
s’approcher ou s’éloigner tour à tour du corps
percutant.
C ’eft le déplacement de ces molécules & les
mouvemens qu’elles impriment à la couche d’air
vôifine qui produifent les Tons. Cette couche
d’air tranfmet Tes ofcillations à celle qui la fuit,
celle-ci à une troilième , & ainfi de fuite jufqu’à
ce que le fon foit tranfmis lui-même à l’ organe
central de l’audition en dernière analyfe.
l/air eft évidemment le véhicule du fon. Un
timbre placé fous le récipient de la machine pneumatique
n’envoie aucun fon à l*orei!le, quoique
le marteau foit évidemment en aétion. Aufli quand
l’ air eft raréfié, comme cela a lieu fur les hautes
montagnes, le fon perd de fa force. C ’eft ce que
Saufiure a vérifié dans fon voyage au Mont-Blanc.
Tandis que dans un air cor.denîe, le fon eft beaucoup
plus fort.
L’ air n’eft pas feul conducteur des fons > tous
les corps élaftiques,c’eft-à dire, dont lesmolécules
peuvent être mifès les unes fur les autres, en
l'ont fufceptibles. L’eau même peut le tranfmettre
à nos organes ; & c’eft même là le moyen de
prouver la cômpreffibiiité dés liquides, parce que
tout corps élaftique eft compreüible.
Le fon s’affoiblit toujours à mefure qu’ il s’é loigne
du corps qui l’a produit, en raifon inverfe
du carré des diftanCes, Sa vitetTe fe mefure par
celle delà lumière : en effet, fur notre globe »ce
fluide parcourt les plus grands efpaces dans un
inftant indivilible, au lieu que lé fon ne parcourt
que 17} toifes par fécondé, & parcourt des
efpaces égaux dans des temps égaux. Sa vitefle
n’eft point changée par fa force ou fa foiblefle,
mais le vent l’accélère, lorfqu’il vient de l’endroit
où eft placé le corps fonore, & la ralentit lorfqu il
fouffle de l’endroit où eft l’obfervateur.
Les rayons foriores font, comme les rayons
lumineux, fufceptibles d’être réfléchis fous un
angle égal à celui d’incidence. Quelquefois les
furfaçes réfléchiflfantes font difpolees de manière
à réunir tous les rayons fonores vers un même
foyer j alors l’augmentation du fon eft prodigieufe :
tels font les porte-voix, la trompette, & c . Lorfque
ces furfaçes font affez éloignées des corps
lonores, pour que les fons qu’elles renvoient ne
puiflent arriver qu’après un temps marqué, il en
réfuite ce qu’on appelle écho. On en voit des
exemples dans les grands appartemens v ides, dans
les montagnes, les grottes, les ruines, &c. On a
profité de cetté propriété des fons pour conllruirç
des elbèces de ÎTalles de forme elliptique, qui ré -
fléchiuent les fons d’un foyer à l’autre, & dans
lefquelies deux personnes, quoiqu’éloignées,peuvent
s'entretenir à voix bafle, fans que tous ceux
qui les entourent puiifent les entendre.
La phyfiologie, en remarquant dans la confort
mation de l’oreille des rapports marqués avec la
réflexion des fons, pe démontre point cependant
le mécanifme qui met en jeu cet organe j elle explique
encore moins comment il arrive que des 14.
fionsTenfibles & profondes dans plufieurs de fes
parties, n’en troublent pas l’exercice, tandis que
l’on ne peut découvrir aucune altération dans
l’oreille du fourd de naiflance.
Les rayons fonores qui s’échappent en tous fen«
du corps dont les molécules font en mouvement
viennent en partie frapper la furface de notre
corps. Tous ceux qui tombent hors du pavillon de
l’oreille, fur l’hélix , l'anthélix, font perdus poJ
l’ouïe j les autres, c’eft-à-dire, ceux qui viennent
frapper la conque, font réfléchis dans le conduit
auditif externe , où ils éprouvent encore plufieurs
réflexions j mais par une propriété des paraboles
ils fe trouvent enfin réunis au même point, &
tombent fur la membrane du tympan. Celle-ci
mife en mouvement, communique fes vibrations
à !a chaîne des oflelets & à l’air contenu dans bj
caifte. Alors les premiers font vibrer la membrane
de la fenêtre ovale, & le fécond, celle de
la fenêtre ronde. L’ébranlement de ces membranes
fe communique à la liqueur renfermée dans le
veftibule , les canaux demi-circulaires & la rampe
du limaçon, liqueur dont la fecoufle agit furie
nerf auditif qui s'épanouit dans ces cavités.
Enf ince nerf tranfmet l’impreffion qu’il reçoit
jufqu’au fiége de l’ ame, où s’opère la fenfatiôn.
Mais, comme tout fluide eft reconnu incompref]
fible, & que des vibrations trop fortes peuvent
agir cependant fur celui dont nous parlons, il lui
falloir,.pour ainlï dire, des moyens de décharge}
& ces moyens fe trouvent.dans les deux aqueducs
aux orifices defquels on voit des petites véficules
qui fe gonflent lorfque la lymphe de Cotunni eft
trop foulée.
Comme l’orei'le eft toujours ouverte aux rayons
fonores, la fenfatiôn qu’ ils produifent eft indépendance
de la volonté. Des imprelïions multipliées
viennent continuellement ébranler l’organe,
qui les reçoit d’une manière pajfive, & tant que
l’audition demeure renfermée dans ces limites,
elle ne procure ordinairement quë des fenfations
confufes & imparfaites. Mais ii exifte auffi une*
audition aflive ou aufcultation, que Builfon définit;
la volonté 'préfente dans £ audition. Elle différé!
eflèntiellement de l’audition paflive par cet ade
de la volonté qui en commande l’exercice, p«
l’attention qui l’accompagne, & c ’eft cette diffe?
rence qui fe trouve marquée dans le langage
ordinaire par l’emploi qu’ on y fait des mots *«•
tendre &c écouter. On ne peut s’empêcher d‘entendre t\
[ mais on n'écoute que parce qu’on le veut. Ile»
probable que l’aufcultation diffère encore de l’au-1
dition paftive par quelque changement phyflque !
1 opéré dans l’état de l’organe : mais eft-il poflible
de reconnoître & d’apprécier ce changement,
I lorfque nous ignorons encqre quel eft le mec^*
| nifme qui produit l ’audition?
C ’eft par l’aufcultation feulemenç que nous poiH
vons acquérir çies notions précifes & diltiwe*
L ia nature des fons; feule elle nous en fait
Iconfioître l’intenfité &.l'origine. Elle juge encore
Lns l’audition de la mufique de leur accord & de
Ldifcordance ; elle faifit ces rapports infiniment
taries, ces nuances délicates, qui fe mettent en
larmonie avec la fenfibilité de notre organe , &
réveillent dans l ’ame diverfes affections. Voyej
Auditif» O r e i l l e , Se n s a t io n .
I OURAQUE, f. m., uracus, urinaculum, oupxxof.
On donne le nom à'ouraque chez certains quadrupèdes
à un long canal membraneux qui naît de la
Lf,e, fort de l’abdomen par l’ombilic, & va fe :
terminer dans la poche nommée allantoïde. Voyez
[e mot. |
I Suivant Sabatier, l’ ouraque préfente chez le foe-
giiishumain une difpofition analogue. Bichat & d’au-
1res anatomiftes penfent que l’ouraque n’eft creux
fchez le foetus humain que par vice de conformation.
Ils le çonfîdèrent comme une forte de ligament
fufpenfeur de la veflie, étendu depuis le
Fommet ae cet organe jufqu’à l'ombilic , & pensent
qu’en cet endroit il fe confond avec les apo-
fiévrofes abdominales. Un phyfiologifte très-dif-
lingué a remarqué dans ces derniers temps, que
rouraque , dans l’efpèce humaine, eft canaliculé,
k qu’il fe continue d’ une part avec la veflîe, &
lie l'autre avec le chorion ou membrane moyenne
pe l’oeuf. Suivant ce même obfervateur & beau-
toup d’autres , la véficule ombilicale n’eft qu’ une
ïorted’appendice du canal inteftinal. Voye\ (Eue,
■Foetus.
I OVAIRE, f. m ., ovarïum. On appelle ovaires
les organes dans lefquels fe forment les oeufs dans
les animaux ovipares.
I Par extenfion, on a aufli affignë le même nom à
ps organes (péciaux de l’appareil générateur de
la femme & des femelles des mammifères.
I Les ovaires, que, pendant long-temps, on a
Ippelés les Tefticules de la femme, font deux corps
Tvoïdes, un peu moins volumineux que les tefti-
Mes, placés .dans l ’épaiffeur du ligament large,
pitre la trompe de Fallope & le ligament rond.
Comprimés d’avant en arrière, d’une teinte rouge
pie, ils font rugueux & ridés à leur furface, qui
pefente fouvent des efpèces de cicatrices. Leur
ptrémité externe donne attache à une des lancettes
du pavillon de la trompe ; l’interne eft
jixée à l’utérus par un petit cordon filamenteux,
long d’environ un pouce & demi, entièrement
plide , & appelé Ligament de Vovaire.
j L’ovaire eft enveloppé par une membrane denfe,
yellulo füamenteufe, dont la face interne envoie
«ans le parenchyme de l ’organe un fort grand
nombre de prolongemens. Ce parenchyme mi-
même eft mou &. comme fpongieux ; lorfqu on
le déchire, il paroît compofé de lobules celluleux
& vafculaires , grifâtres, gorgés d’une grande
quantité de fluide. Au milieu de ces lobules font
logées de petites véficules , au nombre de quinze
à v in g t, tranfparentes, de la groffeur d un grain
de millet, & formées par une pellicule très-fine
dans laquelle eft renfermé un liquide vifaueux,
rougeâtre ou jaunâtre. Autour de ces veficules,
les ramifications vafculaires font plus nombreules
& plus déliées.
On a généralement regardé ces véficules comme
des ovules qui fe détachent de 1 ovaire après la
fécondation, & font portés dans la cavité de 1 u-
térus par la trompe de Fallope. V oye^ G e s t a t io n ,
(E u f .
OVALE , adj., ovalis; qui a la forme d’un oe uf,
qui a une forme ronde en même temps qu’ alongée*
1°. C e n t r e o v a l e d e V ie u s s e n s . V. C e n t r e .
20. F osse ov^LE.On a donné ce nom à une dé-
preflïon qui exifte fur le côté droit de ta cloifon
inter-auriculaire du coeur, & qui, chez l’adulte,
remplace le trou de Botal des foetus. Voye1
C o eu r .
50. T rou o v a l e , foramen ovale. On a donne ce
nom à plufieurs ouvertures très-diftinéles les unes
des autres, comme au trou maxdlaire inférieur
du fphénoïie, au trou fous-pubien de l’ os coxal, au
trou de Botal du coeur des foetus, &c.
O VARISTE , f. m. 5 phyfiologifte qui explique
les myftères de ta génération parle développement
des oeufs,
O V ID U C T E , f. m., oviduclus. Chez les oi-
feaux & les animaux ovipares en général, on appelle
oviduStes les canaux membraneux deftinés à
conduire les oeufs des ovaires vers le cloaque ou
dans l’ organe analogue à l ’utérus des mammifères.
OVIDUCTE DE LA FEMME, ovidu&us mu*
lieris. Voyez T r o m p e d e F a l l o p e .
OVIPARE , adj. & f. m.; quife reproduit par
des oeufs.
O V U L E , f. m ., ovulum. On donne ce nom au
rudiment de l’oeüf, c’eft-à-dire, de l’embryon &
de fes membranes, encore contenu dans l’oyaire
ou dans ta trompe. Voye^ (Euf.