
DÉPOUILLER une pièce de canon. C’eft la dé-
barraffer, au for tir delà foffe, des matières étrangères
adhérentes au métal après la coulée.
DÉSENCLOUER «NE PIÈCE DE CANON. C’eft l’o-
pération qui confifte à retirer de la lumière d’un
canon, un clou qui la rendoit inutile, en mettant
la pièce hors d’état de faire feu. ( Voyez à l’article
E nclouer un canon en bronze, les procédés au
moyen defquels on fait partir ce clou. )
DESTRUCTION des ARMES PORTATIVES AUX
armées. Pour ladeftru&ion des fufîls on peut faire
\q jambon en frappant la croffe contre terre;
mais ce moyen ne détruit pas la partie la plus ef-
fentielle de l’arme : il vaut mieux donner un coup
de maffe fur le canon pour l’aplatir , & brûler le
tout fi on a le temps.
DETENTE. Pièce de la garniture du fufil qui
fert.à faire partir la gâchette, contre la grande
branche de laquelle on la preffe à cet effet
lorfque le fufil eft armé. Elle eft percée d’un trou '
dans lequel palTe une goupille qui la fixe fur le !
bois. On a fubftitué à cette goupille, dans le modèle
de 1816, une vis qui fixe cette pièce fur l’é-
cuffon au moyen de deux ailettes.
On fait quelquefois ufage de double-détente
pour des piftolets de luxe. {Voyez l’article D ouble
d é tente. )
DÉTÉRIORATION de la poudre. Le dofage I
entre fans doute pour quelque chofe dans la difpo-
filion plus ou moins prompte de la poudre à fe convertir
en pulvérin 5 mais la trituration plus ou moins
parfaite & le féchâge plus ou moins complets, contribuent
peut-être davantage à produire la décom-
pofition. Une deificcation trop rapide empêche
l’humidité du centre du grain de s’évaporer, & fait
volalilifer le foufre, furtout celui de la furface
des grains , où la plus grande portion de ce principe
inflammable paroît néceffaire. La poudre
delféchée trop rapidement & éprouvée de fuite ,
donne d’ailleurs des réfultats avantageux à l’épreuve
du mortier , fans doute parce que l’ea.u
qu’elle contient étant réduite en vapeur au moment
dé l’inflammation, a une expanfion confidé-
rable; mais quand cette poudre efireftée quelque
temps en magafin, fa force diminue confidérable-
ment. Unq trituration imparfaite donne une poudre
que l’humidité & les tranfports doivent bientôt
détériorer. Enfin, elle fe détériore promptement
dans les magafins qui ne font pas fufïîfamment f'ecs
& aérés convenablement.
DETONATION de la poudre. La théorie de la
détonation de la poudre n’eft pas connue d’une
manière pofitive ; mais on fait, i°. que lors de fon
explofion, il y a une formation de gaz acide ful-
fureux, de gaz hydrogène fulfuré, d’azote & d’eau,
1 fui vanl des proportions qui ne fontpas encore déterminées
; 2°. que les gaz qui le forment lors de la
détonation acquièrent une force expanfive d’autant
plus confidérable qu’il fe dégage plus de calorique,
& que c’eft cette force qui fert à lancer avec tant
de violence les projectiles hors du tube.
DEVERS de l’essieu. C’eft l’inclinnaifon donhée
aux fufées d’un^efïieu au-deffous de fon axe horizontal.
DEVIS. Etat détaillé de ce que doivent coûter
toutes les parties qui compofent un ouvrage quelconque
, pour en établir le prix total. Dans les
manufactures d’armes, c’eft ce qu’on paie aux di-
verfes claffes d’ouvriers pour lés matières premières
qu’ils emploient & pour les façons des pièces
d’une arme. Pour établir les devis du prix,coûtant
des armes portatives de la manière la plus jufte &
la plus équitable, les différens articles de.ces
devis font débattus entre les officiers d’artiilerie &
les entrepreneurs des manufactures , & l’on entend
les réclamations des maîtres ouvriers.
Les locations d’ufines & de bâtimens ne font
dans aucun cas comprifes en tout ou.en partie dans
ces devis, non plus que les frais de bureau, ceux
d’adminiftration, ni l ’entretien des gros outils, tels
que foufïlets & enclumes; enfin, les calibres & poinçons
dont les controleurs font ufage , font également
rejetés de ces devis, tous ces objets étant
payés fur le bénéfice de vingt pour cent accordé
aux entrepreneurs en fus du montant des devis.
DEZ. Petit cylindre de tôlé qu’on bralbit dans
l’intérieur des canons de fufil, -à l’endroit qu’occu-
poit la charge. On donne encore ce nom à un éva-
fement fphérique, pratiqué furie bouton-Je cu-
lafle, &-'defliné à recevoir une partie de la charge
de poudre.
Dez. On nomme que’quefois ainfi le cylindre-
calibre fervant'à vérifier le calibre des canons des
armes à feu. ( Voyez l ’article Cylindres v é r ificateu
rs. )
DIABLE. C’efl une voiture compofée de deux
forts brancards, pofés fur deux effieux en fer,
& portés par quatre roulettes en fer coulé. A
chaque extrémité, il y a un crochet d’attelage,
afin de pouvoir le traîner indifféremment en avant
ou en arrière. On fe fert du diable pour tranfporter
à de petites diftances des mor tiers j des affûts à mortiers
& autres fardeaux, dans des chemins creux ou
étroits.
DIAPHRAGMES. Cloifons qui féparent l’intérieur
des foùfflets en plufieurs parties.
DIRECTRICE d’embrasure. Ligne paffant par
le milieu des côtés parallèles d’une embrafure, &
aboutiffant an but fur lequel doit tirer la batterie.
L’eiabrafure
L’embrafure eft dire&e quand la dire&ion eft perpendiculaire
au côté intérieur de la batterie ; dans
le cas contraire, elle eft oblique.
DOIGTIER. Petit couffinet en cuir, garni de
crin ou de bourre, recouvert d’un côté d’une peau
formant un petit fachet, dans lequel le canonnier
met les deux doigts de la main qui lui fert à
\ boucher la lumière , quand on charge les bouches
à feu.
-DOLOIRE. Efpèce de hache d’armes ayant un
manche gros & court, en ufage autrefois.
DOS ou REIN. C’eft, dans le chien de la platine,
la partie oppofée à la batterie.
DOSAGE. C’eft la première opération qu’on
fait pour la fabrication de la poudre ; elle confîfte
à établir la proportion qu’il doit y avoir entre le
falpêtre, le foufre & le charboD. Cette proportion
eft pour la poudre de guerre : falpêtre 75,0, charbon
12,5, foufre 12,d. { Voyez, pour les autres
dofa-o-es, les articles P oudre fine & P oudre de
mine. ) Le bâtiment où fe fait cette opération s’appelle
bâtiment du dofage. D’un côté font les
mayes ou cailles pour recevoir les trois matières
pulvérifées ; de l’autre côté font les futailles ou facs
contenant un approvifionnement de ces matières.
Sur la face du côté du jour, fe fait le pefage, en
trois balances, au-deffus des tables, à un mètre
d’élévation ; leurs badins doivent être en cuivre
ainfi que les poids. Une de ces balances, à caufe
des différens dofages, doit pouvoir pefer huit kil.
de falpêtre, l’autre deux kil. de foufre, l’aulre
trois kil. de charbon. Les poids, pour éviter foute
erreur, doivent être coulés en une feulé maffe,
pelant exactement, fans fraCtion, la quantité pour
laquelle chaque matière entre dans le dofage de dix
kil. de compofition. A la porte de ce bâtiment eft:
ordinairement un hangar, pour fervir à entre-
pofer les tonneaux vides.
Pour former la compofition , on commence par
peler le falpêtre , qui, pour la poudre de guerre ,
doit être de 7 kilog. 5o ; puis le foufre, dont la
quantité doit être de 1 kilog. 25 : on met ces deux
quantités dans un boifl’eau bien nef, en commençant
par le falpêtre, parce que le foufre étant
onélueux, s’altacheroit au fond; on pèfe enfuile le
charbon, qui doit être de 1 kilog. 25; mais on le
met dans un boiffeau féparé, qu’on place fur le
précédent. Le chargement des autres mortiers fe
cotnpofe de même, 8c on les porte enluite au moulin
à pilons.
DOUBLE canon. Ceft l’uft des noms qu’on
donnoit anciennement à de gros canons.
D ouble détente. Mécanifme compliqué , mais
foi’.t ingénieux, avec lequel on obtient, au moyen
A rtillerie.
de la plus légère preffion du doigt, un départ très-
prompt fans déranger l’arme. On n’en lait ufage
que pourles piftoleis'de combat ou de tir d’adrefle,
à caufe du danger auquel il expofe.
DOUBLURES. Ce font des défauts qui proviennent
de fou dures manquées : elles ont lieu
fi les morceaux de fer à fouder pour former une
pièce, ne font pas également portés au degré de
chaleur néceffaire; fi l’ouvrier ne faifit pas la
chaude affez vîte, c’eft-à-dire-, s’il laiffoit refroidir
le fer avant de le battre ; fi enfin il fe tronvoit
quelque fubftance étrangère entre les morceaux
de fer à fouder. Dans tous les cas j ces deux morceaux
ne fe pénètrent pas réciproquement & ne
font pas corps enfemble.
DOUCÏNE. Moulure placée au-deffous des renforts
d’un canon.
DOUILLE. C’eft ordinairement une pièce en
fer, creufe, qui en reçoit une autre le plus fouvent
en bois.
D ouille de baïonnette. Partie creufe & cylindrique,
dans laquelle on engage le canon de fufil.
( Voyez le mot B ayonnette ou B aïonnette. )
D ouille de lance. Fer creux dans'lequel on engage
le bout de la hampe d’une lance. La partie
arrondie de la lance dans laquelle fe loge l ’autre
bout du bois, fe nomme aulli douille.
DRAGEE. Petites balles de plomb fervant à la
ch a de. Il fe prépare de la manière fuivanle : ou
fait fondre le plomb avec un peu d’arfenic pour le
rendre plus aigre ; lorfqu’il eft à un degré de chaleur
tel qu’on puiffey plonger une carte fans la brûler,
onleverfe fur une cuiller percée de plufieurs Irons,
dans laquelle- on entretient des charbons allumés;
on tient cette cuiller au-defl’us de l’eau; le plomb
s’arrondit en tombant dans ce liquide.
On fabrique encore la dragée en faifaut tomber
l’alliage fondu d’une très-grande hauteur : le
plomb arrive fur le fol à l’état de grenaille. Ce
procédé eft en ufage à Paris, à la tour Saint-
Jacques.
La dragée fe diftingue par des numéros qui font
relatifs à la groffeur, & par conféquent à la quantité
de grains qui entre dans un poids donné. On
la fait paffer dans des cribles dont les trous font
de différens calibres.
D ragée de fer. Fer granulé à l’eau ou fur
le fable. Dans le ly r , elle raye les canons de fufil.
DRAGON volant. Nom qu’on donnoit autrefois
à des pièces d’artillerie. Le dragon étoit de
quarante livres de balles; le dragon volant de
trente-deux livres de balles.
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