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leur patte fert de rofette fous la tête de l’écrou
des deux boulons qui traverfent la plate-forme
pour les contenir ; il y en a de chaque côté une
à trou carré & une à trou rond), deux boulons,
deux écrous d'idem. Ce plateau pèfe enyiron
5,3 kil. 7402 ( 120 liv. ).
Plateau de mortier à femelle ou à plaque. Il
eft fait de trois madriers affemblés par quatre
goujons.
Plateau de pétard. Madrier fur lequel on attache
le pétard. Il a O met. 0812 à O met. io83
(3 à 4 pouces) d’épaifleur, & renforcé de barres
de fer. ( Voyez le mot Pétard. )
PLATE-BANDÈ. Moulure plate des bouches à
ffeu : le canon en a une au bas de la culaffe ,
une au premier, & une au deuxième renfort.
PLATE-FORME. C’eftnn efpace préparé & foli-
dpment planchéié pour manoeuvrer plus facilement
des pièces d’artillerie que l’on veut mettre en batterie,
foit fur les remparts d’une place , foit dans
les travaux d’un fiége.
Plate-forme :de canon de fiége. Pour conftruire
une plate-forme de canon de fiége, on place le
heurtoir au pied de la chemife de l’épaulement,
le touchant dans toute fa longueur fi l’embrafure
eft direâe, & d’un bout feulement fi elle eft oblique
, de manière que fa furfaee inférieure foit 1
mèt. 20 (44 pouc. ) au-deffous du plan de l’embrafure.
Le heurtoir doit être , dans tous les cas,
perpendiculaire à la diredrice, & le milieu placé
exa&ement fur cette ligne : on l’arrête dans cette
pofition en plantant un piquet à chacune des extrémités,
& en damant de la terre entre lui & le
faucifion.
On fait enfuite trois rigoles pour placer les gîtes,
la première fuivant la direârice,.inclinée du derrière
au devant de o mèt. o4i par mètre (3 pouc.
par toife). Ou creufe les rigoles des deux autres
poutrelles de la même manière , dans le même plan
que la première, à o mèt. 812 (2 pieds 6 pouces)
de diftunce d’un milieu à l’autre, &. parallèles en-
tr’elles; on fait ufage, pour cette opération, d’une
règle de deux mètres (6 pieds 1 pouc. 10 lignes)
& d’un niveau de maçon. On remplit de terre, que
l’on dame fortement, les intervalles des poutrelles.
On place le premier madrier contre le heurtoir,
de façon que les deux bouts le dépaffent également
de chaque côté ; le fécond madrier fe place contre
le premier, & ainfi de fuite, jufqu’audernier qu’on
arrêté par des piquets.
Les plates-formes étant finies, on établit des
chevalets à gauche & au milieu de l’intervalle des
deux pièces voifines, pour y placer les arméniens.
Plate-eorbjjs çTohufier de fiége. La conftruélioa
P L A
J de celte plate-forme eft la même que pour celle
j précédente, mais on la fait horizontale.
P la t e - forme de canoiï de place. Elle a un
contre-lifoir percé au milieu pour recevoir la
l cheville ouvrière. 11 eft entaille à fes extrémités
J pour loger les bouts des deux grandes poutrelles
1 extrêmes. La iroifième poutrelle aboutit au milieu
I du contre-lifoir, entre les deux premières : ces
I poutrelles doivent être dans un même plan incliné
I de O'mèt. i35 (5 pouces) vers l’épaulemeni.
On place le contre-lifoir à o mèt. 65 (2,pieds)
de l’épaulement, perpendiculairement à la ligne
| .de tir 3 il doit être de niveau dans toute fa longueur
& dans le plan des poutrelles:. On place les poutrelles
après avoir arrangé.le contre-lifoir, & l’on
remplit les intervalles avec de la terre que l’on
dame, comme à la plate-forme de fiége.
On n’emploie point de heurtoir ni de madrier à
cette plate-forme, mais on place trois poutrélles
Iranfverfalement fur les trois premières3 la première
a o mèt. 162 (6 pouces) de largeur, eft cm-
.trée de o mèt. o54 (2 pouces) de flèche, & a 2 mèt.
(6 pieds) de longueur; la deuxième 2 mèt. 274
( 7 pieds) de longueur, & la Iroifième 2 mèt. 00
(8 pieds) aufii de longueur.
La première cintrée eft à o mèt. 189 (7 pouces)
de diftance du contre-lifoir, où elle elt arrêtée, en
avant de fes extrémités, par deux piquets3 la
deuxième fe place à l’endroit de la plate-forme qui
correfppnd à l’entre toife du milieu du châlîis; la
J troifième enfin à o mèt. 325 ( 1 pied) en avant de
1 l’endroit de la plate-forme qui correfpond à l?en-
{ tretoife de laqueue du châfiîs. On remplit de terre
les intervalles des poutrelles; on en met également
à la queue de la plate-forme, où on place un bout
.de madrier, pour fervir de point d’appui aux leviers
lorfqu’on donne la direction à la pièce.
P la te- forme de canon monté fur affût de côle.
La tête du grand châlîis porte fur l’enlretoife dit
milieu du petit châlîis, placé & arrêté par quatre
piquets , au pied de l’épaulement.
On détermine la place des madriers , qui fout
circulaires & ordinairement au nombre de trois,
en traçant, au moyen d’un cordeau & d’un piquet,
un arc de cercle qui a pour, rayon; la diftance du
milieu du trou de lacheville ouvrière au milieu de
la furfaee convexe des roulettes du grand châlîis,
en prenant le centre du cercle fur ie terrain, au
point correfpondant aux trous de la cheville ouvrière
pratiqués au petit châlîis.
Lecercle tracé, on fait une rigole égale en largeur
& profondeur a celle des madriers : on place
enterre dansla rigole, & aux endroits des jonctions
des bouts de madriers circulaires, ainfi qu’aux extrémités
du demi-cercle, d’autres bouts de madriers
pour clouer les premiers lorfqu’ils font joints
& mis en place, & on les arrête par des piquets
placés de chaque côté des madriers circulaires*
Cette
o > _
P L A P L A i) j 7
I Cette plate-forme étant très-fujette à fe déran*
Lel. fi on la faifoit en fonte de fer, elle feroit du-
Eible & elle auroit l’avantage de donner au mou-
■ vement de la roulette du grand châlîis plus de
■ facilité & plus de régularité. Il fuflîroit de l’établir
fur un terrain convenablement préparé. On pour-
toit employer quatre circulaires de o mèt. 162 (*6
p o lic e s de largeur) fur o mèt. 027 (1 pouce) d’épaif-
ïeur,qu’on joindroitbout àboul & qu’on arrêteroit
tomme les courbes en bois. Ces plaques circulai-
ires peleroient ehfemble environ 288kil. (588livres
K onces), & leur prix feroit à celui de la plate-forme
ferdinaire à peu près dans le rapport de 8 à 3.
I Plates- formes des mortiers. Les plates-formes
■ de mortiers à petites portées font faites avec douze
■ lambourdes de 2 mèt. (6 pieds ) de longueur & de
|o mèt. 217 (8 pouces d’équarriffage). Il faut, pour
Iles mortiers à grandes portées, quatorze lambour-
Ides de 2 mèt. 273 (7 pieds) de longueur fur o mèt.
I216 (8 pouces) d’équarriffage.
I Pour conftruire ces plates-formes on détermine
lia direflrice qu’on prolonge en arrière, en plaçant,
■ au moyen d’un fil à plomb, deux fiches verticale-
|ment, une fur chaque crête de l’épaulement. On
Icreufe une rigole fuivant la direéxrice, & deux
■ autres parallèles à la première, à o mèt. 487 ( I8 ■ pouces) de diftance, & les extrémités à 2 met.
■ 273 ( 7 pieds) de l’épanlemenl.
| On place trois lambourdes dans les rigoles , &
Iles neuf autres en travers ées premières , celle de
■ devant à 2 mèt. 2r/5 (7 pieds) de l ’épaulement 5
Ifon milieu fur la dire&rice &. fà longueur perpendiculaire
à cette même ligne; on appuie la fécondé
■ contre la première , & ainfi de fuite jufqu’à la der-
■ mère, £yant foin de les ajufter pour que l’une ne
Idépaffe pas l’autre : on arrête ces lambourdes par
■ quatre piquets plantés à la tête & quatre à la queue
Ide la plate-forme. La diftance d’une dire&rice à
■ l’autre ne doit être que de 5 mèt. ( i5 pieds); celle
■ du devant de la plate-forme à l’épaulement eft,
■ en général, égale à la hauteur du même épaule-
Iment.
I PLATINE POUR LE GRAIN DE LUMIERE. On fait
Ique le platine pur n’éprouve aucune altération
I de la part de l’aiu, & que le feu feul peut le déna-
I turer. Il fe taraude, fe forge, s’écrouit & peut
■ s’allier à prefque tous les métaux. Sa dureté &
Ifon inaltérabilité le font employer maintenant par
I tous les arquebufiers pour mettre des grains aux
I lumières des canons & en garnir la fraifure des
I baflinets, ce qui coûte environ 12 fr. pour un
I fufil de chaile à deux coups , l’once de ce métal
I coûtant de i 5 à 18 francs. Ces grains fe mettent
K par le même procédé que celui en ufage pour
I les grains de lumière en fer. ( Voyez page i52 de
I don Mémoire fur la fabrication des armes. )
Platines. Ce font des machines ingénieufes,
A rtillerie.
mais un peu compliquées, dont toutes les pièces
concourent enfemble à faire partir une arme à feu
portative. Elles font placées au bas des canons &
encaftrées dans le bois. ( Voyez les articles Monter
un fu sil & R ec ett e des armes po r ta t iv e s . ) Leur
jeu produit le feu qui fe communique à la charge.
Il y a des platines pour les armes de guerre, pour
celles de luxe, & des platines à fecret.
P latines des armes de guerre. Elles font com -
pofées de vingt pièces; ce font : le corps de platine
, le chien, la mâchoire fupérieure du chien ,
la batterie, le baffinet, la bride de noix, la noix, la
gâchette, le grand reffort, le reffort de batterie , le
reffort de gâchette & neuf vis pour affembler ces
pièces fur le corps de platine ouïes fixer enfemble.
Le mécanifme des platines de guerre eft tel,
que fi l’une des pièces pèche par les proportions
ou par l’ajuftage, il en réfui te des inconvéniens
plus ou moins graves. Son effet dépend principalement
de la pofiiion des centres de mouvement
de la batterie & du chien, qui conftitue ce que-
l’on appelle lepojîage, des forces relatives de fes
refi’orts & des polirions refpeôtives de toutes les
autres pièces.
Les pièces des platines fe forgent fuivant les
procédés en ufage dans les autres arts, tel que la
ferrurerie. Toutefois on doit faire obferver que ,
pour ne pas dénaturer la mife d’acier de la face
de la batterie, en la forgeant, l’ouvrier a l’attention
de la fouder entre deux fers. Pour cela il étire
en lame mince une partie du fer deftiné à former
la face, il la replie & il introduit l’acier entre les
deux parties. Cette lame ou pellicule de fer eft
enfuite enlevée'à la lime, en forte que l’acier refte
à découvert.
Depuis le commencement du quinzième fiècle ,
époque où l’ufage des armes à feu portatives s’in-
trôduiGt en France, jufqu’au milieu du règne de
Louis XIV, on ne connut pour les fufils des troupes
que les platines à mèches & celles à rouet. ( Voyez
les articles Arquebuse a mèche & Arquebuse a
rou et. ) On inventa enfuite la platine à filex, qui
eft exempte d’une partie des inconvéniens quepré-
fentoient ces deux mécanifmes.
Cette platine reçut des correéHcns & des modifications,
principalament en 1732 (les modèles
antérieurs du fufil à filex n’exiftent pas au Mufée
de l’artillerie, mais il paroît que ce d’eft qu’à
cette époque que l’on a commencé à fabriquer
des armes d'e formes régulières) , 1742-, 1784»
1763, 1774, 1777 & en 1 an 9; mais plufieurs de
ces changemens n’ont pas été heureux ; car la
platine du modèle de 1777, corrigé en l’an9,
donne plus de ratés que celles des modèles antérieurs.
Ce vice provient principalement de ce
que, pour faciliter le découvrement du baffinet
& donner de la grâce à la platine, on a trop
penté la face de la batterie, éloigné du pied de
la batterie la dire&rice de la fraifure du baffinet,
V y