
coups avec un troifiètue marteau, appelé roulette
à caufe de.fa forme , & façonnent ainfi les flancs,
le talon , & régularisent la mèche. Ce travail a ordinairement
lieu dans l’intérieur des maifons, vis-
à-vis les fenêtres.
Le ,cife.au, quieft.en bifeau des deux côtés, doit
être élevéau-deffus de la furfa'ce dubillot d’environ
o mèt. 094 (3 pouc. 6 lign.) & être incliné de 20
degrés du côté de l’ouvrier.
Le poids des filex eft ordinairement de 10 à i 5
kilog. ; mais il y en a qui pèfent jufqu’à 5o kil.
On ne taille guère ceux' au-deffous d’un kilogr.
Un bon ouvrier prépare mille copeaux en un
jour, ou fait cinq cents pierres à fufil. Le gain
journalier d’un maître ouvrier, aidé de fa femme
& de les _enfans, eft d’environ 2 fr. 5o c. dans le
le.nps des fortes commandes , car dans les autres
temps, les ouvriers gagnent beaucoup moins.
Le nombre des individus qui fe livrent habituellement
à l’exploitation des carrières & à la fabrication
des pierres à feu, dans les départemens de
Loir & Cher & de l’Indre, oii s’approvifionne l’artillerie,
eft d’environ cent quatre-vingt, non compris
les femmes & les enfans.
La fabrication des pierres de diverfes efpèces
étoit, durant la guerre, d’environ trente millions
Dur-an , dont trois à quatre millions étoient pour
e-lervice du Gouvernement ; trois millions étoient
ccnPommées dans l’intérieur, & le furpius vendu
à l’étranger, faifoit entrer en France une Pomme
d’environ 200,000 francs.
Le commerce des pierres à feu fe fait librement,
fauf le léger droit de douanes de 1 franc par 100
kil. de pierres exportées.
Le Gouvernement fe procure les pierres nécef-
fairesà fon fer v ice, au moyen d’adjudications au
rabais, ou au moyen de marchés particuliers faits ;
avec les ouvriers.
Les pierres à feu ont différentes dénominations,
fuivant leur taille, leur emploi & leur qualité*
1. Fines & fortes. Pierres en jifage ponr les ;
troupes françaifes; elles font brunes 011 blondes,,
fans tacbes nuifibles, principalement far le tranchant.
2. Grandes fines; ce font les bonnes pierres,
plus grandes que celles en ufage pour les troupes
françaifes.
3. Fines ordinaires. Pierres pour les fufils de
chaffe à un coup.
4. Fines longues. Ce font des pierres, de choix
pour fufils de chafl’e.
5. Fines rondes. Pierres de choix carrées pour
fufils de chaffe.
6. Paiets. Pierres pour fufils de rempart.
7. Palets à deux mèches. Deftinés à l'exportation.
8. Boucanières à deux mèches.. Pierres de fécondé
qualité , deftinées auffi à l’exportation.
9. Boucanières rondes* . . . Idem. . . .
10. Pierres à deux mèches. Elles ont deux mèches
taillées fur la même face, aux deux côtés on.!
pofés. 1
11. Pierres à deux coups pour les fufils doubles,
Elles font plus minces que Celles pour les fulilj
fimples.
12. Grands piftolets de guerre & de luxe.
13. Petits piftolets de gendarmerie & de poche
dits à l’écojjcnfe.
14* Belles-belles. On appelle ainfi tontes les
pierres de première qualité, grandes & peii:es.
i 5. Grolles. Ce font les rebuts des diffère nies
efpèces de pierres.
Le prix des pierres à feu pour les fufils de guerre
eft de 9 5 o c. le millier; pour les piftolets de
cavalerie, de 8 fr. 25 c. le millier; pour les pillo-
Iets de gendarmerie, de 8 fr. 26 c. le millier; les
pierres de commerce fe vendent depuis 1 il'. 5o 0,
Je millier julqu’à 18 fr. & même davantage.
Les dimenlions des pierres de guerre varient
entre deux dimenCons calculées fur la correlpon-
d-ance de la platine avec le canon , & la perfeâion
tquil eft poffible d'exiger dans la fabrication.
Les dimenCons pour les. pierres des fufils font :
longueur totale, O mèf. 0280 à o inèt. 35o (i5à i5
lignes); largeur , o mèt.02b à O mèt. 028 ( 11 à i3
lig. ) ; épaiû'enr au talon, o mèt. 0067 à o met.] °°9 ( 3 à 4 bg. ); longueur de la mèche , O mèt.
o 11 à o met. Oïô ( 5 lig. à 6 lig. 6 points ).
Les dimenfions des pierres pour les piftolets de !
cavalerie font : largeur totale, o mèt. 022 à o mèt.
024 ( 10 à 11 lig. ) ; largeur, o mèt. 022 à o mèt.
024 ( IQ a 11 lig. ); épaiffeur au talon, o. mèt. 004
à o mèf. 006 (a à 3 lig. ) ; longueur de la mèche,,
o met. 009'à o mèt. c>i 1 (4 à '5 lig.).
Les dimenfions des pierres pour les piftolets de
gendarmerie font : longueur totale , o mèt. o 18 à Q
mèt. 020 ( 8 à 9 lig. )-, largeur, o mèt. 018 à 0
met. 019 (8 lig. à-9 lig' 6 points ); épaiffeur au
talon,, o mèt. 004 a o mèt. o o 5 (2 lig. à 2 lig.
6 points); longueur de la mèche, o mèt. 006 à
O mèt. 009 (3 à 4 lig. ).
Ces pierres font rejetées, fi elles ont des,taches
ou des noeuds à la mèche ; fi le$ tablettes ne feint
pas à peu de choie près parallèles, ou fi-, étant
trop concaves ou trop convexes, elles ne peuvent
porter à plein fur les mâchoires du chièn.
Dans une pierre opaque, la filice fe trouve combinée
avec des tubftances étrangères ; elle a peu de
dureté & donne peu de feu au choc du briquet. Les
I taches, furtout celles blanchâtres, fout ordiuaire-
! ment des parties calcaires, trop molles pour détacher
delabatferie des particules d’acier que le frottement
doit enflammer pour mettrele feu à la poudre.
L’officier d’artillerie en réfidence à l’établiffe-
I ment, eft préfeut à toutes les réceptions;il examine
-ces pierres fous le rapport de la qualité & de la
forme, fai Tant vérifier fous fes yeux leurs dimenfions
au moyen d un infiniment qui montre le maximum
& le minimum des quatre dimenfions fus-mentionnées..
Les pierres pour les moufquetons fe prennent
©avrai les plus petites de celles pour fufils, & les plus
[pTofles de celles pour piftolets de cavalerie..
Outre les pierres blondes, brunes 8t noires lifTes,
•il en eft de grifes , de blanches , d’opaques & de
p-raineufes, qui paroiffent auffi bonnes que les
autres : ce font des pierres du Yivavais.
Une bonne pierre à fufil fupporte cinquante
coups fans être hors de fer vice ; il y en a qui y ont
jufqu’à cent; maisl’approvifionnementeltordinairement
d’une pierre pour vingt coups, à caule des
perles qui ont lieu aux armées.
Les pierres à feu de France, provenant furtout
des départemens de Loir & Cher & d’Indre;, font
les plus eftimées; on en trouve en Italie, en Ef- ,
pague, en Allemagne & en Angleterre, 011 elles 1
font ordinairement noirâtres & très-dures, ce qui
détruit trop promptement les faces des batteries.
Les pierres à feu s’expédient dans des barils des
mêmes dimenfions de ceux à poudre, de 5o kil.
( 102 liv. 2 onc.); ils en contiennent fept mille
pour fufils d’infanterie & quatorze mille pour piftolets
de cavalérie. Les premiers de ces barils
étant remplis pèfent environ 86 kil. ( 175 liv. 10
011c.) , & les féconds 90 kil. ( 183 liv. i3 onc.);
ces barils font maniables , tandis que ceux qu on
employoit précédemment, & qui contenoient jufqu’à
vingt-cinq mille pierres,' fe chargeoienl & s’em-
inagaGnoient difficilement.
A défaut de pierres à fufil, on pourroit fe fer-
vir d’autres pierres filiceufes , telles que des agates,
cornalines, calcédoines j fardoines, &c.;
mais leur dureté détruiroit promptement les faces
des batteries.
Le filex pyromaque , en forlant de la carrière, eft
couvert d’une écorce blanchâtre. Sa raaffe eft
communément globulaire. L’afpeft intérieur éft
gras, luifant, d’un grain fin prefqu’iraperCeplible.
Sa couleur eft d’un jaune bran qui varie jufqu’au
brun noirâtre. Il doit avoir une demi-tranfparence
gralfe & uniforme : un éclat de O mèt. 0006 (3 points) d’épaiffeur, mis fur l’écriture , doitlalaiffer
apercevoir; fa cafl’ure doit être liflfe , égale & légèrement
concave ou convexe.
Le filex, plus dur que le jafpe, l’eft moins que la
cornaline , la calcédoine &. la fardoine. Le blond
eft plus fragile que le brun; celui-ci eft plus feien-
lillant, mais il détériore davantage les batteries.
Une pierre à fufil pour les armes françaifes a
cmq parties : la mèche , qui fe termine en bifeau
prçlque tranchant; les flancs ou bords latéraux ,
qui font toujours, irréguliers; le talon, qui eft oppofé
a là mèche & a toute l’épailfeur de la pierre; le
délions, qui eft uni &. un peu convexe ; l’affife ou la
Lee Cu pé rie are , qui eft la partie entre la mèche
^ le talon ; elle eft légèrement concave.
Il faut, autant que faire fe peut, tenir les pierres
à feu dans les lieux frais & fermés, afin qu’elles ne
* altèrent pas à la longue, leur iranfparence paroiffant
due à l'eau radica le qu’elles co n tien nent.
P ie r r e à lmile ou pierre du Levant. Pierre à
grains fins & très-ferrés, à la fois dure & doucer
fervant à émoudre diffère ns outils des équipe urs-
rnonteurs, 8tc.
P ier r e s de bois. Elles ont la forme des pierres
à fu fil, & fervent à garnir les chiens des fufils
dans les e x e r c ic e s à b la n c , afin de ne pas endommager
inutilement les batteries-.
PIERR.IER. C’eft une efpèce de mortier, mais
moins chargé de métal; fon calibre eft de O mèt..
4060 ( i 5 pouces), & fa chambre eft en cône
tronqué renverfé : on s’en fert dans les fiéges pour
jeter des pierres fur l’ennemi, quand on n’en eft
éloigné que de 194 mèt. 904 (100 loi fes ) environ.
Il pèfe environ 734 kil. 256 ( i 5oo liv.').
Sa chambre contient environ 1 kil. 4685 (3 liv. )
de poudre. La profondeur de l’ame eft de o mèt. 3383 (18 pouc. 6 bg.), {Voyez l’article Charger
UN PIERRIER. )
L e s n om s d e s p a r t ie s d u p ie r r ie r fo n t : la v o l é e ,
le r e n f o r t , l e p o u r to u r d e la c h am b r e , le c u l d u
p ie r r ie r , le s to u r i l lo n s , le s em b a lè s d e s to u r i l lo n s ,
l ’a n f e , l e b a f f in e t , l a m e q u i eft c y lin d r iq u e &
t e rm in é e e n d em i - fp h è r e , la c h am b r e q u i eft
o o u iq u e , f in if fa n t e n d em i - fp h è r e , la lum iè r e &
fo n g r a in .
Les moulures font : le régie t de la bouche, le
quart de rond concave , le liftel lupérieur du bourrelet
, la ceinture du bourrelet, le liftel inférieur
du bourrelet, la gorge du bourrelet, les trois plates-
bandes & leurs trois diftances, la gorge fupé-
rieure du renfort, la gorge inférieure du renfort..
PIGNON. C’eft, en général, la plus petite des
deux roues qui engrènent l’une dans l’autre.
( Voyez le mot R oue. )
P ignon. Partie d’un caiffon d’artillerie qui
, foutient le couvert.
i PILE. Pièce en bois de chêne , dans laquelle on
; creufe les mortiers des moulins à poudre. Elle eft
en partie enterrée. Le fond du mortier eft garni
d’un tampon en bois dur, fur lequel le pilon,
bat ; fans cette précaution, les fibres longitudinales
dû bois étant frappées, s’ouvriroieni fous
le choc.
P il e s d e b o u l e t s , d e b o m b e s , & c . D a n s le s
a r f e n a u x & le s p a r c s d ’a r t i l le r ie , o n em p i le le s
b o u l e t s , le s b om b e s , le s o b u s & le s g r e n a d e s *
l ’em p la c em e n t fu r le q u e l o n é t a b l i t c e s p ile s d o i t
ê t r e m is d e n i v e a u , d é b a r r a f fé d e s p ie r r e s , &
le t e r r a in b ie n d am é .
I l y a t ro is fo r t e s d e p i le s d e p r o je ô lile s . L a
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