
ment deux ans à l’école polytechnique, & deux
ans à l’école d’application, où ils reçoivent de
préciçufes inftruèlions fur toutes les branches de
l ’artillerie & de la fortification.
ECOPE. Pelle creufe en bois, fervant à égoutter
les bateaux.
ÉCOTTAGE nu moyeu. Efpèce de collet concave
qui eft de chaque côté du bouge, en allant
.vers les bouts,
ECO U VILLON. C’eft une efpèce de broffe fervant
à nettoyer Pâme d’une bouche à feu , lorsqu’elle
a tiré. Il eft compofé d’une tête cylindrique
garnie de foie de porc & d’une hampe en bois de
frêne ou de chêne. La hampe de l’écouvillon des
canons de campagne porte auffi le refouloir. Par
ce moyen , la manoeuvre s’exécute plus vite , & il
en réfuite une {amplification dans les arméniens.
L’écouvillon des pièces de4 fertenmême temps
de refouloir, parce que la manoeuvre doit en être
très-vive dans certaines circonftances. L ’extrémité
de la.hampe reçoit uné piècé de fer recourbée ,
portant une poignée eu bois ; c’eft par cette poignée
que le canonnier tient l’écouvillon ; & comme
elle fe trouve hors de la direôion de l’aine du
canon, il ne court aucun danger pour fes bras.
Les clous & viroles employés dans la conftruc-
tion des écouvillons font en cuivre , parce que le
frottement de ce métal contre du gra vie rqu i fe
trouveroit dans Famé de la pièce,ne peut produire
des étincelles.
ÉCOUVILLONNER. C’eft enfoncer l’écouvillon
dans Famé d’une pièce de canon, au fond de laquelle
on lui fait faire quatre à cinq tours, pour la
nettoyer*
É couvillonner le .feu. C’eft mouiller avec de
l’eau le charbon extérieur d’un feu de forge, pour
empêcher la flamme de fe porter en dehors,
ECRAN de forgeron. Plaque en fer que les
forgerons fufpendeot devant le foyer de la forge,
ECROU. Plèee.percée & taraudée qui fe monte
fur une vis. Il y a dix efpèces d’écrous en ufage
dans les çonftruéKons de Fartillerie;. mais il n’y en
a que fepfc de diftérens équarvillages, & fix dont
les filets dilfèrent fuçceftivèment de trois points,
L’écartement & la profondeur du plus fort écrou
font de O raèt. oofi (2 lig. 3 points ) ; l’écartement
& la profondeur du plus petit font de O mèt. 002
(> % , ) .
ÉCROUÏR, C’eft battre les métaux à froid pendant
un certain temps : ils acquièrent par-là plus
de roideur , de dure Lé & d’élafticité ; mais fi on les
fait chauffer jufqu’au rouge, ils perdent ces qualités.
Le? grains de lumière des canons font écrouis
au martinet. Les Anciens écrouifîbient le tranchant
des lames de fabre qui étoient en cuivre. ( Voyez
l’article Armes tranchantes en cuivre. )
ECU. Petit bouclier de forme triangulaire ; on
le poitoit fur le dos pendant les marches, &. au
bras gauche pendant le combat.
ÉCUANTEUR. G’eft, dans une roue, l’incli-
naifon des rais fur le moyeu : elle eft mefurée par
la diftance qu’il y a du devant de la mortàife du
rais à une règle appliquée fur les jantes;
ECUMOIR. C’eft un outil en demi-cercle, de
O mèt. 53 (20 pouces ) de diamètre , eu bois fec ,
placé au bout d’une perche de 5 mèt, 847 à 6 mèt.
4q6 (18 à 20 pieds ) de long : on s’en fert lorfque
la matière eft en bain dans un fourneau de fonderie
, pour en faire for tir les fcories.
ÉCUSSON ou PIÈCE DE DÉTENTE. C’ eft la
partie de la fous-garde fur laquelle s’ajuftent le
pontet & la détente d’une arme à feu portative.
Elle a, au fufil, un taquet à l'on extrémité fupéri
eux e pour recevoir le bout de la baguette, & elle
eft fendue à des diftances prefcrites , 1° pour le
paflage de la queue du battant 5 2° pour le palfage
de la détente j 3° pour celui du crochet à bafcule.
Elle a auffi, vers la partie inférieure, deux élévations
perpend feulai rès à fa longueur, le ['quelles,
avec le noeud poftériçur des pontets , fervent à
longer les doigts pour tenir l’arme folidement à
l’épaule, & pour forcer à la baïonnette. Cette
pièce eft retenue fur le bois par la vis de culafle
qui traverfe une boulerolle en forme de pyramide
quadrangulair e tronquée , placée au-deuous ,% &
par une vis à bois.
ÉGALISOIR. ( Voyez l’a r tic le Cribles pour
CONVERTIR LA POUDRE EN GRAINS; )
EGRENER (s’ ). G’eft, dans une pièce trempée
trop fec, lebnfemenlen petits grains de fes arêtes
ou de les bords.
ÉGRÜGEOIR. Uftenfile d’artifice fèrvant à réduire
la poudre en pulvérin. ( Voyez l’article
E gRUGER LA POUDRE.)
EGRUGER la poudre. C’eft la brifer, l’écrafer
& la paller par un tamis , pour l’employer aux
compofitions d’artifices:
Pour égruger la poudre , on fait ufage d’une
table en bois durs, tels que le chêne, Forme, le
noyer, &ç. (les bois blancs ne valent rien, parce
qu’ils font trop poreux & qu’ils n’offrent pas allez
de réfiftance), d’un égrugeoir & d’un tamis.
- La table eft pofée fur un pied folide & de hauteur
convenable j elle a environ o mèt. 65(2 pieds )
de largeur , & 1 mèt, 299 (4 pieds) de longueur,
pour que quatre hommes enfemble puifîeut égruger
facilement,
facilement. On l’entoure d’un bord arrondi ayant
o mèt. o54 (2 pouces) de hauteur. Les angles
font coupés à pans, pour pouvoir ramafler aifément
la compofition. Il y a à l’un des côtés une ouverture
avec une petite trappe qui s’y loge dans une
feuillure , en forte qu’on puill’e la lever quand on
veut faire palfer la matière broyée. Pour éviter les
accidens, l ’alï'emblage de cette table doit être fait
fans clous, avec des chevilles en bois.
L égrugeoir eft fait de bois dur, en forme de
molette à broyer les couleurs, de o mèt. 162
(6 pouces ) de diamètre, avec un manche de
0 mèt. 189 (9 pouGes) de longueur, ayant une
großeur convenable pour être tenu en main.
Les tamis font en foie ; ils font logés dans deux
tambours, l’un en defTous pour recevoir la compofition
, l’autre en deflus pour empêcher l’évaporation
de la matière. On peut les faire de différentes
grandeurs ; ceux ordinaires ont o mèt. 406
( i5 pouces) de diamètre,&omèt. 162 (6 pouces)
de hauteur, y compris les tambours.
On emploie maintenant, pour égruger la poudre,
un moyen plus expéditif, moins fujet aux accidens
& plus commode à l’armée 5 le voici : on a un fac.
de cuir oblong, conteuaut 7 kil. 34 à 9 kil. 79 ( i5
à 20 liv. ) de poudre, bien coufu &c rétréci a l’ouverture
, de manière à. n’y pouvoir introduire la
poudre qu au moyen, d’an grand entonnoir. On
ferme le fac avec un cordon que l’on ferre fortement
; un artificier le pofe fur un bloc en bois
dur , & le tourne & retourne de temps en.temps,
tandis qu’un autre écrafe la poudre en frappant
avec une malle cylindrique. Par ce procédé, la
poudre eft bientôt écrafée , & propre à être
paffée au tamis.
EGUEÜLEMENT. C’eft la forme elliptique que
prend la bouche d’une,pièce d’artillerie, lorfque
les projectiles qu’elle lance font battement vers
1 extrémité de l’ame : cette dégradation, que la
continuité du tir augmente de plus en plus, refoule
le métal fur la tranche de la bouche. i
E L IN G U E . Ancien cordage de quelques
leds, dont les deux bouts étoient épiffés enfem-
le j on s’en fervoit dans les manoeuvres de force.
ELME. Ancien cafque. {Voyez Heaume. )
EMBARILLAGE des poudres. Après éprouvé
les poudres de guerre, on les enferme dans des
barils, & cette opération s’appelle embarillage.
^ oyez l’article B ar ils a poudre. ) 4
EMBARRER. C’eft placer un levier fous un far-
cleau quelconque, dans la mortàife d’un treuil de
chèvre, fous une pièce de canon, & c ., pour opérer
une manoeuvre de force.
EMBASE des tourillons. G’eft un renfort de
A rtillerie,
métal cylindrique & concentrique aux tourillons,
à leur baie, contre la bouche à feu , que,l’on pratique
dans les canons & dans quelques mortiers ,
pour empêcher le ploiement des tourillons, & le
balotement de la bouche à feu entre les {laïques,
contre l’intérieur defquels s’appuie la coupe de ce*
embafes. Cette coupe, dans les canons, eft parallèle
au deuxième renfort. Les mortiers à la Gomer
n ont point d’embafe aux tourillons $ mais iis ont
eu deflus des tourillons une malle en bronze, en
forme de coin , qui v a, en mourant, joindre le
corps du mortier, & remplace l’embafe : on l’appelle
rerifort du tourillon.
EMBATTAGE. C’eft Taflion d’appliquer les
bandes eh fer fur une roue de voilure d’artillerie.
EMBOUCHOIR. Pièce en fer ou en cuivre, qui
embrafle l'extrémité du bois & du canon de fufil,
& dont l’extrémité fupérieure eft affleurée par lu
douille de la baïonnette. Il y a un entonnoir pour
le paflage de la baguette, & deux bandes ou barresy
fur le milieu de celle inférieure eft bral'é un guidon
eu cuivre, de la forme d’un grain d’orge , qui
fert pour vifer.
EMBRASSEUR. Pièce en fer qui embrafle les
tourillons d’un canon, lorfqu’on l’élève dans les
châffis de l’alléfoir pour agrandir fon calibre.
Ehf BR A SSURES. Ce font des vides ménagés
dans l’épaifl'eur de l’épaulement d’une bâtie rie ,
pour y faire entrer une partie de la volée des pièces
quand on les lire. Ces vides ont la forme d’un
prifme dont la bafe eft un trapèze. La volée entre
par le iCÔlé le plu£ étroit, ou l’ouverture intérieure.
Les canons de 24 & de 16, fur un affût de fiége ,
entrent de 1 mèt. 24 (46 pouces) dans les embra-
furesj ceux de 12 de 1 mèt. 19 (44 pouces)
{Voye z l’article B a t t er ie de canons. )
EMBRELAGE. C’eft lier oai fi xer une voiture fur
une autre, ou.un chargement fur une voiture.
EMBRÈVEMENT. C’eft un logement fait dans
une pièce de bois pour en recevoir une autre j les
entreloifes d’aflut font embrevées de o mèt. 020a
( 9 lignes ) dans les flafques.
EMERI. Oxide de fer difîeminé dans une gangue
très-dure de quartz ou de jafpe , dont on fait ufage
dans l’artillerie pour dérouiller des pièces d’armes
fortement oxidées, ou pour ufeç ou diminuer, par
le frottement, des inftruqjens vérificateurs d’une
grande précifion.
EMERILLON. Nom qu’on donnoit autrefois aux
canons d’une livre de balles.
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