
qu’on appelle cuir vert. Le cuir desF fourreaux de
fabr.es & de baïonnettes ne doit être qu’un peu
vert.
Le cuir de boeuf eft plus épais que celui de
vache ; mais il eft moins compare. O nie recohnoît
à l'on grain qui eft plus gros , & à fa porofité. On
préfère en conféquence celui de vache, & même
des grofles vaches plutôt que des petites; enfin,
on préfère à Paris le cuir des vaches deBourgogne
à.ceüx des autres pays.
On introauifoit autrefois dans les fourreaux de
fabre en tôle une efpèce de fourreau en bois, nommé
fut , pour les foutenir' & les fortifier contre les
chocs. On l’avoit fubftitué aux alaifes, qui n’é-
toientque déux édifies en bois, réunies feulement
par le haut & ne tapiffant pas tout l’intérieur des
fourreaux, tandis que le fût régnoit dans toute
leur longueur. On l’a fupprimé aux fourreaux des
Libres de Cavalerie, modèle de 1816 , dans la vue
d.alléger ces fourreaux & de prévenir l’humidité
qjie le bois peut attirer & conferver; mais, ainfi
que le fait obferver l’auteur de l’Aide-mémoire,
page 614» l’air humide rouillera aufii les lames
dans les fourreaux , fi l’on oublie de les grailler,
comme le prefçrit le réglement d’entretien, avant
de les mettre en magafin , & fi les foldats ne les
efiuient pas lorfquè le fabre fait partie de leur ar- ■
mement ; enfin, le fourreau fans fût fera plus ai- I
fémentbofîué, le tranchant & la pointe plus vite j
émoufles en frottant contre là tôle.
On met ordinairement un vernis fur les.fourreaux
de fabres de luxe. Ce vernis s’obtient àu
moyen de la gomme-laque, que l’on étend fur la
fleur du cuir (le defîus de la peau) pour lui
donner fon luifant, on pafie les fourreaux dans une
étuve, dont la chaleur eft très—modérée.
FRAISE. Efpèce de foret dont on fe fert pour
élargir des cavités ; la fraifure du bafîihet, par
exemple, la naifiancê des trous de certaines
v is , pour les rendre propres à en recevoir les
têtes , &c. Il y en a de divérfes efpèces; elles font
toujours ..cannelées ou dentelées..
-FbçAise pour l’oeil des projeêciles creux. CetinÊ-j
timment eft deftiné à donner à l’oeil des projectiles
creux fès dimenfions exaéles, à l’arrondir.& à bien
unir fon intérieur.' La fraife' eft conique félon la
forme de l ’oeil dont elle a le plus grand diamètre
proche du bourrelet, ce qui empêche qu’on ne
l’enfonce trop.
■ FRAISER. C’eft préparer la tête d’un clou ou-j
d’une vis & l’entrée de l’ouverture qui doit les
recevoir, en forte, que là le te, du clou ou de la vis
s’y noie exactement fans, y ballotter.
-FRAISURE d u b a s s i n e t » C’eft le creu- eylin- I
drique dans lequel on verfe la poudre d’amorce
d’une arme à feu portative-
FRANCISQUE. Arme ancienne faite en forme
de hache. On lalànçoit contre l’ennemi. Elle étoit
principalement en ufage chez les Francs.
FRAPPEUR. On appelle ainfi le compagnon
qui aide le maître canonnier à forger un canon de
fufil.
FRETTE. C’eft, en général, une bande de fer
qui entoure les extrémités d’une pièce de bois
pour l’empêcher de fe fendre.
FRONDE. C’eft une des plus anciennes armes
ofienfiv.es. Elle eft formée derdeux ou trois cordes
portant dans leur milieu un culot fur lequel on
place une pierre qu’on lance avec force, après
avoir fait décrire a la fronde plufieurs mouvemens
circulaires. Les Romains employoient la fronde
en trois occafions; aux efcarmouches qui précé-
doieut les batailles ; . pour écrafer les-ennemis
placés fur les murailles , tandis qufon àvânçôit les
travaux & qu’on fe difpofoit à donner l’aflaut; &
du haut des murailles des villes afliégées ,- pour
repondre aux frondeurs ennemis & pour incommoder
les travailleurs.
FRONTEAU de mire. Pièce en bois de chêne,
fervant jadis à pointer, une pièce de canon. Elle
étoit façonnée fuivant le contour extérieur du
canon; on.la plaçoit fur la volée, vers le bourrelet,
& fa hauteur répondoit à l’épaifieur du métal vers
la.cnlafîe , en forte que la ligne , qui pafîbit par
l’extrémité fupérieurë de la çulafle & par celle du
fronteau de mire, devoit être parallèle à l ’axe du
canon. Od mit enfuite un guidon volumineux,
tenant à la pièce , qu’on fupprima & qu’on remplaça
enfuite par un petit guidon à grain d’orge,
qui eft encore en ufage.
FROTTEMENT. C’eft la réfîftance qu’on éprouve
à faire glifîer un corps fur un autre. Cette réfif-
tance provient de la nature des corps, dont la
fur face eft toujours compofée de parties failiantes
& rentrantes. Lorfqu’un corpsappuie fur un autre,
les parties failiantes d’une des deux furface's s’engagent
plus ou moins- dans les cavités de l’autre
ou, fi 1 on veut faire glifl'er un des deux corps fur
l’autre, il faut le dégager des afpérités, les fléchir
ou les rompre, & par con-féquen-t employer à
cet effet une certaine force qu’on appel!ejrotte-
ment. *
- Le frottement, dépendant de la. nature & de
l'état des fubftances eh eontaêl , ne peut être déterminé
exactement par des règles générales. Ou
fait, par expérience,-qu’on diminue le frottement
en poliflant les furfaces & en bouchant les pores
avec des matières .grafles;• que le frottement de-
deux corps de même matière eft plus confidérable
que quand ils font de matières différentes-; qu’on
éprouve- la meme réfîftance à faire mouvoir un
corps fur fa plus grande ou fur fa plus petite face,
pourvu que celle-ci n’approche pas trop d’être une
arête ou un point; enfin, que le frottement eft
proportionnel à la prefliou jufqu’à certaines limites.
, , i r i r
Lorfqu’on veut déterminer, pour deux lubl-
tanc.es, le rapport du frottement à la prellion, on
place un des deux corps,fur un plan de i^ême matière
que le fécond; on incline le plan jufqu à ce '
que le .corps placé -fur ce plan foit prêt à glifl’er;
alors le rapport de la hauteur du plan à fa bafe eft
le rapport du frottement à la prellion pour les deux
fubftances; c f '
Le frottement entravant la plupart des opérations
de.l’artillerie;, on doit én tenir compte dans 1
tous les calculs qui leur font relatifs ; ainfi., .dans
le tir des bouches à feu , le boulet, en frottant
contré les parois de l ame d’un canon , perd une
partie de la vitefîe initiale què lui imprime 1 expie
lion. de la poudre ; dans les manoeuvres de force
ou de chèvre , la réfîftance augmente par le frottement
des fardeaux fur les plans inclinés, ou des
Aêluellénïent ou les fait avec des roféaux, qu’on
coupe droit à un bout & en fifflet de l’autre, de
0 met. 081 ( 5 pouces) de longueur , & de grof-
fëur proportionnée aux lumières des bouches à
feü. Pour ne pas employer de trop gros rafeaux*
on les pafl’e , après, les avoir coupés , dans un calibre
cordages dans les poulies & fur les treuils; mais
c’elf fur tout dans les machines qu’il faut tenir j
compte du frottement, & ne rien négliger à cet
égard.
FUSEES. On nomme ainfi les grands & les petits
artifices renfermés dans un cartouche dont la
forme eft ordinairement cylindrique, & auquel on
adapte une baguette qui fert de contre-poids & de
direârice dans l’afcenfion des fufées. Ce qui eft
remarquable dans les fufées, c’eft. la propriété de
porter elles-mêmes le principe de leur mouvement.
La compofilion dont él]e.s font chargées
s’enflamme avec vivacité, produit une colonne de
feu qui frappe fur une pa-réille colonne d’air., laquelle
force , par la-réaction de la compreffion ,
le corps de fnfée à s’élever fuivant une direction
convenable à l’objet qu’on fe propofe.
On fait ufage à la guerre de J'uféès volantes ou
de fignaux, & de f ufées incendiaires dites à la
Çongrèpe. {Voyez ces fufées à leur article.)
Füsées d’amorce, dites étoupilles. Elles fervent
à porter le feu avec promptitude à la poudre , dans
l'âme des bouches à feu.
Autrefois on les faifoit en fer-blanc ; des etrangers
avoient même .imaginé de les faire en cuivre
laminé, coupées en fifflet dans le bas , & affez
longues-pour que le boiit pût percer la cartouche ;
ils évitaient par-là la manoeuvre du dégorgeoir,
mais ils éprouvoient l’inconvénient de voir leurs
pièces enclouées; par le pbrte-feu qui reftoitdans la
lumière, & fe trôuvoit fouveut:comme rivé intérieurement
par le refoulement occafionné par l’in?
flammation de la poudreriLe fer-blanc avoitl inconvénient
de feii'ouiller facilement, & de gâter
en peu- dejiemps; la.compofition que l’on mettoit
dans lés fufées; :
; on rejette ceux qui font trop gros, ainfi que
peux qui font trop foibles & qui në réfiftent pas/à
la prellion des doigts lorfqu’on les prépare. On les
gratte inférieurement en y pafîant, à plufieurs te-
prifes , une petite lime ronde ou queue de rat,
pour en ôter la pellicule qui ; fi elle y reftoit, empêcher
oit la cômpofition d’entrer & de s’attacher
ata rofeau.
On remplit les rofeaux, ainfi préparés j avec la
compofilâô’n'convenable , rnife en pâte allez liquide
pour pouvoir y entrer ; on la perce dans-lé
miliêu & dans le fens de la longueur avec une
fine aiguille à tricoter : on les met fécher. Lorf-
qu’ils font fecs , on les perce de nouveau avec la
même aiguille & du attache la cravate. Gompofi-
tion ; pulvérin 12, falpêtre 8, foufre 2 , charbon 3;
L’étoupille , préparée & placée dans la lumière
de la pièce -, reçoit deila lance à feu ou du boutefeu,
, le feu qu’elle communique avec prompl-i-
tude à Ja charge.
Fusées à bombes, à obus Si à grenades. L’objet
de ces fufées eft de communiquer -le feu à la poudre
que' renferment ces projeêHles , .pour les faire
éclater dans les lieux ; où ils font lancés. Elles
doivent être faites avec du bois fort feo , fain &
fans noeuds. Les plus propres à cet objet font le
tilleul , le frêne & l’aune ; au défaut de ceux c i ,
on peut fe fervir du hêtre ; mais il n’eft pas aufii
bon, en ce qu’il ne fe prête pas affez , Si ne remplit
pas avec la même précifion l’oeil dé la bombe.
Les fufées font tournées au tour , en forme de
cône tronqué. Toutes font proportionnées au calibre
auquel elles font deftinées , afin d’entrer „
comme il convient , dans l’oeil de la bombe,, de
l’obiis & de la grenade. Le gros bout eft évafé en
calice, tant pour recevoir la compçfitibn que pour
contenir les brins de mèche qui lai fervent d’a-
1 morcè. Les fufées fout percées, dans leur axe, d’une
j ouverture de grandeur déterminée pour chaque
diamètre ; celte ouverture fe nomme lumière.
Autrefois la lumière traveribit la longueur entière
des fufées, & obligeoit, pour éviter de les
fendre , en battant les premières charges de com-
pofition, de diminuer le nombre 81 la forçe des
coups de maillet; d’où il réfultoit que la compo-
fition n’étant pas fuffifaminent affermie , l’aftion
du feu laiffoit trop d’incertitude pour pouvoir ef-
pérer que la bombe n’éclatât pas avant d’être
arrivée à fa deftination. On remédie maintenant à
cet inconvénient en ajoutant ^ à la longueur des
fufées, un maffif qui permet de battre également
la compofition dans toute la hauteur. On ôte ce
maffif, en coupant en fifflet le petit bout de
S a