
peut s’y oppofer, 8c l’on en fait l’infcription furie
inême état, pour confia ter la quantité fortie & en
indiquer les motifs.
Les entrepreneurs traitent direêlement avec les
maîtres de forge pour le prix des matières premières
; ils patient le marché. & prennent tous les
arrangernens propres à en affurer le paiement
fans l’intervention des infpe&eurs, qui s’en tiennent
à l’exécution du réglement pour la réception
defdites matières.
Dans les manufactures en régie militaire, les
marchés font, comme dans les arfenaux, pafîes parles
diredeurs & approuvés par le miniftre. Toutefois
les épreuves ont toujours lieu de la même
manière que dans les manufactures à l’entre-
prife.
R éception des fers pour les arfenaux. Les fers
ébauchés ayant tous de fortes dimenfions, on les
fabrique ordinairement dans les forges, comme
on l’a vu au mot F er , au moyen des gros marteaux
& des martinets, qui permettent de bien
étirer, redoubler & corroyer ce métal. Comme on
fabrique prefque toujours deux pièces eufemble,
on les fépare dans les arfenaux avec la tranche à
froid, & on voit à la caffure fi la pièce a été bien
forgée & fi le fer eft d’une bonne qualité.
Les fers platinés ou d’un petit échantillon , lorf-
qu’iis font de bonne qualité, font d’une contexture
fibreufe qu’on appelle nerf, 8c d’une couleur
gris-plombé. Les fers d’un gros échantillon , foit
plats, foit ronds, ne montrent à la caffure que peu
ou point de nerf; mais quand ils font de bonne
qualité, ils ont un grain fin & d’un gris terne.
Les fers carrés font éprouvés par le taraudage ,
& pliés enfuite à coups de marteau , fur la partie
taraudée. Les fers qui doivent être fondés font
éprouvés par le foudage. On s’aflure que lés fers
à talons font bien fondés vers ces talons. On
éprouve les fers de bandage en y perçant des
trous. {Voyez, pour plus de détails , le mot Fer.)
Enfin, toute efpèce de fer pour les arfenaux s’éprouve
encore en le changeant d’échantillon & en
Fen caftant à froid un certain nombre de barres, our juger à la caffure fi le fer eft recevable. On a
attention de cafter ces barres à la longueur convenable
aux ferrures pour lefquelles elles font
deftinées.
La longueur des fers d’arfenaux eft indéterminée^
mais leur largeur & leur épaiffeur font déterminées
par des réglemens, ainfi que les tolérances
à accorder dans la réception de cet approvifion-
nement.
R éception des projeÉliles. On fait précéder
cette réception de la vérification des inftrumens
qui doivent fervir à cet objet..
On préfente la grande lunette fur tous les boulets,
dans plu fieu rs fens , & on lés" refufç s’ils n y
paü’entpas. On pré lente de même la petite lunette
fur tous les boulets, 8c on les rcfufe s’ils pafî’ent dans
un fens quelconque. La différence des diamètres
de la- grande & de la petite lunette eft de o met'.
0017 (g points) pour les boulets, & de O mèt.
002,3 ( i lig.) pour les bombes & les obus. {Voy,
l’article Lunettes a calibrer les projectiles.)
On fait paffer tous les boulets dans le cylindre
de réception, & on les rjefufe s’ils n’y entrent pas,
s ils s y arrêtent ou s’ils glilïent au lieu de rouler.
( V oyez l’article C stlindrede réception1 des projectiles.)
On pèle une vingtaine de boulets reçus, pris au
hafard , pour reconnoître s’ils ont le poids prefcrit,
fauf les tolérances. Les boulets trop légers dénole-
roient, ayant les dimenfions prefcrites, une fonte
de mauvaife qualité1, ou l’exiftence de chambres
intérieures, ce qui les mettroit dans le cas d’être
rebutés,.-
Si un vingtième des boulets fe trouvent d’un
diamètre un peu foibiè, mais bien conditionné
d’ailleurs, on tolère de faire chauffer ce vingtième
& de les laiffer refroidir dans du frafil, pour le ut-
do nner un peu plus de groffeur : on ne tolère cette
opération que deux fois au plus lur chaque boulet.
Indépendamment de ces opérations , les boulets
font encore rebutés s’ils ont des cavités ou des
foufflures de plus de o mèt. 0046 (2, lig.) de profondeur
, s’ils ont des bavures & des inégalités.
Les bombes prélentées à la réception doivent
être ébarbées, c’eft à-dire, avoir Te jet &
la couture effacés, être vidées 8c dégagées de
tout le fable qui les environnoit, tant intérieurement
qu’extérieurement. On s’affure qu’elles
n’ont pas de foufflures au dehors & qu’elles ne font
pas graveleules : en les frappant avec un marteau,
on reconnoît fi elles ne font pas fendues
intérieurement. On vérifie avec les deux lunettes
le diamètre des bombes : elles doivent paffer dans
la grande & ne pas entrer dans la petite. On examine
fi les mentonnets font bien placés, fi les diamètres
intérieur & extérieur de l’oeil ont la grandeur
prelcrite , s’il n’y a ni fente, ni fôufflure à
l ’oeil. {V oy. l’article CEil d’un projectile creux.)
On martèle . le tour de l’oeil des bombes pour
faire ouvrir les fentes & découvrir les chambres
s il y en a, car il s’en trouve quelquefois en cet
endroit. Enfin on vérifie la ténacité du métal en
effayant de faire éclater quelques, bombes avec la
charge fixée à cet effet : trop de réfi(tance ou de
fragilité dans fa fonte font des défauts.
On termine la réception par. la pefée. d’un
vingtième des bombes qu’on vérifie, en les prenant
au hafard 8c les pefant par dix à la fois,
pour s’affurer que bhaque projectile eft dans la
limite prefcrite des poids.
, Ce que l’on vient de dire pour la réception des
bombes, s’applique à • la réception dès- obus,
fauf les mentonnets qu’ils n’ontpas; mais on les,
fait rouler dans un cylindre comme les boulets.
On doit ajouter, i°. que les bombes de 12 &
de jo pouc. font rebutées .fi elles : ont des foiif-
flures de plus de o mèt. 0045 (2 lig.) de profondenf
, ou fi elles ont des cavités-mafquées ; 2°. que
les bombes de 8 pouc. 8c les obus font rebutés s’ils
ont des chambres d’un peu moins de O met. 0045
( 2 lig. ) de profondeur ou des cavités mafquées ;
3°. que les bombes de 12 & de 10 pouc.; font rebutées
fi elles ont o mèt. oo45 ( 2 lig. ) en plus ou
en moins, aux parois; 4°* ftue les bombes de
8 pouc. & les; obus font rebutés s’ils ont o mèt.
0023 ( 1 lig. ) d’épaiffeur en plus ou en moins aux
parois ; 5°. que les bombes & les obus font rebutés
s’ils ont plus de o mèt. 0006 (3 points) en deffus ou
en defious des dimenfions de l’oeil.
Toutes ces réceptions fe font dans les forges ;
mais les vérifications fe font dans les arfenaux, 8c
les-,rebuts font renvoyés dans les premiers de ces
établiffemens , aux frais des entrepreneurs.
R éception dès bouches.à feu. Les canons, les
obufiers , les mortiers & les pierriers font examinés
trois fois & éprouvés avant d’être reçus
pour le compte du Gouvernement. Ils font tournés
& finis extérieurement avant d’être préfentés à
l’examen des officiers d’artillerie; mais ils con-
fervent l’excédant du bouton de culaffe, où fe
logé lé pivot dé la machine quand on les tourne;
on ne coupe cet excédant qu’après la réception
définitive. Les canons & les obufiers font placés
fur deux chantiers; ils y font inclinés de façon que
la bouche fe trouve à environ o mèt. 9745 (S'pieds)
de terre*Les mortiers font placés verticalement.
Dans la première vifite des canons , on regarde
s’il n’y a pas dans l’ame quelques taches d’étain
ou des chambres dont on s’aflure de la profondeur
& de la largeur au moyen d’un crochet
de fer recouvert de cire. Cette vifite fe fait au
foleil, avec le miroir ; & fi le temps eft obfcur, on
emploie une bougie allumée. ( Voyez le mot M i r
o ir . ) On vifite la furface extérieure pour reoon-
noître s’ils n’exifte pas de chambres. On les place
fur des- affûts de leur calibre & on les éprouve.
{Voyez l’article B o u c h e s a f e u . ) On tolère,
avant l’épreuve, o mèt. 0043 (1 lig. 11 points)
de profondeur dans lame, & O mèt. 0045 (2 lig.)
à la furface. Le diamètre intérieur doit être y
avarit l’épreuve , de o mèt. 0019 ( 10 points) plus
petit que le calibre exa£l. On tolère o mèt. 0004
ou o mèt. ooo5 ( 2 ou 3 points) en deffus, 8c autant
en deflous.
A là fécondé vifite, on bouche la lumière avec
une cheville gvaiffée; on remplit d’eau l’ame du canon
, cm la prefl’e avec un écouvillon garni d’un
fac à ’ terre, &c. { Voyez l’article précité. ) Si
l’eau tranfpire autour du grain de lumière, le
fondeur en met un antre, 8c le canon fubit une
nouvelle épreuve. Si le canon fait eau dans quel-
qu’aulré endroit de fa longueur, il eft rebuté. On
examine famé comme dans la première vifite, &
on recherche les chambres avec le chat j fi les
chambres ont plus de O mèt. 0043 ( 1 lig.
Ji points) , le ..canon eft rebuté.
La troifième vifite a lieu après que lame du
canon a été mife à fon diamètre exa£l; on le calibre
au.moyen de l’étoile mobile; on en vérifie
les longueurs intérieures 8c extérieures avec une
verge de fer à croix; on mefure la longueur des
renforts, 8c les moulures extérieures avec un ga-
bari; on mefure la diftance du devant des loüril-
lons à l’extrémité de là plate-bande de culaffe,
au moyen de la règle à anneau carré; on examine
fi les tourillons font bien placés, s’ils ont le diamètre
prefcrit, & s’ils font perpendiculaires au
plan vertical qui paffe par la lumière; on vérifie
fi la lumière aboutit au point prefcrit par le réglement.
{Voyez les articles L umière & G rain de
lumière pour les bouches, a f eu . ) On toléré
o mèt. Ô006 (3 points) en deffus & rien en deflous
pour le calibre, & o mèt. 0067 (3 lig .) en defl’us
8c autant en deflous pour la longueur totale. O11 ne
tolère rien fur l’emplacement des tourillons. ( Voy.
pour plus de détails, les réglemens concernant les
fonderies.)
La réception des obufiers fe fait d’une manière
analogue à celle des canons. Le diamètre de la
chambre doit avoir, avant l’épreuve, o mèt. 00i 1
(6 points) de moins que leur calibre, & l’ame
o mèt. oo35 (18 points).- On ne tolère pas les
chambres qui ont plus de o mèt. oo56 (.2 lig.
6 points) de profondeur dans l’ame & à la furface,
& o mèt. oo35 ( 18 points) de profondeur dans
la chambre. On tolère o raèt. oo45 (2,lig .) en
deffus, 8c o mèt. 0045 (2 lig.) en defious dans
les longueurs extérieures des obufiers.. {Voyez le
réglement concernant les fonderies. )
La réception des mortiers & des pierriers fe
fait aufii d’une manière analogue à celle des
canons. Le diamètre & la longueur de la chambre
des mortiers doivent être, avant l’épreuve, de
o mèt., 0017 (9 points) de moins que leur calibre ,
& celui de lame de o mèt. oô35 (18 points). On
les tire fur de forts chantiers ou fur des affûts
conftrnils pour cet ufage. Ils font enfuité lavés 8c
examinés pour,vérifier les défauts reconnus à la
première vifite. On les calibre avec l’inftrument
deftiné à cet ufage, & on examine les enfonce-
mens qui pourvoient s’être formés dans l’ame. On
paüe au diamètre de Taine 8c à celui de la chambre,
o mèt. 0011 (6 points) déplus que le calibre,
mais on né tolère aucun enfoncement. On
mefure la longueur 8c les diamètres extérieurs de
ces bouches à feu, de la même manière que ceux
des canons 8c des obufiers, c’eft-à-rdire, avec un
gabari, un compas à branches courbes 8c une règle
fur laquelle les diamètres font marqués par des
crans. {Voyez, pour plus de détails, le réglement
fur les fonderies. Voyez aufli les articles
L umière 8c B ouches a f e u . ) >:
Nota. Les procès-verbaux de tous les objets
que Ton reçoit dans l’artillerie font dreffés par le
fous-inlendant militaire, certifiés par -l’officier
chargé des détails des élablilrèmcns., & viles .par