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nettoyer la forge & à arranger le feu. Un forgent
en a deux, P un droit 81 d'autre à crochet.
► TOTLES s o u fh f .e s . Ce font des toiles enduites
de foufre qu’on emploie dans la compofition de
quelques artifices incendiaires.
TOISE. C’eft Part de mefurer les furfaces &
ies folides. Voici la méthode en ufage dans les
arfenaux de l’artillerie pour trouver la folidité du
Lois équarri contenu dans un arbre en grume. On
mefure avec un cordeau la circonférence de l’arbre
à l’un & à l’autre bout, au-deffus toutefois de la
naifiance des racines , quand elles ne font pas
feiées, & au-dcffous de celles des branches. On
ajoute ces deux longueurs ; on e)i prend la moitié,
qui eft la circonférence moyenne de l’arbre ; on
prend le cinquième de cette circonférence , on le
multiplie par lui-même & on multiplie enfin ce
produit parlalongueur.totale de l’arbre ; ce dernier
produit eft l’expreffion de la folidilé du bois
équarri que l’on tirera de l’arbre en grume.
TOLE EMPLOYÉE DANS LES T R A V AU X DE l ’ a r -
t i l l e r i e . Le fer réduit en feuilles plus ou moins
minces par l’aclion des marteaux ou des laminoirs,
prend le nom de tôle y qui reçoit elle-même différentes
dénominations clans le commerce, félon
les dimenfioris qu’on lui donne & les uFages auxquels
on la deltine, ( Voyez la Sydérotechnie
d’Hafîenfratz , tome I II, page 261.)
Pour obtenir de la tôle, on fait choix d’un fer
de très-bonne qualité, doux, nerveux & qve l’on
puifîe facilement travailler à chaud & à froid.
La tôle laminée eft d’une épaifl’eur plus égale &
plus uniforme que la tôle battue , mais celle-ci a
plus de confiftance que l’autre. La tôle travaillée
au marteau & finie aux cylindres réuniroit fans
doute ces deux avantages..
On fabrique maintenant en France de la tôle
d’acier, que l’on préfère à celle qui provenoit
d’Allemagne & d’Angleterre. Toute celle dont on
fait ufage pour les fourreaux de fabre de cavalerie
vient des forges de Bèze , département de la
Côte-d’Or. C’eft au talent & au zèle de M. Sirodot,
ancien officier fupérieur d’artillerie, que la France
doit cette nouvelle branche d’induft rie. ( Voyez
les mots C u i r a s s e & F o u r r e a u . )
TOLENO. Machine de guerre des Anciens.
C’étoit un long levier fufpendu à une pièce de
bois verticale , plus élevée , que le rempart d’une
ville afliégée. A un. bout du levier étoit fixé
une efpèce de coffre pouvant contenir jufqu’à
vingt hommes : en manoeuvrant à l’autre bout du
levier , on portoit ces hommes au niveau des créneaux
pour tirer fur les affiégés & même defeendre
fur le rempart.
TOLERANCES. Ce font des limites en plas &
en moins, dans les dimenfions des armes, des pro-
jeêliles & autres objets de l’artillerie , lefqueiiesne
doivent pas être dépafïees dans les recettes. Ou
ne peut déterminer d’une manière précifeles tolérances
à accorder pour la réception des.armes
portatives. La plupart des pièces qui les compofent
ont des formes peu étendues , font très-rapprochées
& doivent agir enfemble; il arriveroit fouvent, fi
on fixoit les tolérances , qu’une pièce étant à Ion
maximum & une autre étant à fon minimum, elles
n’auroient cnlr’elles aucune harmonie.
TOLLET. C’eft une cheville ronde, dont une
partie, d’un moindre diamètre que le haut du
toilel, entre dans un.trou percé dans le.plat-bord
du bateau. Le tollet eft coiffe de l’eftrbpe qui affu-
jettit la rame.
TOMBEREAU a bras. C’eft une voiture employée
dans l'inférieur des arfenaux pour tranf-
porter des terres. Elle diffère delà charrette à bras,
en ce que fon fond & fes côtés font pleins.
Les pièces en bois qui compofent cette voilure ,
font deux brancards, une haufle, quatre épars, de
fonds, huit épars moutans, deux ridelles & trois
planches , dont une au fond .& une de chaque,côté,
deux hayons (compofés d’une tréfaille, une tra-
verfe , deux épars 8c une planche ), une flèche, un
effieu, deux roues.
Les ferrnres font deux équignons, deux brabans
d’équignons, deux happes à anneau pour bout
d’elïieu, deux heurtequins , deux étriers d’eflieu,
un boulon de flèche , une virole pour le petit bout
de la flèche, une elfe de flèche & fa chaînette,
quatre clous rivés de tréfaille avec leurs quatre
chaînettes, quatre arrêlçirs de hayons.
TONNEAU. On emploie quelquefois des tonneaux
ordinaires pour empêcher les radeaux de
s’enfoncer trop avant dans l’eau. {Voyez l’article
Pont de radeaux, j
TONNERRE. C’eft la partie renforcée qui contient
la charge dans un canon de fufil.
TONNES a poudre. Tonneaux dans lefquels on
conferve les poudres en raagafiu, & dans lefquels
: on les fait voyager. ( Voyez l’article Baril a rou-
| DRE. )
TORCHES. Préparation d’artifices qui, à l’ar-
njee , fert à éclairer les troupes pendant la nuit.
( Voyez le mot Flambeaux.)
TORCHETTE. C’eft, un infiniment employé
dans lesforges. Avec latorcbetle chargée d’argile
molle , on rétrécit au diamètre convenable l’ouverture
de la tuyère agrandie par l’effet continuel du
eu 8t par i’aâioo du cx’pchet.
TORE.
TORE. C’eft une moulure de la culafle des canons
; fon profil eft un demi-cercle.
TORPÉDO ou TORPILLE. Machine infernale
maiitime, inventée en i8o5 par Robert Fui ton,
pour faire fauter 8t détruire les vaiffeaux. L’effet
confidérabîe que produit une petite quantité de
poudre employée dans les mines , les pétards & les
projectiles creux, a fans doute fuggéré l’idée du
torpédo; mais cette invention paroît être abandonnée,
principalement à caufè de la difficulté
d’aller l’attacher au vaifleau ennemi, & des dangers
qu’il préfente pour ceux mêmes qui les emploient
défenfivemeut à l’entrée des pafles ou
détroits qu’on veut fermer.
Cette machine fe compofe d’un cylindre creux
en cuivre, terminé par deux calottes fphériques : fon
axe a environ omèt. 6497 (2pieds) & fon diamètre
o mèt. 3248 (1 pied); elle peut contenir 48 kil. q5
(lootiv.) de pondre ; elle eft unie à une caille en
lapin contenant une quantité de liège fuffifante
pour'donner à la machine entière une pefanteur
fpécifique moindre de 7 k il.34^6 à 9 kil. 7092 ( i5 à
2oliv.) que celle de l’eau. Une boîte en cuivre renfermant
une platine & un petit canon de piftolet eft
exaêlement appliquée furie cylindre, au moyen de
plufieurs vis; la platine eft bandée par un levier
qui eft fourchu , afin d’être plus ai Cément toiiché.
Au moindre coniadl la platine fe débande, met le feu
à la charge du petit canon, d’ou il fe communique
à la poudre renfermée dans le cyiindre. La torpille
eft ternie à environ 6 mèt. 4968 ( 20 pieds ) fous
l’eau , au moyen d’une corde attachée par un bout
du côté du cylindre oppofé à celui où eft appliquéé
la plaliue, &. fixée par l’autre bout à un poids de
24 kil. 4753 à 29 ldi. 3703 (5o à 60 liv.), qui doit
pofer au fond de lit mer. On difpofe plufieurs de
ces torpilles dans les parages où l’on craint la présence
des flottes ennemies; & lorfqu’un vaiueau
touche le levier fourchu de l’une de ces machines,.
l’expiofion a lieu.
Lorfque la torpille eft deftinée à l’attaque d’un
vaifleau à l’ancre ou fous voiles, elle éprouve
quelques modifications : on applique.au cylindre
un couffinet en liège, percé de quinze à vingt
trous , de manière que la pefanteur fpécifique de
la machine foit de O kil. 979° ou 1 kil. 4685 ( 2
ou 3 liv. ) plus grande que celle de l’eau de mer.
Lit boite qui contient la plaliue & le canon de piftolet
renferme auffi un mouvement d’horlogerie , lequel
étant monté & réglé , ne permettra à la platine de
faire feu qu’a près un temps déterminé. Une caiffe
de lapin, garnie de liège, tient la torpillefufpendue
par une corde égale en longueur au tirant d’eau
du vaifleau qu’on veut faire fauter ; à la torpille &
à la caiffe en fapjn fout attachés deux minces cordages
de 6 mèt. 4968 (20 pieds) de long, chacun fe
réunifiant au bout d’un Iroifiètne cordage, dont la
longueur eft de 16 mèt. 242 (5o pieds) au plus , &
dont l’autre bout eft épiffé fur un harpon eu arrière
- A rtillerie. '
de fes dents. Ce harpon eft une pièce de fer cylindrique
de o mèt. .0135 (6 lig.) de diamètre 8i longue
de o mèt. 6497 (2 pieds). Une de les extrémités
eft une pointe barbue qui a o mèt. 1624 (o pouc. )
de long ; l’autre extrémité eft un petit cylindre de
omèt. 0271 (1 pouc.) de diamètre. Un pelitanneau,
en gliffant fur le cordage &ie fut du harpon lorf qu’il
eft en mouvement, maintient l’un 8t l’autre dans
une pofition parallèle. O11 fe fert, pour lancer ce-
harpon, d’une efpingole de O mèt. 0271 (1 pouc.)
de calibre, fixée fur un pivot.
Une chaloupe arrangée en plate-forme & ch argée
de tout cet attirail, s avance à 77 mèt. 961 ( 4°
toifes) du vaifleau qu’on veut attaquer. On lance le
hàrpoD dans la hanche du navire, la chaloupe
s’éloigne 8t retire une goupille qui tenoit le mou-r
vement d’horlogerie en repos. La torpille tombe
dans l’eau, & au moyen des cordages qu’on avoit
difpofés, elle fera amenée fous le fond du vaifleau ,
près du point central, par le courant ou le mouvement
même du navire , s’il eft fous voiles. A
l’expiration du temps , pour lequel la pièce d’horlogerie
avoit été montée , l’explofion a lieu & doit
détruire le vaifleau.
M. Parifot, chef de bataillon d’artillerie , avoit
imaginé un torpédo ftagnant dont le mécanifme
| étoit tel qù’il ne pouvoit agir que fous uneprefiion
égale à celle d’un grand bâtiment, & qu’on pouvoit
aller à marée baffe mettre la platine au bande ou
au repos. Ce torpédo ayant auffi la propriété de
s’enfoncer à volonté fous la furface de Beau, fon
emplacement n’eût été connu de l’ennemi qu’au
moment même de l’explofion. Le modèle de cette
machine a été dépofé an Mu fée de l’artillerie.
(Voyez le Mémoire fur les mines flottantes y & c .,
par M. Montgery, officier de marine.
TORTUE. C’étoit une galerie en charpente
fous laquelle les Anciens faifoiént jouer le bélier. Us
faifoient auffi ufage _ d’un tour en bois pour cette
opération.
On appeloit encore tortue la manière dont les
Anciens arrangeoient leurs boucliers pour s’en couvrir,
quand ils vouloient elc.alader une place. {Voy.
le Dictionnaire d’art militaire de VEncyclopédie
méthodique. )
TQUILLOIR. C’eft un bâton recourbé de o mèt.
8 (2 pieds 5 pouc. filig.), fervant dans les moulins
à poudre à pilons , à faire le prémier mélange des
matières qu’on met dans les mortiers , en les L u—
me&ant, pour empêcher leur volalilifaîion : on les
retourne d’abord deux fois pourleshumeêler éga-
‘ ; lement ; c’eft ce qu’on appelle touiller.
TOURS a canons. Les tours à canons font
des machines au moyen defquelles on façonne
extérieurement les canons des armes à feu portatives
de guerre. Ils font mis en mouvement par un
courant d’eau ou par un autre moteur. Le fyftème
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