
font plates, rondes } demi-rondes, en tiers-point
& en queue de rat : elles font toutes emmanchées
d un manche de bois garni d’une virole.
Les limes fe tiroient autrefois d’Allemagne &
d’Angleterre : on en fabrique maintenant en
France qui font d’une très-bonne qualité , & qui
foutiennent bien la comparaifon avec les limes
étrangères. Elles font toutes faites avec des aciers
indigènes.
L ime à fendre les vis. Lime en forme de couteau
, fervant à faire les fentes de quelques têtes
de vis dans les armes à feu portatives.
LIMONIÈRE. Elle remplace le timon dans
quelques voitures d’artillene ; elle a-deux bras
entre lefquels on attèle un cheval. Lorfque les
bras de limonière font le prolongement des
brancards dans une voiture d’artillerie, on les
appelle limons.
LINGOTIÈRE. Moule en fonte dans lequel on
coule 1 alliage dont on fe fert enfuite pour faire
les garnitures des armes à feu & les gardes de
fabre. Ce procédé n’eft pas en ufage dans toutes
les manufaèlures d’armes.
LISOIR. Pièce en bois qui, dans les voitures
d’artillerie, porte immédiatement fur la fellette
de 1 avant-train. -Le contre-lifoir eft auffi une
pièce en bois ajoutée à la plate-forme d’affût de
place, qui répond au lifoir dû châffis.
vant il faut l’égalifer ou la féparer de quelques
croûtes qui fe forment pendant le M a g e , & qlv;
proviennent de ce qu’une certaine quantité de
pouflier fe fixe aux parois des tonnes, & s’en
détache par le mouvement.
LIbSOIR. Tonneau traverfé d’un axe à manivelle,
qu’on roule pour luftrer la poudre de
chaffe & celle deflinée aux épreuves des canons
des armes portatives. ( Voyez le mot' Lissage. )
LTSTEL. Petite moulure plate des canonsavant
& après l’aftragale, le collet du bouton , &c.
LIVRET. Petit livre fur lequel on infcrit, dans
les manufactures d’armes , les matières, premières
qui ont été délivrées aux ouvriers, les fommes
quils ont reçues, & les pièces contrôlées qu’ils
ont verfées dans les magafins de l ’établiffement.
Au moyen de quoi on établit facilement & exactement
leur décompte à la fin de la fenjaine.
Chaque maître-ouvrier eft pourvu d’un livret,
& il ne peut être admis à travailler dans une
manufacture d’armes, fans avoir rempli fes enga-
gemens envers l’entrepreneur de la manufacture
dans laquelle il travailloit précédemment. Enfin ,
ce livret eft figné par l ’entrepreneur ou par fon
agent, & par l ’un des capitaines d’artillerie,
adjoint à l’infpeCteur de l’établiflement.
LOGEMENT des tourillons. ( Voyez Encastrement.
)
LISSAGE. La poudre de chaffe eft foumife à une
manipulation de plus que la poudre de guerre ;
on la liffe avant de la fécher r du refte, on la
fait de la même manière, fi ce n’eft qu’on em- I
ploie un tamis plus fin pour la grener.
Le liffage a pour but de rompre les afpérités I
du grain, de l’empêcher de fe réduire en pul vérin
& de falir les. mains des chaffeurs. Pour Mer la
poudre, on l’expofe d’abord environ une heure '
au foleil f fur une toile pendant l’hiver, & entre )
deux toiles pendant l’été, afin d’enlever une por- j
tion d’humidité qui fe trouve à la furfaçe & qui
nuiroit au liffage j on. l’épouflete enfuite pour
en ôter le pouffier; puis on la met dans de^tonnes
tournant horizontalement fur leur axe , au moyen
d’un 'courant d eau, & contenant quatre liteaux ,
ou barres carrées, efpacés également & parallèles
à l’axe, qui s’étendent d’un fond à l’autre,
& qui font deftinés à augmenter les frottemens
du grain. Les tannes reçoivent chacune environ
i 5o kil. de poudre; on les fait tourner lentement I
pour éviter de brifer le grain : ce .n'eft qu’au '
bout de huit heures, & quelquefois de douze, !
que le liffage eft terminé : au refte, on continue
l ’opération jufqu’à ce que le grain ait pris un
luftre mat. Alors on retire la poudre des tonnes ,
en la fait fécher & on Tepouffele ; mais aupara- j
LONGERONS. Pièces de bois équarries, plus
fortes que les poutrelles , & employées au lieu de
ces dernières dans les ponts de pilotis.
LOUCHET. Outil pour travailler la terre 5 c’eft
une pelle emmanchée & carrée.
LOUP. Partie d’une platine de fureté. ( Voyez
le mot Renard.)
l i U u r ii/.. iucuie ae ter provenant du mimerai
tondu qu on porte à l’état pâteux fous le marteau ,
pour être converti, en fer forgé. On réduit, la
^>U e>D Pa,e’ en ^a chauffant dans un creufet
damnerie^ on la ramaffe, on la broie & pétrit
à laide de crochets & de ringards ; on la traîne
enfuite entre la forge & le marteau, fur une
plaque de fonte nommée rejouloiry .là, on la bat
en tous feus avec des marteaux & des .maffes, ce
qui en fait for tir les Icorx.es liquides, & lui donne
de la confiftance. On la tranfporte alors fur l'enclume,
on fait mouvoir lentement le marteau ,
pour , donner à la malle une forme prifmatique
qui permette de la tenir plus ferme puis on fait,
aller le marteau à coups précipités ; ce qui. fait,
jaillir ces icônes, rapproche les parties & purifie Je
fer. Cette opération s’appelle cingler la loupe :
au moyen d un ci le au, & fçus les coups du même
marteau, on coupe la loupe, fuivant fon volume,
en deux , quatre, fix ou huit parties, qu’on
nomme lopins ou pièces.
Si la loupe eft trop confidérable , elle retient
du laitier qui fe trouve dans fa maffe, des gouttes
de fonte qui exiftent vers le centre, & qui,,n’ayant
pas été affez long-temps en contadl avec le char-r
bon, n’ont .pas perdu tout leuroxigène, ni par
conféquent leur fufibilité; enfin toutes les matières
hétérogènes que la percufîion du marteau ne
peut en exprimer & en chaffer. Les loupes que
l’on fait pour les fers du commerce, pèfent ordinairement
3q kil. 160 à 48 kil. o5o ( 80 à
100 liv.) j mais celles pour les fers deftinés à la
fabrication des armes portatives, ne doivent
guère excéder 29 kil. 370 (60 liv.) , même avec
des marteaux ou martinets de 244 kil. 753 à
293 kil. 703 ( 5 à 600 liv. ).
LUMIERE. Trou cylindrique pratiqué près de
la culaffe d’une bouche à feu, vers la plus grande
épailfeur du,métal, pour communiquer le feu à
la charge au moyen d’une étoupiîle ou de poudre.
Elle aboutit à l’ame dans lés canons, & à la
chambre dans les obnfiers & les mortiers. Elle
a 0 mèt. oo56 ( 2 lig. 6 points ) de diamètre dans
toutes les bouches à feu, excepté au mortier-
éprouvette , où ce diamètre n’eft que de o mèt.
oo34 (1 lig. 6 points)j enfin, elle eft dirigée
obliquement vers la bouche dans les canons,
faifant un angle de i 5 degrés avec la ver tiGale ;
mais aux mortiers à chambre conique, àinfi
qu’aux mortiers-éprouvettes, la direélion de la
lumière eft perpendiculaire aux parois de la
chambre , & elle paffe par le milieu de la hauteur
: aux mortiers à chambre fphérique, lalumière
eft perpendiculaire à l’axe; l’orifice fupérieur eft
évafé de o mèt. 0023 ( 1 lig. ) aux pièces en
bronze, & de o mèt. 0011 (6 points) aux pièces
en fer : le mortier - éprouvette eft mis hors de
fervice. lorfque la lumière a o mèt. oo45 ( 2 lig. )
de diamètre.
Les officiers d’artillerie penfent affez généralement
que , pour obtenirla plus prompte inflammation
de la poudre, il faut que lalumière porte le feu
au centre de la charge. Ce fentiment eft auffi celui
de Lombard; mais cette difpofiliqn donne un
recul qui paroît tourmenter davantage les affûts
& les pièces.
La diftance du fond de l’ame au centre de la
lumière eft, dans la pièce de 12 , de o mèt. 0078
(p bg* b points ) ; dans celle de 8, de o mèt. 0072
(olig. 6 points),& dans celle de4 , de o mèt. 0067
bg-). Dans les obufiers de 8, de 6 & de 24,
elle eft de 0 mèt. 0090 (4 lig. ) ; dans lès pièces
d,J 24 elle eft de o met. 0049 (2 lig. 2 points ) ; &
dans^celles de 16, de o mèt. 0041 ( 10 points).
Les tablés des conftruôlions de l’artillerie ne
donnent pas cette diftance pour les mortiers 'à
cnajabre conique ; mais elles donnent pour les
mortiers à chambre cylindrique de 12 pouces ,
o mèt. 0180 ( 8 lig. ); pour ceux de 10 pouces,
o mèt. o2o3 f-Q lig. ) , & pour ceux de 8 pouces T
o mèt. o i35 ( 6 lig. ).
Dans les armes à feu portatives du modèle de
1816, la lumière eft en tronc de cône, dont la
bafe eft extérieure au canon, & dont l’axe eft un
peu en avant du bouton de culaffe. Dans les anciens
modèles de ces armes, le canal de lumière
étoit cylindrique, comme dans les bouches à
feu , & il abpülifi’oil à une encoche pratiquée fur
le bouton de culaffe. La forme tronc-conique a
| pour objet de faciliter l’introdu-éKon d’une plus,
grande flamme dans le canon , & de donner moins-
de ratés ; mais il eft à craindre que cette forme
n’oblige à mettre plus fréquemment des grains-
de lumière que celle cylindrique.
Il paroît que la pofition de la lumière n’influe
pas fur les portées, des bouches à feu & des arme»
portatives. ( Voyez les articles G r a i n - d e -l u m i è r b
POUR LES BOUCHES A FEU & G r A IN -D E -LUM IÈ R E
POUR LES CANONS DE FUSIL. )
Dvans le canon du fiifil, la pofition de la lumière
ne paroît pas avoir d’influence fenfible fur la force
du recul. On a fait à Paris, en 1811, des expériences
pour connoî tre, cette force fur des fufils d’infanterie
dont la lumière des canons avoit été percée
à différentes diftances de l’arrière du tonnerre.
On a pris pour ces expériences trois fufils neufs
d’infanterie, modèle de 1777 corrigé. On leur a
fait tirer à chacun vingt coups de fuite, à chaque
diftance de lumière, avec une charge de o kil.
0114 (3 gros) de poudre de guerre, non compris
l’amorce, une balle de 20 à o kil. 48 (de 20 à la
livre) & une bourre de papier dit jofeph, de 117
centimètres (ifipouc.) de furface fur la poudre, &
une autre fur la balle. On s’eft alluré de l’exaôlitude
des dimenfions des boulons de culaffe,s , de celles
des balles, qui toutes ont été coulées dans le
même moule, & auxquelles on a ôté à la lime le
jet & les coulures. La poudre employée a été prife
dans le milieu d’un même baril; enfin, chaque
canon a été lavé après avoir tiré vingt coups-.
Voici le réfultat de ces expériences. La lumière
percée à o mèt. 0157 (7 lig .) , fuivant le modèle
de 1777? a donné pour terme moyen une force de-
recul de ifi degrés; à o mèt. 0180 ( 8 lig. )-, cette
force a été de 16 deg. 9 ; à o mèt. Q2o3 ( 9 lig. )
de 17 deg. ; à o mèt. 0225 (îo lig. ), de 17 deg. 4 ;
à o met. 0270 ( 12 lig .) , de 17 deg. 4 ; à o mèt.
o537 ( i 5 lig .) , de 16 deg. 6 ; à a mèt. o4o5 ( t8-
lig. ) , c’eft-à-dire , au milieu de la charge , de 16
deg. 5 ; à o met. o58fi ( 26 lig. ) , c’eft-à-dire , à o
met. 0045 (2lig.) au-deffous de la partie fu-périeure
de la charge , de i 5 deg. 9.
Ces expériences ont eu lieu avec des.cirlafles
échanerées, com m e il é to it preferit par le réglement
fixant les dimenfions des armes à feu portatives;
lirais on a tiré cent quatre-vingts coups
avec des- culafifos pleines, dont foixanle la lumière