
C'eft ainfi que les auteurs ont donné le nom
d’ éminences portes à deux faillies de la face inférieure
du foie & , en particulier, au lobule de
Spieghel, qui eft Y éminence porte pojlérieure.
On appelle aufli veine porte y venu porta, ou
fyfiéme veineux abdominal, un petit appareil vafcu»
laire à fang noir, placé dans l'abdomen Se tout-à-
faitdiftinéi du fyftème veineux général.
. Cette veiire prend nailfance de tous les organes
renfermés dans la cavité de l'abdomen , excepté
des reins & de la veffie, & de l'utérus chez la
femme. Mais ces origines fe rapportent à deux
troncs principaux qu'on appelle veines fplénique
8e méfentérique fupérieure.
A. Vtint fplénique. Elle naît de la rate par un
nombre de branches qui varie depuis trois ou
quatre jufqu'à fept ou nuit, lefquelles, après un
.court trajet, fe réunifient fur le pancréas en un
feul tronc. Moins flexueufe que l ’artère qu'elle
accompagne, la veine fplénique fe porte alors
tranfverfalement de gauche, à droite & au-deffous
d’elle, au-devant du pancréas, pour s'unir à la
méfentériq.ue fupérieure, au niveau de la colonne
vertébrale. Dans fa marche, elle reçoit les vei-
, nés correfp codantes aux va fa breviora , & dans
lefquelles tout récemment (feptembre 182.0),,
M. Bauer a découvert de véritables valvules que
j’ai aufli aperçues une fois î les freines gafiro-épiploïques
droite 6* gauche, duodénales, pancréatiques,
coronaire fiomackique, & petite méfrraique ou méfentérique.
Cette dernière rapporte le fang de la partie
gauche du colon “tranfverfe , du colon descendant
& du reétum. Ses racines correfpondent aux branches
immédiates de l’artère méfentérique inférieure,
dont elle-même accompagne le tronc juf-
qu’au-deffus de l’S du colon. Alors elle l'abandonne
5 remonte verticalement derrière le péri?
toine de la région lombaire gauche, paffe entre
le méfoeolon tranfverfe 8e la colonne vertébrale,
s’engage fous le pancréas, & s'unit à angle prefque
droit avec la yeine fplénique.
B. Veine méfentérique J'ûpérieure OU grande mèfa-
raïque. Elle eft prefqu’entièrement difpoféé comme
l’artère du même nom, à droite 8e un peu au-de-
yant de laquelle elle fe trouve placée. Elle eft
formée par toutes les veines de l’ inteftin grêle, &
par trois veines qui correfpondent aux trois artères
coliques droites, 8e qui font défignées par la
même dénomination. Ses racines continuent, dans
l'épaifteur du méfentère, un réfeau femblable à
Celui des ramifications de l’artère. Parvenu au
bord adhérent du méfoeolon tranfverfe, fon tronc
s’engage fous le pancréas, Se fe réunit à angle
obtus avec la veine fplénique, après avoir reçu
plufieurs veines duodénales Se pancréatiques.
Le tronc de la veine porte réfulte de la jonétipn
des deux veines fplénique Se méfentérique fupéT
rieure ; mais il a un diamètre beaucoup moindre
que la femme de çeux de ces veines. 11 ippnte
obliquement à droite & en arrière , & a à peu près
quatre pouces d’étendue depuis la colonne vertébrale,
où il commence, jufqU’au fillon du f0je !
où il fe termine. Couchée d'abord fous la petits
extrémité du pancréas 8e derrière la fécondé porJ
tion du duodénum, la veine porte,Cunie tàjf
vaiffeaux biliaires & couverte par l'artère hépatij
que & les conduits cholédoque & hépatique]
environnée d'un grand nombre de filets nerveux!
Se de vaiffeaux lymphatiques, arrive près del’éxl
trémité droite du fillon tranfverfal du foie,
bifurque. Ses deux branches s'écartent prefqu'J
angle droit, Se femblent former fous le foie uij
canal horizontal que quelques anatomiftes onl
appelé le Sinus de la veine porte. Toutes les deux
font accolées aux deux divifions de l’artère hépa-j
tique : la droite, moins longue , mais plus confij
dérable que la gauche , s'introduit dans le grand
lobe du foie 8e fe ramifie à l’infini dans fon inté]
rieur. La gauche, plus petite Se plus longue,fe
porte horizontalement ji^fqu’ au ligament de la
veine ombilicale 8e fe partage dans ledobe gauche.1
Elle jette un rameau principal dans le lobule.
Toutes les branches de la veine porte font entourées
dans le foie par un prolongement de la
capfule fibreufe de cet organe : c'èft ce quoi]
a iong-temps défigné fous le nom de Capfule il
GUJfon. On ignore les ufages de cette enveloppe]
qui appartient également aux autres vaiffeaux qu
le diftribuent au fo ie , Se que quelques perfonnes
ont cru de nature mufculeufe- .
Les injeétions pouffées par la veiné porte pénètrent
dans les autres ordres de vaiffeaux du foie]
& vice verfâ.
Prefque toutes les branches de la veine porte]
font dépourvues de ces valvules intérieures qui;
çaraôtérüent les autres veines.
PORTE-FEUILLE, f. m. Quelques vieux ana-
tomiftes français défignoient fous ce nom bizarre
lemufclefous-fcapulaire. Voyei S ous-scapulaire.
PORTION DURE DE LA SEPTIÈME PAIRE,
On appel oit ainfi autrefois le nerf facial. Voyez
Facial.
PORTION GODRONNÉE DE LA CORNE
D’AMMON. y icq -d ’Azyr a défigné fous ce nom
un petit cordon denticulé, d’un tiffu compaftei
d'une apparence grenue, qui unit la corne d’Amman
à la paroi du ventricule latéral.
PORTION MOLLE DE LA SEPTIÈME
PAIRE. On a donné anciennement ce nom ai}
nerf acoujfique. Voyez Acoustique.
PO U C E } f. m., pollex. On nomme ainfi ls
premier des doigts de la main. Il offre la meme
organifation que les autres doigts , quoiqu'il f01)
plus gros Se qu'il n’ ait que deux phalanges, ma,s!
„fede des ®urcles qui l'jJ font propres. Voyeï
Wucteur, Doigt, Extenseur, Fléchisseur.
pOUMON, f. m., pulmo, %nvpa>'i. On donne
nom à l’organe le plus important de tous ceux
oui concourent à l’accompliffement de la refpira-
fion au P^us véritablement indifpenfable des
Lens de cette importante fonction.
Les poumons font deux organes fpongieux ,
[cellulaires, exp&nfibles, renfermés dans la cavité
Lju thorax, féparés L’un de l’autre par les médiaftins
^cpar le coeur ; entourés par des membranes qu’on
homme plèvres, & deftirtés à faire fubir à l’air Se
au fang qu> les pénètrent , les changemens fu r lef-
Lels éft effentiellement fondé l’aète de la refpi-
[Qüoiquë les poumons foient féparés 8e difiinéts
L apparence , ils font pourtant réunis véritablement
l’un à l’autre, puifqu’ils reçoivent l’air par
un même conduit Se que le 'fang leur eft tranfmis
bar un feul vàiffëau. Leur volume n’eft point égal
cependant; mais, en raifon cpmpofée de la faillie
(du diaphragme à droite caufée par le foie, 8e de
l’obliquité dumédiaftin à gauche, le poumon dtoit
offre plus d’épaiffeur que le gauche, qui , à fon
lour, a plus d’étendue verticale que lui. En totalité
aufli, le gauche eft un peu plus petit.
Dans tous les cas, le volume des poumons eft
toujours exa&ement en rapport avec la capacité
[de la cavité du thorax ; il eft d’autant plus confî-
éérable que celle-ci eft plus ample. Ils fuivent au
irefte très-exaétement les mouvemens imprimés à
îles parois, contre lefquelles ils font toujours
appliqués, & fe dilatent & fe refferrent comme
telles^, Aufli n’exifte-t-il jamais aucun vide dans
[’intérieur de la poitrine. ' _
Les poumons ont un poids proportionnel beau^
[coup moindre que celui des autres organes ; ils ne
ïe précipitent jamais au fond de l’eau tant qu'ils
[font dans leur état naturel , & cette légèreté
provient de l’air qui en pénètre tout le tiffu. Aufli,
[le plus' ordinairement, dans les enfans qui n'ont
point’ encore refpiré, les poumons ne furnagent
Ipoint au fluide dans lequel on les plonge.
[ Mais la pefanteur abfolue des poumons varie
[beaucoup luivant les individus chez lefqtiels on
[les examine , ce qui peut dépendre de la plus ou
[moins grande quantité de fang qui s’y eft arrêté
prmoment de la mort, ou d'un développement
[plus ou moins confidérable. Remarquons aufli que
[chez les enfaris qui n'ont point refpiré, les poumons
font, avec le poids total du corps, dans le
[rapport variable de 5 p ou 70 à 1 , tandis que ce
foppoi-t eft de 28 ou 35 à 1 lorfque la reipiration a
ptë mife en.exercice. Cet aéte augmente donc de
beaucoup leur pefanteur ; confédération utile en
médecine -légale-.
La couleur des poumons, dans l ’état fain &
pez l'adulte, eft d'un fauve pâle qui fe rapproche
plus ou moins du blanc ou du gris. On yetjouYS
cette teinte à l’extérieur & à l’intérieur de l'organe
également. Mais il Faut pour cela que le fang
ne' fe foit point accumulé dans fon parenchyme,
car alors on y obferve une co"uleur d'un rouge
foncé ou violet, uniformément répandue ou feulement
difperfée par plaques, ce qui produit l’apparence
du marbre. C ’ eft pour cette raifon que du
côté fur lequel un cadavre a repofé, les poumons
font plus colorés que partout ailleurs. Au refle, la
couleur fauve ou grifâtre des poumons eft interrompue
par de petites taches noires ou brunes,
irrégulièrement difleminées à fa fuperficie, & plus
ou moins multipliées. Elles font exactement cir-
confcrites, & affeétent en général une forme linéaire.
Rarement elles font ifolées les unes des
| autres; quelques-unes font abfolument fuperfi-
cielles ; d’autres pénètrent plus ou moins profondément
dans le tiffu des poumons; il en eft qui
femblent bornées à la plèvre ou à la membrane qui.
enveloppe immédiatement ceux-ci, dans l’épaîf-
feur defquels on en rencontre aufli. Buiffon les
regarde comme analogues aux ganglions lymphatiques
des bronches. Elles ne commencent à fe
manifefter que vers l'âge de dix à douze ans.
De tous nos organes formés par des tiffus fo ndes,
les poumons font ceux qui offrent la denfité
la moins prononcée. On les comprime avec la
plus grande facilité, & ils ne reviennent enfuite
qu'incomplétement à leur état primirif. Cependant,
quoique flexibles & mous, ils ont des parois qui
ne fe déchirent qu’avec peine.
La figure des poumons eft affez difficile à déterminer
; néanmoins on peut en général la rapporter
à celle d’uiFcoiioïde très*irrégulier, dont la bafe
eft tournée en bas & le fommet en haut, & qui fe
trouve aplati en dedans. Le droit eft divifé en trois
-lobes inégaux par deux feiffures obliques; le-gau-
che ne préfente qu’une feule feiffure & n’a par
conféquent que deux lobes.
Leur face' externe, convexe dans toute fon étendue
, furtout en arrière, & prefque plane antérieurement,
eft libre dans toute fon étendue & en
rapport avec les parois de la poitrine, dont elle
eft féparée par le feuillet codai des plèvres. Lille
& polie, elle eft conftamment humeCtée par un
fluide féreux. %ur le poumon gauche elle offre
une fente qui defeend obliquement du bord pofté-
rieur à l’antérieur, & divife cet organe en deux
lobes, un fupérieur & antérieur plus petit, &
l’autre inférieur & poftéiieur, plus grand : cette
fente pénètre prefque toute l’épaifteur de l'organe.
Une femblable rainure eft obfervée fur le poumon
droit; mais chez lui, le lobe fupérieur eft divifé
en deux portions par une feiffure fecondaire dirigée
obliquement en bas Se en dehors, Se par con-
féqueut en fens contraire de la grande, Se qui varie
beaucoup, pour l’étendue Se la profondeur. Dans
les deux poumons, les lobes fupérieurs, volumineux
en haut, fe terminent inférieurement en
pointe ^ tandis que le contraire a lieu pour les