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(^UAR T de canon. On nommoit ainfi, dans le
feizième fiècle, des canons qui avoient dix-fept
calibres de longueur , pel’oient 112D kil. 86
(2000 liv. ) , dont le boulet étoit de 5 kil. 87
( 12 liv. ) , & la charge de 3 kil. 91 (8 liv. ) de
poudre. Ces pièces l'ont défignées quelquefois
fous le nom de vérat.
Quart de cercle. C’eft un infiniment ordinairement
èn bois, fervant à donner l’élévation convenable
aux mortiers. Il fe compofe d’un plateau
re&angulaire en bois ; un quart de cercle dont le
centre eft fur l’un des angles de ce plan, eft di-
vifé en 90 degrés; un -fil à plomb eft fixé à ce,
centre. On applique un côté du plateau fur la
tranche du mortier, qu’on élève ou abaiffe au
moyen de leviers, jufqu’à ce que le fil à plomb fe
trouve fur le degré convenable : on fixe alors le
mortier dans celle pofilion au moyen de coins d’arrêt.
Le quart de cercle a été inventé parTartalea.
La manière de fe fervir du quart de cercle
pour pointer le mortier, peut influer, dit Lombard
, fur la direction des bombes & produire des
erreurs : fi l’inftrument qu’on emploie porte un
fil à plomb pour indiquer le plan vertical du mortier
, il .eft clair qu’une erreur quelconque dans le
parallélifme entre le fil & ce plan occafionnera
dans celui-ci une déviation dont le rapport à la
portée fera le même que celui du défaut de parallélifme
à la longueur du fil. Si, en outre, cet infiniment
eft garni d’une alidade à travers laquelle il
faut vifer pour diriger le plan vertical du mortier
fur l’objet qu’on veut battre, il pourra fe faire
que le rayon vifuel, paffant par la fente de la pin-
nule, ne la partage point en deux également;
d’où, à raifon de l’épaiffeur de l’alidade, il réful-
tera une erreur qui influera dans le même rapport
fur la direClion de la bombe.
Quart de coulevrine. On appeloit ainfi autrefois
une pièce de canon qui pefoit depuis
1020 kil. 76 (260Q liv. ) , jufqu’à 1396 kil. 08
(285o liv. ) , & qui avoit 4 mèt. 21 ( i3 pieds) de
longueur; elle chaffoit un boulet d’environ 2 kil.
44 (5 liv .). On la défignoit ordinairement fous
le nom dejacre ou facret.
QUENOUILLETTES. Outils en fer, fervant
dans les fonderies à détourner les craffes qui fur-
nagent le métal que l’on coule, par des rigoles
dans les moules des pièces d’artillerie.
QUEUE d’aronde ou d’ironde. On appelle
ainfi une efpèce de tenon qui'eft plus large par le
bout que par le collet, & qui a la forme d’une
queue d’hirondelle. On donne le même nom à
uné manière d’entailler le bois ou de limer une
pièce de métal', pour l’appliquer contre une autre
pièce, & en former un aü'emblage qui eft très-fort.
Il y a de tels affemblages dans les coffrets des
affûts de canons de campagne, dans la forge de
campagne, &c. ,
Queue de baflinet. Partie qui fixe cette pièce
fur le corps de platine; au moyen d’une vis à tête
noyée7 ( Voyez le mot Bassinet.)
Oueue d’un convoi d’artillerie. C’eft la dernière
file de voitures qui terminent le convoi. (Voyez
l’article Convoi d’artillerie. )
Queue de gâchette. Partie de la gâchette contre
laquelle appuie la détente pour faire partir une
arme à feu portative. ( Voyez le mot Gâchette.)
Queue d’un parc d’artillerie. C’eft la ligne de
voitures qui termine le parc du côté oppofé à
l’ennemi, ou à une place qu’on afliége. ( Voyez
l’article Parc d’artillerie. )
Queue-ïie-rat. Petite lime ronde dont les
ouvriers des manufactures d’armes font fréquemment
ufage pour arrondir des trous , &c.
QUILLE. On appelle ainfi le prolongement conique
du premier taraud employé pour' faire la
boîte de la culaffe, & fervant à' maintenir cet
outil dans la direction de l’axe du canon.
QUILLON. C’eftle prolongement inférieur & arrondi
à fon extrémité de la branche de la garde
du fabre d’infanterie. Il y a au labre dé cavalerie
légère, modèle de 1816, un quillon qui fe raccorde
avec la coquille.
RABOT,
R
XtABOT. Lime montée fur un manche à deux
poignées, fervant à finir extérieurement les canons
de fufil. Ou s’en fert auffi pour.finir les lames
de baïonnettes , lorfqu’on ne peut employer pour
cette opération les meules en bois appelées polif-
Joires.
Rabot à canon. Outil fervant aux équipeurs-
monteurs à faire le logement du canon des armes
à feu portatives.
RABOUGRI. On appelle bois rabougrif dans
l’artillerie, celui de mauvaife venue, dont le tronc
eft court, raboteux, plein de noeuds, & qui ne
pouffe guère de branches. Ce bois n’ell pas propre
aux conftruôtions de l’artillerie.
RACLER. C’eft l’aClion que produit la pierre à
fuGl fur la face de la batterie', lorfqu’on abat le
chien pour enflammer là poudre d’amorce contenue
dans le baflinet d’une platine à fil ex.
RACLOIRE. Petit infiniment de fer qui fer-
voit autrefois à nettoyer l’ame & la chambre d’un
mortier. On fait maintenant ufage d’une curette.
{Voyez ce mot.)
RADEAU. C’eft un affemblage de pièces de
bois formant un plancher, dont on fe fert à l’armée
pour faire -paffer des troupes fur de petites rivières
, ou fur des inondations. Le radeau eft une
efpèce de pont flottant. {Voyez l’article Pont de
RADEAUX. )
Radouber des poudres avariées. C’eft leur rediluer
le falpêtre qu’elles ont perdu en les rebattant,
afin qu’elles puiffent être employées pour le
fervice. Comme on eft fouvent dans le cas de
radouber des poudres à l’armée, voici le moyen
cp on emploie pour faire cette opération :
On juge les poudres avariées fufceplibles d’être
radoubées , lorfqu’elles ne fout pas mélangées
avec des graviers, ou d’autres corps étrangers
dont la trituration pourvoit occafionner des acci- |
densj & quand en même temps elles ne font pas
privées d’une trop grande partie de leur falpêtre.
ht au contraire elles contiennent des fubftances
étrangères ou qu’elles fuient eu décompofilion ,
u ny a d’autre parti à en tirer que d’en extraire le
lalpêlre qui peut leur refter. !
Quand la poudre n’a éprouvé qu’un p,eu d’humi-
A r t i l iæ r i e .
dite, il fuflfit de l’étendre au foleil fur des toiles,
de la remuer pour la faire fécher également, & de
la remettre en baril après l’avoir, éprouvée, ün
n’exige qu’une portée de 210 mèt. pour ces forte*
de poudre.
Si la defficcation ne rend pas à la poudre une
force fuffîfante , qu’on aperçoive fur les grains de
petits criftaux brillans qui annoncent que le mélange
intime n’exifte plus , ou fi une partie de*
grains s’eftagglomérée St miféen roche, la poudre
doit être radoubée dans les moulins où l’on rétablit
fondofage, 1a granulation & fon fécbage, comme
pour la çompofiiion de la poudre neuve. ( Voyez
l’article Poudre avariée. )
RAFFINAGE du salpêtre, Le falpêtre brut
contient environ 75 pour 100 de nitrate de-
potafl’e & 25 centièmes de fubftances étrangères ,
qui fe compofent d’une grande quantité de fel
marin ou chlorure, de fodium, d’un peu de chlorure
de potafïium & de Tels déliquefeens. L’opération
qui a pour objet la féparalion des ces lubf-
tances étrangères, fe nomme raffinage du fa lpêtre.
Avant de procéder au raffinage, on détermine
la richefl’e du falpêtre brut en le. traitant à
froid , par une diffolution faturée de nitrate de
potaffe pur, qui ne peut diffoudre aucune portion
de ce nitrate, mais qui peut diffoudre les fubftances
étrangères. (Voyez le mot Salpêtre. )
RAFFINER. Se dit d’une pierre à fufil dont on
•régularife le tranchant de la mèche au moyeu
d’un marteau & d’un cifeau fixé fur un billot.
{Voyez l’article Pierres a eeü. )
. RAFFINERIE de salpêtre. Bâtiment fervant
au raffinage du falpêtre, & contenant ordinairement,
t °. un magafin pourle falpetre brut livré par
les falpêtriers; 2°. un atelier garni de chaudières en
cuivre , placées fur des fourneaux pour l’évaporation
& la concentration des eaux de cuite; l'eau
néceffaire doit arriver facilement à ces chaudières;
o°. un emplacement ou l’on met criftal-
Jifer le falpêtre dans des baffînes en cuivre ;
4°. un local cobimuniquant au précédent, où l’on
fait égoutter les baflines dans des recettes, après
avoir décanté l’eau mère qui n’a pu fe criftallifer;
5°. un dernier atelier appelé féchoir, où l’on fait
fécher le falpêtre, & où on le met dans des tonnes.
RAFRAICHIR. On rafraîchit avec de l’eau les
canons de fufil pendant le forage & le poli liage,
pour empêcher les forets & les mèches de le détremper,
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