empêcheront que la machine ne foit emportée
par les courans. Aux deux côtés du-radeau, on
met des montans en forme de chevalets, pour y
placer des rames. L’on borde le derrière de chaque
chaflis d’une fafcine d’ofier de O mèt. 162
(6 pouc.) de diamètre.
Pont de chevalets. Il ne s’établit or- inairement
que fur des rivières tranquilles, qui n’oht pas
plus'de 1 mèt. 949(6 pieds) de profondeur.il
■ offre l’avantage de pouvoir être confirait avec
des corps de (apport qu’on peut fe procurer facilement
; mais il eft moins folide que les autres ponts,
pouvant être culbuté fi les eaux devenoient un peu
rapides.
Après avoir placé le corps-mort, comme cela
fe pratique pour les ponts de bateaux, on établit
perpendiculairement au courant une fuite de gros
.chevalets fur lefquels pofent des poutrelles qui
font recouvertes de madriers. Si le courant eft
rapide, on amarre quelques chevalets à des ancres
jetées en amont.
LorCqu’on établit un pont de chevalets , on
place, comme on vient de le dire , le corps-
mort ; on porte dans la rivière un chevalet que l’on
place à 3 mèt. 248 (10 pieds) du bord, on dirige
fon chapeau perpendiculairement à la direction que
-doit avoir le pont, on pofe deff-us fept poutrelles parallèlement
& disantes entr’elles de o mèt. 4351
(16 pouc.), débordant le chapeau de O mèt. ïo8
a(4 pouc ) , & le corps-mort de o mèt. 325 (1 pied);
on les fixe à ce dernier avec des clameaux ; on
place alors les madriers jufqu’au-deflus du chapeau.
Si la profondeur de la rivière augmente en s’éloignant
du bord, on fe fervira du moyen fuivant
pour placer les autres chevalets. On prend deux
poutrelles d’une longueur double environ de celle
du pont ; on les pofe fur le tablier parallèlement
entr’elles, & éloignées de 3 mèt. 248 ( 10 pieds)
l’une de l ’autre; on les fait avancer jufqu’à o mèt.
975 (3 pieds) au-delà de la première travée. On
met le chevalet à cheval fur ces longues poutrelles
, avec lefquelles on le lie & on le pouffe au
large, en appuyant fur les poutrelles jufqu’à
ce qu’il foit à la diflance convenable; on ceffe
d’appuyer & il tombe d’aplomb fur fes pieds. On
fait palier les fept poutrelles de la travée en fe
fervant de celles dont on a fait ufage pour placer
le chevalet ; on retire alors celles-ci, en unit avec
des clameaux les bouts jumellés de poutrelles,
on les fixe également avec des clameaux fur le
chapeau du premier chevalet. On place fucceffi-
vement _, & par le même moyen, les autres chevalets,
en ayant foin de ne pas les efpacer de
plus de 4 mèt. 473 ( i 5 pieds); du relie , la conf-
iruclion de ce pont eft femblable à celle du pont
jde bateaux. ( V o y e z l’article Chevalet de pont. )
P ont de cordages. Ce pont eft deftiné à être
tendu fur des ravins profonds & fur des torrens
impétueux dont les bords font très-efearpés, où
l’on ne pourroit que difficilement en jeter un
autre. Il a l’inconvénient de ne pouvoir fupporler
que de légers fardeaux; voici fa conftruêtion :
Six cordages d’ancre, égaux en groffeur, de
O mèt. 027 à o mèt. o34 ( 12 à i 5 lignes) de diamètre
, font tendus fur les rives ; ils ont même
tenfion \ même élévation : l’écartement des deux
extrêmes eft de 3 mèt. 576 (11 pieds). Ces cordages
ont pour point d’appui fur les rives, près
de la crête de l’efearpement, deux fupports
faifant office de corps-morts , ou les chapeaux'de
deux chevalets ayant une hauteur telle que le
milieu du pont foit toujours élevé au-deffus des
plus grandes eaux que l’on doive craindre.
Chaque cordage eft fixé fur une des rives à un
vindas , & fur l’autre à un point de réfiftance
qu’on a pu fe procurer dans fa direction. Il y
a trois vindas fur chaque rive; ils font amarrés
de la même manière-que les cordages à une tra-
verfe de 3 mèt. 898 (12 pieds) de longueur, &
de o mèt. 081 (3 pouces ) d’équarriffage , placés
près des fupports, perpendiculairement à la direction
du pont, & liés avec les cordages. Une
fécondé traverfe eft fixée de la même manière
furies fix cordages à 3 mèt. 248 (10 pieds) de la
première. Sur ces deux traverfes l’on pofe cinq
poutrelles de 3 mèt. 573 ( 1 1 pieds) de longueur
& de o mèt. 081 (3 pouces) d’équarriffage, dont
d%ux correfpondent aux cordages voifins des cordages
extrêmes ; on les couvre avec des madriers
de 2 mèt. 483 (7 pieds 7 pouces), & de o mèt. 027
( 1 pouc. ) d’épaifleur, jufqu’à o mèt.*'325 (1 pied)
environ de la deuxième traverfe. On fixe une troi-
fième traverfe à 3 mèt. 248 ( 10 pied) de la
fécondé, & fur ces deux dernières on place encore
cinq poutrelles , que l’on jumelle aux cinq précédentes.,
au moyen de bôulonsà clavettes doubles ,
paffées dans les trous percés à cet effet, à o mèt.
162 (6 pouces) de l’extrémité des poutrelles. On
couvre jufqu’à o mèt. 320 (1 pied) environ de
la troifième traverfe, & ainfi de fuite jufqu’à
l’autre rive. Les madriers font unis par deux lignes
paffées dans des pitons fixés fur les madriers, à
o mèt. 162 (6 pouces) de leurs bouts. Ces lignes
font tendues & unies de diftance en diftance,
avec des menus cordages, aux poutrelles extrêmes
du tablier.
Si le pont doit fupporter de l’artillerie de campagne
, il faut couvrir de poutrelles & de madriers
la partie des cordages voifine des fupports,
& rendre le pont fufpendu d’un abord facile.
Les circonftances locales peuvent feules indiquer
ce qu’il y a de mieux à faire pour arriver à ce
but. ( Voyezy pour plus de détails, le Guide du
Pontonnier. )
P ont de pilotis. Il fe confirait fur des torrens
ou des fleuves où l’on ne peut conferver les
bateaux, à caufe de la rapidité des eaux ou des
bancs
bancs de fable, qui entraînent, avec eux les ancres
jetées pour le fouiien du pont. Il fert aufli à
remplacer les ponts d’équipage, deftinés à affurer
les communications (ur les derrières d’une armée.
Lofqu’on a décidé la conftru&ion d’un pont
de pilotis, il faut lé procurer uu certain nombre
de pilots de 5. mèt. 847 à 6 mèt. .497 (18 à 20
pieds ) de longueur, & de o mèt. 025 (1 pied)
çle diamètre , autant de chapeaux qu’il y a de
paléesy & quelques . fonnettes équipées fur un
ou deux bateaux. Ou commence le pont par les
.deux extrémités, en enfonçant deux -pilots à
chaque palée, ou un plus grand nombre, fui-
yanl la folidité qu’on veut donner au pont : on
coupe tous les pilots à la même hauteur, on place
le chapeau fur leur, tête & on le fixe par des clame
aux plais ou par des broches , ou bien l’on
lait un aflembiage à tenon &. à morlailè. O11
difpofe les poutrelles ou longerons fur les chapeaux,
& on cloue les madriers par-deflus. Quand
on le peut, on-remplace les guindages par des
garde-fous. On augmente la folidité des palées en
plantant en arrière de chacune d’elles uu pilot
cmi ne s’élève que de o mèt. 9745 à 1 mèt. 2994
(3 a 4 pieds) au—deffus de l’eau; une moife horizontale
unit ce pilot a ceux de la palée ; une
autre moife prend ces pilots: en écharpe; les
modes font fixées aux pilots par des broches.
Ce pont diffère des autres en ee que fa Habilité
eft en raifon directe de la pefanleiir du tablier.
C’eft le corps du génie qui eft ordinairement
chargé de la conftruêlion des pouls de pilotis,
celui de 1 artillerie n en ayant conftruit que
dans quelques cas particuliers. -
P ont de pontons en cuivre?. Il ne diffère de
celui de.bateaux, quant à la conftruêhon, qu’en
ce que les poutrelles font fixées aux pontons
par des boulons à clavette, & en ce que l’on
place de plus qu’au pont de bateaux, des croi-
fieres aux pontons de la portière. Pour confr-
truire un pont de pontons,,les travailleurs font
partagés en fept détacbemens , dont les fondions
iont les mêmes qu’au pont de bateaux. On faifoit
nfaee du ponton pour le paffage des rivières en-
.caiffées, & dont les bords éloient peu élevés au-
(Jeftus des eaux.
Le pq,nton ne peut fervir aux paffages de vive
force : il eft trop peu ftable pour former des
ponts fur les grands fleuves. Sa capacité n’eft
pas lujïllante pour que le pont donne paffage
ians danger aux canons de gros Calibres, n’étant
lufceplible que de fupporter un poids d’environ 2447 kil. 53 ( 5ooo liv. ) ; tanvdis que le pont
de bateaux d’artillerie peut en fupporter au-delà
de 3426 kil. 54 ( 7000 liv. ). Cette efpèce de
p.out n eft plus en u(age. On a remplacé les
pontoiis par des bateaux légers, ce qui eft plus
ffuple & moins coûteux. ( Voyez les articles
Montons &. P ont de ba t ea u x , deftinés- à rern-
■ djmiLLEIUE*
placer le. pont de bateaux d’avant-garde & le
pont de bateaux ftable. )
P ont de radeaux. Il ne peut être employé que
fur des rivières peu rapides, &. on n’eu fait
ufage qu’à défaut de bateaux. Il fe conftruit avec
des bois légers, de 11 mèt. 694 (56 pieds) de
longueur, & de o mèt. 325 ( 1 pied) de diamètre
au moins. Le bout que chacun des arbres
oppofe au courant doit être coupé en lifflet , &
le bec de ce fifflel placé en deffus. Les arbres font
elpacés de o mèt. i35 à o mèt. 162 (5 à 6 pouc. )
pour laiffer un cours plus libre à l’eau. Ils font
réunis par deux ou. quatre traverfes , félon la
longueur du radeau; de plus , un au deux madriers
en écharpe font fixés entre les traverfe«
ces dernières font liées aux arbres avec dés b art s ,
des chevilles ou des broches. Elles font placées
de manière que le centre du tablier conefpondè
au milieu de,la diftance qui les fépare. Les fupports
des poutrelles du tablier font pofés fur ces
traverfes dans le fens de la longueur du radeau ,
l’un à fon milieu , les deux autres fur les arbres
extrêmes. Le milieu du tablier doit correfpondre
un peu en arrière du centre de gravité du radeau,
afin que 1 avant fe trouvant moins chargé
que l’arrière, ne foit jamais fubmergé , lors même
du paffage des plus lourds fardeaux. Tous les radeaux
préfentent un angle Taillant en amont,
afin de rejeter entr’eux les corps amenés contre le-
pont.
Les radeaux fe conftruifent dans l’eau & dans
l ’endroit de la rive où le courant, eft le moi us
rapide. A cet effet on amène le gros bout des
arbres à terre pour les couper-en iifïïet, puis on
raffemble les arbres d’un radeau fans laiffer d'intervalle
entr’eux; on met auffi quelques madriers
en travers fur ces arbres pour faciliter le travail;
on marque fur l’arbre du milieu la pofilion dos
traverfes, & on les fixe à cet arbre. Les arbres
extrêmes étant alors defeendus d’une longueur
égale a la flèche du Caillant qu’on veut donner
! au radeau, on les éloigne de l’arbre du milieu
de la quantité voulue, par la largeur de ce radeau
; on les fixe aux traverfes, & l’on efpace
également les arbres intermédiaires, en plaçant
fucceflivement leur tête fur l’alignement marque
par l’arbre du milieu & ceux des extrémités.
Les traverfes doivent être liées avec tous les
arbres &. pofées fur eux : fi un arbre eft trop
fort , on l’entaille à l ’endroit de la traverfe; il
fou diamètre eft trop petit, on y fuppiée par
une cale.
T a . manoeuvre d’établiffement 'des ponts de radeaux
eft la même que celle des ponts de bateaux ;
les radeaux font dirigés par de longs gouvernails
placés à l’ayant & à l’amère-bec. On amarre le
cordage d’ancre qui retient chaque radeau à la
fécondé traverfe , s’il y en a quatre , & à la pre-
* nuerc s il u y eu a que doux. Les poutrelles dé'
ï y