
etabliffemens. Il y a en France fept manufactures
d’armes, dont cinq pour les armes à feu, qui
font établies à Saint-Etienne, Tulle, Muizig,
Charleville & Maubeuge , & deux pour les armes
blanches, qui font filuées à Kliugenlhal & à Châ-
telierault.
Les .officiers d’artillerie employés dans, ces manufactures
font chargés exclufivement de la direction
des procédés d’art & de la difcipline des ouvriers.
Les entrepreneurs fourniffent leshàtime.us,\
les matières premières & paient les ouvriers :
objets pour lefquels on leur alloue un bénéfice'
fixe qui eft de vingt pour cent en fus des devis de
fabrication. Les ouvriers qui exécutent les travaux
le divifent en deux çlaffes : ceux de la première,
appartenant au fervice militaire, contractent des
engagemens envers le Gouvernement. Ils font tenus
de travailler aux armes de guerre, & ne peuvent
fe retirer qu’avec un congé du miniltre, fous
peine d’être traités comme dé fer leurs. Ces ouvriers
vivent fous un Tégime prefque militaire,
& s’engagent à ccnfacrer leur indufîrie aux ira-
vanx ordonnés par le Gouvernement, ont droit à
fes fecours, lorfqu’après de longs fervices, leur âge
& leurs infirmités ne leur permettent plus de
gagner leur fubfiftance : leur travail étant peu
payé, il eft rare qu’ils économifent de quoi fe garantir
de la mifère pendant leur vieilleffe.
On comprend dans la.deuxième dalle les ouvriers
qui ne veulent prendre aucun engagement;
ils travaillent pour le Gouvernement, & fous la
difcipline des officiers d’artillerie; mais ils ne le
font qu’autant qu’ils y trouvent leur avantage, &
apres avoir prévenu quelques mois d’avance, ils
peuvent fe retirer & R employer leur indufîrie
comme bon leur femble, Ils n’ofïrenl en confe-
qnence aucune garantie pour la fiabilité des manufactures
, & peuvent être conficférés comme des
ouvriers civils que le Gouvernement emploie momentanément.
( Voyez pour plus de détails , l’article
Ouvriers dass les manufactures d’armes
vortatives. )
^Les bâti mens néceffinres à une manufacture
d’armes à feu, non compris les ufines, dont le'
nombre & l’étendue doivent être relatifs aux produits
de l’établiffement, font :
Un magafin de dépôt pour contenir les bois néceffaires
pendant un an après leur coupe , avant
d’entrer dans le magafin de diftribuliou, & un !
cinquième en fus pour les rebuts. Il doit être fec !
& difpofé de manière à né jamais recevoir les 1
rayons folaires dans fon intérieur.
Un idem pour contenir les bois néceffaires •
pour la fabrication des fufils- qu?on doit faire en
deux ans, & un. cinquième en fus pour les rebuts.
Çe magafin doit être difpofé comme le précédent.
Trois idem y dont un pour les fers & aciers reçus,
un de dépôt & un pour les rebuts.
Un idern pour les pièces d’armes de lime, les
cuivre, plomb, &c.
Uu idem à poudre; il doit être à l’abri de | fe .
mi dite, & éloigné de toutes communications avec
les forges.
Un idem à charbon de bois, ifolé, s’il eft uof-
fible. • 1
Une balle à charbon minéral, ifolée comme le
magafin à charbon artificiel.
Un champ d’épreuve avec fon banc pour cent
vingt-huit canons au moins, ayant une faite pour
charger les canons, & une pour les fécher.
Une falle de révifion deftinée à recevoir les
canons au retour de l’épreuve, devant contenir
le courant des canons à fabriquer.
Une faite d’humidité pour ce même nombre de
canons, & un cinquième en fus pour rebuts.
Nota. Il convient, pour la facilité du fervice
que ces quatre falles foient contiguës ou très-[
rapprochées.
Une falle de recette pour la révifion des canons
à la lortie de la falle d’humiclilé.
Une idem pour la réception des platines, des
garnitures & des baïonnettes.
Une idem pour la recette des armes finies, avec
des bancs, des étaux, des établis, &c.
Un atelier pour la trempe des pièces d’armes.
Un cabinet pour les modèles d’armes, calibres,
inftrumens vérificateurs, 8ic.
Des bureaux pour l’infpeâeur, les capitaines
adjoints & les commis aux écritures.
Une falle pour déppfer les armes finies &
reçues.
Une pièce à portée pour emballer, les armes,
les charger, bycher.les . voitures, &c!
Un petit atelier pour les chefs-d’oeuvre »des
ouvriers. '
Les bâti mens & ufines néceffaires à une manufacture
d’armes blanches , font à peu près les
memes, que ceux ci-delïus, à l’exception de la
falle d’h u midi Le, du magafin à poudre , &c.
MA QUETTE d a n s l e s f o r g e s . Lorfque le lopin
ou la pièce eft encreuée, on la forge à un bout, &
elle porte alors le nom de maquette y lorfqu’elle
eft forgée à l’autre bout, on lui donne le nom de
barre ou barreau.
Il faut quatre à cinq cents coups de marteau
pour eiicrener une pièce; trois cent cinquante à
quatre cent cinquante coups , pour former la
maquette; quatre cent cinquante à cinq cent
cinquante pour faire la barre. Dans chacune de
ces opérations, la pièce s’alonge de O mèt. 6497
à o mèt. 9745 (2 à 3 pieds,).
Maquette pour les canons de fufil. Deux bidons
de mêmes dimenfions , étant foudés en femble
dans la longueur, forment une pièce qu’ôn nomme
paquet y qu’on corroie & transforme en une autre
pièce appelée double-maquettequi, étant di-
vifée par fon milieu dans le feus de la largeur,
donne deux parties égales qui prennent la déno- confiftance; on les perce enfuite jufqu’â la poudre,
m1 nation, de maquette fimple, & dont chacune pour les amorcer avec un bout d é tou pillé.
d’elles a la quantité de fer néceffaire pour forger
uue autre pièce appelée lame , de laquelle on tire
un canon.
La longueur d’un bidon pour la lame a canon
du fri fil d’infanterie» eft de p mèt. 3o4o ( > 1 pouc.
5 lig.); fa largeur eft de p mèt. 0677 ( 2 p0llc-
6 lig- ) j fon épaifl’eur eft de o mèt. o3 i6 ( 1 pouc.
2 li<>. ); fon poids eft de 5 lui. 6069 (11 liv. 4 onc.),
& celui du paquet de 11 lui. oïSq (22 liv. 8 onc.).
La double maquette a de longueur 1 mèt. 1911
(44 pouc. ) ; fa largeur au milieu eft de O mèt.
1014 (3 pouc. 9 lig .) , & aux extrémités de
o mèt. 0677 (a pouc. 6 lig. ) ; fon épaiffetir au
milieu eft de o mèt. 01.55 (6 lig. ), & aux-extrémités
de o met. 0090 (4 lig .);' fon poids eft de
9 Ici 1. 7901 (20 üv.). La lame fimplé a de longueur
o mèt. 9745 (36 pouc.); fa largeur au
derrière eft de o mèt. 1354 (5 pouc.), & au-
devant de O mèt. 0880 (3 pouc. 3 lig. ); fon épaif-
feur, au milieu du derrière, eft de o mèt. oj i3
(5 lig.), & au milieu, du devant de O mèt. 0067
(3 lig. ); fon poids" eft de '4* til. 65oo (9 liv.
8 onc.). Les dimenfions des bidons dés doubles
maquettes & des lamés pour les autres modèles de
fufils, pour les moufquetons & les piftolels, (ont à
peu près proportionnelles à celles du fufil d’infanterie.
Maquette pour les lames dè fabre. C’efl une
pièce d’acier d’échantillon d’abord affiné , étiré
e n fuite au martinet au bout d’une barre, & réduite
aux dimenfions convenables pour fabriquer une
lame de fabre, dont elle a groffièr.enient la formé.
MAQUETTEUR. Ouvrier qui, dans les manufactures
d’aniies, fabrique des lames à canons.
MARQUE. Degré de l’affinage de'l’acier , qui
s’efhme par le nombre de fois qu’une barre a été.
redoublée fur elle-même & foudée pour en faire-
une nouvelle barre. Les lames de labres de "cava-
leriedont fabriquées avec de l’acier à trois marques.
Celles des labres d’infanterie, d’artillerie
d’abordage pour la murine, font faites d’acier à
deux marques.
Marques. Dans les fonderies on marque fur les
bouches à feu, l’année, le quantième du mois de
la fonte & le nom du fondeur. On numérote fur
lun des tourillons , par première, deuxième ,
troifième, & c ., les pièces de canon, obufier, mortier
& pie mer de chaque fonte.
MARRONS. Ce font des cubes en carton de
dimenfions convenables au pot qu’ils doivent gar-
& remplis de poudre grenée : on les enveloppe
de deux couches au moins avec de la ficelle
que l’on ferre fortement dans tous les Ions ; on les
frernpe (dans le goudron pour leur donner plus de
MARTEAU d’arme. Arme ancienne offenfive,
faite d’un côté comme le marteau ordinaire, & de
l’autre comme une bâche ou une pointe folide.
Dans l’origine 011 l’appeloit martel. Le marteau
éloit plus gros &• plus pelant que la mailloche, le
maillot & le mai!loi.in ordinaire. Le roi Charles
ayant tué avec celle arme un grand nombre de
Sarrazins ;de fa propre main, on le furnomma
Martel. ( Voyez la Panoplie , ou réunion de tout
ce qui a trait à la guerre x depuis Vorigine de la
nation franc aij'ejufqu à jiosjours. )
Marteaux. On fait ufage de diverfes efpèçes
de marteaux dans les travaux de l’artillerie. Ils
font en fer, & leur manche eft en bois. Ces marteaux
font : i°. D’ établi. C’ett un marteau ordinaire
d’ouvriers en bois. 20. De devant. Gros
marteau que meut à deux mains le compagnon
forgeur, ainfi appelé parce que l’ouvrier qui le
tient eft placé devant l’enclume pour frapper le
fer. 3°. A main. Il eft moins gros que le précév
dent; fon manche eft plus court. Le mailreforgeur
en frappe le fer qu’il tient de l’autre main. 4°. A
panne fendue. Sa panne eft fendue en travers.
5°~. A panne tranchante. Il fer ta refouler à froid
la matière fur le dos des lames de labres. 6°. À
river. Il s’appelle rivoir. 7°. A refouler. Il fert à
former l’angle que fait la foie avec le talon d’une
lame de fabre; fa forme le rend propre à frapper
dans les angles.
Marteau de forge. On appelle ainfi un gros
marteau en fer battu , ou en fonte, emmanché à
l’extrémité d’une longue folive, & mis en mouvement
au moyen d’une roue hydraulique ou dune
machine à vapeur. Il frappe fur une forte enclume
qui eft également en fer forgé ou en fonte , & qui
eft enfoncée en partie dans la terre , repolant fur
un maffif de pierres. Ce marteau, fervant a ébaucher
les groffes pièces, pèfe environ 200 kil.
Marteau de mouleur. C’eft un petit marteau
ordinaire à panne , fervant dans les fonderies à
pofer les clous des édifies. & du cordage qu’on
met fur le troufïêâu, avant la première couche
de terre.
Marteau & enclume à rehattre les boulets. Ces
inftrumens font en foute. Il y a ordinairement
deux marteaux mus enfemble par uu feul arbre,
dont les cames alternées foulèVent l’an, tandis
que l’autre retombe , & vice verfâ.
1 ,e poids des marteaux eft proportionné à chaque
calibre, & l’on ne ceffe de battre le projectile que
lorfque fa furface eft bien unie. Le réglement
veut qu’il reçoive au moins cent vingt coups.
La concavité du marteau & celle de l’enclume
font pareilles; elles fout, l’une & l’autre , formées