-grêle, flexueufe, pointue, ce qui leur do J
quelque reffemblance avec un têtard de grenouille
& ce qui les claffe manifeftement parmi les cer*
cair.es. ‘T elle eft, au refte, leur petitefle, qJ
mille d’entr’eux _ n’égalent que la groffeiu-5
cheveu, & que cinquante mille trouveroientplacj
dans un petit grain de fable. Leur longueur a été
évaluée par J. Keil à la trois cent millième partie
d’un pouce, & , par une expérience ingénisufe
le patient Clifton VV'intringham a évalué le poidsde
chacun d’eux à la cent quarante mille millionième
partie d’un grain, ce qui l’a mis à même de pu-
b lier des rélultats étonnans de calculs fur la ténuité
infinie de la-fibre primitive du corps animal. Bnf.
fon, enfin, a eltimé qu’un ver fpërmatique eft plus
de mille millions de fois plus pètit qu’un homme.
On ne trouve pas feulement des animalcules
dans le fperme de l’homme, on en rencontre également
dans celui de la plupart des mammifères;
Dans le fperme du bélier, par exemple, où ils
ont été aperçus ôc décrits par Leeuwenhoeck &
par Buffon, ils ont peu d’analogie de forme avec
ceux du fperme de l’homme, Ôc préfentent une
tête mamelonnée, bilobée, terminée en arrière
par une queue, quoique, fuivant le dernier desob-'
fervareurs cités, ils manquent de celle-ci. John
Hiil & le baron de Gleichen nous ont fait connoître
ceux du cheval, qui, de même que ceux (le
l’âne, ont un corps fufiforme ôc une queue longue
& droite. Dans le chevreuil, ils paroilfent
gyriniformes y dans le cerf, leur corps eft globuleux
ôc leur queue affez épaifïe 5 dans le chien,
ils reffemblent beaucoup à ce qu’ils font dans
l’h^nme, mais leur tête & leur queue fe continuent
infenfiblèment l ’une avec l’autre & fans
étranglement, de manière à former, ainfi que
Hill l’a d it, un enfemble prefque cylindrique,
terminé par un mamelon tuberculeux, fuivant
'Abraham Kaauw; chez le taureau, ils ont une
i grande analogie avec ceux du cheval, mais ils font
plus alongés, & paroiffent plus volumineux d’ail-
| leurs qne dans aucun autre animal, félon le baron
1 de Gleichen, qui les repréfente avec une queue
cinq à fix fois plus longue que le corps, très-
1 grêle, roide comme un cheveu, & toujours dans
la même direction que lui. C e petit nombre
d’exemples, fans que,nous citions encore ce qu'on
obferve dans le lo ir, dans le lièvre, le lapin,le
cochon, &ic., fuffira pour mettre les phyfîologiftes
à même de juger ce qui fe paffe à ce fujetdans
les mammifères, & nous leur rappellerons encore
qu’on a obfervé des animalcules du même genre
dans la liqueur prolifique des animaux des autres
claffes, tant parmi les vertébrés que parmi les invertébrés,
dans celle des oifeaux en général, du
coq de nos baffes-cours, & du canard, en paru*
culrer j de même que dans la laitance despoilfonsi
de la carpe, où ils font femblables à des anguill^t
fuivant quelques auteurs, ôc où je les ai vus glob“'
I x 0U à peu près 5 des g a d e s o ù ils font telle- 1
:,e multipliés qu’on en compteroit- 1 16000 dans
W fphèredu diamètre d’ un cheveu; du brochet,
If' l’on entrouveroit 1,000,000 dans le même ef-
| f ce. ^ la perche, de la tanche, delà truite,
i f C ’ & où leur çxceffive ténuité, jointe à leur
iombre prodigieux, doit nous porter à conclure,
fans crainte d’exagération, &-avec Leeuwenhoeck,
lue la laitance d’ une feule morue renferme dix
l j s Jus d’animalcules du genre de ceux dont nous
larlons, qu’il n’y a d’hommes fur toute la furface
le la terre (i)- K Parmi les reptiles, la grenouille préfente égale-
Lent, dit-on, des animacules fpermatiques; je
mai jamais eu occafion d’ en reconnoïtre l’exif-
lence malgré un certain nombre d’expériences
laites dans cette vue, & peut-être n’ appartien-
lent ils pas au genre des cercaires, car A. J.
feoëfen van.Rofenhof en parle comme d’êtres
iépourvus de queue, & Lieberkuhn les décrit
lomme ayant un afpeét fufiforme. I Enfin, on en a aperçu pareillement, dans les
prganes génitaux des mollufques, des infeêtes &
Bescruftacés, dans ceux du ver à foie, du cou-
lin, delà puce, du limaçon, de la fauterelle, de
l ’araignée, de la demoifelle, &c. I, Au refte, de quelqu’animal qu’ils proviennent,
fees habitans du monde microfcopique ont conf-
lamment à peu près le même volume. Seulement,
Ehezl’homme, comme Andry, Geoffroy & Hart-
fecëker l’ont noté avant moi, ils ont leur pré-
Rtendue tête plus épaiffe^ plus volumineufe que
Bans les mammifères. Dans’ les oifeaux, ils font,
Ken général, plus grêles & plus vermiformes,
gle même que dans les batraciens, les infeétes &
|es mollufques teftacés.
B On affine auffi qu’il ne s’en trouve pas dans les
pnfâns en bas âge, non plus que chez les jeune.s
Béliers, chez les individus épuifés par l’ abus du
Boit, chez les vieillards &- les mulets.
■ La vie, dans ces êtres fi finguliers, fe manifefte
Bnfin par des aêles qu’il eft impoffible de révo-
Ruer en doute. Tant qu’ ils font plongés dans la
partie la plus liquide du fperme, ils exécutent
Bvec facilité & fans relâche des mouvemens, qui
P ralentiffent manifèftem*t dans la portion
■ pâme de cette humeur. Ces mouvemens, que
puffon regarde comme continuels & uniformes,
■ ont certainement l ’effet d’une forte de volonté,
Ipmfqu’on voit les corpufcules qui les exécutent
Rendre vers tel ou tel point déterminé, retour-
Per en arrière s’ils rencontrent des obftacles,
Rejoindre,Te féparer, s’ éviter, marcher de front,
P ager a la furface du liquide, plonger, tourner en
I. (0 H èft affez remarquable dé voir beaucoup d’écrivains ,
tres-iBodernês, traduire les mots afelli lac , employés
far Gravel ôc par Leeuwenhoeck, & qui fighifienc laitance
| pat ceux de femence d’un cloporte.
roue & oppofer de la réfiftance ; imprimer à leur
queue des mouvemens d’ondulation analogues à
cèux d’ un ferpent qui rampe, ou s’en fervir
comme d’ uné rame; enfin, chercher à fe dégager
de la portion du liquide qui fe coagule 8c tend à
fe concreter. En un mot, les évolutions rapides
& multipliées d’une troupe de petits têtards,
qui, récemment fortis du frai, frétillent dans
l’eau, nops offrent en grand le fpeétacie que les
animalcules fpermatiques nous préfentent en petit.
L’identité eft ici parfaite, Ôc la vie eft peut-être ,
chez ces derniers, mieux caradtérifée que chez
beaucoup d’autres animaux en apparence plus
compliqués, On a même prétendu voir leur accouplement.
On a auffi cherché à démontrer l’exiftence
d’une véritable vie ajnimale chez eux , par leur état
de langueur évidente chez les individus âgés &
chez les perfonnes atteintes de gonorrhée; par
l’agilité qu’ils déploient cliez les jeunes fujets &
fous 1-influence du foleil, ou de l’efprit.-de-vin.
La vie Terrible, d ’aiTéurs, fe conferver, chez
eu x , durant trois ou quatre jours dans l’humeur
fpermatique qui a été obtenue d’ un animal vivant,
& , au bout de vingt-quatre heures, on en a
obfervé qui vivoient encore dans les véficules fé-
minales d’hommes emportés par une mort violente.
Nous bornerons ici nos recherches fur les cercaires
du fperme ; nous contentant d’ avoir rapporté
tout ce qu’ on fait de pofitif à leur fujet, fans
entrer dans la longue expofition des fyftèmes multipliés
auxquels l’amour des caufes finales a pu
donner naiffance. Voye^ (Eue ôc Sperme..
Lorfque la matrice eft imprégnée, elle eft dans
un état particulier, elle agit fympathiquement fur
l’économie ;. elle femble dans une forte d’ inflammation.
Certains phyfiôlogiftes ont attribué les
fymptômes qui lignaient la conception, à l’ effet
de la réforption du fperme. Ces fymptômes font
le.S: fuivans : _
Au moment de la conception, on dit que les-
deux fexes éprouvent plus de plaifir que fi le coït
ett infécond. Quelques femmes cependant c >nçoi-
vent fans aucun plaifir, tandis qu’ il en eft où on a
obfervé un fentiment de colique vers l’ ombilic;
parfois auffi il y a vomilîemens, fpafmes, éva-
noüiffçmens au moment du coït fécond. Mais ces
I iymptômes (ont très-fugitifs. Hallèr .dit qu’il y a
auffi orgalfne généra 1 & gonflement dans toutes
les parties. Ce fymptôme (e trouve en rapport
avec un ufage des Anciens, qui mefuroient la di-
menfion du cou , pour s’aflurer de Ja conception,
ôc dont bien des médecins ont adopté l’idée. Mu-,
fitanus veut qu’ on prenne la circonférence de
la têteaux boues pariétales ôc occipitales; la moitié
ceft la circonférence du cou. Un autre pré-**
tend qu’on peut obtenir ce réfuhat en mefuranc
l’.efpace qui exifte entre la racine du nez ôc 1«!
fommet de la future lambdoïde, Ôcc. , & c .