volume eft en général comparable à celui d'une
petite amande > mais Ci forme eft fujette à varier.
Le plus ordinairement elle repréfente un ovoïde
aplati de haut en bas & de dehors en dedans, &
dont le grand diamètre eft dirigé d’avant en arrière.
Sa couleur eft d’un jaune léger tirant fur le
rouge.
Convexe en dehors & en haut, la glande lacrymale
correfpond dans ce Cens au période de
l ’orbite, & lui eft unie par une multitude de petits
filamens qui fe portent de l’une à l’autre. Légèrement
concave en dedans & en bas, elle appuie
fur le globe de l’oeil & fur fon mufcle droit externe
, dont elle eft féparée par une couche de
tiflu adipeux. En devant elle eft protégée par le
rebord de l’ orbite, & un peu par la paupière
fupérieure. En arrière elle eft plongée dans le-tiflu
cellulaire graifleux de l’orbite.
La glande lacrymale eft eompofée d’un aflez
grand nombre de petits lobules unis enfemble
par du tiflu cellulaire, & féparés les uns des autres
par des vaiiïeaux & des nerfs qui rampent dans
leurs intervalles. Ces lobulès eux-mêmes font
formés de granulations arrondies, d’un blanc
rougeâtre, dans lefquelles fe terminent les dernières
ramifications des artères, & où commencent
les radicules des veines, mais dont la ftruc-
ture plus intime eft encore totalement inconnue.
On pré fume que de chacune d’elles part un petit
conduit excreteur qui, en fe réuniffant à fes voi-
fins, donne naiflance à des troncs un peu plus marqués
, quoiqu’encore extrêmement déliés , & fort
peu apparens chez l’ homme. Cependant, d’après
le témoignage de plufieurs célèbres anatomiftes,
qui les ont vus & injeétés, il paroît qu’ils font au
nombre de fix ou fept, & qu’ils s’ouvrent, en
dedans de la paupière fupérieure, à quelque dif-
tance de la partie externe au fibro-cartilage du tarfe
correfponaant. Leurs orifices, féparés par des
intervalles aflez étroits, fe voient, dit-on, fur la
conjonctive, où leur férié forme une ligne courbe
dont la convexité eft tournée en haut & en
dehors.
Une capfule fibro-celluleufe aflez épaiflfe enveloppe
la glandé lacrymale .& envoie, dans fon
épaifleur, des cloifons qui féparent les lobules les
uns des autres. En outre, l’artère lacrymale, la
veine & le nerf du même nom contribuent à la
compofition de cette glande , qui a pour objet de
fécréter les larmes & de les verfer au-devant de
l’oeil par les petits canaux dont il vient d’être
queftion.
6° . G o u t t iè r e la c ryma le . On appelle ainfi
la gouttière que préfentent les os de la face pour
loger le fac lacrymal.
Elle eft placée à la partie interne & antérieure
de l’orbite, & formée par l’os unguis & par l ’a-
pophyfe montante de l’os maxillaire fupérieur.
yoye\ Face, Orbite, T ête.
7 ° . N e r f lacrymal , nervus lacryma/is, C*e(i
une des trois branches fournies par le nerfophthal.
mique de Willis- Voye-[ O ph th a lm iqu e .
8 °. Os lac rymal. Voye[ U nguis (O s ).
9° . P o in t s & C o n d u it s lacrymaux , pUn^
lacrymalla 6* ducïus lacrymales. Les points lacn.
maux font ali nombre de deux, un pour chaque !
paupière. C e font de très-petites ouvertures, plus1
ou moins apparentes fuivant les individus, ordi- '
nairement noirâtres, & qui occupent le centre
d’un tubercule peu élevé , légèrement incliné en j
arrière, & placé à une ligne & demie environ de !
la commiflure interne des paupières, à l’endroit
où le bord libre de celles-ci change de direc- j
tion.
. Ces orifices font toujours béans ; un petit !
bourrelet muqueux, d'une teinte blanche, en
borde la circonférence. Ils font placés vis-à-vis
l’un de l’autre ; mais celui de la paupière inférieure
eft tourné en haut, en dehors & en arrière,;
& celui de la lupérieure en bas, en dehors & en
arriéré auflj, en forte que, pendant l’occlufion.
des paupières , ils ne fe touchent que du côté de
la peau.
Les points lacrymaux font les orifices extérieurs
des conduits du même nom qui mènent les larmes
dans le fac lacrymal, à travers les paupières, &
dont le calibre eft te.n peu plus étendu que la circonférence
des,points lacrymaux eux-mêmes,ce
qui fait qu’à' leur origine ces canaux femblent
légèrement étranglés,.. On diftingue les conduits,
lacrymaux en fupérieur & en inférieur, fuivant la
paupière à laquelle ils appartiennent.
Le conduit lacrymal fupérieur, un peu plus long
que l’inférieur, monte verticalement pendant une
ligne de chemin à peu près-, puis il fè coude à
_ angle prefque droit, fe dirige en dedans & en bas
le long de la partie interne du bord libre de la:
paupière, immédiatement au-defifous de la conjonctive.
Le conduit lacrymal inférieur defeend auflï
d’abord prefque verticalementpuis il fe dirige
de même en dedans, en montant un peu pour fe
placer à côté du fupérieur. Tous les deux en effet,
au niveau de la commiflure des paupières, marchent,
fans fe confondre, adofles l’un à l’autre,
& féparés par une cloifon très-mince, derrière
le tendon du mufcle orbiculaire, jufqu’au fac la*
crymal, dans la partie moyenne du côté externe
duquel, ils s’ ouvrent ifolément. Aflez rarement on
les voit fe réunir pour n’avoir qu’une ouverture
commune.
Les conduits lacrymaux ne femblent formés qitè
par un prolongement très-délicat de la conjonc*
■ tiv e , qui fe continue ainfi avec la membrane mu-
queufe du fac lacrymal. Voye{ C o n jo n c t iv e ,
F osses nasales , P it u it a ir e , (E i l .
IO°. S ac lacrymal , faccus lacrymalis. On ajj*
pelle ainfi une petite poche membraneufè l°8ee
Lu grand angle de l’orbite, dans la gouttière que
forment l’os unguis & l’apophyfe montante de l'os
|Laxiiiaire fupérieur. C e lac a la forme d’ un ovoïde
Ljacé verticalement, & comprimé de dehors en
dedans. Il eft comme reçu entre les deux divifions
! du tendon du mufcle nafo-palpébral. 11 e ft, à l’in-
ftérieiir, revêtu d’une membrane muqueufe ; en
Ihaut, il fe termine en eul-de-fae ; en dehors, il
reçoit lés ouvertures ifolées ou réunies des conduits
lacrymaux.
H0.. V oies lacrymales , via lacrymales. On
[appelle ainfi les organes chargés de fécréter des
larmes, de les répandre au-devant de l'oe il, & de
les reprendre enluite pour les tfanfmettre dans les
Ifoffes natales. Les voies lacrymales fe compofent
'•de la glande lacrymale, des points & des conduits
[lacrymaux 3 du fac lacrymal, & du canal nafal ou
lacrymal.
II0. Ve ines lacrymales , vente lacrymales. Elles
accompagnent l’artère du même nom, s’ou- .
[vrent dans les veines ophthalmiques & palpébrales.
Voye^ ces mots.
LACTATION, f. f . t m atas; a&ion d’ allaiter
[un enfant, de le nourrir avec du lait dans les
premiers temps de la naiflance. La fécrétion du
[lait commence dès les premiers mois de la grof-
ïfeffe, & perfifte pendant tout fon cours 5 le troi-
[lîème jour après l’accouchement, lorfque les
[lochies diminuent, & que la circulation prend un
[nouveaucours, il furvient du gonflement, delà
[tenfion aux mamelles j fouvent le pouls acquiert
[de la force , de la fréquence j cette excitation,
[qui augmente & perfectionne la fécrétion, fe ter-
[mine bientôt par une fueur douces & furtout par la
fuccion de l’enfant qui, en tirant le lait, procure
Ile dégorgement de l’organe. La fécrétion conti-
inuant, les mamelles fe rempliflent, fe diftendent
Ide nouveau j la mère fent le befoin de les
[dégorger, l’enfant éprouve le befoin d’alimens-j
[des rapports mutuels s'établiflent entre ces deux
[êtres, l’allaitement les entretient, les reflerre,
& devient pour l’un & pour l’autre un befoin,
[une fource de jouiffances. Le lait qui étoic d’abord
jféreux, devient peu à peu plus épais, plus con-
[•liftant, & lorfque l’enfant a acquis plus de forces,
i qu’il a befoin d’alimens plus folides, & qu’ on lui
[ en donne, il tète moins ; on le difpofe au fevrage j
»lafécrétion du lait diminue, des fueurs douces
[ en tariflent la fource i les menftrues & les autres
1 fondions fe rétabliflent comme avant la groflefle.
LACTE, èe, adj., lacleus; qui à rapport ou
ftui reftemble au lait.
: Les anatomiftes ont fouvent appelé vaijfeaux
| lattes, vafa laftea, les vaifleaux lymphatiques qui
pompent le chyle à la furface interne des inteftms
} P0Ur Ie porter dans le canal thoracique,
L uyufere,
LACTIFÈRE, adj. , lattifcrus ; qui conduit le
lait.O
n a donné le nom de conduits ou vaijfeaux
ladtiferes aux conduits excréteurs de la glande
mammaire. V?ye{ G alactophore , M am e l l e 8c
Mamma ir e .
LACUNE , f. f . , lacuna. Les anatomiftes ont
donné ce nom à de pétites cavités que préfentent
les membranes muqueufes, & dont les parois
fécrètent une humeur vifqueufe plus ou moins
épaifle. Certaines lacunes ne font que les orifices
excréteurs des cryptes muqueufes : elles font
très-vifibles dans le reClum, dans le vagin, le
canal de l’urèthre, 8fc. — Quelquefois on a employé
comme fynonymes les mots lacune 6c crypte.
Voyez ce dernier mot.
LACUNE DE LA LANGUE. M. Chanflier a
ainfi nommé l’excavation placée à la bafe de la
langue, & que la plupart des anatomiftes ont
nommée trou borgne. Voyez Borgne & L a n g u e .
LAIT, f. f . , lac. On nomme ainfi le fluide
fécrété par les glandes mammaires des femelles
des mammifères, il eft liquide, opaque, blanc,
plus^ pefant que l’e a u , & doué d’ une faveur
douce. Diftillé dans des vaifleaux clos, il fournit,
entr’autres produits, du carbonate d’ammoniaque,
ce qui prouve qu’ il renferme de l’azote.
Abandonné à lui-même, il fe fépare en trois
parties ; la crème qui vient à la furface, le caféum
qui refte au fond & le petit-lait.
Tous les acides coagulent le lait en s’emparant
du caféum qu’ils précipitent j l ’alkohol fe combine
avec l’ eau qui entre dans fa compofition, & en
précipite la matière caféeufe. Plufieurs fels agiflent
comme l’alkohol ; il en eft d’autres qui fontdécom-
pofés par lui; tel eft, par exemple, l’hydrochlorate
d’étain qui, eft précipité fur-le-champ par cette
liqueur.
Le lait écrémé contient de l’eau , de la matière
caféeufe, des traces de beurre, du fucre de lait,
de l ’hydrochlorate, du phofphate & de l’acétate
de potafle, de l'acide laéti^ue, du laétate de fe r ,
Si un atome de phofphate terreux. La crème eft
formée de beurre , de caféum & de petit-lait dans
; lequel il y a du fucre de lait & des fels.
Telles font, en particulier, les propriétés & la
compofition du lait de la vache. Mais cette humeur
varie beaucoup lelon les èfpèces d’animaux où en
T examine.
Le lait d’ âneffe reflemble beaucoup à celui de
femme, dont il a la conuftance, l ’odeur & la
faveur j mais il renferme un peu moins de crème
& un peu plus de matière caféeufe njolle.
Le lait de brebis fournit plus de crème que le
lait de vache 5 mais le beurre qu’ on en obtient
eft plus mou. Le caféum au contraire eft plus
E e e z