
la faire avancer jufqu’à ce que l’arbre foit maintenu
& fuffifamment ferré entre fa pointe & la
crapaudiue5 enfin, on met la manivelle coudée à
l’extrémité aplatie de la queue de l’arbre, & le
poids à crochet fur ce dernier, le plus près qu’il
efl poffible de la face extérieure de la jumelle de
gauche.
TOURBILLON de feu. C’eft un artifice de
rejouifiance compofé de deux fufées direéfement
oppofées, & formant une croix, que l’on attache
fur les tenons d’un tourniquet en bois. On met le
feu au bout des deux fufées, ce,qui produit l’effet
d’une girandole.
TOURILLONS. Parties faillantes & cylindriques
qui font aux deux côtés d'une pièce de canon,
& qui fervent à la f6atenir fur l’affût où elles font
encaltrées. Us doivent être exaêlement d’équerre
avec l’axe de la pièce, & leur axe doit être perpendiculaire
à un plan vertical qui, paffant parla
lumière, partageroi t la pièce en deux parties égales.
L’axe des tourillons, dans les pièces de campagne,
doit etre placé un douzième du diamètre du boulet
au-deffous de celui de la pièce, & dans les
pièces de fiége, cet axe doit être au-deffous de
celui de la pièce d’un demi-calibre.
Les obufiers, les mortiers & les pierriers ont
des tourillons qui font à embafe comme ceux des
canons.
Les mortiers à chambre conique ont en outre des
renforts qui confolident les tourillons fur le corps
du mortier.
T ourillons d’ancre. Ce font deux oreilles de
fer dont i’épaiffeur efl égale à un tiers de celle de
la culaffe d’une ancre3 elles font foudées fur le
carré delà verge, & encaftrées dans les llafques
du jas. Elles font foudées fur les mêmes faces de
la culaffe où efl le trou de l’organeau.
TOURMENTE. C’eft la commotion qu’éprouve
l’affût d’une pièce de canon par l’effet de la détonation
de la poudre.
TOURNANT des voitures. C’eft la facilité
plus ou moins grande avec laquelle les voitures
peuvent changer de direâion. Les voitures peuvent
tourner d’autant plus court que les trains
font plus rapprochés, que le corps de la voiture
eft plus étroit, que la voie eft plus grande, que les
roues de devant font plus baffes, que les brancards
font plus élevés, &c.
TOURNE-A-GAUCHE. C’eft un levier en fer f>ercé dans fon milieu, avec lequel on fait tourner
de l’intérieur des proje&iles, après la coulée. Cet
outil devant opérer fur un corps rond, n’auroit
aucune prife fur lui, fans la difpofition particulière
es tarauds.
T ourne-a-gauche dans les forges. C’eft un
outil deftiné à ébranler & à retirer l’arbre à noyau >
que voici : en outre du trou qui eft au milieu
pour le paffage de la queue de l’arbre, ce tourne-
à-gauche a encore une rainure longitudinale très-
profonde qui;règne de chaque côté du trou. Pour
ên faire ufage, L'ouvrier, après avoir ôté la clavette
& enlevé le châlïis fupérieur , introduit
l ’arbre dans le trou du tourne-à-gauche jufqu’au-
deffous de la mortaife, la rainure fe trouvant par-
delTus; alors mettant dans cette même mortaife
la clavette qui foutenoit le noyau, & remontant
le tourne-à-gauche j»(qu’à ce qu’elle entre bien à
fond dans fa rainure, il trouve un point d’appui
qui lui permet d’agir avec avantage.
TOURNER au gras. On dit, dans les raffineries
de falpêtre, que le nitrate de pot a fie tourne au
gras, ïorfque la cuite s’épaillit, devient pâleul’e
& ne fe criftallife pas.
TOURNEVIS. C’eft, dans les manufaêtures
d’armes, une pièce d’acier trempée & recuite,
emmanchée dans une poignée de bois ordinairement
à huit pans , pour qu’elle ne tourne pas dans
la main. La poignée a une virole deftinée à l’empêcher
de fe fendre lorfqu’on y enfonce le tournevis.
Celui dont on faifoit ufage dans les régimens
avoit trois branches d’acier fe réunifiant au même
centre; deux à bifeau fervant de.Tournevis, & la
Iroifîème cylindrique, fgrvanl à l’errer ou defferrer
la vis du chien pour.mettre & ôter la pierre. Celui
en ufage aujourd’hui dans les troupes, eft renfermé
clans une efpèce d’étui contenant dift’érens
nfteufiles née eft aires à l’entretien des armes.
( Voyez l’article Boîte a tournevis. )
TOURTEAU. C’eft, dans les poudreries, .un
difque d.e bois de gaïae, de cormier ou de chêne
vert, de forme lenticulaire, qu’on place fur la
matière de la poudre mife dans les cribles pour la
grener. Le mouvement qu’on imprime aux cribles
fait promener le tourteau, fur la matière, qu’il
fait pafferà travers les trous de ces cribles.
T ourteaux goudronnés. Ce font des pièces
d’artifice qu’on place dans des réchauds portatifs,
pour éclairer pendant la nuit le paffage des rivières
ou des défilés.. On les emploie auffi pour
brûler les gabions & les fafeines au paffage du
foffé d’une place afiiégée.
Les tourteaux fe font avec de vieilles cordes ou
des mèches que l’on coupe en morceaux pour en
former une efpèce de couronne, ayant foin de
laiffer un trou au milieu pour le pafî’age de
la pointe du réchaud. On les jette dans une
fufion de goudron, où ou les laiffe bouillir; on
les retire pour les faire refroidir, puis on les gou-r
1 dronne une fécondé fois3' on les jette enfuite dans
un baquet d’eau froide, pourleur donner avec les
mains la forme circulaire; enfin, on les faupoudre
de foufre & on les fait lécher.
Compofilion du goudron pour les tourteaux :
poix noire 24 parties, poix blanche 12, réfine 6 ,
l'uif de mouton 4 > huile de lin 1 , térébenthine 1.
TRÀCER une batterie. C’eft déterminer fur
le terrain, toutes les dimen fions du fol où elle doit
être établie. ( Voyez l’article Batterie de siège.)
TRAILLE. C’eft une efpèce de pont-volant dont
lç cordage eft tendu en travers de la rivière, perpendiculairement
à la direction du courant. (Voy.
l ’article P ont-volant. )
TRAIN d’artillerie. Celte exprefilon eft fyno-
nyme de convoi d* artillerie. (Voyez cet article.)
T rain d’artillerie. O11 a vu à l’article Bataillon
du train d’artillerie , que c’eft un corps
deftiné à conduire l’artijlerie dans les lièges &.
dans les batailles. Voici l’arrêté, du 16 thermi-
dore an 9, relatif à fa compofilion & à fonadmi-
niftration en temps de paix & en temps de guerre.
On trouvera, à l’article Notice sur le corrs
royal de l’artillerie, fa Compofilion actuelle.
TITRE PREMIER.
Art. I er. Le corps du train d’artillerie fera
compofé de huit bataillons. ( Ce nombre avoit été
porté à douze. )
Art. 2. Chaque bataillon fera compofé de fix
compagnies.
Art. 3. Chaque compagnie fera commandée
par un lieutenant, un fous-lieutenant, & com-
pofée ainfi qu’il fuit :
Un maréchal-dès-logis" chef.
Quatre maréchaüx-des-logis.
Un brigadier-fourrier.
Cinq brigadiers.
Cinquante-neuf foldats»
..Deux maréchaux-ferrans.
Deux bourreliers ou batiers.
Deux trompettes.
Soixant.e-feize hommes, fous-officiers compris.
Art. 4- L’état-major de chaque bataillon fera
compofé ainfi qu’il fuit :
Un capitaine-commandant de bataillon.
Un lieutenant adjudant-major.
Un fous-lieutenant quartier-maître.
Un adjudant fous-officier.
Un artifte vétérinaire.
Un trompette-maître.
Un maître fellier, bourrelier & bâtier.
- Un maître cordonnier-bottier.
Un maître tailleur. (On y ajouté un maître
armurier. )
Art. 5. Les officiers & fous-officiers du train
qui, par l’article 26 de l’arrêté du 29 germinal
an 9 , font chargés de tenir les regillres & de
eonnoître la demeure des individus auxquels il a
été donné des chevaux du train, feront pris parmi
les officiers & fous-officiers des huit bataillons.
Ces officiers, une fois chargés de ce fervice, re
pourront être relevés que par les ordres du ministre
de la guerre.
Art. 6. A l’avenir, le mode d’avancement h
fuivre dans ce corps fera déterminé par un des
titres du réglement relatif à l’avancement de l ’artillerie.
(Voir à cet égard le titre I V de Varrêté
du 2 germinal an n . )
Art. 7. Les bataillons du train feront placés
dans les huit écoles d’artillerie.
Il fera affecté à chacun d’eux, cent foixante
chevaux de Irait Sc vingt chevaux de felle, pour
le fervice des écoles & arfenaux.
Art. 8. Les chevaux feront confiés alternativement
à chaque compagnie pour le fervice de
Pinftruchon.
Art. 9. Les compagnies du train qui n’auront
pas de chevaux , feront dans les places le même
fervice que l’artillerie à pied, & feront exercées
aux manoeuvres de l’artillerie , & fpécialement aux
manoeuvres de force.
titre 11.
habillement & armement.
Art. 10. L’uniforme des foldats du train demeure
fixé, ainfi qu’il fuit :
Habil-vefte de drap gris-de-fer, boutonnant
jufqu’à la ceinture , avec revers & parement
bleu, les bafques retrouffées 8c attachées par une
agrafe , boulons de méldt blanc au modèle
adopté pour larHllerie.
Gilet à manches de drap gris-de-fer.
Sur-cufertie de drap gris-de-fer, garnie en ba-
fane noire, avec des bandes de drap bleu.
Bottes de cavalier, éperons en .fer bruni, chapeau
à trois ©ornes, plumet bleu, pompon comme
les troupes d’artillerie.
Le bonnet de police de drap gris-de-fer, liferé
bleu. . _ ■ '
Capote large, de drap gris-de-fer, liferé bleu.
Art. 11. Le>petit équipement fera le même que
pour l’artillerie à cheval.
Art. 12. L’équipement des chevaux du train
demeure ainfi fixé :
Chevaux de trait.
Colliers & liarnois dits à lallemande, difpofcs
de manière à pouvoir fervir à la françaife.
Bride.